Muséum de Bourges chauves souris - Roland Narboux

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LE MUSEUM DE BOURGES
Par Roland NARBOUX

Le muséum de Bourges mérite le détour, c'est un lieu de très haut niveau, avec les expositions permanentes, mais aussi les expositions temporaires et les conférences. (muséum 2006 en bas de page)

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Version 2009

 

DE MONSEIGNEUR A MADEMOISELLE, HISTOIRE DU MUSEUM DE BOURGES

Il fait parler de lui régulièrement et fut l'objet de polémiques. Aujourd'hui il est reconnu par tous, il s'agit du Muséum de Bourges. Avec plus de 100 000 visiteurs depuis sa renaissance en 1990, ce lieu est un des plus bel exemple sur le plan scientifique de ce que peut être la pédagogie.

IMAGES ET PHOTOS

 

Le muséum présentait autrefois des collections d'insectes et d'oiseaux parmi les plus prestigieuses d'Europe. Elles sont sorties de leur réserve, avec la nouvelle aile du musée de l'Homme mise en place en 2000, il s'agit d'une étape de plus pour ce Muséum situé Parc Saint Paul à Bourges et dont l'histoire est des plus pittoresque et mérite d'être retracée.

MONSEIGNEUR FOUCHER : PERSONNAGE BALZACIEN

Tout commence en 1925, avec une lettre signée du Chanoine G. Foucher, envoyée à la presse locale. Ce distingué personnage signale que le Musée de Bourges s'est enrichi d'une magnifique collection d'insectes de France.
"Ainsi, commencera à se réaliser ce désir de créer dans toutes les villes un musée d'histoire naturelle qui permette aux enfants de s'instruire" écrira cet homme d'Eglise. Il suggère que Bourges se dota d'un vrai Musée d'Histoire Naturelle, puisque ces premières collections ont été présentées dans le Musée du Berry, davantage prévu pour l'archéologie.

Ce Monseigneur Foucher était berrichon, né en 1865 à Henrichemont, il fut ordonné prêtre en 1889, puis nommé curé d'Avord. Entomologiste passionné, il "monta" à Paris et créa le Vivarium du jardin des Plantes. Il étudiera les orthoptères exotiques et c'est lui "qui décrivit le détail du mécanisme des mues et rechercha l'influence de la nutrition sur le sexe des phasmes". Pendant que certains philosophaient sur le sexe des Anges, Monseigneur taquinait celui des phasmes.

Dans un article paru dans le quotidien national "Le Matin", Mgr Foucher est ainsi "croqué" :
"Une vraie figure balzacienne m'a été révélée à Bourges. Celle d'un délicieux vieillard dont je ne suis pas peu fier d'avoir fait la connaissance ; l'érudit conservateur du Musée du Berry, Mgr Foucher, prélat de Sa Sainteté. Il possède une incomparable collection de papillons et sa vaste demeure retentit des criailleries de je ne sais combien de perroquets et des chants de myriades d'oiseaux. Les oiseaux, il suffit que quelqu'un veuille s'en débarrasser des siens pour qu'il les adopte aussitôt.
Monseigneur est une manière de cousin Pons, à cette différence près que, lui, ce sont les volatiles qu'il collectionne. Innocente manie".

Mgr Gabriel Foucher

Pendant deux ans, grâce à l'action de ce savant berrichon vivant à Paris, mais aussi Conservateur du Musée du Berry, les collections s'enrichirent de manière considérable.

LE PREMIER MUSEUM DE BOURGES

Le Muséum de Bourges date de 1927. L'inauguration officielle a eu lieu le 8 octobre, avec la nomination comme Directeur du Chanoine Foucher. Parmi les personnalités présentes, Laudier et le Préfet du Cher, M. Duffau. Les collections furent présentées dans le gymnase municipal rue Michel Servet. Ces collections avaient deux provenances, une première partie venait de dons du Chanoine Foucher, lequel avait été chargé par un ami, en qualité d'exécuteur testamentaire de transférer au Muséum de Paris, une collection d'ornithologie comprenant 7 600 oiseaux. Sur ce nombre, Paris en avait conservé 1 100, et le Chanoine Foucher, membre associé du Muséum National récupéra les 6 500 oiseaux restant pour le Muséum de Bourges. Ces spécimens étaient répartis dans 34 vitrines formant une longueur de 43 mètres !
Le Conseiller Municipal Buisson signalera que Bourges est la seule ville de France et peut être d'Europe, en dehors du British Museum à posséder une collection aussi importante.

La seconde donation provient du début de l'année 1927 avec une offre de Guy Babault, un des grands explorateurs de l'époque. Il donne toute la collection de mammifères et toute une série d'oiseaux, comprenant des paradisiers, oiseaux mouches et autres volatiles... Ainsi, avec cette collection qui comprend un lion capturant une antilope, un zébu, un groupe de deux hyènes ... etc. C'est le début d'un grand muséum à Bourges.
Lors du compte rendu de l'inauguration, la feuille d'information des berrichons de Paris parlera, "des jeunes élèves qui n'auront plus seulement des livres, mais ils pourront étudier de près les spécimens eux-mêmes naturalisés, d'une façon remarquable". Et pour faire encore plus berrichon, le journaliste E.H. terminera son article ainsi :
"Donc, un certain jour, dans la foule des visiteurs, un couple de braves berriauds se trouva tout à coup devant un fauve particulièrement impressionnant : "R'tire toé ! dit la prudente "payse" à son "houme", en le retenant par les "biaude", si queuq' foé, c'te bête all' tait pas ben empâillée !"

Complément sur M. Babault :

M. Babault était effectivement propriétaire d'une demeure à Diénay (cf courrier de sa femme daté du 20/01/1927) où se trouvait sa collection de mammifères. En effet, outre ses fonctions de correspondant du Muséum National, il était explorateur et a effectué de nombreuses missions, notamment en Afrique. Elles lui ont permis de ramener de nombreux spécimens de faune, dont une partie a été donné au Muséum de Bourges en 1927. Ses missions ont donné matière à la publication de catalogues faunistiques, que chacun peut consulter au centre de documentation du muséum.
Information donnée par Sandra Delaunay,Chargée de collections au Muséum de Bourges..

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LE MUSEUM ENTRE AU PARC SAINT PAUL

L'idée d'un vrai et grand Muséum faisait des adeptes parmi les berruyers. Mais assez vite, chacun s'aperçut qu'il n'était pas possible de conserver dans un état acceptable l'ensemble de ces collections, les locaux étaient trop exigus. Alors, après le noyau formé rue Michel Servet, les collections vont rejoindre le Parc Saint Paul qui devient un des hauts lieu de la Ville de Bourges. L'inauguration de ce nouveau lieux se déroulera en juin 1932 pour la XIIIième Foire-Exposition de Bourges qui quitte la Halle au Blé elle aussi pour le Parc Saint Paul à l'emplacement de l'ancienne cartoucherie. C'est le Ministre de l'Education Nationale Monsieur de Monzie qui, venant inaugurer la Foire de Bourges, en profite pour faire la même chose avec le nouveau Muséum.
La description faite par le journaliste de la Dépêche du Berry est assez fidèle :
" Ayant eu la bonne fortune de pouvoir joindre Mgr Foucher, nous avons demandé au savant prélat quelques renseignements, en commençant par la tortue géante. Il s'agit d'une tortue éléphantine de Madagascar, pesant 260 kilogrammes. Puis nous admirons dans les galeries du Muséum avec les précieuses boîtes où sont épinglées de multiples papillons aux ailes soyeuses, puis, parmi les insectes coléoptères, il faut admirer le scarabée d'or, pièce unique au monde. Dans les vitrines trônent les oiseaux dont le plumage demeure éclatant.
Sur un mur, s'étalent des flèches en usage chez les indigènes; n'y touchez pas elles sont peut-être empoisonnées ! Après le passage vers les reptiles de la collection Raymond Rollinat, on admire un lama du Pérou, un ours noir de l'Hymalaya, une antilope ... etc.

Au premier étage, la salle Guy Babault avec un loup enragé, et dans un bocal, le pouce d'un homme, retrouvé dans l'estomac de ce loup, cet homme d'Argenton était mort de la rage. Par la suite, pour ne pas rester sur cette image, il est bon d'aller poser un regard sur des perruches et des martins-pêcheurs.
Désormais, on dira : Bourges, sa Cathédrale, son Palais Jacques Coeur, son Muséum d'Histoire naturelle."

Le Ministre de Monzie est accueilli au Muséum par la musique du 95e R.I., il s'arrêta devant la plaque commémorative en marbre gris, que d'un geste symbolique, le sénateur maire Henri Laudier dévoila. Cette plaque porte gravée cette inscription :


" Le Muséum d'histoire naturelle de Bourges fondé en 1928 par la Municipalité, a été transféré en ce lieu et inauguré officiellement ce dimanche 26 juin 1932 par :
Et suivait la liste des personnalités du ministre Monzy à Guy Babault.
Dans son discours devant une nombreuse assistance, Laudier dira :
"... ces merveilleuses collections permettront à nombre de jeunes intelligences de prendre le goût des études scientifiques auxquelles déjà, d'illustres concitoyens se sont voués : j'ai nommé des de Lapparent, les de Grossouvre, que s'honore d'avoir compté dans ses rangs l'Institut de France." Il poursuivra son propos en remerciant Mgr Foucher et l'explorateur Guy Babault.

DU MUSEE AU ZOO

Quelques temps plus tard, en mai 1933, le Muséum fait son entrée au Sénat. Il y eut dans "Paris-Centre", à la page Berry, le compte-rendu de la séance du Sénat au cours de laquelle, Henri Laudier demanda au Ministre de l'Education Nationale une aide au titre des crédits du chapitre 50 du budget.
La réponse du Ministre, A. de Monzy, toujours lui, sera brève et humoristique :
"Je suis plus disposé à donner de justes louanges à M. Laudier que des crédits. Les louanges, il les mérite... Le Maire a été le premier à passer un contrat avec le Muséum de Paris.
Je ne veux pas mêler de pittoresque à cette histoire, mais le Sénateur-Maire de Bourges avait reçu d'un évêque, qui était en même temps un savant, les premiers éléments de la collection de son Muséum".

D'où la conclusion de Monsieur de Monzy :


" J'ai été appelé par la double invitation du Maire socialiste et de l'évêque érudit, à inaugurer ce Muséum, et il n'est pas mauvais, après les accusations de sectarisme d'Etat dont j'ai été l'objet que j'associe à ma revanche, M. Laudier (nouveaux rires)"

Laudier voulait des crédits, car il était déjà en train d'agrandir le Muséum pour créer un Parc Zoologique, lequel sera présenté au public pour la XIVe Foire-Exposition de 1933. Cette fois, les animaux ne seront pas naturalisés, mais vivants et bien vivants.
En février 1933, les premières informations sur ce zoo commencent à parvenir au public. Ce sera comme à Vincennes, les animaux seront dans des cages avec des grillages solides, on trouvera des fauves comme des lions, 2 puis 3, un chacal, deux renards, une hyène, six singes et une panthère, mais aussi des antilopes. Comme l'on est au bord de l'Auron, on installera des bassins pour mettre des phoques et otaries "dont les jeux pleins d'adresse et d'agilité retiendront l'attention des curieux". Il reste deux problèmes à résoudre, l'inconvénient des rugissements, la nuit de ces fauves, pour le voisinage et aussi le coût de la nourriture.
Et le projet deviendra réalité, Bourges disposera bientôt, dans le Parc Saint-Paul de son Zoo. Les berruyers viendront contempler Athos, Porthos et Aramis dans leur cage, ces lions étaient assez dangereux, l'un d'entre eux attaquera un ouvrier serrurier venu réparer la porte de la cage il s'en tirera mais devra subir l'amputation de l'avant-bras.
Comme le rappellera en juin 1935, Mgr Foucher lors du Tricentenaire du Muséum national d'histoire naturelle de Paris, en présence du Président de la République :
" Vous avez avez voulu, Messieurs les Professeurs, qu'un de vos associés résidant en Berry, entreprenne une décentralisation scientifique et vous lui avez fourni les moyens de réalisation par des dons princiers ; le Parc zoologique de Bourges est donc le premier parc zoologique de province établi en collaboration avec le Muséum National de Paris".

Et c'est ainsi que le muséum de Bourges devint un des hauts lieux culturels et scientifiques de la ville de Bourges......
Mais franchissons quelques décennies.
Lors de la guerre, avec la peur des bombardements, et le risque de voir des fauves s'échapper de leur cage, certaines espèces dont des lions furent abattus. Plus tard, en mai 1941, les reste des animaux
fut transporté.... à Paris, au zoo de Vincennes. Il ne reste alors que deux gazelles, un perroquet et un chevreuil.
L'après guerre peut être considéré comme une période difficile pour le Muséum, Mgr Foucher meurt en 1949, et c'est Emile Langlais qui lui succède. C'est alors le défilé de près de 5000 enfants par ans, et nous arrivons dans les années 1970 avec une polémique sur le sort des animaux vivants dans le Muséum, avec ce titre : "Zoo et prisons".
Les conditions d'accueil deviennent déplorables et le Muséum ferme en 1985 après avoir vendu les dernières espèces vivantes.

LE TEMPS DE LA DEMOISELLE

Le Muséum fermé, aucune association importante ne se mobilisa pour sa réouverture. C'est la Municipalité de Bourges, avec une volonté indéniable qui, sous la coupe de Marguerite Renaudat prit la décision de faire renaître un Muséum.
Il fallait tout reconstruire, trouver un architecte, un conservateur, des thèmes, c'est à dire élaborer un véritable projet. L'architecte sera Serge Lana. Quant au Conservateur, la Municipalité choisira un personnage en robe pour successeur lointain à Monseigneur : une demoiselle.
Bien que plus souvent en "jean" qu'en robe, Michèle Lemaire est nommée "Conservatrice" du Muséum de Bourges le 1er décembre 1986. Elle arrive tout droit de l'Université, diplômes en bandouillère mais sans expérience et face à un Musée à construire.

"Je suis partie tête baissée", dit-elle à l'Encyclopédie de Bourges . "Avec Lana, tout s'est parfaitement passé, Marguerite Renaudat et Paul Ganes m'ont fait confiance, je suis allée en Allemagne, aux Pays Bas, en Angleterre et en Suisse, j'en suis revenue pleine d'idées et, peu à peu tout a pris forme".

Jeune et jolie, Michèle Lemaire se révèle être une femme de caractère. Elle se considère "en mission", avec une approche "très service public". Elle s'était fixée pour objectif de sensibiliser un large public, car les gens sont de plus en plus éloignés du milieu naturel, même dans les campagnes ce qui est un comble.

Le Muséum va renaître le 17 mai 1990, et le Député Maire Jacques Rimbault qui a soutenu l'opération dira : "Ce fut une entreprise particulière qui, riche d'un patrimoine architectural du 19 e siècle, de collections de renom du début du 20 e siècle, s'est engagé vers l'édification d'un musée du 21 e siècle".
Il est incontestable que le mot même de Muséum, par son image souvent archaïque dans la population n'est pas adaptée : le Muséum de Bourges est un centre de culture scientifique et dynamique.
L'architecture est résolument moderne, les présentations permanentes ne supportent pas le moindre grain de poussière, et le caractère didactique de l'ensemble est remarquable. On retrouve une partie des collections de l'époque de Monseigneur Foucher, mais aussi de larges vivariums, et, au hasard d'une vitrine, le visiteur découvre enfin.... les phasmes du fondateur, ou leurs descendants.
Vous observerez par l'intermédiaire d'une tubulure transparente complexe, une communauté de fourmis que l'on voit vivre (ou plutôt travailler). Une telle installation dans un salon ou une salle à manger, remplacerait avantageusement le traditionnel aquarium.... à condition de trouver des branches de mûriers pour nourrir ces petites bêtes!

Michèle Lemaire parle avec passion de son Muséum, elle cherche le moyen d'entraîner les familles à venir, et pour cela, elle a crée la carte "Blaireau", où pour 50 francs l'année, il est possible de venir à toutes les expositions et autres activités proposées. Elle rappelle que le Muséum est ouvert les 7 jours de la semaine de 14 à 18 heures, et cela toute l'année.
Chacun ses passions, Monseigneur en 1932 s'était pris d'affection pour les phasmes, Mademoiselle en 1993, est tombée amoureuse des.... chauves-souris. "Il y a des gens qui étudient les libellules ou les oiseaux, moi, ce sont les chauves souris, et dans les carrières souterraines du Cher, il y en a des milliers", nous confiera Michèle Lemaire. Pour l'instant, elle se contente d'une étude et d'un inventaire de ces espèces menacées, mais elle ne désespère pas de les avoir un jour en pension au Muséum, "à condition que ces petites bêtes veuillent bien rester".

Résolument orienté vers la modernité, le Muséum de Bourges, mérite le déplacement, Les berrichons seront sensibles aux grandes vitrines sur la faune et la flore locale, aux explications relatives aux différentes pierres utilisées pour bâtir la cathédrale de Bourges, ou encore à une vue du ciel étoilé : pour tous les goûts et autres esprits curieux. Au hasard des expositions temporaires, chacun pourra se familiariser avec les dinosaures ou les plantes carnivores.

SITE INTERNET DU MUSEUM :www.museum-bourges.net

 


LE MUSEUM EN 2006

Le muséum de Bourges poursuit sa route, avec un soucis permanent d'être à l'écoute du public. Le point focal demeure le muséum traditionnel, qui comprend de nombreuses fonctions, avec les animaux "empaillés" qui font la joie des petits enfants ... et des plus grands. Puis la partie du musée avec les animaux vivants, comme les fourmis (en voie de disparition), les poissons, les reptiles et quelques mygales.

Mais le succès du musée, outre cette base très solide, comprend les expositions temporaires qui se succèdent, depuis les dinosaures, jusque vers les chauves-souris, en passant par la maternité sous les gallo-romains, ou l'exposition annuelle des photographies de nature qui est toujours d'une grande qualité.

Avec ces expositions temporaires dont la France vue du ciel en 2006, par Yann Arthus Bertrand, et quelques autres de bon niveau, les conférences sont aussi organisées, soit par le Muséum, soit par Centre Science, avec les conférences du mardi, au cours desquelles il est possible d'écouter le dt Philippe Charlier sur Agnès Sorel ou Charles de Izarra sur la physique d'aujourd'hui.

Le muséum, avec Michèle Lemaire et Laurent Arthur qui ont fait de ce lieu un centre important d'étude des chauves souris reste un point fort de la ville de Bourges sur le plan scientifique.

Mais le 2 décembre 2006, un incendie se déclara dans la nuit dans la salle d'accueil. Un incendie accidentel, et la conséquence fut une fermeture de plusieurs mois, avec une réouverture partielle, mais aussi la réfection complète du hall d'accueil et le nettoyage de plusieurs zone dont le Musée de l'Homme souillé par la suie.


Le kouprey, Bœuf du Cambodge est un spécimen exceptionnel

C'est un bovidé qui est arrivé à la ménagerie du jardin des plantes de Paris en 1871. Après sa mort, il a été naturalisé au Muséum d'Histoire Naturelle de Paris, avant d'être confié en 1931 ( ou 1927 ?) à celui de Bourges à la grand époque de Monseigneur Foucher.

le kouprey, Serge Lepeltier et Michèle Lemaire.C'est un " Bœuf du Cambodge, don du ministre de la marine ", resté des lustres dans les réserves.

 

 

 

 

Ce n'est qu'en octobre 2003 que ce bœuf a suscité des interrogations. En effet, lors du colloque de mammalogie organisé à Bourges cette année-là, le responsable des collections du Muséum national s'est trouvé intrigué par ce bœuf ne ressemblant à aucun spécimen qu'il connaissait. Suite à cet avis, le muséum a décidé de s'intéresser à l'identité de cet animal. Une analyse ADN a permis d'identifier ce bœuf : c'est un kouprey de sexe mâle.

Le kouprey est une espèce de bœuf sauvage du Cambodge. Il se situait ans les forêts claires du Nord et de l'est du Cambodge, voire au-delà de ses frontières vers la Thaïlande, le Laos ou encore le Vietnam.

Aucun spécimen vivant n'a été observé depuis longtemps, il est possible que l'espèce soit éteinte.

Ce kouprey est certainement le seul spécimen naturalisé dans le monde. Seuls des trophées, peaux tannées et quelques rares photos identifiées existent.

Les spécialistes émettent l'hypothèse que le kouprey aurait été domestiqué au Cambodge, ce qui n'était pas une pratique connue jusqu'à aujourd'hui.

Plusieurs races actuellement élevées au Cambodge pourraient être directement apparentées à cet animal.
( cet article sur le Kouprey est dû au service de presse de la mairie de Bourges)

Le Kouprey a eu l'honneur d'avoir un article dans le New York Times, la gloire en quelque sorte !


Quelques chiffres :

Nombre d'entrées au Muséum depuis 1998 :
1998 = 23 600
1999 = 23 800
2000 = 24 500
2001 = 23 800
2002 = 27 950
2003 = 28 700
2004 = 29 750
2005 = 30 800
2006 = 29 200
L'incendie de 2006:
C'est le drame le 2 décembre 2006, lorsqu'un incendie éclate dans la salle d'accueil du Muséum. Les dégâts sont considérables, pas tant par le feu que par la fumée et la suie qui va envahir toutes les salles. Le matériel de plusieurs salles est totalement détruit et l'eau a fait le reste, comme toujours.
 
Les entrées sont suspendues et le muséum est fermé.
La réaction du personnel et en particulier de Michèle Lemaire et de Laurent Arthur sera exemplaire. Il faudra beaucoup de courage et de détermination pour relever le défi.
Assureurs, techniciens, tous s'y mettent et le muséum va réouvrir salle par salle, au 1 er trimestre 2007, pour la traditionnelle exposition des photographes de nature, puis l'ouverture totale se fera en mai 2007.
Le muséum de Bourges en 2012
 
Depuis 25 ans, à partir des collections et sur le terrain dans le département du Cher, des études sont effectuées dans le domaine de la chiroptérologie (chauves-souris européennes) au Muséum de Bourges.
Spécialistes, public et médias considèrent que le Muséum de Bourges est un lieu incontournable lorsqu'on s'intéresse à ces mammifères volants. Cette renommée s'appuie d'abord sur des spécialistes, Laurent Arthur et Michèle Lemaire, tous deux conservateurs du Muséum d'histoire naturelle de Bourges.
L'organisation bisannuelle des Rencontres nationales chauves-souris font de Bourges un point d'information, de rencontre et de partage. Tous les deux ans, plus de 350 passionnés des chauves-souris convergent vers Bourges.
Le Muséum se veut également à l'écoute de la population pour une cohabitation sereine avec les chauves-souris. Plus de 500 demandes d'aide ou d'informations aboutissent au Muséum de Bourges, chaque année.
La bibliothèque est riche d'un fonds spécialisé " chiroptères " dont le rôle, inscrit dans le Plan national d'actions chauve-souris par le Ministère de l'écologie et du développement durable, est de regrouper l'ensemble de la bibliographie nationale et de la mettre à disposition de tous.
Le Muséum assure un rôle de conseiller scientifique auprès des institutions (Ministère de l'Ecologie, DREAL, SETRA,…), des bureaux d'étude, des concepteurs d'expositions, des animateurs et médiateurs scientifiques. Quand un projet est envisagé sur les chauves-souris, le Muséum est consulté.
Le site internet du Muséum, largement dédié aux chauves-souris, répond depuis 15 ans aux demandes des internautes et informe sur les avancées et les découvertes qui se font sur les chauves-souris.
Enfin, le Muséum accueille la coordination nationale chauve-souris affiliée à la Société Française pour l'Etude et la Protection des Mammifères. A Bourges, sont prises les décisions communes régissant l'organisation nationale du réseau des spécialistes chiroptérologues.
On retrouve également 4 autres secteurs qui rythment la visite du muséum :

Ø Musée de l'Homme
Quelques pas dans l'obscurité et déjà nous sentons sur nous le poids des regards curieux, interrogatifs de nos ancêtres… Qui sommes-nous ? D'où venons-nous ?
Marchez dans les premiers pas des hominidés, apprenez à tailler un silex et voyez comment nos ancêtres ont appris la maîtrise du feu. Suivez la lente évolution qui nous a conduits à modifier notre environnement. Continuez par un voyage à l'intérieur de vous-même. Du cœur aux poumons en passant par nos cinq sens, comment marche la machine humaine ? Terminez ce secteur en observant des comportements animaux qui montrent que nous sommes finalement bien des leurs…

Ø Univers du vivant
Qu'est-ce qui différencie le serpent de l'anémone de mer ? Apprenez à observer, découvrez la classification du vivant, où chaque organisme a suivi sa propre évolution. Au sein d'aquariums et de vivariums ce sont des animaux vivants qui vous donneront ces clés. Vous saurez ensuite mieux reconnaître et apprécier la faune sauvage qui vous entoure.

Ø Cosmos destination Berry
Depuis les confins de l'univers, cheminez dans l'espace en direction de notre galaxie pour arriver sur notre planète Terre. Remontez ensuite le temps. Quelles sont les grandes étapes qui ont marqué la Terre depuis les premières traces de vie ? Puis retrouvez les principaux paysages actuels du Berry. Le voyage se poursuit dans le temps et aboutit à une réflexion sur notre monde dans 50 millions d'années.

Ø A chacun sa place
Véritable tour du monde de la vie sauvage, plus de cent espèces d'animaux naturalisés vous attendent dans ce secteur. Plongez d'abord dans le monde marin puis rencontrez le peuple terrien. Regroupés par familles ou par milieux naturels, ils témoignent de l'extrême diversité, fruit d'une longue sélection naturelle, ainsi que de l'adaptation de la faune à tous les climats de la planète. Soyons le garant de cette biodiversité !
 
INFORMATIONS PRATIQUES
Exposition :
Le miroir du temps
Les momies de Randazzo Du 9 juillet au 28 novembre 2012

Au Muséum d'histoire naturelle de Bourges
Les rives d'Auron
18000 Bourges
Tél. 02 48 65 37 34
accueil-museum@ville-bourges.fr
www.museum-bourges.net
Entrée payante
Ouvert tous les jours de 10h à 12h et de 14h à 18h
durant les vacances scolaires
Ouvert tous les jours de 14h à 18h durant l'année
 
Ø La boutique du Muséum propose :
o
une gamme " chauve-souris " ;
o Des productions du Muséum ;
o Des cartes postales et papeterie.
 
Ø Michèle Lemaire et Laurent Arthur sont les auteurs de deux ouvrages :
o
Les maîtresses de la nuit aux éditions Delachaux et Niestlé,
o Les chauves-souris de France Belgique Luxembourg et Suisse aux éditions Biotope.
 

A suivre

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Retrouvez quelques articles de l'Encyclopédie :
Ils sont nés à Bourges,
François Mitterrand à Bourges
Chiffres essentiels
Les Templiers
Les élections à Bourges au XXe siècle
Les Très Riches Heures du duc de Berry
les villes jumelles
Radios locales
Les francs-maçons
Kiosque et musique
Agnès Sorel
L'horloge astronomique
Les tramways de Bourges
L'Yèvre à Bourges
L'alchimie
La Bouinotte, magazine du Berry
L'usine Michelin
La maison de la Reine Blanche
Serge Lepeltier
L'industrie à Bourges au XXIe s
Monuments Historiques Classés
 

Et puis une nouveauté : L'information et l'actualité à savoir sur Bourges, en quelque clip et quelques lignes :

http://www.bourges-info.com/

 

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