L'ENCYCLOPEDIE DE BOURGES
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LE MUSEE DE L'ECOLE A BOURGES
Par Roland NARBOUX

Le Musée de l'école, à Bourges, un petit bijou, qui pouvait être visité, il était situé rue de La Thaumassière, il a été déplacé aux 4 Piliers. Voir le reportage photos sur ce musée : >>> Cliquer

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Version 2017

 

Bourges possède 5 musées municipaux, qui furent gratuits de 1996 à 2016, avec Serge Lepeltier avant le retour au payant par une décision imbécile de l'adjoint au tourisme et au patrimoine.

Quatre sont largement connus des Berrichons. Chacun, un jour d'automne, est allé visiter la salle des lapidaires gallo-romains du musée du Berry, admirer les plafonds mystérieux de l'oratoire de l'Hôtel Lallemant ou encore voir les toiles d'Estève de la première époque à l'Hôtel des Echevins sans oublier les vitrines montrant le travail et l'habilité des Meilleurs Ouvriers de France qui ont leur musée place Etienne Dolet.
Mais combien ignoraient ce curieux petit musée, qui était alors situé dans le vieux Bourges, à deux pas de la cathédrale, mais qu'il fallait chercher quelque peu. Ce musée était celui de l'école.
Un bijoux dans son genre... avant son transfert aux 4 Piliers !

Une existence récente :

Le Musée de l'Ecole est situé dans l'ancienne "rue des rats", ce qui donne une certaine image du lieu. Cette rue, aujourd'hui, a pour nom rue de la Thaumassière, elle est perpendiculaire à la rue Bourbonnoux et parallèle à la rue des Juifs. Un quartier situé au bas du rempart gallo romain, dans les fossés souvent mal famés au moyen âge, ce qui explique ce nom peu "ragoûtant" d'autrefois.

C'est dans les années 1980 que ces locaux furent transformés en musée par le Service de l'Enseignement de la ville de Bourges. En effet, c'est à la rentrée 1979 avec le maire Jacques Rimbault que les activités de cet établissement sont transférés rue Nicolas Leblanc, dans le cadre de la "chasse aux locaux vétustes",

 

Et le lieu est transformé en musée avec une inauguration le 25 juin 1981, à l'occasion du centenaire des lois sur l'école publique.

 

Ouvert aux visiteurs et aux groupes d'adultes et d'enfants, il représente un outil pédagogique important et un lieu plein de souvenir pour plusieurs générations.
Il définit parfaitement la volonté de Jules Ferry, fondateur d'une école publique, laïque, gratuite et obligatoire. Donner à tous les enfants de France le nécessaire pour se bien comporter dans l'existence. C'est le savoir lire, savoir écrire et savoir compter. Au delà de ces bases, vont entrer en jeu des matières comme la géographie, la couture, la science ou la morale, c'est ce que montre le Musée de la rue de la Thaumassière.

 

Une histoire traditionnelle :

L'histoire de cette bâtisse remonte, de ce que nous savons, à 1845. A cette époque, c'est un lieu d'accueil pour les enfants du quartier, mais très vite, elle devient un "asile" utilisé par la commune pour les enfants, garçons et filles, dits "gratuits" du quartier. Ils sont entre 130 et 200 gosses selon les années.
Pour ce nombre d'enfants, les locaux sont exigus, puisqu'ils comprennent une salle d'accueil de 6 mètres sur 12, un préau de même surface et une cour carrée de 12 mètres de côté.
Avec les lois nouvelles de la République de la grande époque de Jules Ferry, à partir de 1881, cet asile devient une école maternelle.
Une seconde pièce est alors construite, avec, curiosité d'alors, d'immenses fenêtres très hautes, définies à partir des normes d'hygiène, afin de lutter contre la tuberculose.
Un vestiaire et des toilettes seront réalisés, jouxtant sur l'arrière une grande cour d'école, la célèbre "cour de récréation".
L'ensemble des "trésors" exposés dans ces salles provient des écoles de Bourges mais aussi du sud du département, comme la région de Saint-Amand ou de Charost.

 

Entrons dans le Musée :

Une petite porte nous fait entrer dans une cour pavée, de dimension modeste, avant de franchir une dizaine de marches et pénétrer dans une vaste pièce, la salle d'accueil et d'exposition.

Une série de vitrines et de panneaux montrent des objets d'autrefois. Chacun va vers ses propres centres d'intérêt ou ses souvenirs. Ce sont les différents témoins du système décimal, comme les poids et mesures. Les capacités du décilitre, du litre… sont bien alignés le long de la fenêtre. C'est aussi cet objet mythique que fut la chaîne d'arpenteurs avec ses maillons de 20 centimètres et ses piquets qui constituaient un des grands moments des travaux pratiques de la cours de derrière que chaque génération a mesuré plutôt deux fois qu'une.

Une des disciples de base de l'école de la fin du siècle dernier, c'était, pour les filles, la couture. Chaque fillette se devait de savoir crocheter, ourler, festonner….. et le chef d'œuvre était la marquette, un petit carré brodé au point de croix comportant l'alphabet, exercice indispensable, puisque le trousseau quelques années plus tard utilisera ces acquis……

Une autre vitrine montre des cahiers, dont l'écriture, avec ses pleins et ses déliés est une merveille. La bouteille d'encre et son bec verseur si caractéristique, à côté duquel, se trouve la poudre noire, qui, ajoutée à l'eau donnera cette encre violette que beaucoup avaient plus sur les doigts que sur le cahier. On explique aussi "que le porte plume se tient à l'horizontal, l'extrémité vers l'épaule et la partie bombée de la plume vers le plafond".
A proximité, quelques reproductions d'aliments que les écoliers apportaient pour se nourrir, c'est la pomme, le quignon de pain. Dans le panier qui servait de cartable, deux pots en métal faisaient partie du nécessaire de l'écolier, l'un pour transporter le lait, l'autre pour mettre la soupe… et ils côtoyaient avec difficultés quelques livres.

Accrochés à des patères, les vêtements des petits berrichons sont accrochés, c'est le capuchon noir et pointu, plus loin, sont exposés les galoches et les sabots…. A ne pas confondre.
Sur une partie de cette salle une reconstitution de la classe a été réalisée avec des mannequins. Le boulier trône, car c'est un élément essentiel du calcul. Sur un mur, les diplômes dont le plus important est le certificat d'études, qui est l'objectif ultime de ces années d'école et il sera accroché dans la maison bien en vue.
Sur le bureau, les motifs d'absence de ces gosses de 7 à 13 ans. C'est Adèle, excusée car elle est occupée à la "gardes des bestiaux", tout comme Jeannette et Marie. Jean, dont le père est journalier, est absent car il est domestique, alors que Jean Baptiste est malade….. Il faudra beaucoup de temps pour faire comprendre aux parents l'utilité de l'école.
Dans le pupitre du maître, se trouvent deux objets. Le premier est très connu, c'est le "bonnet d'âne" qui faisait partie des punitions classiques comme la baguette, la retenue et le piquet. Il était souvent en papier et formait deux cornes. Le second objet est moins connu; c'est la "langue de bœuf en carton rouge" qui était accrochée dans le dos des écoliers bavards. C'est entre les deux guerres avec Edouard Herriot que ces "symboles humiliants" disparaîtront.

 

La salle de classe de 1882 :

Ce n'est pas à proprement parler une reconstitution, c'est La salle de classe de 1882, telle qu'elle était à cette époque. On s'attend à y voir pénétrer une vingtaine d'écoliers en blouse noire et galoches. Au mur, sont suspendues quelques cartes de France, montrant "qu'ils nous avaient pris l'Alsace et la Lorraine", de place le "maître" sur une estrade et d'ajouter la Marianne en plâtre, symbole de la République, coiffée de son bonnet phrygien. Cette Marianne était une sculpture en haut-relief, oeuvre de Marguerite Syamour (1861 - 1885).

Les pupitres et bureaux sont bien alignés, à l'horizontale comme autrefois, avec au centre de la pièce, le poêle à charbon, de marque Rosières, et sur le côté, des lampes à pétrole pour faire la classe, les soirs d'hiver. Le tableau noir comporte des lettres parfaitement écrites à la craie. A proximité, la balance de ce cher Roberval, matériel très représentatif d'un enseignement qui se voulait aussi scientifique.
C'est en conséquence, le domaine des sciences naturelles avec une série de serpents placée dans des bouteilles d'alcool : la couleuvre à collier, la coronelle ou la vipère aspic qui effraient tant d'enfants de la ville, sous les rires des petits campagnards.

Les symboles forts de l'enseignement :

Deux types de symboles très forts apparaissent dans cette classe, ils peuvent surprendre aujourd'hui. Le premier c'est la batterie de fusils de bois, bien alignés dans un présentoir, au fond de la classe.

C'est curieux, mais ces fusils proviennent de la commune de Bouleret qui avait en 1884 décidé d'en acquérir une cinquantaine.

Leur utilisation faisait partie de l'enseignement, avec des exercices d'alignements, de manipulation, c'était le pendant de la carte montrant Strasbourg et l'Alsace tout comme Metz et la Lorraine, qu'il faudra un jour reconquérir ! C'est bien l'école de la III ième République.
La seconde série de symboles concerne la morale. A partir de 1882, la prière et le catéchisme ont été remplacés par la morale et l'instruction civique. Au fond de la classe, plusieurs tableaux muraux définissent en très gros caractères, ce que sont les devoirs de l'enfant dans sa famille et à l'école.
Ces devoirs concernent l'attitude de tout enfant envers ses parents, ses frères et sœurs, "les auxiliaires de la famille" et les animaux qui ne doivent pas subir de mauvais traitements. Les mots sont très forts, c'est le respect et l'obéissance, l'amour et la reconnaissance, la politesse, la bonté et la justice…..
Pour l'école, le panneau insiste sur l'assiduité, l'émulation et combat l'hypocrisie et la délation. Autant de symboles qui manquent cruellement aujourd'hui.

Dans la même veine, un panneau montre les dégâts causés par l'alcool dans les familles, avec pour titre "l'alcool empoisonne lentement". C'est cru avec des figures très suggestives sur les aspects héréditaires.

 

En conclusion :

Chacun aura compris la qualité d'un tel Musée et sa valeur historique et pédagogique. Le Musée de l'école de Bourges est gratuit mais pas encore ouvert tous les jours, il suffit pour le visiter sur rendez-vous de s'adresser à l'Office de Tourisme situé à quelques 150 mètres. C'est un véritable trésor, pas encore assez connu, mais toutes les générations se reconnaîtront dans cette école de nos parents et grands parents, ils prendront du plaisir à s'assoire sur ces bancs de bois et à écrire sur l'ardoise en relisant les livres de lecture d'autrefois.


Vers la fin du musée

En mai 2011, la nouvelle fut donnée publiquement le 13 mai 2011 au cours des "Rencontres pour Bourges" par l'adjointe à l'urbanisme : la ville, à la recherche d'argent, décide de vendre plusieurs de ses immeubles dont le local de la rue de La Thaumassière qui abrite le musée de l'école.

Les responsables voulant par ailleurs transporter la classe et l'exposition de ce musée dans une école comme celle de l'aéroport.

Puis, après réflexion, le Musée sera implanté en 2012 / 2013 (?) dans l'Hôtel Témoin de la place des 4 Piliers.


en savoir plus dans le N° 151 des CAHB (septembre 2002)

 

Voici ce qui avait été écrit dans l'Encyclopédie en 2011 et qui n'est plus d'actualité :

Musée de l'Ecole
2 rue de la Thaumassière
Tél 02 48 57 81 15
Office de Tourisme = 02 48 23 02 60
Ouverture gratuite les mercredis de 14 H à 17 H
Pour les classes (CP, CE et CM), des animations pédagogiques sont proposées aux élèves. Avec la présence d'un intervenant spécialiste, il est prévu une visite des lieux, mais aussi une animation comprenant, chaque élève assis dans la salle de classe, des fiches enquêtes thématiques sur l'habillement, le matériel scolaire, l'emploi du temps, les lois scolaires sous Jules Ferry…. Etc
La durée est de 1 H 30 à 2 H , il faut simplement apporter des feuilles blanches et des crayons….. les feuilles pour écrire et les portes plumes sont fournis…. Ils sont d'époque !

Un site évoque les musées des écoles :

nom: La Maison d'Ecole de Pouilly le Fort
email: ecolepouilly@free.fr

http://ecolepouilly.free.fr

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