LES ARCHEVEQUES
DE BOURGES DU XII ième et XIII ième siècle
Pierre de la Châtre
(en fonction de 1144 à 1171) fonda des églises,
et il acquit des domaines, tout en réorganisant son diocèse
de Bourges.
Il édifia un nouveau palais archiépiscopal dans
le cloître. Il excella dans la construction des oppida,
templa et domus...
Henri de Sully,
fils du seigneur de Sully sur Loire fut élu archevêque
en 1183 (jusqu'en 1199), sa famille fournit 3 archevêques
de Bourges. Il était riche et porté vers l'autorité
et la diplomatie, c'était un "grand".
En 1199, Henri de Sully est remplacé
par saint Guillaume (1199 - 1210)
saint Guillaume (1199 - 1210)
Ce Guillaume était un moine, abbé
de Chaalis. Homme de noble naissance, de caractère pieux,
voué à l'étude et à la méditation,
il s'oriente très vite vers les ordres.
En 1209, alors qu'il se préparait à partir en croisade
contre les Albigeois, il prit froid à une messe (ou un
sermon) dans la cathédrale et mourut en janvier 1210.
On exposa immédiatement son corps dans l'église
et tout le peuple vint pour le vénérer.
(c'est sans doute à contrecoeur , et à la demande
du roi et du pape qu'il se préparait à la croisade
contre les Albigeois)
A sa mort, on lui attribua tout de suite des miracles et des
guérisons, aussi, sa canonisation fut demandée
à Innocent III dès l'année suivante.
C'est une bulle d'Honorius III en 1218 qui en fit un saint.
C'est en son temps que fut achevé le chevet de la cathédrale.
De 1210 à 1217, l'archevêque
de Bourges était Gérard de Cros, dont on
ne sait rien !
En 1218, un nouveau Sully arrive, c'est
le neveu de Henri, il s'agit de Simon de Sully qui occupera
le siège pendant 14 ans.
Il eut beaucoup de difficultés dans la gestion du diocèse,
et lutta pour la primatie d'Aquitaine qui lui était contestée.
C'était l'époque des croisades des Albigeois, qui
se poursuivait et dont les idées arrivaient aux portes
du diocèse. C'était aussi la croisade pour aller
délivrer Jérusalem.
C'est sous Simon de Sully que fut entreprise la nef de la cathédrale.
Nouvel archevêque en 1236 (jusqu'en
1260 environ), Philippe Berruyer était le neveu
de saint Guillaume
Il semble s'être peu intéressé à la
vie matérielle de son diocèse, il suivait, comme
son oncle le chemin du spirituel.
Lorsqu'il meurt en 1260, le gros oeuvre de la cathédrale
est achevé.
80 années de l'histoire du diocèse
avec deux familles, celle des Sully et celle de saint Guillaume.
Mélange de bâtisseurs et de ferveur religieuse.
Il fallait les deux pour mener à bien un tel chantier.
LES ARCHEVEQUES
DU XIV e SIECLE
Parmi les archevêques de Bourges,
nous trouvons un limousin, Renaud de la Porte entre 1316 et 1320
et le successeur de cet homme a laissé son nom dans l'histoire
locale. En effet, Guillaume de Brosse aura la lourde tâche
de procéder à la consécration de la cathédrale.
Guillaume de Brosse était berrichon, sa famille était
installée au sud de la Creuse. Il avait été
évêque du Puy et de Meaux avant de venir à
Bourges.
C'était un agent du roi qui l'utilisait beaucoup pour
des missions délicates, comme certaines négociations
avec Robert de Flandres.
Les bonnes relations entre Guillaume de Brosse, le roi et le
pape Jean XXII servirent lors de la réorganisation des
diocèses. Jean XXII partagea un certain nombre de diocèses
comme Poitiers, Limoges ou Toulouse pour en diminuer la superficie.
Il ne toucha pas à celui de Bourges, pourtant aussi grand
que d'autres qui furent touchés.
Guillaume de Brosse s'intéressa aussi à faire canoniser
un de ses prédécesseur Philippe Berruyer, mais
il n'y eut pas de résultat.
Bientôt, il quitta Bourges pour Sens dont dépendait
alors Paris.
Signalons aussi Pierre d'Estaing
qui avait été évêque de Saint Flour
et devint archevêque de Bourges en 1367 (jusqu'en 1370)
Il était avant tout un politique qui ne mit jamais les
pieds dans son diocèse. Il restera célèbre
dans l'histoire pour avoir aidé le pape Urbain V à
reconquérir les états pontificaux. Il sera plus
connu à Rome qu'à Bourges, il prendra là
bas le nom de "cardinal de Bourges".
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LES ARCHEVEQUES
DU XVII e SIECLE
Michel Phelypeaux de la Vrillère devint archevêque en 1677, figure en haut
de page (cliquer
ici) c'était une grande
figure de Versailles, il fut remarqué par des projets
grandioses. C'est lui qui fit construire le palais archiépiscopal,
le Grand Séminaire, les jardins.
Il lutta beaucoup contre le protestantisme, sans réussir
à réduire la communauté d'Asnières
aux portes de sa cathédrale.
Le cardinal de La Rochefoucauld :
C'est l'abbé Frédéric-Jérôme
de Roye de La Rochefoucauld, qui n'avait que 28 ans qui prit
le diocèse de Bourges en 1729.
C'était un "grand" du royaume. Il avait un train
de vie princier, mais il pouvait nourir jusqu'à 900 pauvres
à sa table, un Coluche avant l'heure. Ainsi, il employait
des chômeurs à des travaux de terrassement.
Ambassadeur à Rome, puis cardinal en 1747 et bientôt
accadémicien, il va, malgré toutes ses charges,
s'occuper très sérieusement de son diocèse.
Il était très pointilleux sur la propreté
des églises et des objets du culte. Il parcourut son diocèse
de 1732 à 1738.

Il publie de très nombreuses ordonnances synodales sur
les écoles, sur la prédication, sur le soin aux
pauvres ou encore la discipline ecclésiastique.
Il publie aussi des ouvrages comme un bréviaire, un psautier,
un processionnal ... etc.
Il créa une véritable liturgie propre au diocèse
de Bourges. Ainsi, il modifia le calendrier du diocèse
en y introduisant des saints berrichons.
Il chercha à pacifier les esprits.
En 1730, il va créer le petit séminaire de Bourges
confié à des Sulpiciens
Il mourut en 1757.
LE CARDINAL DE LA ROCHEFOUCAULD
(dessin de B. CAPO)
A cette époque (1735) apparaît
la première loge maçonnique à Aubigny sur
Nère.
Autre archevêque de renon en 1757,
Georges-Louis Phélypeaux d'Herbault, grand vicaire
du cardinal précédent. Il avait 28 ans.
C'était un érudit, il était cultivé
et intelligent. Mais on raconte mille choses sur sa bonté
et sa charité. Il donne du travail, lui aussi aux pauvres,
par exemple en aménageant des Bergeries vers Turly pour
des moutons importés d'Espagne. Il s'occupa de l'amélioration
de l'agriculture.
Par contre, l'époque était
aux abus en tout genre, la richesse de l'archevêque, ses
séjours à Versailles et la présence de trop
nombreux vicaires (18) qui ne résidaient pas à
Bourges mais, comme des religieux des Abbayes se comportaient
plus en exploitants agricoles qu'en prêtres.
Il aimait le faste et la musique, on entendait
Mozart dans la cathédrale de Bourges.
Il reste à son poste pendant 30
ans et meurt en 1787, à la veille de la révolution.
Jacques-Marie-Antoine-Célestin
Dupont,
Le 15 décembre 1841, le siège
de Bourges va à Jacques-Marie-Antoine-Célestin
Dupont, un sarde de naissance et romain de sentiment.
Il est né le 1 er février
1792 à Iglésias en Sardaigne, d'un père
qui était commissaire de la Marine et d'origine de Nice.
Et le jeune Jacques Du Pont fait ses études
en Italie, puis au séminaire de Nice et de Lyon.
Il est ordonné prêtre en 1814,
docteur en droit civil en 1815, et c'est à Paris qu'il
exerce la prêtrise de 1819 à 1821.
Il est nommé secrétaire général
de >Mg de la Fare, archevêque de Sens.
Il devient ensuite évêque
et prédicateur du Roi, et "son éloquence est
persuasive".
En 1830 il est évêque de Saint
Dié avant d'aller à Avignon de 1835 à 1842.
Il était à la tête du diocèse d'Avignon
avant de venir à Bourges après avoir convoité
Bordeaux.
Très simple malgré son goût de l'étiquette,
il était très généreux, engloutissant
sa fortune personnelle et son traitement de sénateur dans
la construction du séminaire Saint-Célestin, sa
grande oeuvre.
Il avait un jugement sûr et modéré. C'était
aussi un poète.
Il devint cardinal en 1847 à la demande de Louis Philippe.
Dans la politique complexe de l'époque, il mit au pas
son clergé engagé.
En 1848, il accepte la République, ne pouvant faire autrement.
Certains de ses prêtres entrèrent dans l'arêne
politique, comme le curé de Vesdun, un ami de Georges
Sand.
C'est un homme d'ordre et de droite, il s'emporte contre les
utopistes, les socialistes et les faux-prophètes des doctrines
subversives qui s'en prennent aux riches et à l'ordre.
Il accompagne le Pape lors de son retour de Rome depuis son refuge
provisoire de Gaete en 1849.
A Bourges, il fait construire le séminaire
Saint Célestin et restaure la cathédrale.
Il préside en 1853 un synode au
cours duquel sont élaborés les statuts diocésains.
Lorsqu'il reçoit, le prince Napoléon
à Bourges le 14 septembre 1852, sur le seuil de la cathédrale,
il laisse tomber un "sire", alors que son hôte
n'est que président.
Il meurt le 26 mai 1859
Il était commandeur de la Légion
d'Honneur en 1850 et sénateur en 1852.
La Tour d'Auvergne
Son successeur ne reste que 2 ans et en
1861, c'est La Tour d'Auvergne que prend le diocèse. Il
a un nom illustre, plein de bonté, il a 35 ans. C'est
un grand seigneur, de haute stature, souple et méthodique.
Il aimait l'histoire et l'archéologie.
Son palais fut détruit dans un incendie
le 25 juillet 1871.
A 53 ans, La Tour d'Auvergne meurt subitement
le 17 septembre 1879.
Mgr SERVONNET
LE REPUBLICAIN
Mgr Servonnet est né en 1830,
Jeune prêtre, il commence dans l'Isère
à Grenoble, puis à Lyon et le 24 avril 1889, il
arrive à l'évêché de Digne avant Bourges
le 14 avril 1897.
Mgr Servonnet avant de venir en Berry,
était donc à Digne. Il passait pour avoir "une
tendance républicaine" très prononcée,
et avait suivi les préconisations du Pape Léon
XIII. Il espérait, avec cet appui papal récupérer
le diocèse d'Albi ou celui d'Avignon. C'est en 1897 que
Servonnet fut nommé à Bourges, avec l'accord d'un
gouvernement pourtant peu enclin à la conciliation. Il
reçut une lettre de Léon XIII demandant de "s'unir
plus que jamais sur le terrain de l'adhésion loyale à
la République". Face à ce dévouement,
le gouvernement, et en particulier Waldeck-Rousseau se battirent
pour faire obtenir à Mgr Servonnet, le titre de cardinal.
Ce parrainage était sans doute un handicap, et il ne recevra
pas le chapeau convoité.
A son arrivée à Bourges,
le nouvel évêque avait 66 ans, c'était "un
beau vieillard avec sa longue chevelure tombant en arrière".
Il était très cultivé et avait publié
deux volumes de lettres de Saint François de Sales. Sur
le plan social, Mgr Servonnet protégeait les abbés
et curés démocrates, et il était très
ouvert à toutes les propositions pour améliorer
le sort de plus pauvres. Par contre, cette position très
en pointe, et minoritaire dans la vision qu'il avait des problèmes
sociaux sera largement combattue par son propre camp. De plus,
ce libéral républicain craignait le modernisme
et sur le plan du dogme et de la doctrine, il sera loin d'être
un libéral, dans cette approche, il était conservateur.
Un personnage attachant, mais qui n'arrivera jamais à
résoudre ses contradictions.
Lorsqu'il arrive à Bourges en 1897,
le Figaro écrit :
"On sait que Mgr Servonnet est l'auxiliaire
très convaincu de la politique conciliante que le Saint
Père croit devoir recommander par sympathie pour la France
et pour les grands intérêtes religieux dont il a
la sauvegarde".
Mais il sera critiqué par la presse
de droite comme la Libre Parole qui écrit en octobre 1897,
"la confiance de Mgr Servonnet dans
le gouvernement athée et franc-maçon" et dans
une feille monarchique et religieuse, il est écrit que
l'archevêque doit sa nomination "à la protection
des Juifs et des francs-maçons".
Et pour terminer sur ce thème, alors
qu'il vient de recevoir la Légion d'Honneur, il est encore
écrit :
"Rien de plus triste pour un évêque
que d'être ainsi affiché comme ami, comme bon pour
la récompense, par un gouvernement athée et franc-maçon".
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Mgr Louis-Ernest Dubois
L.E. Dubois est né à Saint-Calais
dans la Sarthe en septembre 1856, il fut vicaire général
du mans en 1898, et c'est en 1901 qu'il est nommé évêque
de Verdun.
Et puis en 1909 il devient archevêque
de Bourges pour quelques années, en particulier au début
de la guerre de 1914, puisqu'en 1916, il occupe cette même
fonction à Rouen et en 1920 à Paris.
Il meurt le 23 septembre 1929 à
Paris et il est inhumé dans la crypte de Notre Dame de
Paris.
On notera que ses armoiries furent toujours
très chargées, il les compliquait un peu à
chaque nomination.
Sa devise : "Dieu a régnié
par le bois".
Mgr Martin-Jérôme
Izart
Mgr Izart est né en 1854 à
Estagel dans les Pyrénées Orientales, aussi commence-t-il
sa carrière à perpignan en 1902 comme archiprêtre.
Il est nommé évèque
de Pamier en 1907 et enfin archevêque de Bourges en 1916.
Il meurt en fonction à Bourges le
31 mai 1934.
Mgr Louis-Joseph Fillon
Mgr Fillon est né en Berry, très
exactement à Vineuil dans l'Indre le 1 er août 1877.
Il fut d'abord curé de Saint-Léon
à Paris puis évêque de Langres en 1929.
C'est en 1934 qu'il succède à
Mgr Izart comme archevêque de Bourges.
Il meurt à Bourges en plein guerre
mondiale le 2 janvier 1943.
Sa devise était "Obéissance
et amour"..
LE CARDINAL
JOSEPH LEFEBVRE
Mgr Lefèvre est né à
Tourcoing dans le Nord le 15 avril 1892, et c'est en 1921 qu'il
devient prêtre à Poitiers en 1921.
Ce fut une grande fête et une grande
joie pour de nombreux Berruyers lorsqu'ils ouvrirent leur journal
local du 4 mars 1960, ils purent lire en première page
:
Cité du Vatican
3 mars 1960
7 nouveaux cardinaux
seront créés par le Pape Jean XXIII au Consistoire
qui vient d'être convoqué pour le 28 mars.
Ce sont
Mgr Luigi Traglia vice gérant de Rome
Mgr Peter Tatsuo, archevêque de Tokyo
Mgr Lefèbvre,
archevêque de Bourges
Mgr Bernard Alfrink, archevêque d'Utrecht
Mgr Lauren Rugambwa, évêque de Kutalo
.......
Ainsi, la nouvelle éclatait : Bourges
avait désormais un cardinal, et sur le plan comptable,
la France possédait 8 prélats membres du "sacré
collège". Mgr Joseph Lefèbvre était
le huitième archevêque de Bourges à avoir
reçu le titre de cardinal, le premier étant Henri
de Sully en 1186.
Ce nouveau prélat avait une devise
qu'il arborait alors :
"Veritatem facientes in caritate",
Ce que chacun a traduit, en Berry comme
ailleurs par :
"Ensemble nous accomplirons la vérité
dans la charité".
Joseph Lefèbvre avait été
nommé évêque de Troyes le 27 juillet
1938
en remplacement de Mgr Heintz. Lors de la débacle, en
1940, attend les troupes allemandes et prend en main, avec deux
autres personnalités locales, la direction des services
municipaux.
A la mort de l'archevêque de Bourges, Mgr Fillon, le Pape
Pie XII nomme Joseph Lefèbvre pour lui succéder.
Il fut intronisé le 4 septembre 1943.
C'est au Consistoire du 28 mars 1960 que
le Pape Jean XXIII le créé Cardinal du titre de
Saint-Jean Baptiste des Florentins, en même temps que le
premier Cardinal Africain. Ce jour-là, les cloches de
la cathédrale sonnent à pleine volée. La
cérémonie qui se déroule le jour de l'élévation
en l'Eglise Saint-Pierre de Rome est grandiose.
Armoiries de Mgr Lefèvre
A son retour à Bourges le 10 avril,
le nouveau cardinal est reçu avec toute la solennité
due à ce titre : ce fut l'enthousiasme de la population
du Berry tout entier.
L'un de ses grands soucis de Joseph Lefèbvre
fut le manque de prêtre dans son diocèse. Il a conféré
en 26 ans, 109 ordinations sacerdotales. Il fit appel au secours
des Frères Missionnaires, des Fils de la Charité,
des prêtres du pardo et de quelques autres pour l'aider
dans sa mission. Pendant 10 ans, il sera aussi Président
de la Commission Episcopale du monde rural, puis membre de la
Congrégation de la Doctrine de la Foi. Il prit une part
très active au Concile Vatican II.
Parmi ses multiples tâches, l'histoire retiendra des rapports
doctrinaux "d'une densité extraordinaire", il
travaillera beaucoup sur les problèmes de la foi, ce sera
le cas dans son rapport du 30 avril 1967. Mais ses préoccupations
par rapport au monde du travail, au chômage lui confère
une estime de beaucoup, même parmi les adversaires de l'Eglise.
Ainsi, il rappelle aux employeurs et aux employés leurs
droits et leurs devoirs. Un jour, à Vierzon, il partagera
le repas de militants ouvriers pour mieux connaître leur
situation.
Au moment où l'information sur l'élévation
de Mgr Lefèbvre comme cardinal est communiquée
de manière confidentielle à certaines personnalités
de Bourges, il se trouve que M. Boisdé est absent. Comme
me l'a dit Jacques Chouard, "Monsieur Boisdé organisait
chaque année, avec ses amis du textile et certains berruyers,
à leurs frais respectifs, un grand voyage à l'étranger
: les Amériques, l'Afrique....il préparait d'ailleurs
ces voyages avec beaucoup de passions".
En ce début mars 1960, Raymond Boisdé est dans
l'avion qui le conduit au Mexique, lorsque Mgr Girard informe
les services de la municipalités que Mgr "allait
être nommé cardinal". Jacques Chouard décide
alors de rédiger un télégramme de très
chaleureuse félicitation au cardinal, signé Raymond
Boisdé.
Lorsque Mgr Lefèbvre recevra effectivement
la pourpre cardinalice, il "affirmera toujours que le Député
Maire de Bourges fut le premier à le féliciter"......
Ce télégramme était
ainsi intitulé :
A son éminence le Cardinal
Lefèbvre
Archevêque de Bourges, Evéché
Le Puy (Haute-Loire)
Apprend avec joie et fierté votre
élévation à la pourpre cardinalice. Vous
exprime ses respectueuses félicitations et ses sentiments
de filiale admiration
Raymond Boisdé
|
Le Cardinal Lefèbvre restera à
son poste pendant 26 ans, entre 1943 et 1969, année au
cours de laquelle, âgé de 77 ans, il se démet
de ses fonctions. Il mourra le 2 avril 1973, après plusieurs
mois de souffrance A sa mort, monsieur Boisdé déclarera
:
"Je partage l'émotion profonde qu'éprouvent
tous les représentants de la population berrichonne",
et il poursuit en évoquant la noble personnalité
et la haute dignité du défunt. De son côté
le Pape Paul VI parlera "des interventions doctrinales et
de l'ardeur pastorale ainsi que le l'âme sacerdotale"
du cardinal Lefèbvre. Dans le même esprit, le Président
de la République, Georges Pompidou écrira dans
son message de condoléance :
" Le Cardinal était respecté
de tous en France où l'on admirait les qualités
dont il a fait preuve durant sa longue et exemplaire carrière
au service de la foi chrétienne".
Mgr Paul
Vignancourt
Mgr Paul Vignancourt est né à
Clermont-Ferrand le 7 mai 1908, il est nommé évêque
de Valence en 1957, puis il est nommé en 1966 coadjuteur
avec droit de succession, ce qu'il fait en 1969.
De 1945 à 1951, il y a eut 66 ordinations,
ce qui est identique à
l'avant-guerre.
Mais à partir de 1952, la situation devient plus difficile.
Entre 1952 et 1972, sur une période de 20 ans, la moyenne
des ordinations a été de 3 par an. Si l'on songe
que 20 prêtres sont décédés au cours
dela seule année 1957, on se représente assez vite
le déficit.
En 1970, Mgr Vignancourt fut obligé de fermer le petit
séminaire Saint-Louis de Neuvy-sur-Barangeon. Bientôt
la propriété fut vendue. Les futurs séminaristes
Berrichons iraient désormais à Paris.
Armoirie Mgr Vignancourt
En 1958, il y avait encore 422 prêtres
dans le diocèse, en 1972, ils ne sont plus que 366. Il
faut tout de même rappeler qu'en 1818, ils n'étaient
que 271.
La conséquence fut une nouvelle répartition des
tâches avec une diminution de leur rôle comme professeur
dans les écoles catholiques qui eurent davantage de professeurs
laïques. De plus, il y eut un abandon ou une forte réduction
de la desserte des paroisses rurales. En 1906, il n'y avait que
24 paroisses non pourvues, alors qu'elles étaient 222
en 1940 et 348 en 1972. c'est à dire que les 2/3 des paroisses
n'ont plus de prêtre à demeure.
Le Berry, fac à cette déchristianisation
est devenue une terre de mission, on fit appel à des clercs
vanat du reste du pays ou même de l'étranger.
Sous l'impulsion de Mgr Vignancourt, le
diocèse est restructuré.
Toujours sous la poussée des événements,
de nombreux mouvements se structurent et augmentent, ce sont
les différents mouvements AOC, JOC, JEC.... etc
Les abandons de sacerdoce ne sont pas plus
importants en Berry qu'ailleurs en France, et le diocèse
n'est pas l'objet de contestations politiques où vis à
vis de la hiérarchie.
Les prêtres font ce qu'ils peuvent,
le clergé berrichon est peu nombreux, "peut être
pas toujours efficace", mais les clercs venant d'ailleurs
n'ont pas mieux réussi. Les prêtres sont doués
de bon sens et de sérieux, ils suivent le mouvement général.
- Il y a une indifférence généralisée,
résultant d'une lente dégradation qui remonte à
bien longtemps. Mais l'Eglise locale a dja connue de telles crises,
comme sous la révolution ou au début du XIX e siècle,
elle les a surmontées. La déchristianisation touche
les grandes villes comme Bourges ou Vierzon, mais les paroisses
rurales sont auusi touchées.
-
- Monseigneur
Pierre Plateau
-
- Monseigneur Pierre Plateau
est né le 10 janvier 1924 en Ille-et-Vilaine à
Saint-Servan-sur-Mer, il fut un évêque catholique,
archevêque émérite de Bourges depuis 2000.
-
- Il fut élève
des Cordeliers de Dinan, et à l'issue de ses études,
il est ordonné prêtre en 1947 pour l'archidiocèse
de Rennes.
Il est ensuite évêque auxiliaire de Rennes en 1979,
(il est consacré le 22 avril de la même année
par le cardinal Paul Gouyon).
C'est le 8 avril 1984 qu'il est nommé archevêque
de Bourges.
Il se retire de ses fonctions pour des raisons d'âge en
l'an 2000.
-
-
- Monseigneur
Hubert Barbier.
-
- L'archevêque de Bourges est actuellement
Monseigneur Barbier.
- Monseigneur Hubert Barbier est né
le 4 août 1932, en Vendée, très exactement
à Chaize-le-Vicomte. Il est ordonné prêtre
en 1955 er devient évêque d'Annecy en 1984 et c'est
le 25 avril 2000 que le pape Jean Paul II le nomme archevêque
de Bourges.
- Il va sur ses 75 ans et envisage de quitter
ses fonction au cours de l'été 2007.
- Parmi ses phrases qu'il aime à
dire, figure ces mots issus d'une lettre de Saint Paul :
- "Avec humilité, considérez
les autres comme supérieurs à vous-mêmes".
C'est un chemin vraiment humain qui ouvre des horizons, horizons
de dépassement .
- Il laisse son siège en octobre
2007, prenant alors sa retraite.
-
- Monseigneur Armand Maillard
-
- Il est nommé archevêque de
Bourges le 11 septembre 2007, une date qui ne s'invente pas,
et c'est le 14 octobre que monseigneur Maillard est intronisé
comme le successeur de Saint Ursin.
- Monseigneur Maillard est un homme de l'Est,
il est né dans les Vosges à Offroicourt le 18 juin
1943.
- Le 28 juin de l'année 1970, il
est ordonné prêtre et enseigne dans sa région
d'origine à Remiremont. C'est en 1996 qu'il est nommé
évêque de Laval.
- Dans un entretien avec M Bernard Stéphan,
il évoquera ses débuts en Berry, "Je veux
découvrir la réalité humaine de l'église
du Berry, de ce diocèse très étendu et très
peu peuplé".
- Mais ce qui surprend dans les premières
semaines, ce sont ses déclaration à caractère
écologique, il déclare en effet :
- "... Je veux attirer l'attention
sur la nature, le développement durable, la création....
Souvenez-vous des premières phrases de la Bible, Que
la terre verdisse de verdure, Dès cette phrase l'homme
existe avec son environnement".
- L'archevêque écolo, c'est
une première, cela signifie que l'Eglise bouge.
-