Les Archevêques de Bourges - Roland Narboux - Bourges encyclopedie -

L'ENCYCLOPEDIE DE BOURGES

LES ARCHEVEQUES DU DIOCESE DE BOURGES
Par Roland NARBOUX

L'histoire des Archevêques de Bourges et de son diocèse. Voir le dernier archevêque de Bourges, Monseigneur Armand Maillard.

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Version 2017

 

LES ARCHEVEQUES DE BOURGES DU XII ième et XIII ième siècle

Pierre de la Châtre (en fonction de 1144 à 1171) fonda des églises, et il acquit des domaines, tout en réorganisant son diocèse de Bourges.
Il édifia un nouveau palais archiépiscopal dans le cloître. Il excella dans la construction des oppida, templa et domus...

Henri de Sully, fils du seigneur de Sully sur Loire fut élu archevêque en 1183 (jusqu'en 1199), sa famille fournit 3 archevêques de Bourges. Il était riche et porté vers l'autorité et la diplomatie, c'était un "grand".

En 1199, Henri de Sully est remplacé par saint Guillaume (1199 - 1210)


saint Guillaume (1199 - 1210)

Ce Guillaume était un moine, abbé de Chaalis. Homme de noble naissance, de caractère pieux, voué à l'étude et à la méditation, il s'oriente très vite vers les ordres.
En 1209, alors qu'il se préparait à partir en croisade contre les Albigeois, il prit froid à une messe (ou un sermon) dans la cathédrale et mourut en janvier 1210. On exposa immédiatement son corps dans l'église et tout le peuple vint pour le vénérer.
(c'est sans doute à contrecoeur , et à la demande du roi et du pape qu'il se préparait à la croisade contre les Albigeois)
A sa mort, on lui attribua tout de suite des miracles et des guérisons, aussi, sa canonisation fut demandée à Innocent III dès l'année suivante.
C'est une bulle d'Honorius III en 1218 qui en fit un saint.
C'est en son temps que fut achevé le chevet de la cathédrale.

De 1210 à 1217, l'archevêque de Bourges était Gérard de Cros, dont on ne sait rien !

En 1218, un nouveau Sully arrive, c'est le neveu de Henri, il s'agit de Simon de Sully qui occupera le siège pendant 14 ans.
Il eut beaucoup de difficultés dans la gestion du diocèse, et lutta pour la primatie d'Aquitaine qui lui était contestée.
C'était l'époque des croisades des Albigeois, qui se poursuivait et dont les idées arrivaient aux portes du diocèse. C'était aussi la croisade pour aller délivrer Jérusalem.
C'est sous Simon de Sully que fut entreprise la nef de la cathédrale.

 

Nouvel archevêque en 1236 (jusqu'en 1260 environ), Philippe Berruyer était le neveu de saint Guillaume
Il semble s'être peu intéressé à la vie matérielle de son diocèse, il suivait, comme son oncle le chemin du spirituel.
Lorsqu'il meurt en 1260, le gros oeuvre de la cathédrale est achevé.

80 années de l'histoire du diocèse avec deux familles, celle des Sully et celle de saint Guillaume.
Mélange de bâtisseurs et de ferveur religieuse. Il fallait les deux pour mener à bien un tel chantier.


LES ARCHEVEQUES DU XIV e SIECLE

Parmi les archevêques de Bourges, nous trouvons un limousin, Renaud de la Porte entre 1316 et 1320 et le successeur de cet homme a laissé son nom dans l'histoire locale. En effet, Guillaume de Brosse aura la lourde tâche de procéder à la consécration de la cathédrale.
Guillaume de Brosse était berrichon, sa famille était installée au sud de la Creuse. Il avait été évêque du Puy et de Meaux avant de venir à Bourges.
C'était un agent du roi qui l'utilisait beaucoup pour des missions délicates, comme certaines négociations avec Robert de Flandres.
Les bonnes relations entre Guillaume de Brosse, le roi et le pape Jean XXII servirent lors de la réorganisation des diocèses. Jean XXII partagea un certain nombre de diocèses comme Poitiers, Limoges ou Toulouse pour en diminuer la superficie. Il ne toucha pas à celui de Bourges, pourtant aussi grand que d'autres qui furent touchés.
Guillaume de Brosse s'intéressa aussi à faire canoniser un de ses prédécesseur Philippe Berruyer, mais il n'y eut pas de résultat.
Bientôt, il quitta Bourges pour Sens dont dépendait alors Paris.

Signalons aussi Pierre d'Estaing qui avait été évêque de Saint Flour et devint archevêque de Bourges en 1367 (jusqu'en 1370)
Il était avant tout un politique qui ne mit jamais les pieds dans son diocèse. Il restera célèbre dans l'histoire pour avoir aidé le pape Urbain V à reconquérir les états pontificaux. Il sera plus connu à Rome qu'à Bourges, il prendra là bas le nom de "cardinal de Bourges".

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LES ARCHEVEQUES DU XVII e SIECLE

Michel Phelypeaux de la Vrillère devint archevêque en 1677, figure en haut de page (cliquer ici) c'était une grande figure de Versailles, il fut remarqué par des projets grandioses. C'est lui qui fit construire le palais archiépiscopal, le Grand Séminaire, les jardins.
Il lutta beaucoup contre le protestantisme, sans réussir à réduire la communauté d'Asnières aux portes de sa cathédrale.

Le cardinal de La Rochefoucauld :

C'est l'abbé Frédéric-Jérôme de Roye de La Rochefoucauld, qui n'avait que 28 ans qui prit le diocèse de Bourges en 1729.
C'était un "grand" du royaume. Il avait un train de vie princier, mais il pouvait nourir jusqu'à 900 pauvres à sa table, un Coluche avant l'heure. Ainsi, il employait des chômeurs à des travaux de terrassement.
Ambassadeur à Rome, puis cardinal en 1747 et bientôt accadémicien, il va, malgré toutes ses charges, s'occuper très sérieusement de son diocèse. Il était très pointilleux sur la propreté des églises et des objets du culte. Il parcourut son diocèse de 1732 à 1738.


Il publie de très nombreuses ordonnances synodales sur les écoles, sur la prédication, sur le soin aux pauvres ou encore la discipline ecclésiastique.
Il publie aussi des ouvrages comme un bréviaire, un psautier, un processionnal ... etc.
Il créa une véritable liturgie propre au diocèse de Bourges. Ainsi, il modifia le calendrier du diocèse en y introduisant des saints berrichons.
Il chercha à pacifier les esprits.
En 1730, il va créer le petit séminaire de Bourges confié à des Sulpiciens
Il mourut en 1757.

LE CARDINAL DE LA ROCHEFOUCAULD (dessin de B. CAPO)

A cette époque (1735) apparaît la première loge maçonnique à Aubigny sur Nère.

Autre archevêque de renon en 1757, Georges-Louis Phélypeaux d'Herbault, grand vicaire du cardinal précédent. Il avait 28 ans.
C'était un érudit, il était cultivé et intelligent. Mais on raconte mille choses sur sa bonté et sa charité. Il donne du travail, lui aussi aux pauvres, par exemple en aménageant des Bergeries vers Turly pour des moutons importés d'Espagne. Il s'occupa de l'amélioration de l'agriculture.

Par contre, l'époque était aux abus en tout genre, la richesse de l'archevêque, ses séjours à Versailles et la présence de trop nombreux vicaires (18) qui ne résidaient pas à Bourges mais, comme des religieux des Abbayes se comportaient plus en exploitants agricoles qu'en prêtres.

Il aimait le faste et la musique, on entendait Mozart dans la cathédrale de Bourges.

Il reste à son poste pendant 30 ans et meurt en 1787, à la veille de la révolution.

Jacques-Marie-Antoine-Célestin Dupont,

Le 15 décembre 1841, le siège de Bourges va à Jacques-Marie-Antoine-Célestin Dupont, un sarde de naissance et romain de sentiment.

Il est né le 1 er février 1792 à Iglésias en Sardaigne, d'un père qui était commissaire de la Marine et d'origine de Nice.

Et le jeune Jacques Du Pont fait ses études en Italie, puis au séminaire de Nice et de Lyon.

Il est ordonné prêtre en 1814, docteur en droit civil en 1815, et c'est à Paris qu'il exerce la prêtrise de 1819 à 1821.

Il est nommé secrétaire général de >Mg de la Fare, archevêque de Sens.

Il devient ensuite évêque et prédicateur du Roi, et "son éloquence est persuasive".

En 1830 il est évêque de Saint Dié avant d'aller à Avignon de 1835 à 1842.


Il était à la tête du diocèse d'Avignon avant de venir à Bourges après avoir convoité Bordeaux.
Très simple malgré son goût de l'étiquette, il était très généreux, engloutissant sa fortune personnelle et son traitement de sénateur dans la construction du séminaire Saint-Célestin, sa grande oeuvre.
Il avait un jugement sûr et modéré. C'était aussi un poète.
Il devint cardinal en 1847 à la demande de Louis Philippe. Dans la politique complexe de l'époque, il mit au pas son clergé engagé.
En 1848, il accepte la République, ne pouvant faire autrement. Certains de ses prêtres entrèrent dans l'arêne politique, comme le curé de Vesdun, un ami de Georges Sand.
C'est un homme d'ordre et de droite, il s'emporte contre les utopistes, les socialistes et les faux-prophètes des doctrines subversives qui s'en prennent aux riches et à l'ordre. Il accompagne le Pape lors de son retour de Rome depuis son refuge provisoire de Gaete en 1849.

A Bourges, il fait construire le séminaire Saint Célestin et restaure la cathédrale.

Il préside en 1853 un synode au cours duquel sont élaborés les statuts diocésains.

Lorsqu'il reçoit, le prince Napoléon à Bourges le 14 septembre 1852, sur le seuil de la cathédrale, il laisse tomber un "sire", alors que son hôte n'est que président.

Il meurt le 26 mai 1859

Il était commandeur de la Légion d'Honneur en 1850 et sénateur en 1852.

La Tour d'Auvergne

Son successeur ne reste que 2 ans et en 1861, c'est La Tour d'Auvergne que prend le diocèse. Il a un nom illustre, plein de bonté, il a 35 ans. C'est un grand seigneur, de haute stature, souple et méthodique. Il aimait l'histoire et l'archéologie.

Son palais fut détruit dans un incendie le 25 juillet 1871.

A 53 ans, La Tour d'Auvergne meurt subitement le 17 septembre 1879.

Mgr SERVONNET LE REPUBLICAIN

Mgr Servonnet est né en 1830,

Jeune prêtre, il commence dans l'Isère à Grenoble, puis à Lyon et le 24 avril 1889, il arrive à l'évêché de Digne avant Bourges le 14 avril 1897.

Mgr Servonnet avant de venir en Berry, était donc à Digne. Il passait pour avoir "une tendance républicaine" très prononcée, et avait suivi les préconisations du Pape Léon XIII. Il espérait, avec cet appui papal récupérer le diocèse d'Albi ou celui d'Avignon. C'est en 1897 que Servonnet fut nommé à Bourges, avec l'accord d'un gouvernement pourtant peu enclin à la conciliation. Il reçut une lettre de Léon XIII demandant de "s'unir plus que jamais sur le terrain de l'adhésion loyale à la République". Face à ce dévouement, le gouvernement, et en particulier Waldeck-Rousseau se battirent pour faire obtenir à Mgr Servonnet, le titre de cardinal. Ce parrainage était sans doute un handicap, et il ne recevra pas le chapeau convoité.

A son arrivée à Bourges, le nouvel évêque avait 66 ans, c'était "un beau vieillard avec sa longue chevelure tombant en arrière". Il était très cultivé et avait publié deux volumes de lettres de Saint François de Sales. Sur le plan social, Mgr Servonnet protégeait les abbés et curés démocrates, et il était très ouvert à toutes les propositions pour améliorer le sort de plus pauvres. Par contre, cette position très en pointe, et minoritaire dans la vision qu'il avait des problèmes sociaux sera largement combattue par son propre camp. De plus, ce libéral républicain craignait le modernisme et sur le plan du dogme et de la doctrine, il sera loin d'être un libéral, dans cette approche, il était conservateur. Un personnage attachant, mais qui n'arrivera jamais à résoudre ses contradictions.

Lorsqu'il arrive à Bourges en 1897, le Figaro écrit :

"On sait que Mgr Servonnet est l'auxiliaire très convaincu de la politique conciliante que le Saint Père croit devoir recommander par sympathie pour la France et pour les grands intérêtes religieux dont il a la sauvegarde".

Mais il sera critiqué par la presse de droite comme la Libre Parole qui écrit en octobre 1897,

"la confiance de Mgr Servonnet dans le gouvernement athée et franc-maçon" et dans une feille monarchique et religieuse, il est écrit que l'archevêque doit sa nomination "à la protection des Juifs et des francs-maçons".

Et pour terminer sur ce thème, alors qu'il vient de recevoir la Légion d'Honneur, il est encore écrit :

"Rien de plus triste pour un évêque que d'être ainsi affiché comme ami, comme bon pour la récompense, par un gouvernement athée et franc-maçon".

 

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Mgr Louis-Ernest Dubois

L.E. Dubois est né à Saint-Calais dans la Sarthe en septembre 1856, il fut vicaire général du mans en 1898, et c'est en 1901 qu'il est nommé évêque de Verdun.

Et puis en 1909 il devient archevêque de Bourges pour quelques années, en particulier au début de la guerre de 1914, puisqu'en 1916, il occupe cette même fonction à Rouen et en 1920 à Paris.

Il meurt le 23 septembre 1929 à Paris et il est inhumé dans la crypte de Notre Dame de Paris.

 

On notera que ses armoiries furent toujours très chargées, il les compliquait un peu à chaque nomination.

Sa devise : "Dieu a régnié par le bois".


Mgr Martin-Jérôme Izart

 

Mgr Izart est né en 1854 à Estagel dans les Pyrénées Orientales, aussi commence-t-il sa carrière à perpignan en 1902 comme archiprêtre.

Il est nommé évèque de Pamier en 1907 et enfin archevêque de Bourges en 1916.

Il meurt en fonction à Bourges le 31 mai 1934.


Mgr Louis-Joseph Fillon

 

Mgr Fillon est né en Berry, très exactement à Vineuil dans l'Indre le 1 er août 1877.

Il fut d'abord curé de Saint-Léon à Paris puis évêque de Langres en 1929.

C'est en 1934 qu'il succède à Mgr Izart comme archevêque de Bourges.

Il meurt à Bourges en plein guerre mondiale le 2 janvier 1943.

Sa devise était "Obéissance et amour"..

 

 


LE CARDINAL JOSEPH LEFEBVRE

Mgr Lefèvre est né à Tourcoing dans le Nord le 15 avril 1892, et c'est en 1921 qu'il devient prêtre à Poitiers en 1921.

Ce fut une grande fête et une grande joie pour de nombreux Berruyers lorsqu'ils ouvrirent leur journal local du 4 mars 1960, ils purent lire en première page :

Cité du Vatican 3 mars 1960

7 nouveaux cardinaux seront créés par le Pape Jean XXIII au Consistoire qui vient d'être convoqué pour le 28 mars.
Ce sont


Mgr Luigi Traglia vice gérant de Rome
Mgr Peter Tatsuo, archevêque de Tokyo
Mgr Lefèbvre, archevêque de Bourges
Mgr Bernard Alfrink, archevêque d'Utrecht
Mgr Lauren Rugambwa, évêque de Kutalo
.......

Ainsi, la nouvelle éclatait : Bourges avait désormais un cardinal, et sur le plan comptable, la France possédait 8 prélats membres du "sacré collège". Mgr Joseph Lefèbvre était le huitième archevêque de Bourges à avoir reçu le titre de cardinal, le premier étant Henri de Sully en 1186.

Ce nouveau prélat avait une devise qu'il arborait alors :

"Veritatem facientes in caritate",

Ce que chacun a traduit, en Berry comme ailleurs par :

"Ensemble nous accomplirons la vérité dans la charité".

Joseph Lefèbvre avait été nommé évêque de Troyes le 27 juillet 1938 en remplacement de Mgr Heintz. Lors de la débacle, en 1940, attend les troupes allemandes et prend en main, avec deux autres personnalités locales, la direction des services municipaux.
A la mort de l'archevêque de Bourges, Mgr Fillon, le Pape Pie XII nomme Joseph Lefèbvre pour lui succéder. Il fut intronisé le 4 septembre 1943.

C'est au Consistoire du 28 mars 1960 que le Pape Jean XXIII le créé Cardinal du titre de Saint-Jean Baptiste des Florentins, en même temps que le premier Cardinal Africain. Ce jour-là, les cloches de la cathédrale sonnent à pleine volée. La cérémonie qui se déroule le jour de l'élévation en l'Eglise Saint-Pierre de Rome est grandiose.

 

Armoiries de Mgr Lefèvre

A son retour à Bourges le 10 avril, le nouveau cardinal est reçu avec toute la solennité due à ce titre : ce fut l'enthousiasme de la population du Berry tout entier.

L'un de ses grands soucis de Joseph Lefèbvre fut le manque de prêtre dans son diocèse. Il a conféré en 26 ans, 109 ordinations sacerdotales. Il fit appel au secours des Frères Missionnaires, des Fils de la Charité, des prêtres du pardo et de quelques autres pour l'aider dans sa mission. Pendant 10 ans, il sera aussi Président de la Commission Episcopale du monde rural, puis membre de la Congrégation de la Doctrine de la Foi. Il prit une part très active au Concile Vatican II.
Parmi ses multiples tâches, l'histoire retiendra des rapports doctrinaux "d'une densité extraordinaire", il travaillera beaucoup sur les problèmes de la foi, ce sera le cas dans son rapport du 30 avril 1967. Mais ses préoccupations par rapport au monde du travail, au chômage lui confère une estime de beaucoup, même parmi les adversaires de l'Eglise. Ainsi, il rappelle aux employeurs et aux employés leurs droits et leurs devoirs. Un jour, à Vierzon, il partagera le repas de militants ouvriers pour mieux connaître leur situation.

Au moment où l'information sur l'élévation de Mgr Lefèbvre comme cardinal est communiquée de manière confidentielle à certaines personnalités de Bourges, il se trouve que M. Boisdé est absent. Comme me l'a dit Jacques Chouard, "Monsieur Boisdé organisait chaque année, avec ses amis du textile et certains berruyers, à leurs frais respectifs, un grand voyage à l'étranger : les Amériques, l'Afrique....il préparait d'ailleurs ces voyages avec beaucoup de passions".
En ce début mars 1960, Raymond Boisdé est dans l'avion qui le conduit au Mexique, lorsque Mgr Girard informe les services de la municipalités que Mgr "allait être nommé cardinal". Jacques Chouard décide alors de rédiger un télégramme de très chaleureuse félicitation au cardinal, signé Raymond Boisdé.

Lorsque Mgr Lefèbvre recevra effectivement la pourpre cardinalice, il "affirmera toujours que le Député Maire de Bourges fut le premier à le féliciter"......

Ce télégramme était ainsi intitulé :

 A son éminence le Cardinal Lefèbvre

Archevêque de Bourges, Evéché Le Puy (Haute-Loire)

Apprend avec joie et fierté votre élévation à la pourpre cardinalice. Vous exprime ses respectueuses félicitations et ses sentiments de filiale admiration

Raymond Boisdé

Le Cardinal Lefèbvre restera à son poste pendant 26 ans, entre 1943 et 1969, année au cours de laquelle, âgé de 77 ans, il se démet de ses fonctions. Il mourra le 2 avril 1973, après plusieurs mois de souffrance A sa mort, monsieur Boisdé déclarera :


"Je partage l'émotion profonde qu'éprouvent tous les représentants de la population berrichonne", et il poursuit en évoquant la noble personnalité et la haute dignité du défunt. De son côté le Pape Paul VI parlera "des interventions doctrinales et de l'ardeur pastorale ainsi que le l'âme sacerdotale" du cardinal Lefèbvre. Dans le même esprit, le Président de la République, Georges Pompidou écrira dans son message de condoléance :

" Le Cardinal était respecté de tous en France où l'on admirait les qualités dont il a fait preuve durant sa longue et exemplaire carrière au service de la foi chrétienne".


Mgr Paul Vignancourt

Mgr Paul Vignancourt est né à Clermont-Ferrand le 7 mai 1908, il est nommé évêque de Valence en 1957, puis il est nommé en 1966 coadjuteur avec droit de succession, ce qu'il fait en 1969.

De 1945 à 1951, il y a eut 66 ordinations, ce qui est identique à l'avant-guerre. Mais à partir de 1952, la situation devient plus difficile. Entre 1952 et 1972, sur une période de 20 ans, la moyenne des ordinations a été de 3 par an. Si l'on songe que 20 prêtres sont décédés au cours dela seule année 1957, on se représente assez vite le déficit.
En 1970, Mgr Vignancourt fut obligé de fermer le petit séminaire Saint-Louis de Neuvy-sur-Barangeon. Bientôt la propriété fut vendue. Les futurs séminaristes Berrichons iraient désormais à Paris.

 

Armoirie Mgr Vignancourt

 

En 1958, il y avait encore 422 prêtres dans le diocèse, en 1972, ils ne sont plus que 366. Il faut tout de même rappeler qu'en 1818, ils n'étaient que 271.
La conséquence fut une nouvelle répartition des tâches avec une diminution de leur rôle comme professeur dans les écoles catholiques qui eurent davantage de professeurs laïques. De plus, il y eut un abandon ou une forte réduction de la desserte des paroisses rurales. En 1906, il n'y avait que 24 paroisses non pourvues, alors qu'elles étaient 222 en 1940 et 348 en 1972. c'est à dire que les 2/3 des paroisses n'ont plus de prêtre à demeure.

Le Berry, fac à cette déchristianisation est devenue une terre de mission, on fit appel à des clercs vanat du reste du pays ou même de l'étranger.

Sous l'impulsion de Mgr Vignancourt, le diocèse est restructuré.
Toujours sous la poussée des événements, de nombreux mouvements se structurent et augmentent, ce sont les différents mouvements AOC, JOC, JEC.... etc

Les abandons de sacerdoce ne sont pas plus importants en Berry qu'ailleurs en France, et le diocèse n'est pas l'objet de contestations politiques où vis à vis de la hiérarchie.

Les prêtres font ce qu'ils peuvent, le clergé berrichon est peu nombreux, "peut être pas toujours efficace", mais les clercs venant d'ailleurs n'ont pas mieux réussi. Les prêtres sont doués de bon sens et de sérieux, ils suivent le mouvement général.

Il y a une indifférence généralisée, résultant d'une lente dégradation qui remonte à bien longtemps. Mais l'Eglise locale a dja connue de telles crises, comme sous la révolution ou au début du XIX e siècle, elle les a surmontées. La déchristianisation touche les grandes villes comme Bourges ou Vierzon, mais les paroisses rurales sont auusi touchées.
 

Monseigneur Pierre Plateau
 
Monseigneur Pierre Plateau est né le 10 janvier 1924 en Ille-et-Vilaine à Saint-Servan-sur-Mer, il fut un évêque catholique, archevêque émérite de Bourges depuis 2000.
 
Il fut élève des Cordeliers de Dinan, et à l'issue de ses études, il est ordonné prêtre en 1947 pour l'archidiocèse de Rennes.
Il est ensuite évêque auxiliaire de Rennes en 1979, (il est consacré le 22 avril de la même année par le cardinal Paul Gouyon).
C'est le 8 avril 1984 qu'il est nommé archevêque de Bourges.
Il se retire de ses fonctions pour des raisons d'âge en l'an 2000.
 
 
Monseigneur Hubert Barbier.
 
L'archevêque de Bourges est actuellement Monseigneur Barbier.
Monseigneur Hubert Barbier est né le 4 août 1932, en Vendée, très exactement à Chaize-le-Vicomte. Il est ordonné prêtre en 1955 er devient évêque d'Annecy en 1984 et c'est le 25 avril 2000 que le pape Jean Paul II le nomme archevêque de Bourges.
Il va sur ses 75 ans et envisage de quitter ses fonction au cours de l'été 2007.
Parmi ses phrases qu'il aime à dire, figure ces mots issus d'une lettre de Saint Paul :
"Avec humilité, considérez les autres comme supérieurs à vous-mêmes". C'est un chemin vraiment humain qui ouvre des horizons, horizons de dépassement .
Il laisse son siège en octobre 2007, prenant alors sa retraite.
 

Monseigneur Armand Maillard
 
Il est nommé archevêque de Bourges le 11 septembre 2007, une date qui ne s'invente pas, et c'est le 14 octobre que monseigneur Maillard est intronisé comme le successeur de Saint Ursin.
Monseigneur Maillard est un homme de l'Est, il est né dans les Vosges à Offroicourt le 18 juin 1943.
Le 28 juin de l'année 1970, il est ordonné prêtre et enseigne dans sa région d'origine à Remiremont. C'est en 1996 qu'il est nommé évêque de Laval.
Dans un entretien avec M Bernard Stéphan, il évoquera ses débuts en Berry, "Je veux découvrir la réalité humaine de l'église du Berry, de ce diocèse très étendu et très peu peuplé".
Mais ce qui surprend dans les premières semaines, ce sont ses déclaration à caractère écologique, il déclare en effet :
"... Je veux attirer l'attention sur la nature, le développement durable, la création.... Souvenez-vous des premières phrases de la Bible, Que la terre verdisse de verdure, Dès cette phrase l'homme existe avec son environnement".
L'archevêque écolo, c'est une première, cela signifie que l'Eglise bouge.
 

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