L'ENCYCLOPEDIE DE BOURGES
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JACQUES RIMBAULT, MAIRE DE BOURGES 1977 - 1993 
Par Roland NARBOUX

Jacques Rimbault fut un des grands maire de Bourges au XX e siècle. Il sera à la tête de la cité de 1977 à 1993.

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Version 2009

 

Jacques Rimbault à la tête d'une liste d'union communistes - socialistes conquiert la mairie de Bourges en mars 1977. Il demeurera maire jusqu'à sa mort en 1993 soit 16 ans, et la fonction sera assurée par le nouveau maire élu, son premier adjoint Jean Claude Sandrier.
Entre J. Rimbault et J.C. Sandrier ce sont 18 ans de gestion de gauche.

 

1973 : un inconnu à Bourges, Jacques Rimbault

Dans les années 1970, dans le Cher, le Parti communiste reste puissant, tout comme le syndicat C.G.T. qui lui sert parfois de relais dans les entreprises du département. C'est dans ce contexte que se déroule le samedi 12 février 1972, une grande manifestation, visant à inaugurer la Maison des Syndicats, située place Malus.
C'est Georges Séguy, alors secrétaire général de la C.G.T., qui vient à Bourges afin de clôturer le congrès de l'Union Départementale C.G.T. du Cher et il en profite pour couper le ruban rouge de l'inauguration, en prononçant quelques paroles aimables :
"Cette nouvelle maison, sans être luxueuse et tout en restant de dimension modeste, est bien équipée et bien agencée".
M. Séguy, que les Français avaient beaucoup vu à la télévision en 1968 est resté très populaire. "En grande forme", il rend hommage à Maurice Renaudat, qui est à la direction de l'Union départementale C.G.T., et en profite pour "regretter de ne pouvoir remercier la municipalité de Bourges de son aide pour la réalisation de cette Maison des Syndicats". Il faut dire que la municipalité Boisdé n'a accordé aucune subvention au syndicat C.G.T......
C'est ensuite un discours très offensif que développe Georges Séguy ; il parle des " 55% de travailleurs du Cher qui gagnent moins de 1000 francs par mois et ont un retard de 20% sur la moyenne nationale".
Puis il s'en prend au patronat qui "poursuit la répression des militants syndicaux et voudrait utiliser le vieil adage, mieux vaut gagner moins et conserver son emploi". Puis il termine en reprenant le thème de la collusion du grand patronat et de "l'Etat bourgeois".
C'est aussi à cette époque que les communistes du Cher se structurent avec, au cours de l'année 1973, l'arrivée de Jacques Rimbault à Bourges où il est né en 1929, issu d'une vieille famille berruyère. Il est de ces militants communistes formés très jeunes dans les structures de la Résistance. Ainsi, dès le mois de septembre 1944, alors qu'il n'a que 15 ans, il est dans les maquis de la Libération, rejoignant les Forces unies de la jeunesse patriotique. Deux ans plus tard, il adhère au Parti communiste Français et suit les écoles de formation des cadres du Parti avec un an passé à Moscou.
Sur le plan professionnel, il occupe diverses fonctions dans les Etablissements Militaires, comme ajusteur, mais la vie de militant va assez vite l'écarter de ces tâches.
Jacques Rimbault
document du Parti Communiste Français

Résidant à Vierzon à partir de 1949, M. Rimbault est élu conseiller municipal de la seconde ville du Cher en 1954, et occupe à partir de 1959 les fonctions de maire-adjoint de Vierzon aux côtés de Léo Mérigot, un maire communiste et humaniste.

Pas à pas, il franchit les marches dans la hiérarchie du P.C.F., et se retrouve membre du Comité central en 1964. Mais sa carrière à Bourges ne commence qu'aux cantonales de 1973, il est désigné par le PC puis élu conseiller général dans le canton de Bourges 1, à la place d'un certain Jean Claude Sandrier et se présente la même année aux élections législatives dans le Cher contre Raymond Boisdé.

Progressivement, Jacques Rimbault tisse sa toile dans le milieu berruyer. Il est présent partout, il écrit, discute, propose des solutions pour les problèmes de Bourges. Il travaille en profondeur sur les difficultés concrètes des Berruyers. Il rédige deux articles dans le Berry Républicain des 6 et 7 mars 1975 sur la circulation dans la ville de Bourges.


Sur le plan politique, les vainqueurs des élections municipales de 1977 sont aux commandes, une équipe de gauche, avec un maire communiste commence à se faire connaître, elle prend en mains ses premiers dossiers.


L'héritage à gérer

Chaque fois qu'une nouvelle équipe arrive " aux affaires ", il faut trouver ses marques et après 18 ans de gestion par Raymond Boisdé, la municipalité communiste et socialiste se met en place.

L'enthousiasme de l'équipe fait contrepoids à la faible expérience.

Dans son premier discours, le 27 mars 1977, le tout nouveau maire de Bourges s'exprime ainsi :


" Nous essaierons de donner le meilleur de nous-mêmes aux belles et nobles causes de la Justice, de la Liberté, du respect de la Dignité de chaque homme.
Nous sommes prêts à faire face à nos responsabilités, parce que nous sommes au service du peuple, au service du bien public, parce que nous avons le sens de l'intérêt général, et que nous bénéficierons de la participation active de milliers de citoyens.
Tout confirme que rien d'important ne peut-être fait sans l'instauration de la démocratie, sans la participation de tous dans la vie de la cité. Nous ne voulons écarter personne, car tout esprit mesquin de revanche nous est profondément étranger. Nous refusons tout esprit partisan étroit. La mairie de Bourges est ouverte à tous."

Le premier acte de la nouvelle municipalité est le vote du budget 1977, le chiffre des augmentations est repris de celui prévu par la municipalité précédente, c'est à dire 13,5%. C'était l'époque, pour la France, d'une inflation à deux chiffres.
Après inventaire, le maire, ce 9 juin 1977 lors du Conseil municipal emploie les mots suivants :
" Un bilan que nous continuerons à approfondir, car nous devons à la vérité de dire que chaque semaine, chaque jour, nous découvrons une situation qui pose problème".
Quelques exemples sont développés comme celui du manque de prospectives dans le domaine scolaire, alors qu'il y a encore 50 classes préfabriquées.

Après le budget d'investissement, celui de fonctionnement ne semble pas plus clair :
" Nous avons constaté des dépenses disproportionnées avec les moyens de la Ville. Un service de chauffeurs en missions spéciales permanentes auprès du cabinet, qui a coûté en salaire et charges sociales 26 millions d'anciens francs en 1976 ".

En conclusion, après avoir multiplié les exemples, le maire affirme et ces phrases sont soulignées dans le compte rendu du Conseil municipal :


" La nouvelle Municipalité n'entend pas porter la responsabilité de la gestion antérieure, et à plus forte raison la faire supporter à la population berruyère ".

Jacques Rimbault et son équipe

Autour du maire de Bourges, l'équipe s'affirme et apprend à se connaître. Les communistes tiennent les manettes, avec G. Camuzat, M. Renaudat et M. Picard, les socialistes sont présents avec J. Roger leur leader, mais la présence de C. Parnet et J. Chavannaz est forte, alors que les gaullistes de gauche sont représentés par E. Boiché.

Au cours du Conseil municipal du 13 octobre 1977 alors qu'il faut voter le compte administratif de l'exercice 76, après avoir rappelé le chiffre des déficits, le maire s'alarme de la situation financière : "Et nous disons très haut que Bourges ne pourra s'acquitter de telles dettes que si elle bénéficie d'aides accrues, si elle obtient de longs délais de paiement..... Il faut le dire, en juin, nous n'avions pas une vue complète de la situation. En octobre, elle nous paraît encore plus grave que nous l'avions imaginée."
A la fin de l'année 1977, se place le premier acte important de la nouvelle équipe avec le vote le 15 décembre du budget primitif 1978. Ce premier budget, tel qu'il est commenté par le maire, prend en compte plusieurs soucis comme :
" Le respect des engagements pris devant la population, c'est à dire gérer de la manière la plus démocratique, en favorisant le social en faveur des plus défavorisés, et en gérant non pas en gestionnaire de la crise, mais en combattant de façon permanente, pour obtenir les moyens du pouvoir de satisfaire le maximum de besoins".

Les législatives de 1978, Rimbault battu

Les élections législatives se profilent pour le printemps, elles devraient être difficiles pour la majorité en place ; Giscard et Barre sont sur le fil, car les municipales ont été très favorables à la Gauche, et malgré la rupture du Programme commun, le vent souffle à gauche en ce début d'année 1978.

A 54 jours des scrutins, prévus les 12 et 19 mars, les sondages donnent la gauche gagnante avec 51% de voix contre 44 % à la majorité et 5% aux écologistes et divers. Il y a un sentiment de changement dans le pays, et les responsables de gauche, Mitterrand, Marchais et Fabre sont persuadés qu'ils vont gagner. A droite, c'est une bataille perdue, malgré l'engagement de Giscard à Verdun-Sur-le-Doubs et l'action de Barre et Chirac qui exhortent les Français à faire " le bon choix ".
Au soir du 19 mars, la majorité l'emporte avec 290 sièges contre 201 à la gauche qui perd pour la troisième fois. C'est " une divine surprise " pour la majorité titrent les journaux.

Dans le Cher, la première circonscription comprend entièrement la commune de Bourges, les cantons des Aix d'Angillon, Charost, Levet, Henrichemont, Lignières et Saint-Martin d'Auxigny. C'est dans cette circonscription que Jean François Deniau qui occupe le poste de ministre du Commerce extérieur dans le gouvernement Barre, vient se battre.
A priori, un an après les municipales gagnées par la gauche, il n'a guère de chance de l'emporter, et le fait d'être ministre n'est qu'un faible avantage. Il est opposé à Jacques Rimbault, pour le P.C., Charles Parnet pour le P.S. et à deux autres candidats.
La campagne est rude, M. Deniau fait appel pour le soutenir à Simone Veil, alors très populaire et ministre de la Santé. Elle est à Bourges le 6 mars, à la Salle des Fêtes de la Chancellerie. Devant 1000 personnes, au cours du meeting, elle déclare : "Ceux qui voteront pour le Programme commun savent très bien qu'il ne sera pas appliqué".

Le premier tour du 12 mars donne au plan national une poussée du P.S., mais la majorité résiste bien et rien n'est joué.
A Bourges, M. Deniau fait 43,9% (28610 voix) contre 34,2% (23306 voix) à M. Rimbault et 16,2% (10590 voix) à M. Parnet alors que 3% des électeurs votent à l'extrême gauche. Mathématiquement, pour le second tour, si les voix de gauche se portent bien sur M. Rimbault, le ministre du Commerce extérieur sera battu.

Le second tour se déroule le 19 mars, et Jean François Deniau l'emporte par 51,95% (34916 voix) face au maire de Bourges qui n'obtient que 48,05%. (32295 voix) Le coup est sévère, et sur le plan national, F. Mitterrand attribue la responsabilité de la défaite au Parti communiste. A Bourges, entre le premier et le second tour, il y a eu une défection incontestable des électeurs socialistes le P.C. réagit mal, la municipalité n'a qu'un an d'ancienneté et des inscriptions " démissions " apparaissent sur quelques murs de la ville.

Le maire battu fait une déclaration dans laquelle il souligne :


"le caractère injuste de la loi électorale qui prive 88 000 électeurs de ce département de toute représentation parlementaire. La droite conserve le siège qu'elle avait depuis 1951, mais la campagne a été tapageuse et haineuse, avec la présence de ministres.... et des inscriptions souillant la ville de Bourges avec un anticommunisme plus vil et plus primaire que jamais.
En 1977, lorsque la gauche a eu la mairie, elle n'a pas demandé la démission du député de la circonscription qui venait de réaliser 44%, sachant faire la différence entre élection municipale et législative "


1981, une année qui entre dans l'Histoire

C'est l'élection de François Mitterrand à la présidence de la république, suivie d'élections législatives.

Au premier tour, le 14 juin 1981, c'est pourtant Jean François Deniau qui devance largement Jacques Rimbault qui a 28,6% des suffrages (17151) et dépasse d'assez peu Bernard Gourdon le socialiste qui obtient 25,2% (15120) des voix.

Seulement M. Deniau a fait le plein des voix à droite, il a 42,9% des suffrages (25 773).
Au second tour, une semaine plus tard, avec 33440 voix, c'est à dire près de 52%, des suffrages, Jacques Rimbault l'emporte face à Jean François Deniau, il conforte ainsi de manière éclatante sa position à Bourges et prend sa revanche sur 1978…….
La séance du Conseil municipal du 1er juillet est historique et émouvante, le maire Jacques Rimbault devenu député parle en ces termes :


" Cette séance intervient immédiatement après des évènements de très grande portée, le résultat dans notre ville a confirmé la volonté des Berruyers de placer leur cité dans la majorité nouvelle, avec l'ambition de la faire pleinement participer au changement nécessaire".


Jacques Rimbault a tout lieu d'être satisfait, pour la première fois depuis la Libération, la France va être gouvernée à gauche, avec la présence de 4 ministres communistes, dont Charles Fiterman ministre d'Etat, ministre des Transport
Le triomphe de Rimbault aux municipales de 83


Les élections municipales de 1983

A la veille du scrutin, la confiance règne dans les deux camps. L'équipe de gauche se sent soutenue par ses partisans, et pense que son travail de dialogue et de concertation va " payer ", et entraîner des Berruyers qui votent davantage pour une équipe fut-elle communiste ou socialiste que pour une étiquette. Chacun se dit persuadé que la liste de droite, conduite par un ancien préfet, particulièrement hargneux n'est pas un atout, les Berruyers n'aiment pas ce type d'attitude.
Inversement, chez Camille Michel, beaucoup pensent que 1977 a été un accident, que les Berruyers ont voté contre Boisdé et pas pour des communistes. Les "stratèges" se disent persuadés que "la bourgeoisie du Centre-ville" va revenir au bercail et voter à droite.
Le 6 mars 1983, c'est le premier tour de ces municipales avec trois listes en présence : l'Union pour Bourges de Jacques Rimbault, à droite, Camille Michel, et enfin Colette Cordat est leader de la liste Lutte Ouvrière.
A 19 heures, à la permanence de Camille Michel, rue Messire Jacques, " on y croit ". Le journaliste Alain Fourgeot retrace cette soirée pour le Berry Républicain, il constate que certains des pronostics donnent une droite à 56%, et pour les plus pessimistes, un score un peu au-dessus de 50%!
Vers 19 heures 15, Jean François Deniau quitte Bourges et rentre sur Paris, afin d'assister à une émission de télévision sur Antenne 2. Il n'a pas les chiffres et dit simplement "je suivrais les résultats à la radio".
A même moment, à gauche, c'est la sérénité. Marguerite Renaudat calcule qu'en Centre-ville c'est le même écart qu'en 1977, c'est bon signe….. Mais à Auron, Camille Michel est en tête…… très vite d'autres chiffres sont donnés. Les militants passent par toutes les couleurs, ils ne se prononcent pas, puis " c'est foutu " dit l'un d'entre eux.
A 20 H 15, les chiffres tombent, la liste de Jacques Rimbault obtient 54% des suffrages, le nom du maire de Bourges est scandé, alors qu'à 21 heures, l'Internationale éclate dans les salons de la Mairie.
Les chiffres précis sont communiqués, ils sont sans bavure :

Rimbault 18537 voix 54,04%
Cordat 733 voix 2,13%
Michel 15032 voix 43,83%

Il y a davantage d'électeurs inscrits, mais globalement, les résultats de ces élections sont proches de ceux du second tour de 1977. Jacques Rimbault est heureux et satisfait, et en annonçant le prochain Conseil municipal pour le dimanche suivant à 11 heures, il poursuit :
" Nous serons à quelques jours de 2 printemps, celui des saisons et celui de la chanson".

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Les élections législatives de 1986

La loi électorale a remis en place le scrutin uninominal par circonscriptions à deux tours.

Dans le Cher, le changement de type de scrutin modifie assez peu les élus qui vont aller au parlement. Jacques Rimbault est réélu sans problème, avec 41400 voix, il est accompagné par Jean François Deniau, 64 642 voix et par Alain Calmat, 39 700 voix.
Par la victoire de la Droite et de Jacques Chirac, le nouvel élu du Cher, Alain Calmat perd son portefeuille de ministre, mais il est bien accueilli en Berry.

Ainsi, au printemps 1986, le paysage berruyer se recompose. Jacques Rimbault reste en place plus solide que jamais. La victoire nationale de la droite de Jean François Deniau, présent à Bourges depuis une dizaine d'année ouvre des perspectives. Il semble promis à un retour au plus haut niveau, ne parle-t-on pas régulièrement de lui comme d'un possible Premier ministre.

Jean François Deniau est réélu, il bat Jean Pierre Saulnier (27 400 voix contre 25 400). Jacques Rimbault est réélu largement face à Pierre Le Coq (27 200 voix contre 18 200) et Alain Calmat est lui aussi réélu face à Serge Vinçon ( 32 900 voix contre 28900). Que ce soit en 1986 ou en 1988, rien n'a changé dans le Cher. Mais cette défaite de J.P. Saulnier bloque le PS pour les prochaines élections municipales, élu député, il serait devenu la tête de liste socialiste contre Rimbault… Prochain rendez-vous législatif : 1993.

A Bourges, vers la fin de l'année 1988, la droite se met en ordre de marche afin de conquérir la Mairie de Bourges. La gauche est en place depuis bientôt une douzaine d'années, et "l'alternance doit jouer", c'est le sentiment des équipes de l'UDF et du RPR, respectivement emmenées par Jean François Deniau et François Deschamps.

Pour reprendre la mairie, les " jeunes loups " de l'UDF aimeraient bien changer quelques têtes, et la première au niveau municipal, c'est à dire celle de Camille Michel. Comme en 1983, beaucoup pensent que seul Jean François Deniau, en 1989, peut emporter les Municipales face à Jacques Rimbault. Mais le président du Conseil général, une fois encore décline " l'offre de ses amis ", et certains élus de son entourage sont persuadés qu'il y a un " discret contrat " entre J.F. Deniau et le maire de Bourges : le terrain entre les deux hommes est parfaitement délimité, la ville pour l'un, le département pour l'autre…. Une coexistence pacifique. Mais est-ce bien la réalité ? Nul ne le saura jamais.

C'est dans cette ambiance qu'Alain Tanton " monte à Paris " pour dénoncer la défaite programmée de Bourges pour l'UDF, et la nécessité de changer le chef de file. Camille Michel devant cette offensive, décide de se retirer….. Et il quitte la ville de Bourges. Des tractations suivent pour choisir entre A. Tanton, Y. Mautret. De son côté, le RPR veut obtenir une place, la première, avec François Deschamps. Cela donne une belle cacophonie et Camille Michel est "rappelé". Il revient pour conduire la liste de droite comme en 83 !

A gauche, c'est plus simple, la prédominance de Jacques Rimbault est telle que les socialistes suivent sans broncher. Leur tentative de "petit putsch" quelques années plus tôt en 1985, à la veille des élections législatives de 1986, où ils refusèrent de voter le budget reste un mauvais souvenir, comme cela est noté dans l'ouvrage sur Jacques Rimbault, "l'incident de 1985 ne se renouvellera pas. L'Union pour Bourges a duré. Elle durera".


Le style Jacques Rimbault

En 1988, cela fait 12 ans que Jacques Rimbault est à la tête de la mairie de Bourges. A l'exception de 1978, il traverse les crises et les élections sans aucune difficulté.
Il règne sur Bourges.
Le 15 décembre 1983, alors que l'année a été faste, lors d'un Conseil municipal, c'est l'euphorie pour l'équipe en place et son maire déclare :
"Notre cité a encore une fois montrées sa grandeur et son originalité. Les temps de l'audace et du dynamisme industriel viennent, les temps viennent où il faut savoir investir, mesurer les enjeux, leur grandeur, leur difficulté…. Tout nous permet de passer à une deuxième phase de notre activité : celle de la percée vers l'avenir".

Dans Bourges, il est incomparable pour parler aux gens, il sait dire les choses simplement, et chacun sent qu'il aime sa ville. Il est de la trempe de Laudier autre Grand Maire qui s'est identifié à "sa" Ville de Bourges. Il est à l'aise dans la rue, sur les marchés et aussi dans les "Assises pour Bourges" où, pendant de nombreuses années, il calme les demandes de chacun, promettant souvent, expliquant parfois, se fâchant rarement.
Les grosses colères, il se les réserve pour les Conseils municipaux. En particulier face à son opposition présente à partir de 1983. Il devient intraitable. Avec François Deschamps, il répond, argumente, fait de l'humour. Mais devant Camille Michel, c'est l'horreur, il y a une caricature du débat politique entre ces deux hommes. Ce ne sont plus des adversaires mais des combattants avec un comportement unique à Bourges au XXe siècle.
En référence à un feuilleton américain de l'époque, Dallas, Jacques Rimbault est de plus en plus appelé par ses initiales "JR".

La méthode " JR " C'est la prise en compte d'une communication très populaire, avec les mots de tout le monde, il dit souvent qu'il n'a pas fait l'ENA, et à partir de 1989, qu'il ne sort pas de HEC. Il dit et redit les choses. Il parle aussi bien des réalisations que des projets ou autres pré études, avec une rare conviction, certains Berruyers penseront parfois que " ça existe ", alors que c'est encore dans les cartons…... Il y avait aussi chez cet homme, un côté visionnaire, une idée lui plaisait et c'était parti, et au plan des réalisations, même si la théorie " dite du clientélisme" apparaît souvent, il ne s'est pas souvent trompé, par rapport aux attentes des Berruyers.

A l'Assemblée nationale, Jacques Rimbault devient député en 1981. Il ne marque pas sa présence au Palais Bourbon de manière indélébile. Au contraire, au dire de ses amis, "il n'aimait pas les bancs de l'Assemblée. Ce n'était pas son genre". Il se montre assidu uniquement lorsque les sujets concernent sa ville, c'est pourquoi il s'intéresse et siège à la Commission de la Défense. Les grands débats de politique générale l'ennuient et il y participe peu. Il dira, " je ne suis pas fait pour les lustres", et c'est vrai qu'il est plus à l'aise au marché de la halle au blé ou dans la rue Moyenne. Seule exception, la bonne chère, et sa présence, plus que fidèle, à la table du "restaurant Jacques Cœur"
Sur un autre plan, il n'aime pas que ses amis, au premier rang desquels se trouve Jean Claude Gayssot " érigent sa ville et ses actions, comme un modèle", C'est contre sa volonté que l'Association des Elus communistes donne en exemple la concertation qu'il avait mis en place avec les "Assises pour Bourges".

Jacques Rimbault, maire et député, devient une " vedette ", et c'est ainsi qu'il est un des 4 invités de Michel Pollac, le vendredi 20 février 1987, pour un de ces débats télévisés qui font de cette émission, " Droit de Réponse ", un des rendez-vous incontournables du petit écran.
Le sujet concerne les maires, et autour de Jacques Rimbault, il y a 3 " pointures " d'alors, Dominique Baudis, pour Toulouse, Alain Carignon pour Grenoble et Georges Frêche pour Montpellier. Cette émission qui se voulait être " la fête des maires " ne tient pas ses promesses, et déçoit les téléspectateurs. Les Berruyers eux-mêmes ressentent beaucoup d'amertume en voyant leur maire ainsi déstabilisé. Comme le dit Claude Forget, alors directeur de Recto Verso qui assiste, dans les coulisses, à l'émission, " JR était méconnaissable, comme s'il avait oublié Bourges, sa ville, et ne s'exprimait que par des directives venant de la place du Colonel Fabien". Il est vrai, qu'à Bourges, Jacques Rimbault ne brandissait jamais de manière ostensible " la faucille et le marteau ", au contraire, il était le maire de tous les Berruyers, même ceux des beaux quartiers. Ce soir là, beaucoup ne l'avait pas reconnu. Ce sera sans doute la seule " fausse note médiatique " de sa carrière.


La campagne des municipales de mars 1989

Pour les élections municipales de 1989, c'est presque un " remake " de celles de 1983. En effet, si la majorité municipale retourne devant les électeurs avec l'équipe qui fait son succès depuis 12 ans, à droite, " on reprend les mêmes, ou presque et on recommence" …. à perdre.
Surprise toutefois avec l'arrivée de deux autres listes, l'une emmenée par Jacques Grégoire pour les Ecologistes et la quatrième représente le Front national avec Jean d'Ogny. Ce dernier intitule sa liste " Bourges ville française " il affirme : "grâce à la proportionnelle, nous aurons des élus". Camille Michel conduit la liste " Un nouvel essor pour Bourges ", alors que Jacques Rimbault propose la sienne " Bourges union pour notre Ville " .
En préliminaire à la campagne, Camille Michel interpelle le maire de Bourges sur la fraude électorale et M. Rimbault réplique : " Il n'est pas besoin d'être préfet de police honoraire pour condamner toutes les fraudes électorales d'où qu'elles viennent" et de terminer à l'usage de tous : il ne faut pas cultiver la suspicion…..

Le résultat des municipales : Rimbault " facile "

Les derniers jours de la campagne sont consacrés aux grandes réunions publiques, celles de la dernière heure. Au Palais des Congrès, près de 2000 personnes écoutent et applaudissent la liste de gauche.
A 5 jours du scrutin, Jacques Rimbault déclare en conclusion de ce grand meeting :
" Bourges, c'est la cité aux 80 000 acteurs, dimanche, ce sera un grand enjeu, celui de choisir entre le développement économique et social, contre l'austérité et la rigueur".
A droite, devant leurs militants, à la salle des fêtes de La Chancellerie, Christine Branchu monte au créneau, " il faut que Bourges brise son isolement économique" alors que Jean François Deniau veut "mettre fin à la mainmise du Parti communiste sur Bourges".
Enfin, Camille Michel l'affirme : "Nous sommes partis pour gagner", quant il parle de Jacques Rimbault, il le peint ainsi : " C'est un homme qui administre Bourges seul, qui décide de tout".

Au soir du premier tour, le 12 mars, les résultats tombent, la surprise est considérable à droite. Si la liste de Jacques Rimbault l'emporte facilement, un peu comme en 1977 et 1983, c'est l'écroulement de la liste de Camille Michel, il n'obtient que 27,9%, soit 16% de moins que six ans auparavant. Ce n'est pas une gifle, c'est une correction. Dans un bureau du Centre-ville il n'a recueilli que 260 voix contre 708 en 1983.
Les chiffres sont en effet triomphants pour la gauche et consternants pour la droite :

Jacques Rimbault 15071 voix 54,11% 38 sièges
Camille Michel 7773 voix 27,9% 7 sièges
Jacques Grégoire 2554 voix 9,16% 2 sièges
Jean D'Ogny 2454 voix 8,81% 2 sièges

Le nouveau Conseil municipal se réuni comme prévu le 17 mars 1989 à 18 heures. On remarque tout de suite l'absence de Camille Michel, le leader de la liste de droite. Les élections se déroulent sans trop de surprise, Jacques Rimbault est réélu maire, et son premier adjoint, le " dauphin " se nomme Jean Claude Sandrier, alors que beaucoup pronostiquaient Gilbert Camuzat ou Marguerite Renaudat, ils seront respectivement 4e et 6e adjoint. Le lendemain, Camille Michel réapparaît et s'explique face à la presse : " Je ne suis pas venu à la séance du Conseil municipal, car je ne voulais pas être soumis à une séance humiliante comme en 1983",

Il poursuit par ce qui est une petite bombe, le leader de la droite locale annonce en effet sa démission :


" Je considère les résultats obtenus par la liste que j'ai conduite comme un désaveu personnel. En démocrate je me retire du combat. La politique menée par le Parti communiste à Bourges entraîne la ville sur la voie du déclin, comme c'est le cas de Vierzon depuis 30 ans, Bourges sera vierzonnalisée".


Il est aussitôt remplacé par le suivant de la liste, un entrepreneur en travaux public,
Serge Lepeltier, peu ou pas connu des Berruyers. Quant au successeur dans le leadership de la droite, C. Michel dit simplement " je ne peux empêcher d'autres de prendre la relève", c'est une question importante que se posent les États-Majors d'une droite encore sonnée.
Lorsque Jacques Rimbault reçoit la lettre de démission, il n'est pas très content, Camille Michel va lui manquer, les joutes oratoires en Conseil municipal étaient de grands moments pour l'un et l'autre. J. Rimbault déclare à ce moment : " Cette démission n'est pas un encouragement pour la démocratie car une semaine après l'élection, on ne doit pas dire à son électorat " débrouillez-vous, je me retire ".

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Le 1 er sondage local, J. Rimbault super star

L'année 1991 est particulièrement faste pour le maire de Bourges, le sport, avec le FCB est au sommet, après avoir battu les Girondins de Bordeaux en Coupe de France, le 3 avril, par le score de 1 à 0. La presse va titrer, " Bourges dans la légende de la Coupe ", et ce sont des milliers de Berruyers qui vont sillonner les rues de Bourges, avec champagne et klaxon, un grand moment de bonheur. L'inauguration du stade des Grosses plantes prévue quelques semaines plus tard, le 29 juin est un sommet du foot local.

Il est assez rare que des sondages locaux soient menés de manière sérieuse, tout simplement parce qu'ils sont très onéreux. Fin octobre 1991, le quotidien "La Nouvelle République" commande à la société ARSH un sondage sur 500 personnes de plus de 18 ans.

Les résultats montrent une ville en totale adéquation avec son maire. 61% des réponses affirment qu'ils ont une bonne opinion du maire et 16 % mauvaise, et parmi ceux qui ont voté pour Camille Michel en 1989, ils sont 53% à avoir une bonne opinion de Jacques Rimbault contre 38% plutôt mauvaise. Même à droite, les Berruyers plébiscitent JR !

Sur le plan de la notoriété, Jacques Rimbault arrive largement en tête des hommes politiques locaux les plus cités avec 77% contre seulement 24% à Jean François Deniau et 15% à Alain Calmat. Il bat largement ses alliés et amis puisque Jean Pierre Saulnier ne recueille que 6%, Gilbert Camuzat et Marguerite Renaudat 4%. Cela signifie qu'il n'y a pas grand monde derrière le maire ; Jean Claude Sandrier, ne recueille que 2%, le futur chef de file de la gauche locale, et futur maire de Bourges n'est pas encore très connu.
Populaire, super star, mais sans dauphin proche, Jacques Rimbault est bien le chef incontesté, le patron de Bourges et le titre de la page est évocateur :

Jacques Rimbault a épousé sa ville.

 

Il est aussi très populaire dans tous les milieux et son action est plébiscitée. Enfin, 80 % des "sondés" se sentent bien dans leur ville contre 18% qui voudraient vivre ailleurs. Un succès tel que nul ne voit d'évolution dans la gestion de la ville pour les années à venir.


Jacques Rimbault malade

En ce début d'année 1992, Bourges va bien, la vie tranquille de tous les jours. C'est alors qu'une information inquiétante traverse la Ville, "JR" est à l'Hôpital.
Le 14 janvier 1992, Jacques Rimbault est hospitalisé dans le service de neuro chirurgie de la Pitié Salpétrière à Paris dans les services du professeur Denis Fohanno. Le 21 janvier, un communiqué précise que "l'état du patient est stable", puis que " les jours de M. Rimbault ne sont pas en danger" et enfin "qu'il n'y a aucune raison de s'alarmer".
C'est en début d'après midi du lundi 14, à l'issue d'une réunion de travail que le maire de Bourges, a été victime, dans son bureau, d'un malaise.

Quelques jours plus tard, comme toujours à cette époque avec les hommes politiques malades, c'est le silence, pour ne pas dire plus. Rémy Perrot déclare " Jacques n'est pas en danger… A ce jour, les examens succèdent aux examens. Ils n'ont rien révélé d'alarmant". Chacun se veut plus rassurant que son voisin, alors que de nombreux élus, de la majorité comme de l'opposition "déplorent le manque d'information sur l'état de santé du maire de Bourges".
Plus tard Jacques Rimbault évoquera lui-même les premiers instants de son malaise :


"Une fois sur le brancard, je ne me suis aperçu de rien. Ca a été le trou noir. Je ne me souviens pas de mon transport à l'hôpital de Bourges, du tubage, ni de mon évacuation vers La Pitié-Salpétrière. J'ai repris vraiment connaissance que le dixième jour".

Sur le plan municipal, c'est le premier adjoint qui remplace le maire dans toutes ses fonctions en cas d'empêchement de ce dernier, selon l'article L122 13. Et c'est ainsi que Jean Claude Sandrier prend provisoirement la fonction, en attendant le retour "du patron".

Après des moments difficiles, et contre l'avis de ses médecins, Jacques Rimbault reprend avant l'été 1992 ses activités municipales.
Le samedi 13 juin 1992, c'est l'inauguration de la Foire de Bourges, avec un " échange musclé " entre le maire Jacques Rimbault et le préfet Roland Hodel, ce dernier faisant remarquer qu'il n'avait pas été invité à la manifestation….
A la fin de l'été 1992, Jacques Rimbault "lève le pied". Il est fatigué, il avait fait le voyage à Augsbourg pour les cérémonies d'anniversaire des 25 ans de jumelage et participé à la campagne du référendum sur Maastricht. Il quitte Bourges à la fin du mois de septembre pour se reposer. Le 15 octobre, il est à nouveau hospitalisé pour une dizaine de jours.
Ce même jour, le Conseil municipal se réunit, il doit permettre de définir les orientations budgétaires, le maire est donc absent. Jean Claude Sandrier le remplace, mais se refuse à fixer une date de retour, "il sera bientôt parmi nous" se contente-t-il de dire.
Le maire sort de l'hôpital le 20 novembre 1992, pour une courte convalescence.
Mais le 25 novembre 1992, alors qu'il n'est toujours pas réapparus, la presse informe l'opinion que J. Rimbault repart pour le mandat de député, les élections devant se dérouler au mois de mars 1993, François Dumont sera son suppléant. C'est une énorme surprise.

Vendredi 11 décembre 1992, c'est le retour de Jacques Rimbault. Il est présent aux 10 ans des "amis d'Estève", à côté du peintre et avec beaucoup d'émotions, il reçoit le "cadeau surprise" du maître de Culan qui offre à la Ville l'une de ses palettes, utilisée pendant une trentaine d'années.
Le maire termine son propos par ces mots très personnels à la centaine de personnes présentes :
"Chacun sait que j'ai dû subir un long repos, des soins médicaux, suivis d'une longue convalescence. Dans ces cas il arrive que vous traversiez des trous noirs".

Jeudi 17 décembre 1992, c'est le Conseil municipal, dirigé par le maire de Bourges Jacques Rimbault. Il reste une heure trente en séance, et parle pendant une demi-heure, assis entre Jean Claude Sandrier et Jean Pierre Saulnier, le maire de Bourges a un propos encore hésitant, il est calme et sur les orientations budgétaires de 1993, il n'a plus la pugnacité d'avant sa maladie. Chacun note le courage du maire, et au fil des minutes son humour revient, lorsqu'il répond à l'opposition sur le budget : "Vous me dites "vous dépensez trop", c'est habituellement ma femme qui me fait ce genre de réflexion".


Les législatives de mars 1993

Au niveau national, le président de la République, François Mitterrand, en "fin de règne", est malade, il souffre d'un cancer de la prostate ce qui fait dire à beaucoup qu'il ne terminera pas son second septennat. Le gouvernement est aussi à bout de course. Pierre Bérégovoy s'empêtre, lui aussi, dans des " d'Affaires politico financières "

Le département du Cher est découpé en trois circonscriptions et la ville de Bourges aussi. Ce découpage a été réalisé par Charles Pasqua en 1986/88, il veut "bétonner" comme le disent ses adversaires la 1e circonscription pour Deniau et… celle de Bourges-Vierzon pour Rimbault affirmera la Droite.
On a Bourges-Vierzon avec Jacques Rimbault pour député, un tracé sur mesure pour la gauche et le Parti communiste. Inversement Bourges, le pays Fort et Sancerre, sont tracés pour la droite, c'est le fief de Jean François Deniau que Maxime Camuzat veut conquérir. Enfin, Bourges, le Boischaud et Saint-Amand, est plus indécis. Le siège est détenu par le socialiste Alain Calmat, il est visé par Jean Claude Sandrier pour le Parti communiste et Serge Lepeltier pour le RPR.

Le premier tour se déroule le 21 mars 1993, et c'est la première surprise. La NR titre "Coup de tabac dans la Cher". Le Parti socialiste s'effondre, avec en premier lieu Alain Calmat qui est dans une situation désespérée avec 20% des suffrages face au RPR Serge Lepeltier qui a 34% des suffrages, quant à Jean Claude Sandrier, il n'en obtient que 14%.
Il n'a manqué que 221 voix pour Jean François Deniau afin d'être élu au premier tour, et la grande surprise, c'est le "mano à mano" de Frank Thomas-Richard, et de Jacques Rimbault, tous deux à 28% alors que Jean Rousseau, maire de Vierzon ne fait pas 10%.
Le second tour est rude, mais le Cher envoie au Palais Bourbon trois députés de droite, Deniau, Lepeltier et Thomas-Richard, Jacques Rimbault est battu.
Le pays se retrouve dans les derniers jours de mars 1993 avec un président de gauche, François Mitterrand, et un gouvernement de droite, le Premier ministre étant Edouard Balladur. Parmi les "poids lourds", Juppé, Léotard, Sarkozy et Bayrou. Jean François Deniau n'est pas ministre contrairement aux pronostics… "il a donné, beaucoup donné".

Le premier Conseil municipal qui suit ces élections est intéressant. Jean Claude Sandrier remplace Jacques Rimbault et commence son propos "en saluant, au nom de la Majorité municipale le courage de notre maire, Jacques Rimbault, d'avoir voulu tenir et d'avoir tenu sa place, malgré sa santé, dans une bataille toujours difficile. Les Berruyers sauront, je le sais, apprécier son courage".

Et le premier adjoint de rappeler l'action de député du maire, avec l'autoroute A 71, l'hôpital, une rue Moyenne rénovée, et la poursuite du Printemps de Bourges.

Puis il se tourne vers le nouveau député du Cher, conseiller municipal, Serge Lepeltier :
"Parce que nous devons, plus que jamais faire vivre la tolérance, parce que pour nous la démocratie doit être partout et en tout, j'adresse mes félicitations au nom du Conseil municipal, à notre collègue S. Lepeltier pour son élection".

Et chacun en ce printemps 1993 est à l'affût de l'évolution de la santé de "JR", un œil rivé sur les municipales prévues en 1995.


La fin de Jacques Rimbault

Depuis plusieurs mois, chacun savait que leur maire ne reviendrait plus aux affaires, mais les progrès de la médecine sont tels que certains pensaient qu'il "s'en sortirait".
La mort de Jacques Rimbault intervient le mercredi 19 mai 1993 à 2 heures du matin, un an et demi après son premier malaise cérébral. L'annonce est ressentie avec peine par la population. L'événement n'est pas une totale surprise, " on s'y attendait " et la majorité des Berruyers ont du chagrin. Ils pleurent leur maire, cet homme était si proche d'eux, si actif, et il avait travaillé jusqu'au bout pour sa cité. Ils sont des milliers à venir se recueillir devant sa dépouille mortelle.

Les obsèques se déroulent le samedi 22 mai 1993, place Etienne Dolet, en face de la mairie. Tout le milieu politique local est présent, le Conseil municipal au grand complet, emmené par Jean Claude Sandrier, Marguerite Renaudat et Gilbert Camuzat, le préfet Victor Convert mais aussi les députés de droite, comme Jean François Deniau, Serge Lepeltier et Frank Thomas-Richard, ainsi que les deux sénateurs, Serge Vinçon et Jacques Genton. Sur le plan national, Georges Marchais représente le Parti communiste, il est accompagné d'une forte délégation comprenant Robert Hue et Jean Claude Gayssot.

La cérémonie commence à 15 heures avec beaucoup de simplicité, elle est ponctuée par la marche funèbre de Chopin, et les discours de Jean Claude Sandrier puis de Georges Marchais. 4000 personnes sont présentes, indique la presse. Pour beaucoup de Berruyers "qui aimaient bien leur maire, la page est malheureusement tournée depuis plusieurs mois". A 14 Heures 15, le convoi funèbre parcourt la rue Moyenne pour le cimetière Saint Lazart.
La Nouvelle République du lundi résume bien ce samedi :

"Des obsèques sobres, dignes et recueillies".
Jean Claude Sandrier élu maire de Bourges

Jean Claude Sandrier se retrouve maire de la ville le 2 juin 1993. Son premier adjoint est Gilbert Camuzat, le second, Jean Pierre Saulnier, puis suivent une dizaine d'adjoints tels Edme Boiché, Bernard Gourdon, Marguerite Renaudat… etc

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LES REALISATIONS DE 1977 à 1993

Urbanisme

Le projet le plus discuté de la période de Jacques Rimbault est la construction de la nouvelle aile de la mairie de Bourges avec Claude Vasconi pour architecte. L'inauguration se déroule le 13 mars 1992.

Une longue aventure que l'Ilôt Victor Hugo avec le projet de construction de la Chambre de Commerce, le front du refus des berruyers, de longues années d'attente et enfin un projet très discuté car l'architecture n'étaient pas très belle face à la cathédrale.

Construction de l'enclos des Jacobins, un projet qui datait de 1896….. mais l'opération urbaine qui devait permettre une liaison entre la rue d'Auron et la rue Moyenne sera totalement "raté".

L'immeuble de la Trésorerie générale du Cher est inaugurée en 1981, il est situé en face des Prés Fichaux.

C'est le 16 décembre 1983 qu'est inauguré le Palais des Congrès, un édifice de Jean Paul Chazelle, ce sera la première réalisation importante de l'équipe de J. Rimbault.

Mise en place du secteur piétonnier de Bourges, avec la rue Mirebeau dès 1981. Suivront la rue Coursarlon.

En 1988 s'installent au Val d'Auron dans un immeuble qui a des airs de famille avec l'architecture du Maghreb, les Archives Départementales du Cher.

Culture et patrimoine

Réhabilitation de l'Hôtel des Echevin qui menaçait de ruine et création d'un musée d'art contemporain dédié au peintre berrichon Maurice Estève qui fait don d'une partie de ses œuvres.

1995, création et ouverture du musée des Meilleurs Ouvriers de France dans l'ancien palais des Archevêques de Bourges.

Réhabilitation des façades de l'Hôtel Lallemant.

Création du nouveau Muséum, il s'agissait de remplacer le musée d'histoire naturelle créé avant guerre par le chanoine Gabriel Foucher.

Construction du "Pavillon" dans le parc Saint Paul, très utilisé pour les grandes occasions, la foire annuelle, les salons professionnels et le Printemps de Bourges.

Construction en mise en œuvre de la médiathèque, inaugurée le 26 novembre 1994.

Réalisation d'une promenade touristique derrière les remparts de Bourges à côté de la rue Bourbonnoux. Ce circuit piéton date de 1981.

Installation dans les anciens établissements Leseing, route de la Chapelle, de studios aménagés pour la musique amplifiée pour les groupes de rock.

Industrie et commerce

Création d'une nouvelle zone industrielle, appelée PIPACT, sur une surface de 275 hectares à la sortie sud de Bourges à proximité de l'autoroute A 71. C'est en décembre 1989 qu'eun premier centre d'affaire est édifié.

Restauration et réhabilitation des Halles Saint Bonnet, et en 1991, ces halles deviennent un véritable centre commercial de proximité.

Réalisation des pyramides de GIAT industrie.

Circulation, stationnement

Installation de la gare routière au Prado en 1984.

 

Social

Création par l'intermédiaire du CCAS des foyers pour personnes âgées, rue Guilbeau, Gilbert-Bailly et à Asnières.

Construction à Bourges Nord, du Hammeau de la Fraternité.

Réalisation de salles de quartiers, comme le Moulin de la Voizelles, l'ancienne coop pour le quartier des Bigarelles et la salle pour tous de l'Aéroport.

Réalisation du nouveau Centre Hospitalier Jacques Cœur, la première pierre a été posée en novembre 1990, et c'est 4 ans plus tard que se termine le chantier, et arrivent les premiers malades. L'inauguration officielle date du 24 mars 1995, en présence de François Mitterrand.

 

Parc et jardins

Mise en place de manière massive de plantes et de fleurs dans les rues de Bourges et sur les monuments publiques. Un embellissement floral très apprécié qui permet à la ville d'obtenir un classement à 4*.

Réalisation dans les années 1980 du jardin Edouard André, dans le quartier de Mazières, ce jardin est dédié aux personnes handicapées.

Réalisation dans le quartier du Val d'Auron du jardin de Lazenay avec le créateur Gilles Clément.

Création du parc paysager des Gibjoncs, dont la conception avait été confiée à D. Lejeune et R.M. Merceron.

Le sport

Création en juillet 1988 d'un golfe municipal de 9 trous sur des terrains du Val d'Auron. L'inauguration se déroule le 14 septembre 1988.

Construction du stade des Grosses Plantes pour les footballeurs, mais devant accueillir aussi d'autres disciplines.

Arrivée en juin 1989 à Bourges de la nouvelle autoroute qui permet d'aller à paris d'une part et à Clermont d'autre part. Cette importante voix routière appelée A 71 était attendue depuis 1948…..


Une rue Jacques Rimbault a été donné dans le centre de la Ville de Bourges (prolongement de la rue Moyenne), par un Conseil municipal du 14 octobre 1993.

 

 

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Les élections à Bourges au XXe siècle
Les Très Riches Heures du duc de Berry
les villes jumelles
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Les francs-maçons
Kiosque et musique
Agnès Sorel
L'horloge astronomique
Les tramways de Bourges
L'Yèvre à Bourges
L'alchimie
La Bouinotte, magazine du Berry
L'usine Michelin
La maison de la Reine Blanche
Serge Lepeltier
L'industrie à Bourges au XXIe s
Monuments Historiques Classés
 

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