rue des juifs - Roland Narboux - Bourges Encyclopédie

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RUE DES JUIFS A BOURGES
Par Roland NARBOUX

Bourges et une question que se posent les visiteurs et touristes à Bourges, pourquoi une rue des Juifs ?

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Version 2019

La rue des Juifs : (rue et impasse des Juifs)

Bourges possède une " rue des Juifs ", ce qui ne cesse de surprendre le touriste qui découvre en haut de " la rue Bourbonnoux ", presque en face du chevet de la cathédrale, une ruelle étroite, pavée et dans laquelle il hésite à s'engager. Le nom provient de la présence dans cette rue et ce quartier, au Moyen Âge d'une grande partie de la communauté juive, et c'est ainsi que l'on y retrouve une magnifique synagogue. Ce qui est plus curieux, c'est que ce nom de " rue des Juifs " ait subsisté dans la perception des Berruyers, aussi bien pendant l'Occupation, qu'après l'holocauste. C'est sans doute la rue de Bourges la plus représentative de ce qu'étaient les rues du haut Moyen Âge.

Une rue qui a été aussi détaillée par Roger Richet, elle a 4 mètres de largeur et elle est très caractéristique des rues du Moyen Age dans Bourges.

Ce nom remonte au Haut-Moyen Age car la communauté juive formait un tout avec à la fois des maisons d'habitation, mais aussi des commerces et deux synagogues ainsi qu'un cimetière.
Ils étaient nombreux et Auguste Frémont écrit " qu'ils vivaient dans l'opulence ce qui leur attira des persécutions ".
Il est même dit qu'au VI ième siècle, beaucoup d'entre eux se convertirent à la religion catholique.

On retrouve des éléments sous le règne de Louis VII, très connu à Bourges. Après le décès de son père Louis VI " le Gros ", d'une dysenterie probablement consécutive à un excès de bonne chère, Louis VII est à nouveau couronné à Bourges, le 25 décembre 1137.

rue des Juifs a Bourges Sous son règne il est né en 1120 et mort en 1180 à Paris, roi des Francs de 1137 à 1180 les juifs à cette époque se proposent de construire des synagogues en Berry, mais des difficultés surgissent vers 1170 entre l'archevêque de Bourges et le pape Alexandre III.

Cela se poursuit avec saint Guillaume archevêque de Bourges qui veut convertir les juifs à la religion catholique mais les édifices juifs construits dans le diocèse furent en partie détruits à la demande du Pape Honorius II en 1220.

La grande synagogue de Bourges se trouvait à l'angle de la rue Bourbonnoux et de la rue des Juifs, en face de la rue des Trois-Maillets, elle est en partie souterraine et conserve encore aujourd'hui une belle architecture gothique.

Le nom de rue des Juifs est utilisé de manière logique pour nommer cette petite rue.

Mais au XVIII ° siècle, un four banal est mis en place dans cette rue à proximité de la rue Montcenoux, aussi, la rue commence à changer de nom pour s'appeler " Rue du Four du Chapitre ".
Ce nom ne va pas durer très longtemps et elle va assez vite retrouver ce nom de rue des Juifs de cette époque

jusqu'à nos jours.

Par contre on ne trouve jamais de décision ou de délibération du conseil municipal donnant une réalité administrative à ce nom.

Le dernier événement concerne la dernière guerre, car sous Henri Laudier, maire de Bourges depuis 1919, cette rue avait une plaque de rue, comme les autres avec " Rue des Juifs ", ce qui était la tradition locale depuis sans doute le VI ° siècle.

Le premier soin des "miliciens de Darnand ", lors de leur arrivée à Bourges, sans doute en mai 1942 fut de déposer une des plaques de la rue des juifs " et de la remplacer, à l'angle de la rue Bourbonnoux, par une inscription sur bois avec ces mots " rue des Aryens ". Cet écriteau fut enlevé dans la nuit qui suivit son apposition et ne fut pas remplacé. On ignore toujours qui fut l'artisan de cette protestation.

Il s'agit là de la contribution de Edmond Jongleux dans son Histoire de Bourges sous l'Occupation.

Il semble bien que la plaque de cette rue ne sera pas remise après sa déposition en 1942, la Libération ne la remet pas en place puisqu'en septembre 968, Marcel du Loir dans le Berry Républicain demande que cette plaque soit remise, dans un poème intitulé " Supplique pour la rue des Juifs ".

Marcel du Loir de son nom Marcel Roulleau était un poète et homme de lettre,

Donc, la plaque a été remise après septembre 1968, mais les Berruyers, même sans la plaque appelaient toujours cette petite rue, rue des Juifs.

Il reste juste à trouver à quelle date la plaque a reparu. Sans doute au début des années 1970, sachant que même sans la plaque, les Berruyers appelaient toujours cette rue typique par son nom de rue des Juifs.

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