les societes secretes a Bourges - Roland Narboux - encyclopédie

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LES SOCIETES SECRETES A BOURGES
Par Roland NARBOUX

Bourges, comme d'autres villes a toujours eu des sociétés secrètes, mais entre la réalité et les fantasmes, il y a sans doute une marge.

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Version 2009

 
Une société secrète, cela fait toujours rêver. C'est une organisation qui peut être mafieuse, mais aussi une société d'entraide. A Bourges, on ne trouve pas de traces évidentes de ce types de sociétés. Et puis chacun doit se demande ce qu'est une société secrète.
Ainsi à Bourges, on connaît la société secrète des Chevaliers de la Table Ronde, mais aussi la Franc maçonnerie, et puis les Roses-croix, et enfin la société secrète des Mariannes au XIXe siècle.
 
Pour prendre une définition nous avons utilisé wikipédia :
 
Une société secrète est une organisation sociale qui demande que ses membres gardent une partie de ses activités et de ses motivations loin des regards de personnes qui lui sont étrangères, des médias et de l'État. Les buts supposés de ces sociétés sont fréquemment d'ordre politique et dans ce cas on peut parler de conspirationnisme, mystique ou criminel. Les membres ont parfois l’obligation de ne pas dévoiler ou de nier leur appartenance au groupe. De plus, ils ont souvent fait le serment d’être les gardiens des secrets de la société. Le terme de « société secrète » est souvent employé pour qualifier des fraternités (comme la Franc-maçonnerie) qui ont également des cérémonies secrètes, mais aussi d’autres organisations allant de la simple fraternité étudiante aux organisations mystiques décrites dans des théories de conspiration comme immensément puissantes, dotées de services financiers et politiques qui leur sont dédiés, un rayonnement mondial et souvent des croyances sataniques.
 
La rose-croix :
 
C'est au cours des années 1970 que l'on voit apparaître l'ordre de la Rose Croix (A.M.O.R.C.). Ils sont plusieurs dont un syndicaliste très connu à Bourges à remettre en marche localement cet ordre qui est souvent confondu avec une branche de la Franc-Maçonnerie.
 
Il semble que cet ordre va disparaître et régulièrement, des conférences sont données afin de relancer ce qui n'est pas une "société secrète".
 
En 2006, une conférence sera organisée à Bourges (Hôtel Ibis) par "Frater Jean-Guy Riant" qui va évoquer
La Rose-Croix : Une sagesse Opérative.
 
Dans cette conférence, il est question de Goethe qui s'interroge pour savoir "Qui a marié la Rose et la Croix" Il faut alors se plonger dans les racines de l'humanité pour déceler qui est à l'origine de ce mariage mystique de ces deux symboles importants. Et puis cette question, pourquoi avoir marié la Rose et la Croix ? pour l'auteur, c'est ainsi que ce mariage fait naître l'homme dans sa pleine dimension.
Il n'y a aucune adresse à Bourges, mais à Orléans, :
Pronaos Orphée - 55 rue de Patay - 45 000 - ORLEANS - Tél 0238532660
 
Si vous avez des éléments sur l'Histoire des Rose-Croix à Bourges, vous pouvez contacter l'Encyclopédie et proposer un article : encyclopedie@bourges.net
 
 
 

 
La société des Mariannes
 
La logique du combat des Mariannes
On se retrouve en face de deux logiques, issues essentiellement des événements de juin 1848. D'un côté les émeutes éclatent surtout à Paris pour mettre en place une république sociale et démocratique, et en face c'est la peur panique, et la crainte du retour aux plus sinistres souvenirs de la Révolution de 1789 et des excès du peuple de Paris.
Et souvent, face à la rue qui ne peut être canalisée, les élections donnent le pouvoir à l'ordre, et le premier travail des élus est lutter contre ce qui apparaît alors comme de la subversion et qu'il faut écraser.
C'est ce qui se passe le plus légalement du monde, avec la suppression de la liberté de la presse, la liberté de parole, de tenir des réunions…. Etc et ainsi toute manifestation venant de l'opposition tombe sous le couperet de la loi.
Pendant une courte période, il est vrai, les partisans de la République sociale sont sonnés, et pour reconstituer leur mouvement, il leur faut trouver d'autres voies, moins visibles et il faudra plusieurs mois pour que les préfets et autres procureurs signalent à nouveau quelques agitations, peu visibles dans le pays profond.
Les Mariannes seront dans les composantes de cette résurrection des tenants de la république sociale.
 
La société des Mariannes
 
Dans ce contexte d'une droite triomphante, adepte de l'Ordre à tout prix, dès 1850, les partis et militants d'une république "démocratique et sociale" se dressent pour inverser la tendance et gagner les élections de 1852.
Leur chef de file est alors Ledru-Rollin battu par Louis Napoléon aux présidentielles de décembre 1848, qui a la faveur de nombreux berrichons, en particulier dans le Boischaut et à Vierzon. Mais toute victoire ne peut passer que par l'adhésion à une république plus sociale des campagnes.
Il semble d'ailleurs que face à l'interdiction des comités de solidarité de Ledru-Rollin, ceux-ci se modifient en sociétés secrètes et ce sont sans doute le début des Mariannes.
L'objectif de ces sociétés et en tout cas de leurs mystérieux dirigeants, de Londres ou d'ailleurs est principalement d'obtenir le pouvoir par des moyens légaux, c'est à dire par des élections.
C'est à cette époque que des sociétés secrètes se constituent un peu partout en France, et en particulier la société dite des Mariannes. Pour Pelloile, c'est en juin 1851 que les responsables locaux du Cher commencèrent à enquêter sur les milieux qui étaient particulièrement opposés à Louis Napoléon dont le coup d'Etat semblait imminent.
Les animateurs du réseau ne furent jamais découverts, mais tout porte à croire que l'impulsion venait des réfugiés de Londres par le truchement d'émissaires parisiens". En fait aucun responsable ne semble avoir été inquiété.
 
Du côté de la Nièvre à Clamecy
 
Si dans le Cher, les documents sont assez difficiles à rassembler, chez nos voisins de la Nièvre, c'est plus simple.
Ainsi à Clamecy, 6000 habitants, après la proclamation de la République en 1848, deux courants s'opposent parmi les bourgeois modérés. Et un courant révolutionnaire fut projeté au devant de la scène avec des gens comme Guerbet, un avocat reconverti dans la quincaillerie et il faut noter qu'ils se réunissaient dans un café, celui des Colonnes qui abritait la loge maçonnique elle aussi fondée par Guerbet.
Les comités démocratiques étant interdits les membres se réunirent alors dans les sociétés secrètes, comme les Mariannes, très nombreuses dans la Nièvre avec un réseau qui couvrait l'ensemble des campagnes.
Ils étaient en relation avec paris et Lyon, mais surtout avec Auxerre, nous rappelle Simone Waquet.
Leur propagande était assez efficace, en particulier vers le monde rural, majoritaire à l'époque et ces idées "démocratiques et socialistes" devenaient un espoir pour beaucoup de paysans, qui attendaient "la République des Petits", mais aussi d'autres expressions comme "La Belle" ou encore "La Sarclée", autant de mots qui faisaient peur aux hommes d'ordre de la région.
Dans la région de Clamecy, les Mariannes comptaient 300 "frères".
Mais ce qui est curieux, c'est que ces "rouges" comme on disait alors ne voulaient pas prendre le pouvoir par les armes, ils n'en avaient pas, mais par les urnes, et la propagande avait pour but essentiel de gagner les futures élections présidentielles de 1852.
Les hommes des Mariannes, dans la Nièvre, étaient jeunes, Eugène avait 28 ans, Numa 27 et le plus vieux était Guerbet qui avait 37 ans.
 
Les premières répressions d'octobre 1851
 
A partir de juin puis à l'automne 1851, les Républicains s'inquiètent de l'attitude du nouveau Président, et dans le département du Cher, déjà vu comme un fief de "rouges", la propagande républicaine se développe.
C'est le cycle de l'insurrection, des arrestations, des manifestations, de l'arrivée de la garde nationale…. Etc
On ne peut s'empêcher de penser aussi aux provocations, car les émeutes qui éclatent dans la région de Précy, Jussy-le Chaudrier et Beffes à partir du 10 octobre 1851 à la suite de l'arrestation de plusieurs démocrates sans beaucoup de preuves. Le résultat, c'est l'action rapide et très forte dans tout le secteur de Sancerre à Nevers, vers les bords de Loire des troupes et de la garde nationale.
Le 21 octobre, alors que rien ne s'est passé, sinon quelques incendies assez classiques et plutôt mystérieux, la région entière est occupée par l'armée et l'état de siège est proclamé dans les deux département du Cher et de la Nièvre.
 
 
Corbin et la Nièvre
On note des rapports alarmants du procureur général de Bourges, Corbin qui évoque la misère ouvrière et la détresse des paysans qui sont dit-il de "mauvaises conseillères".
Corbin semble-t-il avait réussit à infiltrer une "taupe" chez les Mariannes de la Nièvre, un dénommé Moyeux, qui était employé aux Chemins de Fer de Lyon, fut arrêté, et "retourné et il fit un tableau précis et saisissant des "troupes démocrates socialistes", qui étaient prêtes à descendre dans la rue dès le premier signal.
Il fallait donc que ce département de la Nièvre, particulièrement "rouge" soit maté et les Mariannes démantelées.
 
A la tête des "insurgés", nul leader, pas beaucoup de troupes sinon des gens munis de fourches et parfois de fusils qui se rassemblent pour faire délivrer leurs camarades arrêtés. Mais parmi l'armée, un procureur de la République officiant à Saint-Amand, Boin est parmi les plus zélés pour procéder aux arrestations.
En quelques semaines, le Cher presque en entier prit parti pour les insurgés, et la répression se mit en route.
La vente des journaux est interdite et les lieux de rencontres sont alors fermés.
Dans un document des AD du Cher, on trouve ce rapport :
" Un certain Maurice Vincent, de Bué, qui avait apporté le fusil pour recevoir le serment des initiés a fait des aveux qui ont amené l'arrestation du dénommé Taillandier à Sancerre. Cet inculpé a été admis à la Marianne chez le sieur Dugenne, médecin à Sancerre, qui présidait la réunion. Il a désigné le nom de tous les présents et signalé les principaux membres de l'affiliation en faisant connaître leurs projets abominables d'assassiner les bourgeois pour se partager leurs biens".
 
 
 
Quelques cinq semaines plus tard, c'est le coup d'Etat de décembre 1851. Les troubles se poursuivirent encore plus violemment et cette fois des chefs républicains comme Michel de Bourges sont arrêtés et même déportés.
 
Le fonctionnement des Mariannes
 
C'est sans doute la suppression des associations et des libertés qui va permettre à cette société des Mariannes de se développer.
Pour Suzanne Portier, il s'agit "d'une franc-maçonnerie populaire" qui recrute ses adhérents dans tous les milieux de la société.
Cette société des Mariannes fonctionne effectivement un peu comme la franc-maçonnerie qui date du début du XVIII e siècle ou des carbonaris, plus récente. On trouve donc des rites, des emblèmes mais aussi des mots de passe et des signes de reconnaissance. Comme toute société initiatique, il y a aussi des épreuves pour entrer.
Le procureur Corbin évoquera ce type de cérémonial sans que l'on sache avec précision si cela lui a été décrit avec précision par des adeptes de la société secrète ou si c'est pour étayer sa thèse du complot :
"Dans le silence des nuits, au fond de quelque bouge, au coin d'un bois ou sur la lande déserte, comparaissaient ouvriers et paysans circonvenus par d'insidieuses promesses ou d'audacieux mensonges……
Le bandeau sur les yeux, s'engageant sans le savoir sur des questions qu'ils ne comprennent pas, ils en viennent à des serments horribles qui ne sont que blasphèmes et souillures..
Les voilà qu'ils jurent, la main sur le poignard et le fusil, on leur dit : tu seras à nous à la vie à la mort… tu renieras s'il le faut ton père , ta mère, tes enfants…. Vive la République démocratique et sociale… ET ils ont dit oui.
Puis quant le bandeau s'abaisse, fusils et baïonnettes menacent leur poitrine !
Ils ont juré tout est dit, l'insurrection les compte parmi les fidèles"
On retrouve dans ce récit de Corbin plusieurs aspect de l'initiation maçonnique de l'époque et d'aujourd'hui, ce qui ne doit pas surprendre.
 
Mais sa caractéristique, c'était la présence en grand nombre des ruraux qui n'étaient pas très bien instruits, mais qui possédaient une parfaite connaissance du terrain, et leur organisation était très poussée.
On trouvait des décuries, des centuries, mais aussi des rites et des mots et signes de reconnaissance, c'était en fait assez proche de la franc-maçonnerie qui était à cette époque parfaitement bien encadrée et très embourgeoisée.
Dans les Mariannes, les cadres étaient par contre issus des artisans et même de la bourgeoisie.
Une organisation militaire, on dirait milicienne, mais formée de gens du peuple, et venant des campagnes.
Toujours selon Corbin, dans leurs réunions des Mariannes, on discute, on lit, ou on fait la lecture des journaux clandestins à ceux qui ne savent pas lire, et Corbin d'ajouter :

"On commente tout ce que la presse clandestine vomit de plus infâme, ils fredonnent d'atroces refrains en l'honneur de la guillotine….
C'est là qu'après boire, entre frères, on se promet qui le château, qui les bois et les terres, qui la tête du riche ou du bourgeois.
Là tout est mystère parce que ne s'y élaborent que des pensées suspectes ou des desseins coupables."
Pour les partisans de l'Ordre c'est à dire Corbin et Boin, ces conspirateurs sont particulièrement dangereux. Ils ont une vision terrible de ce qui pourrait se passer :

"… Au premier mot d'ordre les bandes se jetteront à travers les campagnes tremblantes, courant aux armes de gîte en gîte, forçant les maisons, ralliant au son du tocsin et sous la menace des fusils incendiant les maisons, violentant les filles et les femmes…"
Telle était la vision à Bourges et dans le Cher de cette crainte et panique d'une jacquerie qui arrive à grand pas.
Il faut ajouter que parmi les Mariannes, de nombreux "initiés" étaient des gens modeste de la campagnes, peu lettrés et certains comme toujours "avaient de la gueule", un peu de vantardise ne gâchait pas le paysage et dans les cabarets, après quelques libations, on refaisait le monde, évoquant sous couvert, le secret des réunions, et la prochaine grande peur, on aurait pu dire "le grand'soir" que certains fixaient à 1852 !
Une certaine peur était entretenue par les hommes des Mariannes dans les campagne et les bourgeois des bourgs et des villes craignaient "l'inexorable déchaînement d'un carnage de bourgeois" pour reprendre une expression de Pelloile
 
Le mystère ?
 
Que fut l'action des Mariannes ? En fait on n'en sait pas grand chose. L'incendie des Archives départementales du Cher en 1859 fit perdre une grande partie des documents locaux. D'autre part, les archives de cette société devaient être réduites à leur plus simple expression car beaucoup des membres venant des campagnes étaient peu instruits et parfois analphabète.
Alors les seuls documents historiques proviennent des écrits de la police, des procès et des déportations, ce qui n'est pas très favorable à une objectivité sur cette société.
On comptera environ 1200 arrestations pour l'ensemble du département du Cher. Cela concerne certains lieux comme Saint Amand, Sancoins et la Guerche.
Pour le Cher, on note 709 condamnés, alors que dans le département voisin de l'Indre il n'y eu que 82 condamnations.
Sur les déportations, on a quelques chiffres partiels, ainsi le 25 février 1852, un convoi de 49 détenus quitta Bourges pour Paris puis la déportation en Guyane ou en Algérie.
Ensuite, on note des convois de 70 personnes, puis 32 toujours pour l'année 1852.
Il est difficile d'avoir des chiffres fiables, mais il semble que l'on soit certain de 20 condamnés déportés à Cayenne et une centaine en Algérie, souvent des ouvriers, bûcherons et autres artisans.
Lorsque l'Empereur se marie, c'est le temps des grâces et 288 recours furent demandés pour les déportés du Cher. Le préfet d'alors, une fois n'est pas coutume demandera une "large amnistie" pour les condamnés. Mais ce ne sera fait que beaucoup plus tard en 1869.
 
De ce que l'on sait aujourd'hui, c'est que la plupart des condamnés le furent par rapport à des intentions, et rarement par rapport à des faits. Les peines furent particulièrement lourdes.
 
Conclusion sur les Mariannes
 
Ainsi, les Mariannes furent une réponse des républicains démocratiques et sociaux face aux interdictions de toute sorte du pouvoir en place. L'objectif était d'entretenir l'ardeur républicaine dans le monde rural afin de reprendre légalement le pouvoir par les urnes lors des prochaines élections de 1852.
Leur seul moyen est la société secrète puisque les autres moyens d'information ou de propagande sont interdits.
Il semble que l'on soit en face d'un événement qui a été largement occulté dans notre histoire locale, sans doute parce que les conséquences furent assez terrible sur la suite de l'évolution politique du département et de Bourges.
La terrible répression qui s'ensuit est provoquée par la crainte sans doute immodérée d'une nouvelle "grand'peur" avec le zèle de quelques personnages locaux qui étaient partisans de l'Ordre mais qui avaient sans doute le besoin de se faire pardonner quelques paroles des années précédentes.
Ainsi, lorsque la République est proclamée en 1848, le procureur de Saint Amand Boin, en compagnie de Félix Pyat vient à Jouet et déclare devant la foule : "C'est au prix de votre patriotisme et de votre sans que vous avez conquis… la République"
Moins de trois ans plus tard, Boin sera un des deux personnage les plus zélés pour arrêter et déporter ces même personnes.
Evènement occulté car là encore on a affaire à une "société secrète", donc une société sans doute peu recommandable.
Et puis, les édiles locales ont sans doute vu que la répression était allée trop loin. Pour M° Henri Brisson, trente ans plus tard, il s'exprime ainsi :
"La Marianne, selon moi, était une machine de guerre montée par les fauteurs du 2 décembre, à la fois pour effrayer les conservateurs et tenir dans la main les républicains les plus énergiques".
Une fois tout cela terminé quelques hommes prirent, dans une atmosphère apaisée, des positions plus conformes à la réalité. C'était le cas du procureur général de Bourges et du Préfet qui dirent ainsi :
"Après tout, s'il y a eut manifestation insurrectionnelle, tout avorta sans coup férir et sans qu'ait été constaté aucun brigandage".
Il ajoutera aussi "que le dessein des instigateurs avaient été déjoués, avant toute intervention de la force armée, à cause de l'effet de surprise mais aussi du manque de concert et de la timidité des insurgés" (rapport du procureur général de Bourges au garde des sceau aux AD cote U83).
 
Le Préfet aura une attitude semblable, il écrira au Ministre de l'Intérieur :

"La justice des commissions mixtes ait été égarée par des renseignements dont la cause pourrait bien avoir un caractère de rivalité locale, plutôt qu'une signification politique".
Ce sont donc 1200 personnes qui sont arrêtées dans la département du Cher, et dans toutes les tranches de la société, surtout dans le milieu ouvrier, bien qu'encore faible en Berry en 1850, chez les artisans et les paysans. C'est à dire que tout le monde est concerné.
 
De plus, ce sont des Républicains, qui rêvent d'un "Grand Soir" démocratique, et pour eux, emprisonnés, et parfois déporté alors qu'ils n'ont rien fait, sinon un peu de propagande, c'est véritablement l'injustice suprême.
En conséquence, face à cette répression, le Berry va entrer dans une léthargie pendant un certain temps.
L'épisode de la Commune n'aura que peu d'écho en Berry, qui reste étranger à ce qu'il s'y passe, et plus surprenant, les pompiers de Bourges refusent d'aller aider leurs camarades parisiens à éteindre les incendies de la capitale.
Le pouvoir sera entre les mains des bourgeois locaux, conservateurs, alors que les milieux plus à gauche mettront beaucoup de temps pour s'en remettre.
Lorsque commence l'industrialisation de Bourges et du Berry, les concentrations d'ouvriers dans certains quartiers de Bourges comme à Mazières, mais aussi à Torteron Rosières et surtout Vierzon font l'objet d'une surveillance, les responsables locaux, conservateurs, ayant toujours à l'esprit les Mariannes et autres sociétés secrètes.
Le Berry s'enfonce alors dans un art de vivre sympathique, mais à l'écart des transformations industrielles jusqu'à la fin du siècle et l'arrive des industries d'armement.
Chacun travaille son attachement aux traditions, et les chantres du Berry, les Jean Baffier et autres Rollinat montrent une région en marge, comme repliée sur elle-même.
La répression des Mariannes, si injuste y est sans doute pour quelque chose.
Enfin, le grand vide de la Franc-maçonnerie dans ces années dans le Cher, la première loge de la 3 ° République dite parfois "République des francs maçons" avec Gambetta, Jules Ferry ou Victor Scholcher se nomme Travail et Fraternité et elle date de …….1903.
Je pense que c'est le contre-coup des Mariannes.

La société des Chevaliers de la Table Ronde de Bourges
 
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