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- Une société secrète,
cela fait toujours rêver. C'est une organisation qui peut
être mafieuse, mais aussi une société d'entraide.
A Bourges, on ne trouve pas de traces évidentes de ce
types de sociétés. Et puis chacun doit se demande
ce qu'est une société secrète.
- Ainsi à Bourges, on connaît
la société secrète des Chevaliers de la
Table Ronde, mais aussi la Franc maçonnerie, et puis les
Roses-croix, et enfin la société secrète
des Mariannes au XIXe siècle.
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- Pour prendre une définition
nous avons utilisé wikipédia :
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- Une société
secrète est une organisation sociale qui demande que ses
membres gardent une partie de ses activités et de ses
motivations loin des regards de personnes qui lui sont étrangères,
des médias et de l'État. Les buts supposés
de ces sociétés sont fréquemment d'ordre
politique et dans ce cas on peut parler de conspirationnisme,
mystique ou criminel. Les membres ont parfois lobligation
de ne pas dévoiler ou de nier leur appartenance au groupe.
De plus, ils ont souvent fait le serment dêtre les
gardiens des secrets de la société. Le terme de
« société secrète » est souvent
employé pour qualifier des fraternités (comme la
Franc-maçonnerie) qui ont également des cérémonies
secrètes, mais aussi dautres organisations allant
de la simple fraternité étudiante aux organisations
mystiques décrites dans des théories de conspiration
comme immensément puissantes, dotées de services
financiers et politiques qui leur sont dédiés,
un rayonnement mondial et souvent des croyances sataniques.
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- La rose-croix :
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- C'est au cours des années 1970
que l'on voit apparaître l'ordre de la Rose Croix (A.M.O.R.C.).
Ils sont plusieurs dont un syndicaliste très connu à
Bourges à remettre en marche localement cet ordre qui
est souvent confondu avec une branche de la Franc-Maçonnerie.
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- Il semble que cet ordre va disparaître
et régulièrement, des conférences sont données
afin de relancer ce qui n'est pas une "société
secrète".
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- En 2006, une conférence sera organisée
à Bourges (Hôtel Ibis) par "Frater Jean-Guy
Riant" qui va évoquer
- La Rose-Croix : Une sagesse Opérative.
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- Dans cette conférence, il est question
de Goethe qui s'interroge pour savoir "Qui a marié
la Rose et la Croix" Il faut alors se plonger dans les racines
de l'humanité pour déceler qui est à l'origine
de ce mariage mystique de ces deux symboles importants. Et puis
cette question, pourquoi avoir marié la Rose et la Croix
? pour l'auteur, c'est ainsi que ce mariage fait naître
l'homme dans sa pleine dimension.
- Il n'y a aucune adresse à Bourges,
mais à Orléans, :
- Pronaos Orphée - 55 rue de Patay
- 45 000 - ORLEANS - Tél 0238532660
-
- Si vous avez des éléments
sur l'Histoire des Rose-Croix à Bourges, vous pouvez contacter
l'Encyclopédie et proposer un article : encyclopedie@bourges.net
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- La société
des Mariannes
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- La logique du combat des Mariannes
- On se retrouve en face de deux logiques,
issues essentiellement des événements de juin 1848.
D'un côté les émeutes éclatent surtout
à Paris pour mettre en place une république sociale
et démocratique, et en face c'est la peur panique, et
la crainte du retour aux plus sinistres souvenirs de la Révolution
de 1789 et des excès du peuple de Paris.
- Et souvent, face à la rue qui ne
peut être canalisée, les élections donnent
le pouvoir à l'ordre, et le premier travail des élus
est lutter contre ce qui apparaît alors comme de la subversion
et qu'il faut écraser.
C'est ce qui se passe le plus légalement du monde, avec
la suppression de la liberté de la presse, la liberté
de parole, de tenir des réunions
. Etc et ainsi toute
manifestation venant de l'opposition tombe sous le couperet de
la loi.
- Pendant une courte période, il
est vrai, les partisans de la République sociale sont
sonnés, et pour reconstituer leur mouvement, il leur faut
trouver d'autres voies, moins visibles et il faudra plusieurs
mois pour que les préfets et autres procureurs signalent
à nouveau quelques agitations, peu visibles dans le pays
profond.
- Les Mariannes seront dans les composantes
de cette résurrection des tenants de la république
sociale.
-
- La société
des Mariannes
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- Dans ce contexte d'une droite triomphante,
adepte de l'Ordre à tout prix, dès 1850, les partis
et militants d'une république "démocratique
et sociale" se dressent pour inverser la tendance et gagner
les élections de 1852.
Leur chef de file est alors Ledru-Rollin battu par Louis Napoléon
aux présidentielles de décembre 1848, qui a la
faveur de nombreux berrichons, en particulier dans le Boischaut
et à Vierzon. Mais toute victoire ne peut passer que par
l'adhésion à une république plus sociale
des campagnes.
Il semble d'ailleurs que face à l'interdiction des comités
de solidarité de Ledru-Rollin, ceux-ci se modifient en
sociétés secrètes et ce sont sans doute
le début des Mariannes.
- L'objectif de ces sociétés
et en tout cas de leurs mystérieux dirigeants, de Londres
ou d'ailleurs est principalement d'obtenir le pouvoir par des
moyens légaux, c'est à dire par des élections.
C'est à cette époque que des sociétés
secrètes se constituent un peu partout en France, et en
particulier la société dite des Mariannes. Pour
Pelloile, c'est en juin 1851 que les responsables locaux du Cher
commencèrent à enquêter sur les milieux qui
étaient particulièrement opposés à
Louis Napoléon dont le coup d'Etat semblait imminent.
- Les animateurs du réseau ne furent
jamais découverts, mais tout porte à croire que
l'impulsion venait des réfugiés de Londres par
le truchement d'émissaires parisiens". En fait aucun
responsable ne semble avoir été inquiété.
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- Du côté de
la Nièvre à Clamecy
-
- Si dans le Cher, les documents sont assez
difficiles à rassembler, chez nos voisins de la Nièvre,
c'est plus simple.
Ainsi à Clamecy, 6000 habitants, après la proclamation
de la République en 1848, deux courants s'opposent parmi
les bourgeois modérés. Et un courant révolutionnaire
fut projeté au devant de la scène avec des gens
comme Guerbet, un avocat reconverti dans la quincaillerie et
il faut noter qu'ils se réunissaient dans un café,
celui des Colonnes qui abritait la loge maçonnique elle
aussi fondée par Guerbet.
- Les comités démocratiques
étant interdits les membres se réunirent alors
dans les sociétés secrètes, comme les Mariannes,
très nombreuses dans la Nièvre avec un réseau
qui couvrait l'ensemble des campagnes.
Ils étaient en relation avec paris et Lyon, mais surtout
avec Auxerre, nous rappelle Simone Waquet.
Leur propagande était assez efficace, en particulier vers
le monde rural, majoritaire à l'époque et ces idées
"démocratiques et socialistes" devenaient un
espoir pour beaucoup de paysans, qui attendaient "la République
des Petits", mais aussi d'autres expressions comme "La
Belle" ou encore "La Sarclée", autant de
mots qui faisaient peur aux hommes d'ordre de la région.
Dans la région de Clamecy, les Mariannes comptaient 300
"frères".
Mais ce qui est curieux, c'est que ces "rouges" comme
on disait alors ne voulaient pas prendre le pouvoir par les armes,
ils n'en avaient pas, mais par les urnes, et la propagande avait
pour but essentiel de gagner les futures élections présidentielles
de 1852.
Les hommes des Mariannes, dans la Nièvre, étaient
jeunes, Eugène avait 28 ans, Numa 27 et le plus vieux
était Guerbet qui avait 37 ans.
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- Les premières répressions
d'octobre 1851
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- A partir de juin puis à l'automne
1851, les Républicains s'inquiètent de l'attitude
du nouveau Président, et dans le département du
Cher, déjà vu comme un fief de "rouges",
la propagande républicaine se développe.
- C'est le cycle de l'insurrection, des
arrestations, des manifestations, de l'arrivée de la garde
nationale
. Etc
- On ne peut s'empêcher de penser
aussi aux provocations, car les émeutes qui éclatent
dans la région de Précy, Jussy-le Chaudrier et
Beffes à partir du 10 octobre 1851 à la suite de
l'arrestation de plusieurs démocrates sans beaucoup de
preuves. Le résultat, c'est l'action rapide et très
forte dans tout le secteur de Sancerre à Nevers, vers
les bords de Loire des troupes et de la garde nationale.
Le 21 octobre, alors que rien ne s'est passé, sinon quelques
incendies assez classiques et plutôt mystérieux,
la région entière est occupée par l'armée
et l'état de siège est proclamé dans les
deux département du Cher et de la Nièvre.
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- Corbin et la Nièvre
- On note des rapports alarmants du procureur
général de Bourges, Corbin qui évoque la
misère ouvrière et la détresse des paysans
qui sont dit-il de "mauvaises conseillères".
Corbin semble-t-il avait réussit à infiltrer une
"taupe" chez les Mariannes de la Nièvre, un
dénommé Moyeux, qui était employé
aux Chemins de Fer de Lyon, fut arrêté, et "retourné
et il fit un tableau précis et saisissant des "troupes
démocrates socialistes", qui étaient prêtes
à descendre dans la rue dès le premier signal.
Il fallait donc que ce département de la Nièvre,
particulièrement "rouge" soit maté et
les Mariannes démantelées.
-
- A la tête des "insurgés",
nul leader, pas beaucoup de troupes sinon des gens munis de fourches
et parfois de fusils qui se rassemblent pour faire délivrer
leurs camarades arrêtés. Mais parmi l'armée,
un procureur de la République officiant à Saint-Amand,
Boin est parmi les plus zélés pour procéder
aux arrestations.
- En quelques semaines, le Cher presque
en entier prit parti pour les insurgés, et la répression
se mit en route.
La vente des journaux est interdite et les lieux de rencontres
sont alors fermés.
- Dans un document des AD du Cher, on trouve
ce rapport :
" Un certain Maurice Vincent, de Bué, qui avait apporté
le fusil pour recevoir le serment des initiés a fait des
aveux qui ont amené l'arrestation du dénommé
Taillandier à Sancerre. Cet inculpé a été
admis à la Marianne chez le sieur Dugenne, médecin
à Sancerre, qui présidait la réunion. Il
a désigné le nom de tous les présents et
signalé les principaux membres de l'affiliation en faisant
connaître leurs projets abominables d'assassiner les bourgeois
pour se partager leurs biens".
-
-
-
- Quelques cinq semaines plus tard, c'est
le coup d'Etat de décembre 1851. Les troubles se poursuivirent
encore plus violemment et cette fois des chefs républicains
comme Michel de Bourges sont arrêtés et même
déportés.
-
- Le fonctionnement des
Mariannes
-
- C'est sans doute la suppression des associations
et des libertés qui va permettre à cette société
des Mariannes de se développer.
- Pour Suzanne Portier, il s'agit "d'une
franc-maçonnerie populaire" qui recrute ses adhérents
dans tous les milieux de la société.
- Cette société des Mariannes
fonctionne effectivement un peu comme la franc-maçonnerie
qui date du début du XVIII e siècle ou des carbonaris,
plus récente. On trouve donc des rites, des emblèmes
mais aussi des mots de passe et des signes de reconnaissance.
Comme toute société initiatique, il y a aussi des
épreuves pour entrer.
- Le procureur Corbin évoquera ce
type de cérémonial sans que l'on sache avec précision
si cela lui a été décrit avec précision
par des adeptes de la société secrète ou
si c'est pour étayer sa thèse du complot :
"Dans le silence des nuits, au fond de quelque bouge, au
coin d'un bois ou sur la lande déserte, comparaissaient
ouvriers et paysans circonvenus par d'insidieuses promesses ou
d'audacieux mensonges
Le bandeau sur les yeux, s'engageant sans le savoir sur des questions
qu'ils ne comprennent pas, ils en viennent à des serments
horribles qui ne sont que blasphèmes et souillures..
Les voilà qu'ils jurent, la main sur le poignard et le
fusil, on leur dit : tu seras à nous à la vie à
la mort
tu renieras s'il le faut ton père , ta mère,
tes enfants
. Vive la République démocratique
et sociale
ET ils ont dit oui.
- Puis quant le bandeau s'abaisse, fusils
et baïonnettes menacent leur poitrine !
Ils ont juré tout est dit, l'insurrection les compte parmi
les fidèles"
- On retrouve dans ce récit de Corbin
plusieurs aspect de l'initiation maçonnique de l'époque
et d'aujourd'hui, ce qui ne doit pas surprendre.
-
- Mais sa caractéristique, c'était
la présence en grand nombre des ruraux qui n'étaient
pas très bien instruits, mais qui possédaient une
parfaite connaissance du terrain, et leur organisation était
très poussée.
On trouvait des décuries, des centuries, mais aussi des
rites et des mots et signes de reconnaissance, c'était
en fait assez proche de la franc-maçonnerie qui était
à cette époque parfaitement bien encadrée
et très embourgeoisée.
- Dans les Mariannes, les cadres étaient
par contre issus des artisans et même de la bourgeoisie.
Une organisation militaire, on dirait milicienne, mais formée
de gens du peuple, et venant des campagnes.
- Toujours selon Corbin, dans leurs réunions
des Mariannes, on discute, on lit, ou on fait la lecture des
journaux clandestins à ceux qui ne savent pas lire, et
Corbin d'ajouter :
"On commente tout ce que la presse clandestine vomit
de plus infâme, ils fredonnent d'atroces refrains en l'honneur
de la guillotine
.
C'est là qu'après boire, entre frères, on
se promet qui le château, qui les bois et les terres, qui
la tête du riche ou du bourgeois.
Là tout est mystère parce que ne s'y élaborent
que des pensées suspectes ou des desseins coupables."
- Pour les partisans de l'Ordre c'est à
dire Corbin et Boin, ces conspirateurs sont particulièrement
dangereux. Ils ont une vision terrible de ce qui pourrait se
passer :
"
Au premier mot d'ordre les bandes se jetteront
à travers les campagnes tremblantes, courant aux armes
de gîte en gîte, forçant les maisons, ralliant
au son du tocsin et sous la menace des fusils incendiant les
maisons, violentant les filles et les femmes
"
- Telle était la vision à
Bourges et dans le Cher de cette crainte et panique d'une jacquerie
qui arrive à grand pas.
- Il faut ajouter que parmi les Mariannes,
de nombreux "initiés" étaient des gens
modeste de la campagnes, peu lettrés et certains comme
toujours "avaient de la gueule", un peu de vantardise
ne gâchait pas le paysage et dans les cabarets, après
quelques libations, on refaisait le monde, évoquant sous
couvert, le secret des réunions, et la prochaine grande
peur, on aurait pu dire "le grand'soir" que certains
fixaient à 1852 !
- Une certaine peur était entretenue
par les hommes des Mariannes dans les campagne et les bourgeois
des bourgs et des villes craignaient "l'inexorable déchaînement
d'un carnage de bourgeois" pour reprendre une expression
de Pelloile
-
- Le mystère ?
-
- Que fut l'action des Mariannes ? En fait
on n'en sait pas grand chose. L'incendie des Archives départementales
du Cher en 1859 fit perdre une grande partie des documents locaux.
D'autre part, les archives de cette société devaient
être réduites à leur plus simple expression
car beaucoup des membres venant des campagnes étaient
peu instruits et parfois analphabète.
Alors les seuls documents historiques proviennent des écrits
de la police, des procès et des déportations, ce
qui n'est pas très favorable à une objectivité
sur cette société.
- On comptera environ 1200 arrestations
pour l'ensemble du département du Cher. Cela concerne
certains lieux comme Saint Amand, Sancoins et la Guerche.
Pour le Cher, on note 709 condamnés, alors que dans le
département voisin de l'Indre il n'y eu que 82 condamnations.
Sur les déportations, on a quelques chiffres partiels,
ainsi le 25 février 1852, un convoi de 49 détenus
quitta Bourges pour Paris puis la déportation en Guyane
ou en Algérie.
Ensuite, on note des convois de 70 personnes, puis 32 toujours
pour l'année 1852.
Il est difficile d'avoir des chiffres fiables, mais il semble
que l'on soit certain de 20 condamnés déportés
à Cayenne et une centaine en Algérie, souvent des
ouvriers, bûcherons et autres artisans.
- Lorsque l'Empereur se marie, c'est le
temps des grâces et 288 recours furent demandés
pour les déportés du Cher. Le préfet d'alors,
une fois n'est pas coutume demandera une "large amnistie"
pour les condamnés. Mais ce ne sera fait que beaucoup
plus tard en 1869.
-
- De ce que l'on sait aujourd'hui, c'est
que la plupart des condamnés le furent par rapport à
des intentions, et rarement par rapport à des faits. Les
peines furent particulièrement lourdes.
-
- Conclusion sur les Mariannes
-
- Ainsi, les Mariannes furent une réponse
des républicains démocratiques et sociaux face
aux interdictions de toute sorte du pouvoir en place. L'objectif
était d'entretenir l'ardeur républicaine dans le
monde rural afin de reprendre légalement le pouvoir par
les urnes lors des prochaines élections de 1852.
Leur seul moyen est la société secrète puisque
les autres moyens d'information ou de propagande sont interdits.
- Il semble que l'on soit en face d'un événement
qui a été largement occulté dans notre histoire
locale, sans doute parce que les conséquences furent assez
terrible sur la suite de l'évolution politique du département
et de Bourges.
La terrible répression qui s'ensuit est provoquée
par la crainte sans doute immodérée d'une nouvelle
"grand'peur" avec le zèle de quelques personnages
locaux qui étaient partisans de l'Ordre mais qui avaient
sans doute le besoin de se faire pardonner quelques paroles des
années précédentes.
Ainsi, lorsque la République est proclamée en 1848,
le procureur de Saint Amand Boin, en compagnie de Félix
Pyat vient à Jouet et déclare devant la foule :
"C'est au prix de votre patriotisme et de votre sans que
vous avez conquis
la République"
Moins de trois ans plus tard, Boin sera un des deux personnage
les plus zélés pour arrêter et déporter
ces même personnes.
- Evènement occulté car là
encore on a affaire à une "société
secrète", donc une société sans doute
peu recommandable.
Et puis, les édiles locales ont sans doute vu que la répression
était allée trop loin. Pour M° Henri Brisson,
trente ans plus tard, il s'exprime ainsi :
"La Marianne, selon moi, était une machine de guerre
montée par les fauteurs du 2 décembre, à
la fois pour effrayer les conservateurs et tenir dans la main
les républicains les plus énergiques".
- Une fois tout cela terminé quelques
hommes prirent, dans une atmosphère apaisée, des
positions plus conformes à la réalité. C'était
le cas du procureur général de Bourges et du Préfet
qui dirent ainsi :
"Après tout, s'il y a eut manifestation insurrectionnelle,
tout avorta sans coup férir et sans qu'ait été
constaté aucun brigandage".
Il ajoutera aussi "que le dessein des instigateurs avaient
été déjoués, avant toute intervention
de la force armée, à cause de l'effet de surprise
mais aussi du manque de concert et de la timidité des
insurgés" (rapport du procureur général
de Bourges au garde des sceau aux AD cote U83).
-
- Le Préfet aura une attitude semblable,
il écrira au Ministre de l'Intérieur :
"La justice des commissions mixtes ait été
égarée par des renseignements dont la cause pourrait
bien avoir un caractère de rivalité locale, plutôt
qu'une signification politique".
- Ce sont donc 1200 personnes qui sont arrêtées
dans la département du Cher, et dans toutes les tranches
de la société, surtout dans le milieu ouvrier,
bien qu'encore faible en Berry en 1850, chez les artisans et
les paysans. C'est à dire que tout le monde est concerné.
-
- De plus, ce sont des Républicains,
qui rêvent d'un "Grand Soir" démocratique,
et pour eux, emprisonnés, et parfois déporté
alors qu'ils n'ont rien fait, sinon un peu de propagande, c'est
véritablement l'injustice suprême.
- En conséquence, face à cette
répression, le Berry va entrer dans une léthargie
pendant un certain temps.
L'épisode de la Commune n'aura que peu d'écho en
Berry, qui reste étranger à ce qu'il s'y passe,
et plus surprenant, les pompiers de Bourges refusent d'aller
aider leurs camarades parisiens à éteindre les
incendies de la capitale.
- Le pouvoir sera entre les mains des bourgeois
locaux, conservateurs, alors que les milieux plus à gauche
mettront beaucoup de temps pour s'en remettre.
Lorsque commence l'industrialisation de Bourges et du Berry,
les concentrations d'ouvriers dans certains quartiers de Bourges
comme à Mazières, mais aussi à Torteron
Rosières et surtout Vierzon font l'objet d'une surveillance,
les responsables locaux, conservateurs, ayant toujours à
l'esprit les Mariannes et autres sociétés secrètes.
- Le Berry s'enfonce alors dans un art de
vivre sympathique, mais à l'écart des transformations
industrielles jusqu'à la fin du siècle et l'arrive
des industries d'armement.
Chacun travaille son attachement aux traditions, et les chantres
du Berry, les Jean Baffier et autres Rollinat montrent une région
en marge, comme repliée sur elle-même.
La répression des Mariannes, si injuste y est sans doute
pour quelque chose.
- Enfin, le grand vide de la Franc-maçonnerie
dans ces années dans le Cher, la première loge
de la 3 ° République dite parfois "République
des francs maçons" avec Gambetta, Jules Ferry ou
Victor Scholcher se nomme Travail et Fraternité et elle
date de
.1903.
- Je pense que c'est le contre-coup des
Mariannes.
- La société des Chevaliers
de la Table Ronde de Bourges
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- article à venir
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