Parmi les préoccupations des Berruyers,
le loisir ou le sport constituait une utile activité.
C'est ainsi que le Président-Fondateur de l'Union Cycliste
du Berry, Albert Maillet, reprend l'idée d'une grande
course cycliste : Paris-Bourges.
Cette manifestation aura une première
édition en 1913 et dans l'entre-deux-guerres, une dizaine
de ce type de course se déroulera avec une dernière
course en 1933, remportée par le Français Petit.
C'est en 1947 qu'Albert Maillet, avec l'aide
de son fils Jean, va redonner un second souffle à cette
course.
Albert Maillet se rappelle de cette période :
"On a repris l'idée de
cette course avec le comité de la Foire-Exposition, c'était
la grande mode des Paris-ville de province, et c'était
devenu le prix de la Foire-Exposition. Nous avions deux cents
licenciés à l'époque et c'est Bourlon qui
a emporté cette nouvelle édition".
Les coureurs partaient de Boulogne-Billancourt
vers Fontainebleau et la RN7 jusqu'à Briare et par le
Sancerrois rejoignaient Bourges. Albert Maillet ajoutait :
"On est arrivé à
un véritable spectacle. Je me souviens avoir eu des ennuis
avec l'usine de Mazières car beaucoup d'ouvriers prenaient
un billet de sortie pour s'en aller voir Paris-Bourges".
L'originalité de ce type de course
tenait dans l'interdiction d'avoir des équipes constituées,
et de permettre à des professionnels et à des indépendants
de courir ensemble. Ceci permit à beaucoup de coureurs
du Cher de participer aux courses. C'est ainsi que Dusseault,
de Châteauroux, en 1948 et 1949, accrochera son nom au
palmarès, alors que plus tard, en 1955, le Berruyer Cieleska
franchira la ligne d'arrivée en tête.
Cette course Paris-Bourges se poursuivra
de manière régulière jusqu'en 1957, puis
ne reprendra qu'en 1971, et, depuis, sans trop d'à-coups,
elle est devenue la plus importante manifestation cycliste de
la région.
Mais après avoir fait Paris- Bourges
en partant de la ville de Serge Dassault, Corbeil-Essonne, les
difficultés d'organisation devinrent insurmontables et
à la fin des années 1990, la course remplaça
Paris par .... Gien et le Paris-Bourges qui figure sur les
affiches quitte en fait Gien en faisant pas mal de détour
pour arriver dans la capitale du Berry.
Ces dernières années, elle
a été reprise par Laurent Fignon.
à suivre;....
C'est dans cette année 1947
qu'un Berruyer, Albert Bourlon, va devenir célèbre.
Albert Bourlon était en 1939, l'un
des grands espoirs du cyclisme français. Sa captivité
en Allemagne pendant la guerre va lui briser une partie de cette
carrière qu'il voyait brillante.
Pourtant, en 1947, Albert Bourlon réalisa
une échappée monumentale dans le Tour de France. Entre Carcassonne et Luchon, pendant 235 kilomètres,
Bourlon sera seul en tête, il deviendra ainsi "le
super-spécialiste des échappées solitaires
à long cours". A Luchon, il franchit seul la
ligne d'arrivée avec plus de 16 minutes d'avance sur le
Belge Callens et 22 minutes avant le peloton. Cet exploit ne
sera jamais égalé, il reste inscrit "au livre
des Records"....Et les Berruyers amateurs de cyclisme vénèrent
Bourlon quarante sept ans après l'exploit.
le cyclisme sur piste
Le sport est parfois considéré
à Bourges comme le parent pauvre. Dans les premiers jours
de l'année 1961, on annonce la disparition prochaine du
vélodrome du Tivoli, qui fit les grands moments de la
vie cycliste locale.
Le propriétaire veut récupérer le terrain
et les locataires actuels sont enclins à l'abandonner.
C'est un phénomène qui n'est pas que berruyer puisque
Paris n'a plus de vélodrome.
Une querelle oppose alors, la municipalité de Bourges
avec Alfred Depège à l'U.C.B., Union Cycliste du
Berry. On parle de faire le vélodrome à "Tavernier",
avec le terrain de rugby, mais ce lieu est inondable, et puis,
la piste a déjà coûté fort cher.
Le 10 janvier 1961, c'est l'abandon de la location par l'U.C.B
et la reprise des installations par la société
des Usines Rosières, propriétaires des lieux qui
veulent construire des logements.
Le tour de France a Bourges
Le Tour 64 est dans toutes les mémoires.
C'est le summum du duel Anquetil-Poulidor lorsque ce dernier
reprend 42 secondes sur son rival, premier au classement général,
d'une étape remportée par Jimenez, les deux coureurs
peuvent encore gagner le Tour. Et c'est au lendemain de cette
historique étape de la montée du Puy de Dôme
que les coureurs passent en Berry.
L'étape emporte les "rescapés" de Clermont
à Orléans en passant par Dun-sur-Auron, Saint-Just,
Bourges, Mery-es-Bois, Presly et Orléans, après
311 kilomètres de course.
Cette avant-dernière étape
se déroule le 13 juillet 1964, et les coureurs vont traverser
Bourges par l'avenue de Dun, puis la rue Jean Baffier, rejoindre
la place Malus, tourner rue de Sarrebourg, place des marronniers,
rue des Hémerettes, et poursuivre par la rue Moyenne,
non sans avoir jeté un rapide coup d'oeil sur la cathédrale.
Graczyk est un sprinter de premier plan, il n'a pas beaucoup
de chance de remporter l'épreuve puisqu'il est 75e au
classement général, mais sa gentillesse et son
bon esprit sont tels qu'il a obtenu à Orléans,
le prix "Orange" du coureur le plus aimable. La veille
de cette course, Graczyk, alors "régional de l'étape"
est interviewé par Daniel Pautrat, auquel il déclare
:
J'AI 2 AMOURS par JEAN GRACZYK
"Je veux bombarder en passant
à Bourges. Eh oui, je pense beaucoup aux Berrichons qui
sont toujours gentils avec moi.
On me dit que je suis un des coureurs les plus populaires, j'en
suis confus..... Mais je crois bien que c'est vrai quand même.
Les gens me poussent dans les cols, me donnent à boire
quand il fait chaud.... oui vraiment, je suis confus".
Mais le coureur berrichon n'aura pas de
chance : dans le sprint d'Orléans, il tombe dans le dernier
virage, et laisse échapper une victoire que tout le Berry
attendait. Quant au résultat final, c'est Anquetil qui
remportait pour la cinquième fois l'épreuve reine
du sport cycliste, Poulidor, finissant, comme de bien entendu,
à la seconde place.
l'encyclopédie recherche
des écrits et des témoignages sur l'histoire du
cyclisme à Bourges.
merci