DE MONSEIGNEUR
A MADEMOISELLE, HISTOIRE DU MUSEUM DE BOURGES
Il
fait parler de lui régulièrement et fut l'objet
de polémiques. Aujourd'hui il est reconnu par tous, il
s'agit du Muséum de Bourges. Avec plus de 100 000 visiteurs
depuis sa renaissance en 1990, ce lieu est un des plus bel exemple
sur le plan scientifique de ce que peut être la pédagogie.
IMAGES ET PHOTOS
Le muséum présentait autrefois
des collections d'insectes et d'oiseaux parmi les plus prestigieuses
d'Europe. Elles sont sorties de leur réserve, avec la
nouvelle aile du musée de l'Homme mise en place en 2000,
il s'agit d'une étape de plus pour ce Muséum situé
Parc Saint Paul à Bourges et dont l'histoire est des plus
pittoresque et mérite d'être retracée.
MONSEIGNEUR
FOUCHER : PERSONNAGE BALZACIEN
Tout commence en 1925, avec une lettre
signée du Chanoine G. Foucher, envoyée à
la presse locale. Ce distingué personnage signale que
le Musée de Bourges s'est enrichi d'une magnifique collection
d'insectes de France.
"Ainsi, commencera à se réaliser ce désir
de créer dans toutes les villes un musée d'histoire
naturelle qui permette aux enfants de s'instruire" écrira
cet homme d'Eglise. Il suggère que Bourges se dota d'un
vrai Musée d'Histoire Naturelle, puisque ces premières
collections ont été présentées dans
le Musée du Berry, davantage prévu pour l'archéologie.
Ce Monseigneur Foucher était berrichon,
né en 1865 à Henrichemont, il fut ordonné
prêtre en 1889, puis nommé curé d'Avord.
Entomologiste passionné, il "monta" à
Paris et créa le Vivarium du jardin des Plantes. Il étudiera
les orthoptères exotiques et c'est lui "qui décrivit
le détail du mécanisme des mues et rechercha l'influence
de la nutrition sur le sexe des phasmes". Pendant que certains
philosophaient sur le sexe des Anges, Monseigneur taquinait celui
des phasmes.
Dans un article paru
dans le quotidien national "Le Matin", Mgr Foucher
est ainsi "croqué" :
"Une vraie figure balzacienne m'a été
révélée à Bourges. Celle d'un délicieux
vieillard dont je ne suis pas peu fier d'avoir fait la connaissance
; l'érudit conservateur du Musée du Berry, Mgr
Foucher, prélat de Sa Sainteté. Il possède
une incomparable collection de papillons et sa vaste demeure
retentit des criailleries de je ne sais combien de perroquets
et des chants de myriades d'oiseaux. Les oiseaux, il suffit que
quelqu'un veuille s'en débarrasser des siens pour qu'il
les adopte aussitôt.
Monseigneur est une manière de cousin Pons, à cette
différence près que, lui, ce sont les volatiles
qu'il collectionne. Innocente manie".
Mgr Gabriel Foucher
Pendant deux ans, grâce à
l'action de ce savant berrichon vivant à Paris, mais aussi
Conservateur du Musée du Berry, les collections s'enrichirent
de manière considérable.
LE PREMIER
MUSEUM DE BOURGES
Le Muséum de Bourges date de 1927.
L'inauguration officielle a eu lieu le 8 octobre, avec
la nomination comme Directeur du Chanoine Foucher. Parmi les
personnalités présentes, Laudier et le Préfet
du Cher, M. Duffau. Les collections furent présentées
dans le gymnase municipal rue Michel Servet. Ces collections
avaient deux provenances, une première partie venait de
dons du Chanoine Foucher, lequel avait été chargé
par un ami, en qualité d'exécuteur testamentaire
de transférer au Muséum de Paris, une collection
d'ornithologie comprenant 7 600 oiseaux. Sur ce nombre, Paris
en avait conservé 1 100, et le Chanoine Foucher, membre
associé du Muséum National récupéra
les 6 500 oiseaux restant pour le Muséum de Bourges. Ces
spécimens étaient répartis dans 34 vitrines
formant une longueur de 43 mètres !
Le Conseiller Municipal Buisson signalera que Bourges est
la seule ville de France et peut être d'Europe, en dehors
du British Museum à posséder une collection aussi
importante.
La seconde donation provient du début
de l'année 1927 avec une offre de Guy Babault, un des
grands explorateurs de l'époque. Il donne toute la collection
de mammifères et toute une série d'oiseaux, comprenant
des paradisiers, oiseaux mouches et autres volatiles... Ainsi,
avec cette collection qui comprend un lion capturant une antilope,
un zébu, un groupe de deux hyènes ... etc. C'est
le début d'un grand muséum à Bourges.
Lors du compte rendu de l'inauguration, la feuille d'information
des berrichons de Paris parlera, "des jeunes élèves
qui n'auront plus seulement des livres, mais ils pourront étudier
de près les spécimens eux-mêmes naturalisés,
d'une façon remarquable". Et pour faire encore plus
berrichon, le journaliste E.H. terminera son article ainsi :
"Donc, un certain jour, dans la foule des visiteurs, un
couple de braves berriauds se trouva tout à coup devant
un fauve particulièrement impressionnant : "R'tire
toé ! dit la prudente "payse" à son "houme",
en le retenant par les "biaude", si queuq' foé,
c'te bête all' tait pas ben empâillée !"
Complément sur M. Babault
:
M. Babault était effectivement
propriétaire d'une demeure à Diénay (cf
courrier de sa femme daté du 20/01/1927) où se
trouvait sa collection de mammifères. En effet, outre
ses fonctions de correspondant du Muséum National, il
était explorateur et a effectué de nombreuses missions,
notamment en Afrique. Elles lui ont permis de ramener de nombreux
spécimens de faune, dont une partie a été
donné au Muséum de Bourges en 1927. Ses missions
ont donné matière à la publication de catalogues
faunistiques, que chacun peut consulter au centre de documentation
du muséum.
Information donnée par Sandra Delaunay,Chargée
de collections au Muséum de Bourges..
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LE MUSEUM
ENTRE AU PARC SAINT PAUL
L'idée d'un vrai et grand Muséum
faisait des adeptes parmi les berruyers. Mais assez vite, chacun
s'aperçut qu'il n'était pas possible de conserver
dans un état acceptable l'ensemble de ces collections,
les locaux étaient trop exigus. Alors, après le
noyau formé rue Michel Servet, les collections vont rejoindre
le Parc Saint Paul qui devient un des hauts lieu de la Ville
de Bourges. L'inauguration de ce nouveau lieux se déroulera
en juin 1932 pour la XIIIième Foire-Exposition de Bourges
qui quitte la Halle au Blé elle aussi pour le Parc Saint
Paul à l'emplacement de l'ancienne cartoucherie. C'est
le Ministre de l'Education Nationale Monsieur de Monzie qui,
venant inaugurer la Foire de Bourges, en profite pour faire la
même chose avec le nouveau Muséum.
La description faite par le journaliste de la Dépêche
du Berry est assez fidèle :
" Ayant eu la bonne fortune de pouvoir joindre Mgr Foucher,
nous avons demandé au savant prélat quelques renseignements,
en commençant par la tortue géante. Il s'agit d'une
tortue éléphantine de Madagascar, pesant 260 kilogrammes.
Puis nous admirons dans les galeries du Muséum avec les
précieuses boîtes où sont épinglées
de multiples papillons aux ailes soyeuses, puis, parmi les insectes
coléoptères, il faut admirer le scarabée
d'or, pièce unique au monde. Dans les vitrines trônent
les oiseaux dont le plumage demeure éclatant.
Sur un mur, s'étalent des flèches en usage chez
les indigènes; n'y touchez pas elles sont peut-être
empoisonnées ! Après le passage vers les reptiles
de la collection Raymond Rollinat, on admire un lama du Pérou,
un ours noir de l'Hymalaya, une antilope ... etc.
Au premier étage, la salle Guy Babault
avec un loup enragé, et dans un bocal, le pouce d'un homme,
retrouvé dans l'estomac de ce loup, cet homme d'Argenton
était mort de la rage. Par la suite, pour ne pas rester
sur cette image, il est bon d'aller poser un regard sur des perruches
et des martins-pêcheurs.
Désormais, on dira : Bourges, sa Cathédrale, son
Palais Jacques Coeur, son Muséum d'Histoire naturelle."
Le Ministre de Monzie est accueilli au
Muséum par la musique du 95e R.I., il s'arrêta devant
la plaque commémorative en marbre gris, que d'un geste
symbolique, le sénateur maire Henri Laudier dévoila.
Cette plaque porte gravée cette inscription :
" Le Muséum d'histoire naturelle de Bourges fondé
en 1928 par la Municipalité, a été transféré
en ce lieu et inauguré officiellement ce dimanche 26 juin
1932 par :
Et suivait la liste des personnalités du ministre Monzy
à Guy Babault.
Dans son discours devant une nombreuse assistance, Laudier dira
:
"... ces merveilleuses collections permettront à
nombre de jeunes intelligences de prendre le goût des études
scientifiques auxquelles déjà, d'illustres concitoyens
se sont voués : j'ai nommé des de Lapparent, les
de Grossouvre, que s'honore d'avoir compté dans ses rangs
l'Institut de France." Il poursuivra son propos en remerciant
Mgr Foucher et l'explorateur Guy Babault.
DU MUSEE
AU ZOO
Quelques temps plus tard, en mai 1933,
le Muséum fait son entrée au Sénat. Il y
eut dans "Paris-Centre", à la page Berry, le
compte-rendu de la séance du Sénat au cours de
laquelle, Henri Laudier demanda au Ministre de l'Education Nationale
une aide au titre des crédits du chapitre 50 du budget.
La réponse du Ministre, A. de Monzy, toujours lui, sera
brève et humoristique :
"Je suis plus disposé à donner de justes louanges
à M. Laudier que des crédits. Les louanges, il
les mérite... Le Maire a été le premier
à passer un contrat avec le Muséum de Paris.
Je ne veux pas mêler de pittoresque à cette histoire,
mais le Sénateur-Maire de Bourges avait reçu d'un
évêque, qui était en même temps un
savant, les premiers éléments de la collection
de son Muséum".
D'où la conclusion de Monsieur de
Monzy :
" J'ai été appelé par la double
invitation du Maire socialiste et de l'évêque érudit,
à inaugurer ce Muséum, et il n'est pas mauvais,
après les accusations de sectarisme d'Etat dont j'ai été
l'objet que j'associe à ma revanche, M. Laudier (nouveaux
rires)"
Laudier voulait des crédits, car
il était déjà en train d'agrandir le Muséum
pour créer un Parc Zoologique, lequel sera présenté
au public pour la XIVe Foire-Exposition de 1933. Cette fois,
les animaux ne seront pas naturalisés, mais vivants et
bien vivants.
En février 1933, les premières informations sur
ce zoo commencent à parvenir au public. Ce sera comme
à Vincennes, les animaux seront dans des cages avec des
grillages solides, on trouvera des fauves comme des lions, 2
puis 3, un chacal, deux renards, une hyène, six singes
et une panthère, mais aussi des antilopes. Comme l'on
est au bord de l'Auron, on installera des bassins pour mettre
des phoques et otaries "dont les jeux pleins d'adresse et
d'agilité retiendront l'attention des curieux". Il
reste deux problèmes à résoudre, l'inconvénient
des rugissements, la nuit de ces fauves, pour le voisinage et
aussi le coût de la nourriture.
Et le projet deviendra réalité, Bourges disposera
bientôt, dans le Parc Saint-Paul de son Zoo. Les berruyers
viendront contempler Athos, Porthos et Aramis dans leur cage,
ces lions étaient assez dangereux, l'un d'entre eux attaquera
un ouvrier serrurier venu réparer la porte de la cage
il s'en tirera mais devra subir l'amputation de l'avant-bras.
Comme le rappellera en juin 1935, Mgr Foucher lors du Tricentenaire
du Muséum national d'histoire naturelle de Paris, en présence
du Président de la République :
" Vous avez avez voulu, Messieurs les Professeurs, qu'un
de vos associés résidant en Berry, entreprenne
une décentralisation scientifique et vous lui avez fourni
les moyens de réalisation par des dons princiers ; le
Parc zoologique de Bourges est donc le premier parc zoologique
de province établi en collaboration avec le Muséum
National de Paris".
Et c'est ainsi que le muséum de
Bourges devint un des hauts lieux culturels et scientifiques
de la ville de Bourges......
Mais franchissons quelques décennies.
Lors de la guerre, avec la peur des bombardements, et le risque
de voir des fauves s'échapper de leur cage, certaines
espèces dont des lions furent abattus. Plus tard, en mai
1941, les reste des animaux
fut transporté.... à Paris, au zoo de Vincennes.
Il ne reste alors que deux gazelles, un perroquet et un chevreuil.
L'après guerre peut être considéré
comme une période difficile pour le Muséum, Mgr
Foucher meurt en 1949, et c'est Emile Langlais qui lui succède.
C'est alors le défilé de près de 5000 enfants
par ans, et nous arrivons dans les années 1970 avec une
polémique sur le sort des animaux vivants dans le Muséum,
avec ce titre : "Zoo et prisons".
Les conditions d'accueil deviennent déplorables et le
Muséum ferme en 1985 après avoir vendu les dernières
espèces vivantes.
LE TEMPS
DE LA DEMOISELLE
Le Muséum fermé, aucune association
importante ne se mobilisa pour sa réouverture. C'est la
Municipalité de Bourges, avec une volonté indéniable
qui, sous la coupe de Marguerite Renaudat prit la décision
de faire renaître un Muséum.
Il fallait tout reconstruire, trouver un architecte, un conservateur,
des thèmes, c'est à dire élaborer un véritable
projet. L'architecte sera Serge Lana. Quant au Conservateur,
la Municipalité choisira un personnage en robe pour successeur
lointain à Monseigneur : une demoiselle.
Bien que plus souvent en "jean" qu'en robe, Michèle
Lemaire est nommée "Conservatrice" du Muséum
de Bourges le 1er décembre 1986. Elle arrive tout droit
de l'Université, diplômes en bandouillère
mais sans expérience et face à un Musée
à construire.
"Je suis partie
tête baissée", dit-elle à l'Encyclopédie
de Bourges . "Avec Lana, tout s'est parfaitement passé,
Marguerite Renaudat et Paul Ganes m'ont fait confiance, je suis
allée en Allemagne, aux Pays Bas, en Angleterre et en
Suisse, j'en suis revenue pleine d'idées et, peu à
peu tout a pris forme".
Jeune et jolie, Michèle Lemaire
se révèle être une femme de caractère.
Elle se considère "en mission", avec une approche
"très service public". Elle s'était fixée
pour objectif de sensibiliser un large public, car les gens sont
de plus en plus éloignés du milieu naturel, même
dans les campagnes ce qui est un comble.
Le Muséum va renaître le 17
mai 1990, et le Député Maire Jacques Rimbault qui
a soutenu l'opération dira : "Ce fut une entreprise
particulière qui, riche d'un patrimoine architectural
du 19 e siècle, de collections de renom du début
du 20 e siècle, s'est engagé vers l'édification
d'un musée du 21 e siècle".
Il est incontestable que le mot même de Muséum,
par son image souvent archaïque dans la population n'est
pas adaptée : le Muséum de Bourges est un centre
de culture scientifique et dynamique.
L'architecture est résolument moderne, les présentations
permanentes ne supportent pas le moindre grain de poussière,
et le caractère didactique de l'ensemble est remarquable.
On retrouve une partie des collections de l'époque de
Monseigneur Foucher, mais aussi de larges vivariums, et, au hasard
d'une vitrine, le visiteur découvre enfin.... les phasmes
du fondateur, ou leurs descendants.
Vous observerez par l'intermédiaire d'une tubulure transparente
complexe, une communauté de fourmis que l'on voit vivre
(ou plutôt travailler). Une telle installation dans un
salon ou une salle à manger, remplacerait avantageusement
le traditionnel aquarium.... à condition de trouver des
branches de mûriers pour nourrir ces petites bêtes!
Michèle Lemaire parle avec passion
de son Muséum, elle cherche le moyen d'entraîner
les familles à venir, et pour cela, elle a crée
la carte "Blaireau", où pour 50 francs l'année,
il est possible de venir à toutes les expositions et autres
activités proposées. Elle rappelle que le Muséum
est ouvert les 7 jours de la semaine de 14 à 18 heures,
et cela toute l'année.
Chacun ses passions, Monseigneur en 1932 s'était pris
d'affection pour les phasmes, Mademoiselle en 1993, est tombée
amoureuse des.... chauves-souris. "Il y a des gens qui
étudient les libellules ou les oiseaux, moi, ce sont les
chauves souris, et dans les carrières souterraines du
Cher, il y en a des milliers", nous confiera Michèle
Lemaire. Pour l'instant, elle se contente d'une étude
et d'un inventaire de ces espèces menacées, mais
elle ne désespère pas de les avoir un jour en pension
au Muséum, "à condition que ces petites
bêtes veuillent bien rester".
Résolument orienté vers la
modernité, le Muséum de Bourges, mérite
le déplacement, Les berrichons seront sensibles aux grandes
vitrines sur la faune et la flore locale, aux explications relatives
aux différentes pierres utilisées pour bâtir
la cathédrale de Bourges, ou encore à une vue du
ciel étoilé : pour tous les goûts et autres
esprits curieux. Au hasard des expositions temporaires, chacun
pourra se familiariser avec les dinosaures ou les plantes carnivores.
SITE INTERNET DU MUSEUM :www.museum-bourges.net
LE MUSEUM EN 2006
Le muséum de Bourges poursuit
sa route, avec un soucis permanent d'être à l'écoute
du public. Le point focal demeure le muséum traditionnel,
qui comprend de nombreuses fonctions, avec les animaux "empaillés"
qui font la joie des petits enfants ... et des plus grands. Puis
la partie du musée avec les animaux vivants, comme les
fourmis (en voie de disparition), les poissons, les reptiles
et quelques mygales.
Mais le succès du musée,
outre cette base très solide, comprend les expositions
temporaires qui se succèdent, depuis les dinosaures, jusque
vers les chauves-souris, en passant par la maternité sous
les gallo-romains, ou l'exposition annuelle des photographies
de nature qui est toujours d'une grande qualité.
Avec ces expositions temporaires dont
la France vue du ciel en 2006, par Yann Arthus Bertrand, et quelques
autres de bon niveau, les conférences sont aussi organisées,
soit par le Muséum, soit par Centre Science, avec les
conférences du mardi, au cours desquelles il est possible
d'écouter le dt Philippe Charlier sur Agnès Sorel
ou Charles de Izarra sur la physique d'aujourd'hui.
Le muséum, avec Michèle
Lemaire et Laurent Arthur qui ont fait de ce lieu un centre important
d'étude des chauves souris reste un point fort de la ville
de Bourges sur le plan scientifique.
Mais le 2 décembre 2006, un incendie
se déclara dans la nuit dans la salle d'accueil. Un incendie
accidentel, et la conséquence fut une fermeture de plusieurs
mois, avec une réouverture partielle, mais aussi la réfection
complète du hall d'accueil et le nettoyage de plusieurs
zone dont le Musée de l'Homme souillé par la suie.
Le kouprey,
Buf du Cambodge est un spécimen exceptionnel
C'est un bovidé qui est arrivé
à la ménagerie du jardin des plantes de Paris en
1871. Après sa mort, il a été naturalisé
au Muséum d'Histoire Naturelle de Paris, avant d'être
confié en 1931 ( ou 1927 ?) à celui de Bourges
à la grand époque de Monseigneur Foucher.
C'est
un " Buf du Cambodge, don du ministre de la marine
", resté des lustres dans les réserves.
Ce n'est qu'en octobre 2003 que ce buf
a suscité des interrogations. En effet, lors du colloque
de mammalogie organisé à Bourges cette année-là,
le responsable des collections du Muséum national s'est
trouvé intrigué par ce buf ne ressemblant
à aucun spécimen qu'il connaissait. Suite à
cet avis, le muséum a décidé de s'intéresser
à l'identité de cet animal. Une analyse ADN a permis
d'identifier ce buf : c'est un kouprey de sexe mâle.
Le kouprey est une espèce de
buf sauvage du Cambodge. Il se situait ans les forêts
claires du Nord et de l'est du Cambodge, voire au-delà
de ses frontières vers la Thaïlande, le Laos ou encore
le Vietnam.
Aucun spécimen vivant n'a été
observé depuis longtemps, il est possible que l'espèce
soit éteinte.
Ce kouprey est certainement
le seul spécimen naturalisé dans le monde. Seuls des trophées, peaux tannées
et quelques rares photos identifiées existent.
Les spécialistes émettent
l'hypothèse que le kouprey aurait été domestiqué
au Cambodge, ce qui n'était pas une pratique connue jusqu'à
aujourd'hui.
Plusieurs races actuellement élevées
au Cambodge pourraient être directement apparentées
à cet animal.
( cet article sur le Kouprey
est dû au service de presse de la mairie de Bourges)
Le Kouprey a eu l'honneur d'avoir un
article dans le New York Times, la gloire en quelque sorte !
Quelques chiffres :
- Nombre d'entrées au
Muséum depuis 1998 :
- 1998 = 23 600
- 1999 = 23 800
- 2000 = 24 500
- 2001 = 23 800
- 2002 = 27 950
- 2003 = 28 700
- 2004 = 29 750
- 2005 = 30 800
- 2006 = 29 200
- L'incendie de 2006:
- C'est le drame le 2 décembre
2006, lorsqu'un incendie éclate dans la salle d'accueil
du Muséum. Les dégâts sont considérables,
pas tant par le feu que par la fumée et la suie qui va
envahir toutes les salles. Le matériel de plusieurs salles
est totalement détruit et l'eau a fait le reste, comme
toujours.
-
- Les entrées sont suspendues
et le muséum est fermé.
- La réaction du personnel et
en particulier de Michèle Lemaire et de Laurent Arthur
sera exemplaire. Il faudra beaucoup de courage et de détermination
pour relever le défi.
- Assureurs, techniciens, tous s'y mettent
et le muséum va réouvrir salle par salle, au 1
er trimestre 2007, pour la traditionnelle exposition des photographes
de nature, puis l'ouverture totale se fera en mai 2007.
- Le muséum de Bourges en 2012
-
- Depuis 25 ans, à partir des
collections et sur le terrain dans le département du Cher,
des études sont effectuées dans le domaine de la
chiroptérologie (chauves-souris européennes) au
Muséum de Bourges.
- Spécialistes, public et médias
considèrent que le Muséum de Bourges est un lieu
incontournable lorsqu'on s'intéresse à ces mammifères
volants. Cette renommée s'appuie d'abord sur des spécialistes,
Laurent Arthur et Michèle Lemaire, tous deux conservateurs
du Muséum d'histoire naturelle de Bourges.
- L'organisation bisannuelle des Rencontres
nationales chauves-souris font de Bourges un point d'information,
de rencontre et de partage. Tous les deux ans, plus de 350 passionnés
des chauves-souris convergent vers Bourges.
- Le Muséum se veut également
à l'écoute de la population pour une cohabitation
sereine avec les chauves-souris. Plus de 500 demandes d'aide
ou d'informations aboutissent au Muséum de Bourges, chaque
année.
- La bibliothèque est riche d'un
fonds spécialisé " chiroptères "
dont le rôle, inscrit dans le Plan national d'actions chauve-souris
par le Ministère de l'écologie et du développement
durable, est de regrouper l'ensemble de la bibliographie nationale
et de la mettre à disposition de tous.
- Le Muséum assure un rôle
de conseiller scientifique auprès des institutions (Ministère
de l'Ecologie, DREAL, SETRA,
), des bureaux d'étude,
des concepteurs d'expositions, des animateurs et médiateurs
scientifiques. Quand un projet est envisagé sur les chauves-souris,
le Muséum est consulté.
- Le site internet du Muséum,
largement dédié aux chauves-souris, répond
depuis 15 ans aux demandes des internautes et informe sur les
avancées et les découvertes qui se font sur les
chauves-souris.
- Enfin, le Muséum accueille la
coordination nationale chauve-souris affiliée à
la Société Française pour l'Etude et la
Protection des Mammifères. A Bourges, sont prises les
décisions communes régissant l'organisation nationale
du réseau des spécialistes chiroptérologues.
- On retrouve également 4 autres
secteurs qui rythment la visite du muséum :
Ø Musée de l'Homme
Quelques pas dans l'obscurité
et déjà nous sentons sur nous le poids des regards
curieux, interrogatifs de nos ancêtres
Qui sommes-nous
? D'où venons-nous ?
Marchez dans les premiers pas des hominidés, apprenez
à tailler un silex et voyez comment nos ancêtres
ont appris la maîtrise du feu. Suivez la lente évolution
qui nous a conduits à modifier notre environnement. Continuez
par un voyage à l'intérieur de vous-même.
Du cur aux poumons en passant par nos cinq sens, comment
marche la machine humaine ? Terminez ce secteur en observant
des comportements animaux qui montrent que nous sommes finalement
bien des leurs
Ø Univers du vivant
Qu'est-ce qui différencie
le serpent de l'anémone de mer ? Apprenez à observer,
découvrez la classification du vivant, où chaque
organisme a suivi sa propre évolution. Au sein d'aquariums
et de vivariums ce sont des animaux vivants qui vous donneront
ces clés. Vous saurez ensuite mieux reconnaître
et apprécier la faune sauvage qui vous entoure.
Ø Cosmos destination Berry
Depuis les confins de l'univers,
cheminez dans l'espace en direction de notre galaxie pour arriver
sur notre planète Terre. Remontez ensuite le temps. Quelles
sont les grandes étapes qui ont marqué la Terre
depuis les premières traces de vie ? Puis retrouvez les
principaux paysages actuels du Berry. Le voyage se poursuit dans
le temps et aboutit à une réflexion sur notre monde
dans 50 millions d'années.
Ø A chacun sa place
Véritable tour du monde
de la vie sauvage, plus de cent espèces d'animaux naturalisés
vous attendent dans ce secteur. Plongez d'abord dans le monde
marin puis rencontrez le peuple terrien. Regroupés par
familles ou par milieux naturels, ils témoignent de l'extrême
diversité, fruit d'une longue sélection naturelle,
ainsi que de l'adaptation de la faune à tous les climats
de la planète. Soyons le garant de cette biodiversité
!
-
- INFORMATIONS PRATIQUES
- Exposition :
- Le miroir du temps
- Les momies de Randazzo Du 9 juillet au 28 novembre 2012
Au Muséum d'histoire naturelle de Bourges
- Les rives d'Auron
18000 Bourges
- Tél. 02 48 65 37 34
accueil-museum@ville-bourges.fr
- www.museum-bourges.net
- Entrée payante
- Ouvert tous les jours de 10h à
12h et de 14h à 18h
durant les vacances scolaires
Ouvert tous les jours de 14h à 18h durant l'année
-
- Ø La boutique du Muséum
propose :
o une gamme " chauve-souris
" ;
o Des productions du Muséum ;
o Des cartes postales et papeterie.
-
- Ø Michèle Lemaire et
Laurent Arthur sont les auteurs de deux ouvrages :
o Les maîtresses de la nuit
aux éditions Delachaux et Niestlé,
o Les chauves-souris de France Belgique Luxembourg et Suisse
aux éditions Biotope.
-
A suivre