A partir de cet "édifice
Laudier-Boisdé", la ville de Bourges va mener, avec
des hauts et des bas, une vie culturelle intense, et un des hommes
symbole de cette période est sans aucun doute Gabriel
Monnet.
Cet homme est né à Montmédy
dans la Meuse, le 23 février 1923, et c'est en Ardèche
qu'il passe toute son enfance. Par son père il se familiarise
avec le théâtre, il dira :
"J'ai été mis
très jeune dans le coup du théâtre. En même
temps, j'avais un peu honte du caractère artiste de mon
père. Un reste sans doute de l'excommunication des comédiens,
je préférais la musique.... j'ai joué dans
les bals".
Avec la guerre, il se retrouve à
l'Ecole Normale de Privas puis rejoint le Vercors. Il monte des
spectacles et compose le chant des "pionniers du Vercors".
Il devient animateur en s'éloignant de l'enseignement.
C'est alors le temps des rencontres. A Grenoble où sont
jetées les bases d'une maison de la culture avec Jean
Dasté, puis Annecy qui l'appelle, il devient secrétaire
départemental de la Jeunesse et des Sports. Il fréquente
Jouvet et Ludmilla Pitoeff. En 1951, Monnet réalise sa
première mise en scène, "Noces de sang"
de Lorca, puis, l'année suivante "Sainte Jeanne"
de Shaw à Sarlat.
En 1953, il anime les Nuits théâtrales
d'Annecy, et l'année suivante, un Hamlet de Shakespeare,
dans une mise en scène originale sous forme de soucoupe.
Un important virage se situe de 1957 à 1961, car il rejoint
Jean Dasté à Saint-Etienne. Il met en scène
Tchekov et des auteurs modernes.
En 1959, à Bourges, la directrice
du Théâtre Municipal, madame Niel, démissionne
de son poste pour "des raisons impérieuses de santé".
Le conseil municipal est bien embarrassé. Pour préparer
la saison 1959-60, un comité de trois membres est constitué,
il comprend Mrs. Rouzé, Potier et Billot. Ils doivent
suppléer à une situation imprévue. Pierre
Potier est bien connu des milieux culturels berruyers. A la fin
de 1948, c'est lui qui avait créé le CRAD, Centre
Régional d'Art Dramatique de Bourges. Pierre Potier est
avocat-avoué à Sancerre, c'est un passionné
de théâtre et il s'installe à Bourges en
1951. Pendant 10 ans, il incarnera, avec sa femme, le théâtre
local, et jouera à Annecy "Hamlet", dans une
mise en scène de Gabriel Monnet dont il avait fait la
connaissance dès 1952 ! Un moment, il avait été
question de créer un Centre Professionnel d'Art Dramatique,
conformément aux promesses faites par Monsieur Jaujard,
Secrétaire Général aux Affaires Culturelles,
mais le manque de crédits avait fait avorté le
projet.
Monsieur Billot, en août 1959, déclare à
ses collègues du conseil municipal de Bourges :
".... Nous avons tenu à nous entourer de l'avis particulièrement
autorisé d'un ancien instructeur national bien connu à
Bourges, M. Gabriel Monnet, collaborateur de Jean d'Asté
(sic) à la Comédie de Saint-Etienne. Plusieurs
conversations avec ce dernier, en présence de M. le Maire,
nous ont amenés à penser que si le Centre Dramatique
Professionnel est créé à Bourges en 1960,
il importe pour cette année de transition de trouver une
solution provisoire capable de satisfaire les amateurs de bon
théâtre".
Gabriel Monnet est donc contacté pour la première
fois par des Berruyers, dont Potier, afin de s'occuper du Théâtre
Municipal de Bourges, mais il ne donnera pas de suite, n'ayant
sans doute pas assez d'assurance sur son rôle et la réalité
du Centre Dramatique, dont la date de création ne cesse
d'être repoussée. C'est deux ans plus tard, qu'il
accepte de se lancer dans l'aventure de la troupe permanente
de la Comédie de Bourges.
Le 6 février 1961, c'est le baptême
de la Comédie de Bourges, la cérémonie se
passe à 17 heures dans les locaux à peine terminés
de la Salle des Fêtes, et Monnet est le premier directeur
de cette nouvelle Comédie.
Sont présents, le Maire Raymond Boisdé, M. Rolland,
le préfet, ainsi que Pierre Aimé Touchard, Inspecteur
des Théâtres, qui est descendu de Paris pour l'événement.
Jean Dasté est là aussi.
A l'issue du vin d'honneur, le théâtre reprend ses
droits, et "Oncle Vania" de Tchekov est joué
à Bourges avec Hélène Vannier. La séance
est jouée à guichets fermés, aussi une représentation
supplémentaire est-elle proposée le dimanche.
Le prix des places varie entre 2 et 6 nouveaux francs.
Ce baptême lance officiellement la Comédie de Bourges
qui commence à travailler en Berry et prépare son
premier spectacle qui date en effet du 5 avril 1961. La première
pièce est une oeuvre de Molière, "L'école
des femmes", lors de la première séance, elle
réunit 80 spectateurs, mais trois jours après,
la salle est pleine. Ce premier spectacle sera joué 62
fois. En une saison, la jeune troupe aura monté 5 spectacles,
et donné 262 représentations devant 60 000 spectateurs.
C'est le début d'une grande aventure qui fera de Bourges
une des capitales du théâtre français, au
même titre que Planchon à Villeurbanne ou Dasté
à Saint-Etienne. Deux années plus tard, la comédie
de Bourges, "sous l'impulsion de Gabriel Monnet, nouveau
roi de Bourges", comme l'écrit André Camp
devient Centre Dramatique National pour prendre la forme en 1964
d'une Maison de la Culture..
En avril 1961, la Comédie de Bourges
rassemble des comédiens venus pour la plupart de Paris.
Ils venaient en Berry, car "il y avait du travail
à faire, défricher pour un public régional,
c'était passionnant". Ils avaient l'enthousiasme
des précurseurs, d'autant qu'en 1962, ils furent en congés
forcés, par manque d'argent pour une durée de 5
mois! Au début de la saison 1965 par exemple, il y avait
9 comédiens permanents, dont un Berruyer formé
sur place. Ils étaient rejoints par d'autres titulaires
sur des contrats d'un an. Ils seront les "comédiens
dans la cité" et vont monter des pièces de
Samuel Beckett, Pirandello, Courteline, ou Eugène Labiche.
Parmi les nombreuses pièces qui
seront proposées au public berrichon, on trouve la comédie
de Molière : "l'Ecole des femmes" et "la
critique de l'école des femmes", pour lequel un critique
écrira : "C'est un enchantement, grâce à
Monnet, l'Ecole des femmes redevient la pièce du printemps,
de la jeunesse contre l'âge des précautions, la
pièce de l'amour triomphant".
Et puis ce sera la tragédie de Pierre Halet, "La
Provocation", que Monnet met en scène avec des décors
et costumes d'Alexandre Calder, sur une musique de Jean Ferrat,
le "spectacle fut mis en scène de manière
remarquable, le spectacle est à la fois grotesque, terrible
et suave"
De 1961 à 1966, Gabriel Monnet va
proposer 14 pièces dont 7 créations, pour 546 représentations
et devant 246 418 spectateurs.
Morvan Lebesque, le grand journaliste du
Canard Enchaîné, écrira :
"Je débarquais sans prévenir;
Monnet n'était pas là. J'entrais dans une maison
vide, accueilli par Caliban, le stabile de Calder. Le hall, la
salle de lecture, la salle d'expositions, le restaurant, je m'y
promenais timidement, retenant presque mon souffle. En tâtonnant,
je grimpais sur le plateau de l'admirable théâtre
et, de ses profondeurs endormies, un projecteur s'alluma, me
cernant comme un voleur ou un fantôme. Je partis ; je n'étais
pas chez moi.
Et je songeais aux habitants de Bourges qui eux, avaient le droit
d'être ici et qui recevaient peut-être cet immense
cadeau comme une chose toute naturelle. Ils ont raison, c'est
naturel".
Morvan Lebesque écrit en guise de
conclusion :
"Monnet ne voulait pas un public
de badauds ou de clients, mais de témoins, une maison
de la culture se doit de tout se permettre, sauf de rassurer.
Il s'agit de susciter des questions et d'y répondre ensemble",
Monnet écrira :
"Les bilans chiffrés ne m'obsèdent pas,
ne me renseignent pas..... Si une transformation s'opère
dans la profondeur des mentalités et des attitudes, il
est très prématuré d'en indiquer le sens.....
Je tiens pour infinitésimaux les résultats que
nous avons acquis, en proportion des intentions qui nous fondent".
En avril 1968, Gabriel Monnet écrira
à propos de ce Festival du Théâtre des Provinces
:
" ... Si le festival constitue un moment fort de la
vie culturelle à Bourges, c'est qu'il réunit et
condense des forces dont cette vie s'entretient à longueur
d'année."
Il poursuit : " au plan artistique, le programme du Festival
est le fruit des circonstances, c'est-à-dire du libre
jeu de la décentralisation... A quelques mois du Festival
d'Avignon, qui demeure notre plus haute fête, il se présente
comme une étape dans la vie courante : une fête
ouvrière".
Les comédiens permanents de la Comédie
de Bourges :
Henri Barbier Gaston Joli
Bruno Castan Henri Massadau
Charles Caunant Gabriel Monnet
Paul Chevalier Jacques Roux
Jean-Claude Giraudon Rose Thiery
Marcel Guignard François Voisin
Le succès en chiffre sera important,
de 1964 à 1968, en 5 festivals, le programme proposé
comptera :
- 36 spectacles dramatiques et 1 opéra
- 20 compagnies décentralisées et 29 391 spectateurs.
Monnet fait alors rayonner la Maison de
la Culture à l'étranger avec des conférences.
Il est à Manchester, Londres, Moscou, Léningrad,
Varsovie, Prague ou Bratislava. Il y a chez les intellectuels
français, et Monnet n'échappe pas à la règle,
une fascination pour les pays de l'Est et les régimes
"socialistes". Localement, par des systèmes
de relais, ou des accords avec les comités d'entreprises,
Monnet cherche à s'ouvrir vers un monde peu familier avec
la culture. Il publie régulièrement un almanach
sur "sa" maison !
Après 1968, De Gaulle s'en
va, Monnet aussi
De Gaulle, après les événements
de Mai 68 et malgré la vague gaulliste des élections
législatives qui suivirent, veut reprendre l'initiative.
C'est un homme d'action, il veut que la société
française évolue. Il propose un référendum
afin de promouvoir la Régionalisation d'une part et la
transformation du Sénat d'autre part. A priori, ce référendum
est sans risque, d'autant que De Gaulle met tout son poids dans
la balance, annonçant qu'il quittera le pouvoir s'il est
désavoué.....
Le 28 avril 1969, c'est le "NON" au référendum
du général de Gaulle. Le Cher a massivement voté
contre le fondateur de la Ve République : 44% de OUI,
et près de 56 % à avoir refusé, la suppression
du Sénat et la décentralisation. De la même
façon, la ville de Bourges vote OUI avec 14 211 voix et
NON avec 15 491. C'est plus la personnalité du général
qui est contestée que la réponse aux questions
posées. Affaibli par mai 68, lâché par son
propre camp, Pompidou et Giscard d'Estaing, il quitte le pouvoir,
laissant un pays incrédule et désemparé.
.
Sur le plan local, et sans commune mesure
avec l'importance de l'événement précédent,
une des suites de mai 68 se traduit assez vite par le départ
du Directeur de la Maison de la Culture de Bourges : Gabriel
Monnet.
Le conflit remonte à 1967. Lors d'une exposition de photographies,
certains milieux "bien-pensants" se scandalisent devant
certaines oeuvres. C'est par exemple, des clichés sur
la faim en Afrique ou encore la photo d'une femme qui tient,
dans ses mains, un gros fruit : c'était son ventre, elle
était enceinte.
Devant le tollé d'une partie influente du milieu traditionnel
berruyer, Monnet doit se résoudre à instaurer une
commission de "la décence et de la moralité
des spectacles et expositions". De même, il doit restructurer
le "conseil culturel". En fait, comme il l'écrira
plus tard, "la crise de 1968 était dans l'uf".
Il voyait assez clair, n'avait-il pas, en 1967, organisé
un colloque sur le thème de "l'action culturelle
en question".
Lors des événements de mai-juin
68, comme dans tout le pays, c'est l'effervescence des milieux
intellectuels. A Bourges, de manière assez naturelle,
la Maison de la Culture est en grève et Gabriel Monnet
soutient les étudiants. Le théâtre a fait
place à un forum où les discussions n'en finissent
pas......
Après le passage de cette "grande peur", certains
à Bourges ne pardonnent pas à Monnet son soutien
aux étudiants et aux ouvriers, et, même si Monnet
et Boisdé s'apprécient, la rupture s'opère
assez vite.
Alfred Depège fut un des témoins privilégiés
de cette époque, il va voir Malraux avec Boisdé,
et le ministre, toujours aussi lyrique, les fait asseoir et leur
dit : "Mes chers amis, nous sommes en train de danser sur
les violons de la Sorbonne". Il faut dire que Malraux, lui,
le "révolutionnaire", avait été
traumatisé par les événements.
C'est en sortant de chez Malraux que les deux élus berruyers
vont demander des subventions au Directeur des théâtres,
monsieur Raison lequel argumente qu'il n'y a plus d'argent dans
les caisses.... Comme le dira M. Depège, "Monsieur
Boisdé se fâche, lui signalant qu'il est rapporteur
de la culture à l'Assemblée Nationale, et qu'il
n'oubliera pas les carences de ses services". La suite est
facile à comprendre, Pour M. Raison "'il faut considérer
que la comédie de Bourges n'existe plus".
Le second acte, c'est la dénonciation
par la municipalité Boisdé en juillet 1968 de tous
les contrats liant la ville à la Comédie de Bourges
et à la Maison de la Culture. C'est le début du
conflit. Bien sûr, il y avait eu dans le passé quelques
passes d'armes, comme en 1963, le maire ayant dit à Monnet
de "s'occuper de la culture et pas d'autre chose".
Cette fois, c'est plus sérieux, et aussi plus complexe.
Les bonnes relations entre Monnet
et le Parti Communiste, que certains mettent en avant, n'expliquent
pas tout. La presse nationale s'intéresse à Bourges,
et dans France-Soir, le 12 décembre 1968, le journaliste
Claude Varenne écrit sur les traditionalistes comme Boisdé
:
"A la Maison de la Culture, ils font de la culture
maison. A leur théâtre engagé, le peuple
s'ennuie et le bourgeois en a assez de s'y faire traiter de c..
et de salaud".
A l'Assemblée nationale, Boisdé
fait une intervention qualifiée ensuite de "malheureuse",
dans laquelle il s'en prend vivement aux directeurs des Maisons
de la Culture. Il les accuse d'être des aventuriers qui
se conduisent en dictateurs et reprend les propos de Planchon,
qui déclarait en 68 vouloir "avoir le pouvoir....
culturel".
André Malraux, le fidèle du général,
se sent visé. Il est troublé par les propos de
Boisdé, et en guise de représailles, il retire
à Bourges son Centre National d'Art Dramatique pour l'installer
à Nice qui était demandeur depuis très longtemps.
Sans le Centre d'Art Dramatique, la Maison
de la Culture est décapitée. Boisdé se rend
compte assez vite des conséquences de ses paroles et sans
doute aussi de ses "ultra" à Bourges. Il cherche
à intervenir auprès de Malraux, mais rien n'y fait.
Déjà des voix s'élèvent pour reprocher
au maire "d'avoir agi seul, ignorant les adhérents
et leurs représentants". Pour d'autres, la faute
incombe à M. Depège, Président du Conseil
d'Administration de la Maison de la Culture, qui n'a pas su s'opposer
au maire.
Dans une dernière tentative, Raymond Boisdé va
envoyer à André Malraux, une "supplique"
rédigée en ces termes :
"Je vous conjure de ne pas laisser
la municipalité se voir accuser d'avoir couru le risque
de perdre la gageure d'un choix singulier : le choix entre une
ville, méritante entre toutes en ce domaine, et un homme,
dont le talent s'est épanoui, après tout grâce
à elle.
L'homme, vous lui ouvrez une autre voie, la Ville, pourquoi la
voueriez-vous au silence et à l'absence ?"
En réalité, les jeux sont
faits. Nice, avec Jacques Médecin attend sa troupe théâtrale,
et Gabriel Monnet est nommé à la tête du
Centre Dramatique National de Nice le 5 janvier 1969, il quitte
Bourges avec toute son équipe à la fin de la saison.
L'après-Monnet n'apparaît
pas simple à gérer. Les adhésions pour la
saison 68-69 se ressentent du conflit, il n'y a que 6 285 adhérents
pour 9 344 lors de la saison précédente. L'almanach
ne reparaît plus et la recherche d'un nouveau directeur
s'effectue dans les plus mauvaises conditions. Finalement Max
Croce, détaché du ministère de l'Education
Nationale, est nommé directeur, il prend ses fonctions
au printemps 69, au départ de Monnet. Il change le style
de la Maison de la Culture, axant son programme plus sur le ciné-club
et les expositions que sur le théâtre, puisqu'il
n'y a plus de troupe permanente
Les années qui suivent sont difficiles, Monnet était
resté six ans. En 12 ans, 3 directeurs se succèdent,
et si Malraux affirme à Boisdé que "le Centre
d'activité de Bourges sera maintenu" ce que certains
Berruyers prenaient pour "d'excellentes nouvelles",
la réalité sera différente. Sans troupe
de théâtre ou de danse, sans beaucoup de créations,
la Maison de la Culture avait perdu en prestige et en moyens.
Il faut toutefois signaler les créations de l'atelier-chanson
avec Alain Meilland, la mise en place du GMEB par Yves Robault,
et certaines belles expositions d'envergure nationales.
Les années qui suivent sont difficiles,
Monnet était resté six ans. En 12 ans, 3 directeurs
se succèdent, et si Malraux affirme à Boisdé
que "le Centre d'activité de Bourges sera maintenu"
ce que certains Berruyers prenaient pour "d'excellentes
nouvelles", la réalité sera différente.
Sans troupe de théâtre ou de danse, sans beaucoup
de créations, la Maison de la Culture avait perdu en prestige
et en moyens. Il faut toutefois signaler les créations
de l'atelier-chanson d'Alain Meilland, la mise en place du GMEB
par Yves Robault, et certaines expositions d'envergure nationales.
Max Croce se retrouve donc avec une Maison
de la Culture sans son armature théâtrale. En fait,
il ne reste pas très longtemps. Pour Alain Meilland,
qui arrive à Bourges en 1971 pour ouvrir un secteur "chansons",
Max Croce était un grand homme, doté d'une "folie
généreuse". Max Croce reste jusqu'en 1972,
avant de laisser sa place à Yves Robault entre 1972 et
1975. C'est à cette date qu'apparaît Jean-Christophe
Dechico.
Ce dernier va, comme première action,
prendre à contre-pied ce qu'avait fait ses prédécesseurs,
ceci est assez courant dans les milieux culturels. Caliban, le
Stabile de Calder, en fait les frais. L'oeuvre d'art, pour le
nouveau directeur, "figeait" le hall d'entrée,
le public qui arrivait était en quelque sorte bloqué,
car un Stabile, ça ne bouge plus. Et Caliban se retrouve
dehors, devant la Maison de la Culture.
Ce choix n'était pas très heureux...... Henri Massadau
le fera remettre en place en 1981.
Gabriel Monnet meurt le 12 décembre
2010 à Montpellier
la ville de Bourges donnera en 2011 le
nom de Gabriel Monnet à la petite place située
entre le théâtre Jacques Coeur et le théâtre
du même nom.
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