Roland Narboux -le textile a Bourges - Bourges Encyclopédie -

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LE TEXTILE A BOURGES
Par Roland NARBOUX

L'industrie du textile a Bourges a disparu, ce fut dans l'histoire de la ville une belle aventure.

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Version 2009

 

Pendant toute une partie du Moyen Age, l'industrie textile de Bourges et du Cher font la renommée de la province. Les draps de Bourges sont connus et appréciés dans tout le royaume et même au-delà.

La première catastrophe apparaît en 1487 avec le grand incendie de La Madeleine qui ruine la Ville et les manufactures comme les foires se déplacent, ne particulier vers Lyon.

Il faut attendre le siècle de Louis XIV et de Colbert pour que s'implante une fabrique de draps, qui se transforme par la suite en fabrique d'Indiennes.


Les Indiennes de Bourges :

Les Indiennes sont des étoffes qui désignent des pièces généralement importées de Chine ou des Indes au XVII e siècle d'où leur nom. Elles peuvent être de matière divers, en soie, laine ou coton.

Ce qui les caractérisent au XVIII e siècle en France, c'est leur motif qui représentent des figurines venant des Indes orientale et ce sont alors des toiles de coton qui sont peintes ou imprimées.

 

C'est Colbert (1619 - 1683) qui est Contrôleur général des finances du roi Louis XIV qui tente d'implanter des Manufactures Royale à Bourges puisqu'il s'installe dans le Marquisat de Châteauneuf sur Cher et achète même le Palais Jacques Coeur.

C'est le colbertisme (ou mercantilisme), par lequel le ministre de Louis XIV pousse l'ensemble des industries vers davantage concentrations et un fort développement. Il créé la "Manufacture Royale" et veut la "soustraire aux contraintes corporatives " de l'époque et aussi assurer des tarifs protecteurs et des commandes assurées.

L'origine des Indiennes de Bourges :

C'est dans cet esprit qu'en 1756, un manufacturier anglais Robert Davis décide de s'installer à Bourges, conseillé en cela par un de ses collègues, Holker qui est à l'origine du développement de l'industrie textile à Rouen.

Pourquoi Bourges , et par un anglais ?

Voici comment était perçue la ville de Bourges à cette époque par cet anglais :

"La Ville de Bourges est pleine de pauvres gens, sans emploie, les vivres y sont à bon marché, c'est ce qui m'a déterminé à en faire choix pour m'y fixer. J'espère que le loyer des maisons n'ira pas loin...."

A l'été 1756, huit ouvriers anglais s'installent à Bourges dans des bâtiments situés Faubourg Saint Sulpice et ainsi commence l'industrie de Davis qui est encouragé par les personnalités locales comme le cardinal de La Rochefoucault. La France est dans une forte tendance libérale et faire venir des étrangers "à l'esprit inventif" est bien vu.

Le 3 mars 1757, financés par 3 anglais, Torrens, Morison et Porter, "La Manufacture Royale d'Etoffes, façon Angleterre, de Laine, Soye, Chanvre" ... est créée.

Mais la fabrique connaît assez vite des difficultés et devant un "bilan catastrophique" Holker intervient pour que des négociants français s'associent avec les anglais. Cela dure 15 mois et la nouvelle société, elle, va se poursuivre de 1759 à 1767.

Une photo de l'indienne de Bourges, pour une vue encore plus grande, cliquer ICI

La production augmente et on construit de nouveaux bâtiments le long de la route d'Orléans, au bord de l'Yèvre. Parmi les français qui sont entrés dans la nouvelle société, se trouve un certain Guillaume Lesage, il est de Bourges, est âge de 28 ans, et c'est un homme "vif, actif et bouillant". Il trouve les anglais incompétents et obtient de Holker de les renvoyer, ce qui est fait dès 1764.

Devenu Directeur général, il obtient de pouvoir fabriquer des "toiles de coton imitant les garats des Indes d'après les échantillons trouvés à Orléans et Nantes" . Puis, associé à un Suisse, Lesage obtient d'imprimer sur les différentes toiles qui sortent de la fabrique.

Ainsi sont nées à Bourges les Indiennes qui étaient alors très en vogue à la cour du Roi.

Il s'installe, après avoir refusé un lieu appartenant au duc de Charost, à l'emplacement des "Moulins bâtard", toujours sur l'Yèvre.

Avec l'arrêt du 2 juillet 1766, c'est la création de "La Manufacture Lesage et Compagnie" encore appelée "Manufacture Royale d'indiennes de Bourges".

A cette époque Lesage écrit à Trudaine :

" De tous les établissements que vous avez formés, le nôtre est sans contredit le plus utile parce qu'il est situé dans une province pauvre qui a besoin d'être vivifiée....parce que tout est à créer dans ce pays presque abandonné ; sans commerce.... sans ressources, chemins..... Il faudra bien des soins et de l'application pour changer le moral.... ".

Et Lesage d'ajouter que "2500 ouvriers ne font pas ici l'ouvrage que feraient 600 dans un autre endroit".. Il achète d'autres manufactures en particulier à Issoudun. En fait d'autres documents donnent un chiffre plus bas, Elle aurait employé 1000 personnes à son apogée dans tout le Berry. Qui dit vrai ?

 

Guillaume Lesage est né vers 1731, il connaît bien l'art de la filature, mais c'est surtout un commerçant et un meneur d'hommes. Il vivait à Bourges et avait une maison à Paris.

Il fera fonctionner ses manufactures jusqu'à la Révolution de 1789, mais dès 1787, il est en difficultés avec la limitation des importations de matière première. Il est lâché par ses financiers et et poursuit seul son aventure dans le textile. En 1792, il dit avoir encore 68 métiers qui occupent 874 personnes., mais les dernières commandes datent de 1793.

Lesage meurt le 21 novembre 1804 à Paris.

 

Article réalisé suivant les recherches de Micheline Viseux.

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