l'industrie à Bourges au XXI e siècle par Roland Narboux - encyclopédie

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L'INDUSTRIE ET L'EMPLOI A BOURGES AU XXI e SIECLE
Par Roland NARBOUX

L'industrie à Bourges au XXI e siècle souffre, elle est en mutation forte, et en difficulté en 2005. voir aussi les zones industrielles cliquer ici

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Version 2009

 

La crise de l'armement a commencé sur le bassin d'emploi de Bourges en 1990. En une dizaine d'années, les pertes d'emploi dans l'industrie ont été importantes, on note que 8% des emplois industriels et agricoles ont été perdus. Une forme de compensation s'est produite avec les industries de services ou les emplois dans des secteurs publics comme l'hôpital. Voir en fin d'article quelques commentaires : CLIQUER ICI et aussi l'évolution de quelques ZAC CLIQUER ICI

L'industrie à Bourges et dans sa région remonte seulement à la fin du XIX e siècle avec l'arrivée progressive des industries d'armement. Par la suite, la mono-industrie se développe avec les Etablissements militaires et les Usine de fabrication d'avions. Ajouté à cela les Ets Michelin spécialisés dans certains pneus d' avions de combat.... et la boucle est bouclée.

Bourges est une cité industrielle forte, spécialisée dans la mono industrie liée à l'armement.

Tout change à partir de 1990.

C'est à la fois simple et complexe. La chute du mur de Berlin est un élément essentiel., c'est la fin de la guerre froide, c'est aussi la fin d'une certaine façon de faire face en Europe à un conflit. A titre d'exemple, les missiles anti-char d'Aérospatiale deviennent presque inutiles puisqu'il n'y a plus de chars soviétiques prêts à envahir l'Europe occidentale. De plus, la guerre du Golfe limite les ventes d'armes de la France et de Bourges vers le Moyen Orient. Les américain, vainqueurs de la guerre du Golfe restent sur place et font du "business". Les marchés fructueux de chars et de missiles, sortis du Giat ou de l'Aérospatiale sont taris, les commandes diminuent, les missiles vendus à l'Irak, comme les Exocet, les Hot, les AS 30.... C'est fini.

Bourges souffre, et lentement, les commandes diminuent et les effectifs aussi.

Par contre, et c'est sans doute la surprise d'une récente étude, d'une manière globale, le bassin d'emploi de Bourges est resté stable (-0,2% entre 1990 et 1999 soit une baisse somme toute négligeable de 169 emplois). Cela s'explique par la création d'emplois dans le tertiaire, et plus précisément dans les services. En conséquence, la perte d'ouvrier est forte, mais le poids des emplois publics est importante et s'accroit. Il y a désormais plus "d'employés" (30%) que d'ouvriers (29%), alors que l'intérim et les CDD se développent (8% de CDD).

On note encore un fort accroissement de l'emploi féminin en 10 ans, une hausse de 7,2% ( + 2142) alors que les emplois masculins ont diminués de 5,4%.(2311).

La chute de l'industrie à Bourges :

De 1990 à 1999, l'industrie mécanique a perdu 35% de ses emplois (-1656) et la construction aéronautique -35,9% (992 emplois).Par contre trois secteurs ont créés des emplois, et en particulier pour les femmes, ce sont l'industrie de l'équipement du foyer, l'industrie alimentaire et l'industrie des équipements électriques et électroniques.L'industrie est en difficulté au début du XXI e siècle, mais cela ne se voit pas trop, car les plans sociaux, multiples se déroulent sans vague.

La hausse du secteur des services

Ce sont ces secteurs de la santé et de l'action sociale qui a créé 2148 emplois de 1990 à 1999, soit un accroissement de 40%, les transports (+42% soit 980 empois), l'éducation si décriée en terme de manque d'effectifs a créé 567 emplois soit + 13% et enfin les secteurs dits "services opérationnels qui augmentent de 1104 emplois soit +64%.

Dans les services des secteurs ont été en difficulté comme les commerces de détails, les commerces de gros et les activités immobilières.

Les cadres font l'emploi:

En 10 ans, ce sont les cadres qui augmentent le plus (+18%) alors que les ouvriers baissent (-4522 emplois soit -18%), par contre, on note une forte croissance des diplômés de l'enseignement supérieur, et une évolution très positive des BEP.Les emplois sans diplôme sont en forte baisse.

De 1999 à 2001 :

La encore, contrairement aux idées reçues, on note une augmentation de 1,9% des effectifs soit +707 salariés.

Avec toujours des pertes fortes dans le textile, le commerce de gros mais une augmentation du commerce de détail, les transports et "le conseil et assistance".

Les revenus :

Les chiffres donnent une augmentation des revenus imposables (+9%) et donc une élévation du niveau de vie du bassin de Bourges, alors que les revenus des foyers à faible revenu continuent de diminuer. Les plus pauvres continuent à l'être encore plus. Le revenu des foyers fiscaux imposés a augmenté de 12%, celui des foyers non-imposés a diminué de 2%.

Le chômage :

A 31 décembre 2002, le taux de chômage est de 8,2% sur la zone d'emploi de Bourges, (8,7 pour le Cher, 9,1 pour la France mais 7,6 pour la région Centre). La part du chômage longue durée a considérablement augmenté durant l'année 2002.

Commentaires:

La baisse du secteur industrielle est considérable, à GIAT, MBDA et pour tous leurs sous-traitants. Pourtant si l'on prend le cas de MBDA (ex Aérospatiale), il y a une dizaine d'année, les effectifs étaient de 1800 employés, en 1997, 450 employés ont été mutés de Châtillon à Bourges, puis en 2002, 350 employés sont venus de Matra Salbris, à cela s'ajoutent semble-t-il 200 embauches, cela fait un "PLUS" de 450 + 350 + 200 = 1000 employés, et aujourd'hui MBDA possède un effectif de 1800 personnes environ ?

L'explication tient dans les multiples plans sociaux, départs négociés, préretraites et autres formules qui font que tout employé dépassant 55 ans est "en partance". Sur le plan de Bourges, c'est tout bénéfice, car les personnes qui partent restent pour la plupart sur l'agglomération berruyère avec des revenus qui restent forts, donc l'économie est poussée par ces "seniors", ce qui signifie aussi que Bourges vieillit.

Sur le plan des revenus, l'augmentation tient au fait qu'autrefois, dans un couple, dont le mari travaillait dans un "établissement militaire" avec un bon revenu, l'épouse n'avait pas besoin de travailler. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas et hormis le fait que le travail féminin se développe, il faut deux salaires pour faire un peu plus qu'un salaire d'autrefois. Le personnel féminin se retrouve dans tous le secteur tertiaire, alors qu'il n'avait pas sa place autrefois dans les ateliers de fabrication de canons ou de missiles.

Par contre le travail dans le domaine industriel diminuant de manière très importante et celui du tertiaire se développant, avec davantage de précarité, on retrouve une demande sociale forte pour les enfants qui ne sont plus élevés par la "femme au foyer", celle-ci travaillant. Elle demande donc des crèches, des gardes d'enfants.... bref que l'on s'occupe de leurs enfants d'autant que même avec les 35 heures, les horaires sont parfois très aléatoires.

Enfin, la présence de jeunes retraités, très disponibles et à 55 ans encore en pleine force, donne un dynamisme dans de nombreuses activités, que ce soit le milieu sportif ou associatif, d'autant qu'ils ont des revenus intéressants. Par contre dans les 20 à 30 ans, ces personnes vieilliront et des structures adaptées et sécurisées devront être trouvées.

Pour l'avenir, on peut noter que la plus grande crise des industries d'armement de Bourges depuis 1870, se déroule d'une manière assez imprévisible, sans drame trop visible et dans un climat parfois tendu mais jamais

On peut remarquer que des entreprises sont venues à Bourges et que leur implantation a été facilités par les aides des pouvoirs publics, locaux ou nationaux, mais souvent par le hasard et la chance, ce sera le cas d'Infomobile, de la Bovida, ou de Fadis, la présence de friches industrielles et parfois de bâtiments disponibles constituant des élément très positifs.

Il faut pour la suite améliorer l'image de Bourges, non pas sur le plan de l'industrie, mais en général. Avoir une communication forte et même un peu "plus méridionale", en "vendant la ville d'une autre manière", un peu sur l'exemple de "Montpelier la surdoué". Notre communication reste locale et parfois régionale, et ne va pas au delà, or, le mot "Bourges doit faire "tilt" chez chaque français, et dans le bon sens". Sur le plan industriel, deux villes en compétition et à services égaux, la meilleure sera celle qui disposera de la meilleure image. Une vitalité qui vient de loin est encore à exploiter.

Bourges devrait se doter d'une personne qui ne s'occupe que de la communication nationale toute l'année au même titre que nous en avons une pour la communication locale.


L'industrie perd des emplois, même si à dans l'agglomération à La Chapelle Saint Ursin ou au Subdray des industries s'implantent, c'est le cas de La Bovida ou de Pôle Position spécialistes de canapés. Par contre les services semblent se développer .

Quelques chiffres en 1999 :

- Seco Tool = 189 employés
- Auxitrol = 331
- FFDM = 148
- Michelin = 1356
- Aérospatiale = 1830
- GIAT = 1000
- ETBS = 920
- Dactyl bureau = 400

 

A noter en terme d'emplois :

- Ville de Bourges = 1806
- Centre Hospitalier Jacques Coeur = 1412
- ESAM = 750
- Carrefour = 364
LES ZAC (Zone d'Activité Concertées) industrielles se développent
 
Zac de Port Sec Nord appelée par la suite ESPRIT 1, comprenant plus de 16 hectares et qui date de 1999.Elle est située entre la RN 151, route d ela Charité et le chemin des Plantons.
C'est un relief peu accentué, un plateau qui va en direction du Langis. Il s'agit d'une ancienne zone militaire.
On trouve dans cette ZAC :
INFOMOBILE en octobre 2000, qui quittera cette ZAC pour une autre à Bourges afin se d'agrandir..
Il faudra du temps pour que d'autres activités s'implantent.
SCI S3P en 2002
Centre Expert Auto en 2003
et toujours en 2003.... des locations au bâtiment 59, avec
ENRAF AUXITROL en 2003
CLUB INTERCHASSE en 2003
KEOPS CONCEPT en 2003
 
Les implantations de poursuivent en 2004 :
TALBOT (les tabliers du chemin d ela prairie)
SBPR
BARON BONIVIN ( SCI Bajabone)
BAROUD
SARL SIGNATURE ( automobile F3).
 
En 2005
des SCI se forment et achètent des lots. ( SCI 2CO, SCI FARADAY, ESPRIT 49 SCI BAROUD, TOME 73..... etc).
C'est le début de l'implantation des médecins du centre ville ou du val d'Auron, afin de bénéficier de la zone franche, ce qui provoque de fortes réactions à Bourges.
 
En 2006, la MGEN acquiert des locaux.
 
ZAC de BEAULIEU située à proximité du hameau de Beaulieu, à la sortie de Bourges. Elle comprend 18 hectares et date de 1989.
A la fin de 2004, on trouvait sur cette zone les entreprises suivantes :
MERCEDES
METRO PERRIN
RETIF,(1999) SCI GGC, EQUY, (2002) Nat Propreté (2002) et Demeron (SCI MILPAR).(2003)
Il faut noter qu'en 1996, 97,98,2000 et 2001, aucune société ne s'est implantée sur ce secteur !
 
ZAC DU TRIANGLE DES VARENNES, en date du 25 juin 1992, elle est de 20 hectares. (SEMARB à cette époque).
C'est une zone située entre l'autoroute, la voie du péage et la rocade. L'aménagement comprend 16 hectares sur les 20.
Les entreprises installées sont nombreuses, on peut signaler :
IVECO en 1990.
DACTYL BUREAU en 1994
Restaurant routier en 1995
BUNOT en 1998 AS 24 en 1994
Atelier relais de la CCI en 1998
SAINT GOBAON PAM
MESSAGERIE DE PRESSE
FORGET FORMATION
et enfin RBSA, SCI de LA MONTAT en 1999. et STOP LAVAGE.
 
Dans cette ZAC, une petite zone va être équipée rue Denys Dodart, dans le Parc Beaulieu, et une première entreprise d'installe en 2007, c'est AURECOM sur un terrain de plus de 2000 M2, c'est une société spécialisée dans le téléphone, la sono, la vidéo-surveillance.
La société ROSINOX devrait à son tour rejoindre en 2008, cette zone.
 
ZAC de l'ECHANGEUR sur 67 hectares elle date de 1989,
Elle comprend 3 secteurs, le premier de 40 hectares dans le prolongement de Beaulieu côté Nord Ouest de la RN 151 et limité par la rocade.
le second îlot est de 9,5 hectares entre la rocade et le Grand Moutat et la bretelle du rond point du péage, et enfin un îlot de 12,5 hectares appelé îlot hôtelier entre la rocade, le péage, l'autoroute et la RN 151, il a une surface de 12,5 hectares.
 
On trouve dans cette ZAC:
MONIN (les sirops) vers 1995
AUXITROL
TAT
FADIS ( France AIR)
VOLVO
DARFEUILLE
 
Et récemment (2007) devaient s'implanter :
SWEET HOTEL (SCI PIPAC PLUS)
PAT A PAIN
COURTEPAILLE
O LODGE, hôtel, pour la SCI PIPAC PLUS
 
Sur l'îlot numéro 3 de cette ZAC se sont implantées AUXITROL venant de la zone d ela Prospective de Bourges, mais aussi l'EX INFOMOBILE racheté par BOUYGUES TELECOM et ce centre d'appel est nommé PRINTANIA.
 
A cela s'ajoutent les hôtels comme VILLAGE HOTEL, HOTEL PREMIERE CLASSE (Envergure) et l'hôtel B&B.
A noter VIA LOGISTIQUE située en bordure de l'autoroute, face à Pôle Position et à La Bovida, sur une surface de 11 hectares. Elle sera spécialisée dans la préparation des commandes de produits phytosanitaires.
 
à suivre

Au cours de la campagne électorale pour retrouver son siège de sénateur, le maire de Bourges et ancien ministre de l'écologie, en septembre 2005, aura des propos très graves sur le sujet. Il évoquera les difficultés profondes des plans de charge des industries de l'armement, pensant à GIAT et MBDA, ce qui se retrouvera aussi, et c'est ce qu'il constate chez des sous traitants du département du Cher.
Il fera part de la "fragilité de l'industrie locale", et les implantations nouvelles comme le centre d'appel de Bouygues, si important qu'il soit ne compensera plus les départs désormais programmés, comme les 270 salariés qui devront quitter MBDA dans les mois à venir.
 
Un vrai pessimisme au milieu de l'année 2005 semble toucher l'ensemble des partenaires, industriels et politiques.
Progressivement, les industries d'armement vont se stabiliser au cours de l'année 2007, avec une baisse continue mais faible, compensée par des activités nouvelles, souvent dans le domaine du tertiaire.
     
 

à suivre

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Les élections à Bourges au XXe siècle
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Kiosque et musique
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L'horloge astronomique
Les tramways de Bourges
L'Yèvre à Bourges
L'alchimie
La Bouinotte, magazine du Berry
L'usine Michelin
La maison de la Reine Blanche
Serge Lepeltier
L'industrie à Bourges au XXIe s
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Et puis une nouveauté : L'information et l'actualité à savoir sur Bourges, en quelque clip et quelques lignes :

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