Le château d'eau de Séraucourt par Roland Narboux - Bourges encyclopédie

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LE CHATEAU D'EAU DE SERAUCOURT A BOURGES
Par Roland NARBOUX

A Bourges, c'est un monument historique, très connu qui fut un véritable château d'eau au XIX e siècle avant de devenir un Château d'art.

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Version 2017

château d'eau de Séraucourt de Bourges

LE CHATEAU D'EAU DE SERAUCOURT est un monument situé en bordure de la place Séraucourt. Sa construction débuta en 1865 et il fut inauguré le 18 août 1867 par le maire de l'époque Pierre Planchat. De style néoclassique il est du à l'architecte parisien Albert Tissandier, célèbre à l'époque comme physicien mais aussi comme aéronaute, passion qu'il partageait avec son frère Gaston.

 

Il a été construit après une bonne cinquantaine d'années de tergiversations pour savoir comment améliorer le réseau d'eau potable de la ville, laquelle comprend alors près de 30 000 habitants. Les installations sont vétustes et le maire, Pierre Planchat demande à un de ses adjoints, Paul-Adrien Bourdaloue, de concevoir un château d'eau dont la partie essentielle est souterraine et la partie visible d'une vraie esthétique.
Ce Bourdaloue est un savant de renommée mondiale à qui l'on doit les mesures nécessaires au percement du canal de Suez, et en France la mesure des lignes de niveau, c'est à dire le nivellement du sol de notre pays.

Un concours est lancé en février 1865 pour la partie décorative, le maire insiste sur "la façade avec une fontaine monumentale, décorative ou tout autre édifice ou motif pittoresque".

Dans ce concours, ce n'est pas l'architecte Henri Tarlier qui est préféré par la jury, mais Albert Tissandier, plus connu à cette époque pour ses exploits d'aéronaute et son action sur les dirigeables que pour plans de monuments.


Bâtisse de briques rouges, le Château d'eau mesure 14 ,70 mètres de haut pour un diamètre de 29 mètres, soit 91,10 mètres de circonférence.

La façade a peu changé depuis l'origine, les sculptures sont dues à l'artiste berrichon Jules Dumoutet. Les réservoirs à l'intérieur étaient alimentés par une station de captage située dans la vallée de l'Auron. Il comportera à partir de 1900 un réservoir en hauteur, appelé " le chapiteau de Mirpied ", du nom du maire de cette époque le docteur Henri Mirpied. Cet ajout était assez disgracieux a aujourd'hui disparu. Il comprend deux réservoirs de 1600 mètres cubes chacun, et le réservoir inférieur est souterrain, il est à une profondeur de plus de 8 mètres par rapport au niveau du sol ou de la salle qui sert aujourd'hui pour des expositions de peintures ou de sculptures.

Dans les années 1940 l'édifice perd sa vocation de château d'eau, pour devenir progressivement un lieu d'expositions.

La partie visible du château d'eau, de style néoclassique est due à l'architecte parisien Albert Tissandier, célèbre à l'époque comme voyageur, physicien mais aussi comme aéronaute et architecte, passion qu'il partageait avec son frère Gaston.

Albert Tissandier (et son frère Gaston).:
 
Il est l'auteur du motif décoratif du château d'eau.
Il naquit à Anglure dans le Jura en 1839 et c'est à Jurançon qu'il mourut en 1906, commune d'un vin fameux.
Il fut élève de l'Ecole des Beaux Arts.
En 1865, la ville de Bourges lance un concours pour orner la tour massive du château d'eau de la place Séraucourt. Et face à 2 autres candidats, M Tarlier et M Leclerc, architectes bien connus à Bourges, c'est le jeune Tissandier qui n'a que 26 ans qui gagne le concours.
Il avait collaboré de manière modeste à des travaux à l'Opéra du Havre et sur l'Hôtel Frascali au Havre, mais à Bourges, son projet architectural fut confié pour la direction à M Bourbon, "le père Bourbon" comme on le disait alors, qui était architecte municipal et capitaine des pompiers. C'était un vieux berrichon.
 
Albert Tissandier fut connu par la suite comme voyageur et explorateur, car en 1887, 1890 et 1891, il parcourut l'Amérique, l'Océanie, les Indes, la vallée du Kachgar, le Chine et le Japon. Il ramena beaucoup d'écrits , et quelques ouvrages qu'il publia.
Albert Tissandier depuis 1868 était un aéronaute, il se distingua par plusieurs ascensions, comme l'utilisation du "Jean Bart",
Pendant le siège de Paris en 1870 /71, afin d'assurer le service des dépêches, son ballon-poste qui a à bord, outre Tissandier, Ranc l'ami de Gambetta et Ferrand, qui franchirent les lignes ennemies.
Ensuite, Tissandier fut nommé au grade de capitaine au corps des aérostiers de la Loire.
Mais on ne peut évoquer Tissandier l'architecte de son frère Gaston, un ingénieur qui construisit aussi des ballons comme le "Zénith" et l'Univers".
C'est à bord du "Zénith" que Gaston Tissandier échappe à la mort :
Il était en l'air, lorsque brusquement, le ballon descendit, l'aéronaute lâche du lest et tout aussi brusquement, le ballon prend de l'altitude, s'élevant à plus de 8000 mètres et provoquant l'asphyxie des trois hommes à bord. Plusieurs heures après, le ballon est récupéré à Ciron en Berry, deux hommes sont morts Crocé et Spinelli, mais Tissandier respire encore... et il sera sauvé.
 
Depuis 1975, l'édifice est inscrit sur la liste supplémentaire des monuments historiques.

Il est intéressant, avant de terminer ce chapitre, de relire le discours prononcé par Pierre Planchat, maire à l'époque de la construction du château d'eau, lors de l'inauguration de 1867 :

"L'histoire de cette province nous apprend que sous la domination romaine, par un grand système de canalisations dont nos contrées conservent encore de nombreux vestiges, la ville de Bourges recevait les eaux de plusieurs sources lointaines.
Toutes les familles jouissant de quelque aisance possédaient une salle de bains ; chacun des membres de ces familles en usait régulièrement pour se délasser. Pourquoi ne verrait-on pas cet usage s'introduire et se généraliser dans cette ville ? "


Et le maire de Bourges, contemporain de Napoléon III poursuit :

"Pourquoi des bains publics, à prix réduit, n'auraient-ils pas chance de succès s'ils étaient établis en faveur de nos vigoureux travailleurs, qui pourraient se procurer cette jouissance à domicile ?"


Le château d'eau , par la volonté de la municipalité de Serge Lepeltier va devenir un des hauts lieux d'exposition. Mais auparavant, il faudra réaliser des travaux importants d'étanchéité, car les exposants se plaignaient de l'humidité, et les tableaux comme les aquarelles subissaient souvent des dégâts importants.

Les actions de Alain Meillant directeur de la culture à la ville de Bourges et de Philippe Moreux pour la partie opérationnelle, vont redonner vie à ce monument.

L'électricité, l'éclairage seront revus, mais surtout le chauffage.

Depuis de nombreuses expositions ont été faites dont Sylvie Paulhiac et plus trad en 2007, l'exposition hommage à Bernard Delagrange.

Outre ces expositions invitées, le Mouciau montre chaque année ses travaux dans ce lieu qui est devenu très important.

Le château d'eau est devenu le centre de la biennale d'Art contemporain de Bourges voulue par Philippe Gitton, maire-adjoint à la culture de Bourges.

A suivre

 

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