La crise de l'armement a commencé
sur le bassin d'emploi de Bourges en 1990. En une dizaine d'années,
les pertes d'emploi dans l'industrie ont été importantes,
on note que 8% des emplois industriels et agricoles ont été
perdus. Une forme de compensation s'est produite avec les industries
de services ou les emplois dans des secteurs publics comme l'hôpital.
Voir en fin d'article quelques commentaires : CLIQUER
ICI et aussi l'évolution de quelques ZAC CLIQUER
ICI
L'industrie à
Bourges et dans sa région remonte seulement à la
fin du XIX e siècle avec l'arrivée progressive
des industries d'armement. Par la suite, la mono-industrie se
développe avec les Etablissements militaires et les Usine
de fabrication d'avions. Ajouté à cela les Ets
Michelin spécialisés dans certains pneus d' avions
de combat.... et la boucle est bouclée.
Bourges est une cité
industrielle forte, spécialisée dans la mono industrie
liée à l'armement.
Tout change à
partir de 1990.
C'est à la fois simple et complexe.
La chute du mur de Berlin est un élément essentiel.,
c'est la fin de la guerre froide, c'est aussi la fin d'une certaine
façon de faire face en Europe à un conflit. A titre
d'exemple, les missiles anti-char d'Aérospatiale deviennent
presque inutiles puisqu'il n'y a plus de chars soviétiques
prêts à envahir l'Europe occidentale. De plus, la
guerre du Golfe limite les ventes d'armes de la France et de
Bourges vers le Moyen Orient. Les américain, vainqueurs
de la guerre du Golfe restent sur place et font du "business".
Les marchés fructueux de chars et de missiles, sortis
du Giat ou de l'Aérospatiale sont taris, les commandes
diminuent, les missiles vendus à l'Irak, comme les Exocet,
les Hot, les AS 30.... C'est fini.
Bourges souffre, et lentement, les commandes
diminuent et les effectifs aussi.
Par contre, et c'est sans doute la surprise
d'une récente étude, d'une manière globale,
le bassin d'emploi de Bourges est resté stable (-0,2%
entre 1990 et 1999 soit une baisse somme toute négligeable
de 169 emplois). Cela s'explique par la création d'emplois
dans le tertiaire, et plus précisément dans les
services. En conséquence, la perte d'ouvrier est forte,
mais le poids des emplois publics est importante et s'accroit.
Il y a désormais plus "d'employés" (30%)
que d'ouvriers (29%), alors que l'intérim et les CDD se
développent (8% de CDD).
On note encore un fort accroissement de
l'emploi féminin en 10 ans, une hausse de 7,2% ( + 2142)
alors que les emplois masculins ont diminués de 5,4%.(2311).
La chute de l'industrie à Bourges
:
De 1990 à 1999, l'industrie mécanique
a perdu 35% de ses emplois (-1656) et la construction aéronautique
-35,9% (992 emplois).Par contre trois secteurs ont créés
des emplois, et en particulier pour les femmes, ce sont l'industrie
de l'équipement du foyer, l'industrie alimentaire et l'industrie
des équipements électriques et électroniques.L'industrie
est en difficulté au début du XXI e siècle,
mais cela ne se voit pas trop, car les plans sociaux, multiples
se déroulent sans vague.
La hausse du secteur des services
Ce sont ces secteurs de la santé
et de l'action sociale qui a créé 2148 emplois
de 1990 à 1999, soit un accroissement de 40%, les transports
(+42% soit 980 empois), l'éducation si décriée
en terme de manque d'effectifs a créé 567 emplois
soit + 13% et enfin les secteurs dits "services opérationnels
qui augmentent de 1104 emplois soit +64%.
Dans les services des secteurs ont été
en difficulté comme les commerces de détails, les
commerces de gros et les activités immobilières.
Les cadres font l'emploi:
En 10 ans, ce sont les cadres qui augmentent
le plus (+18%) alors que les ouvriers baissent (-4522 emplois
soit -18%), par contre, on note une forte croissance des diplômés
de l'enseignement supérieur, et une évolution très
positive des BEP.Les emplois sans diplôme sont en forte
baisse.
De 1999 à 2001 :
La encore, contrairement aux idées
reçues, on note une augmentation de 1,9% des effectifs
soit +707 salariés.
Avec toujours des pertes fortes dans le
textile, le commerce de gros mais une augmentation du commerce
de détail, les transports et "le conseil et assistance".
Les revenus :
Les chiffres donnent une augmentation des
revenus imposables (+9%) et donc une élévation
du niveau de vie du bassin de Bourges, alors que les revenus
des foyers à faible revenu continuent de diminuer. Les
plus pauvres continuent à l'être encore plus. Le
revenu des foyers fiscaux imposés a augmenté de
12%, celui des foyers non-imposés a diminué de
2%.
Le chômage :
A 31 décembre 2002, le taux de chômage
est de 8,2% sur la zone d'emploi de Bourges, (8,7 pour le Cher,
9,1 pour la France mais 7,6 pour la région Centre). La
part du chômage longue durée a considérablement
augmenté durant l'année 2002.
Commentaires:
La baisse du secteur industrielle est considérable,
à GIAT, MBDA et pour tous leurs sous-traitants. Pourtant
si l'on prend le cas de MBDA (ex Aérospatiale), il y a
une dizaine d'année, les effectifs étaient de 1800
employés, en 1997, 450 employés ont été
mutés de Châtillon à Bourges, puis en 2002,
350 employés sont venus de Matra Salbris, à cela
s'ajoutent semble-t-il 200 embauches, cela fait un "PLUS"
de 450 + 350 + 200 = 1000 employés, et aujourd'hui MBDA
possède un effectif de 1800 personnes environ ?
L'explication tient dans les multiples
plans sociaux, départs négociés, préretraites
et autres formules qui font que tout employé dépassant
55 ans est "en partance". Sur le plan de Bourges, c'est
tout bénéfice, car les personnes qui partent restent
pour la plupart sur l'agglomération berruyère avec
des revenus qui restent forts, donc l'économie est poussée
par ces "seniors", ce qui signifie aussi que Bourges
vieillit.
Sur le plan des revenus, l'augmentation
tient au fait qu'autrefois, dans un couple, dont le mari travaillait
dans un "établissement militaire" avec un bon
revenu, l'épouse n'avait pas besoin de travailler. Aujourd'hui,
ce n'est plus le cas et hormis le fait que le travail féminin
se développe, il faut deux salaires pour faire un peu
plus qu'un salaire d'autrefois. Le personnel féminin se
retrouve dans tous le secteur tertiaire, alors qu'il n'avait
pas sa place autrefois dans les ateliers de fabrication de canons
ou de missiles.
Par contre le travail dans le domaine industriel
diminuant de manière très importante et celui du
tertiaire se développant, avec davantage de précarité,
on retrouve une demande sociale forte pour les enfants qui ne
sont plus élevés par la "femme au foyer",
celle-ci travaillant. Elle demande donc des crèches, des
gardes d'enfants.... bref que l'on s'occupe de leurs enfants
d'autant que même avec les 35 heures, les horaires sont
parfois très aléatoires.
Enfin, la présence de jeunes retraités,
très disponibles et à 55 ans encore en pleine force,
donne un dynamisme dans de nombreuses activités, que ce
soit le milieu sportif ou associatif, d'autant qu'ils ont des
revenus intéressants. Par contre dans les 20 à
30 ans, ces personnes vieilliront et des structures adaptées
et sécurisées devront être trouvées.
Pour l'avenir, on peut
noter que la plus grande crise des industries d'armement de Bourges
depuis 1870, se déroule d'une manière assez imprévisible,
sans drame trop visible et dans un climat parfois tendu mais
jamais
On peut remarquer que des entreprises sont
venues à Bourges et que leur implantation a été
facilités par les aides des pouvoirs publics, locaux ou
nationaux, mais souvent par le hasard et la chance, ce sera le
cas d'Infomobile, de la Bovida, ou de Fadis, la présence
de friches industrielles et parfois de bâtiments disponibles
constituant des élément très positifs.
Il faut pour la suite améliorer
l'image de Bourges, non pas sur le plan de l'industrie, mais
en général. Avoir une communication forte et même
un peu "plus méridionale", en "vendant
la ville d'une autre manière", un peu sur l'exemple
de "Montpelier la surdoué". Notre communication
reste locale et parfois régionale, et ne va pas au delà,
or, le mot "Bourges doit faire "tilt" chez chaque
français, et dans le bon sens". Sur le plan industriel,
deux villes en compétition et à services égaux,
la meilleure sera celle qui disposera de la meilleure image.
Une vitalité qui vient de loin est encore à exploiter.
Bourges devrait se doter d'une personne
qui ne s'occupe que de la communication nationale toute l'année
au même titre que nous en avons une pour la communication
locale.
L'industrie perd des emplois, même
si à dans l'agglomération à La Chapelle
Saint Ursin ou au Subdray des industries s'implantent, c'est
le cas de La Bovida ou de Pôle Position spécialistes
de canapés. Par contre les services semblent se développer
.
Quelques chiffres en 1999 :
- - Seco Tool = 189 employés
- - Auxitrol = 331
- - FFDM = 148
- - Michelin = 1356
- - Aérospatiale = 1830
- - GIAT = 1000
- - ETBS = 920
- - Dactyl bureau = 400
A noter en terme d'emplois :
- - Ville de Bourges = 1806
- - Centre Hospitalier Jacques Coeur = 1412
- - ESAM = 750
- - Carrefour = 364
- LES ZAC (Zone d'Activité Concertées)
industrielles se développent
-
- Zac de Port Sec Nord appelée
par la suite ESPRIT 1, comprenant
plus de 16 hectares et qui date de 1999.Elle est située
entre la RN 151, route d ela Charité et le chemin des
Plantons.
- C'est un relief peu accentué, un
plateau qui va en direction du Langis. Il s'agit d'une ancienne
zone militaire.
- On trouve dans cette ZAC :
- INFOMOBILE en octobre 2000, qui quittera
cette ZAC pour une autre à Bourges afin se d'agrandir..
- Il faudra du temps pour que d'autres activités
s'implantent.
- SCI S3P en 2002
- Centre Expert Auto en 2003
- et toujours en 2003.... des locations
au bâtiment 59, avec
- ENRAF AUXITROL en 2003
- CLUB INTERCHASSE en 2003
- KEOPS CONCEPT en 2003
-
- Les implantations de poursuivent en 2004
:
- TALBOT (les tabliers du chemin d ela prairie)
- SBPR
- BARON BONIVIN ( SCI Bajabone)
- BAROUD
- SARL SIGNATURE ( automobile F3).
-
- En 2005
- des SCI se forment et achètent
des lots. ( SCI 2CO, SCI FARADAY, ESPRIT 49 SCI BAROUD, TOME
73..... etc).
- C'est le début de l'implantation
des médecins du centre ville ou du val d'Auron, afin de
bénéficier de la zone franche, ce qui provoque
de fortes réactions à Bourges.
-
- En 2006, la MGEN acquiert des locaux.
-
- ZAC de BEAULIEU située à
proximité du hameau de Beaulieu, à la sortie de
Bourges. Elle comprend 18 hectares et date de 1989.
- A la fin de 2004, on trouvait sur cette
zone les entreprises suivantes :
- MERCEDES
- METRO PERRIN
- RETIF,(1999) SCI GGC, EQUY, (2002) Nat
Propreté (2002) et Demeron (SCI MILPAR).(2003)
- Il faut noter qu'en 1996, 97,98,2000 et
2001, aucune société ne s'est implantée
sur ce secteur !
-
- ZAC DU TRIANGLE DES VARENNES, en date
du 25 juin 1992, elle est de 20 hectares. (SEMARB à cette
époque).
- C'est une zone située entre l'autoroute,
la voie du péage et la rocade. L'aménagement comprend
16 hectares sur les 20.
- Les entreprises installées sont
nombreuses, on peut signaler :
- IVECO en 1990.
- DACTYL BUREAU en 1994
- Restaurant routier en 1995
- BUNOT en 1998 AS 24 en 1994
- Atelier relais de la CCI en 1998
- SAINT GOBAON PAM
- MESSAGERIE DE PRESSE
- FORGET FORMATION
- et enfin RBSA, SCI de LA MONTAT en 1999.
et STOP LAVAGE.
-
- Dans cette ZAC, une petite zone va être
équipée rue Denys Dodart, dans le Parc Beaulieu,
et une première entreprise d'installe en 2007, c'est AURECOM
sur un terrain de plus de 2000 M2, c'est une société
spécialisée dans le téléphone, la
sono, la vidéo-surveillance.
- La société ROSINOX devrait
à son tour rejoindre en 2008, cette zone.
-
- ZAC de l'ECHANGEUR sur 67 hectares elle date de 1989,
- Elle comprend 3 secteurs, le premier de
40 hectares dans le prolongement de Beaulieu côté
Nord Ouest de la RN 151 et limité par la rocade.
- le second îlot est de 9,5 hectares
entre la rocade et le Grand Moutat et la bretelle du rond point
du péage, et enfin un îlot de 12,5 hectares appelé
îlot hôtelier entre la rocade, le péage, l'autoroute
et la RN 151, il a une surface de 12,5 hectares.
-
- On trouve dans cette ZAC:
- MONIN (les sirops) vers 1995
- AUXITROL
- TAT
- FADIS ( France AIR)
- VOLVO
- DARFEUILLE
-
- Et récemment (2007) devaient s'implanter
:
- SWEET HOTEL (SCI PIPAC PLUS)
- PAT A PAIN
- COURTEPAILLE
- O LODGE, hôtel, pour la SCI PIPAC
PLUS
-
- Sur l'îlot numéro 3 de cette
ZAC se sont implantées AUXITROL venant de la zone d ela
Prospective de Bourges, mais aussi l'EX INFOMOBILE racheté
par BOUYGUES TELECOM et ce centre d'appel est nommé PRINTANIA.
-
- A cela s'ajoutent les hôtels comme
VILLAGE HOTEL, HOTEL PREMIERE CLASSE (Envergure) et l'hôtel
B&B.
- A noter VIA LOGISTIQUE située en
bordure de l'autoroute, face à Pôle Position et
à La Bovida, sur une surface de 11 hectares. Elle sera
spécialisée dans la préparation des commandes
de produits phytosanitaires.
-
- à suivre
- Au cours
de la campagne électorale pour retrouver son siège
de sénateur, le maire de Bourges et ancien ministre de
l'écologie, en septembre 2005, aura des propos très
graves sur le sujet. Il évoquera les difficultés
profondes des plans de charge des industries de l'armement, pensant
à GIAT et MBDA, ce qui se retrouvera aussi, et c'est ce
qu'il constate chez des sous traitants du département
du Cher.
- Il fera part de la "fragilité
de l'industrie locale", et les implantations nouvelles comme
le centre d'appel de Bouygues, si important qu'il soit ne compensera
plus les départs désormais programmés, comme
les 270 salariés qui devront quitter MBDA dans les mois
à venir.
-
- Un vrai pessimisme au milieu de l'année
2005 semble toucher l'ensemble des partenaires, industriels et
politiques.
- Progressivement, les industries d'armement
vont se stabiliser au cours de l'année 2007, avec une
baisse continue mais faible, compensée par des activités
nouvelles, souvent dans le domaine du tertiaire.
-
à suivre