Les habitants de Bourges et du département
du Cher ont eu le choix entre deux journaux locaux, le Berry
Républicain et la Nouvelle
République. C'est, au niveau de la démocratie
locale, un atout incontestable. Et cela s'est terminé
en 2009, avec la disparition de l'édition du Cher de La
Nouvelle République.
Au second semestre 2008, le Berry Républicain
quitte la place Berry, historique pour aller vers la gare dans
ce qui fut un magasin Aubrun
, et il est désormais
situé rue du général Férrié,
à coté du ... tribunal.
A l'origine, un journal,
La Dépêche du Berry, qui avait été
créée par Jean Foucrier à Vierzon en mars
1893, les locaux sont situés au 26 Grande rue, qui est
aujourd'hui, la rue Joffre.
Un parution tous les
mercredi et samedi, c'est le journal d'un seul homme, il fait
Foucrier fait ce journal en ajoutant aux informations locales
des dépêches nationales.
Il arrive sur la ville
de Bourges en septembre 1903, dans un immeuble situé au
pied du Palais Jacques Coeur dans un immeuble qui devait dater
du XVIII ième siècle, sans doute dans la famille
de Bernardin Jannequin.
L'adresse exacte est
alors au 3 place Berry.
C'est ce journal La Dépêche
du Berry qui devient, avec le Journal du Cher son concurrent,
un journal important du Cher et de Bourges. Il continue à
être publié pendant la guerre de 39/45, avec l'accord
des Allemands et la censure dans chaque numéro.
A la Libération,
les Résistants prennent en main le journal, toujours situé
au même endroit et en font un nouveau journal appelé
le Berry Républicain.
DE 1944 à 1963 : Le Berry Républicain est le journal de
la Libération, il est né de La Résistance,
remplaçant La Dépêche du Berry. Il a été
fondé par trois hommes, Deschamps, Rossignol et Jacquet,
deux de ces personnes sont des "humanistes" bien connus
de Bourges, cela donne à ,cette époque une ligne
éditoriale à la fois sérieuse et humaniste,
ce qui a beaucoup changé 60 ans plus tard.
A sa tête, une grande figure de la
Résistance : Pierre Jacquet, qui sera rédacteur
en Chef jusqu'en 1972. Le Berry Républicain est un journal
majoritaire dans le département du Cher et une édition
se réalise pour l'Indre.
DE 1963 à 1980 : C'est une véritable tempête qui
souffle en 1963, avec la prise de contrôle du journal du
Berry Républicain par le groupe de Robert Hersant.
Ce dernier possède un véritable Empire dans la
presse française, mais il n'a pas eu une attitude responsable
pendant l'Occupation. Et lorsqu'un journal issu le la Résistance
passe dans un camp proche de ce qui fut la collaboration, les
esprit s'échauffent. A cette époque, de grandes
signatures participent à la rédaction du Berry
Républicain, c'est le cas de Jean Goldman et Pierre Rouanet.
DE 1981 à 2003 : Nouveau changement de propriétaire, c'est
le groupe Centre-France / La Montagne qui prend le contrôle
du Berry Républicain (fin décembre 1981). C'est
le temps d'une presse nationale et locale qui perd des lecteurs.
La France n'a pas les lecteurs des quotidiens que l'on trouve
dans d'autres pays, alors que les magazines se développent.
Le Berry Républicain se modifie techniquement, avec beaucoup
d'innovations, dont une nouvelle maquette en 1985 et le début
de quelques photos couleurs. Une édition du dimanche est
alors proposées. C'est le nouveau centre d'impression
offset construit à Saint Germain du Puy. Quelques temps
plus tard, en décembre 1985, c'est la fin des pages dites
"au plomb".
Par la suite, en 2002, l'impression est
faites à Clermont-Ferrand, fini, la machine de Saint Germain
du Puy. Cela ne va pas durer très longtemps et en septembre
2006, cette impression très "baladeuse" s'en
va à Orléans.
DE 2003 à ....... : Dans la période récente, c'est
la création d'une nouvelle maquette et le transfert
de l'imprimerie de Saint Germain du Puy pour Clermont. Le 10
mars 2004, une nouvelle formule, commune à tout
le groupe de La Montagne voit le jour.
Le journal Berry Républicain, comme
toute la presse quotidienne française, et les actions
de Libérations achetées par la famille de Rothschild
début 2005 en est l'exemple, souffre et la diffusion
est passée progressivement au cours des décennies
de 50 000 à 35 000 exemplaire.
Or le Berry Républicain, avec son
slogan "que serait la vie sans le Berry", correspond
à un besoin fort des villes mais surtout des villages
du Cher, c'est pour beaucoup de gens , leur seule source d'information.
L'arrivée de Internet tout comme
la télévision nationale et locale feront de cette
presse un outil qui ne "prend pas" chez les jeunes.
Comme d'autres le Berry Républicain
n'a pas vu l'arrivée des médias nouveaux, il a
vu d'un très mauvais oeil les radios locales (dont Recto
Verso dans les années 1982), et la mise en place par le
Berry Républicain (très tardivement) d'un site
Internet particulièrement mal conçu, touffu et
sans valeur ajouté montre la limite de la Rédaction.
Le principal reproche lors de la nouvelle
forme, tenait dans le déplacement des ... avis de décès,
que les personnes âgées ne retrouvent plus. Pour
d'autres, ce sont les courriers des lecteurs qui sont écrits
via Internet d'une manière anonyme, ce qui laisse la porte
ouverte à toutes les outrances.
La version numérique
Dans les années 2000, alors que
se développe Internet, le Web et les sites, le Berry Républicain
reste en dehors du mouvement, persuadé qu'il s'agit d'un
phénomène éphémère, et puis
avec cette nouvelle façon de donne rl'information n'avait
aucune retombée financière.
Cela faisait des charges en plus, sans
apport significatif de ressources.
Pourtant, progressivement, une version
numérique en PDF va apparaître et sera utilisée
pour les personnes éloignées de Bourges et puis
l'avènement des tablettes fera le reste.
Mais ce sont les éditions "papier"
et aussi la couleur dans les photos qui va rester le "fond
de commerce" du Berry.
UN
JOURNAL LOCAL : LE BERRY REPUBLICAIN
En face du Palais de Justice et au pied
du rempart gallo-romain, donnant sur le Palais Jacques Coeur,
les locaux du Berry Républicain sont connus de tous les
Berrichons.
Ce journal est issu dans les premiers jours de la libération
de Bourges en septembre 1944 du grand journal quotidien de l'époque
" La Dépêche du Berry ". C'était
le journal local par excellence dont le premier numéro
sort en 1893. C'est un journal de "centre-gauche" créé
par des membres ou sympathisants . Il participait à la
vie locale et politique d'une manière très active,
prenant position dans les élections sans aucune retenue.
Son premier propriétaire Jean Foucrier était un
homme de grande valeur. C'est lui qui permettra à Henri
Laudier d'accéder à la mairie de Bourges, après
plusieurs échecs. C'était au lendemain de la première
guerre mondiale.
En réalité, Le Berry Républicain
est une synthèse de toutes les "feuilles" clandestines
de la Résistance. D'ailleurs au lendemain de la libération
de Bourges, c'est une double page "du patriote berrichon"
qui est édité tout droit sorti des presses de la
Dépêche du Berry.
Les journaux de la clandestinité
:
On trouve, non pas des journaux réguliers
en diffusion, mais des pages qui sont données et distribuées
de main en main, en prenant beaucoup de risque. C'est le cas
de l'Emancipateur, le journal d'obédience communiste,
cher au Laudier de la première heure, c'est aussi le Patriote
Berrichon, qui commence à être publié en
1943, c'est aussi "En Avant" qui commence en juin 1944.
On trouve encore "Le Combat du Berry" et "La Voix
de la Résistance".
Le " Berry ", comme l'on dit,
hérite de La Dépêche qui s'était conduit
en journal de la collaboration pendant toute la dernière
guerre. Ce journal cesse toute publication le 22 août 1944.
Il ne peut pas reparaître et un arrêté du
commissaire de la République le confirme en donnant la
liste des journaux régionaux qui peuvent à nouveau
être diffusés.
Dans les premiers jours de la libération de Bourges en
septembre 1944, quelques personnalités de la Résistance
dont Pierre Jacquet et Georges Rossignol tous deux francs-maçons,
reconstruisent et modernisent le quotidien. Ce journal de la
Libération est donc dans une ligne progressive et humaniste
jusque vers 1963. Pierre Jacquet sera Rédacteur en Chef
du journal. Le Berry Républicain a alors une édition
pour l'Indre.
Le Berry Républicain
a son premier numéro le 17 septembre 1944.
Dans le groupe Hersant.....
Comme d'autres quotidiens, il entre à
partir de 1963 dans les griffes du "papivore" Robert
Hersant qui possédait depuis 1957 sept quotidiens moribonds,
des Pays de la Loire au sud du Massif Central. Le passé
trouble pendant la guerre d'Hersant font de cet homme un repoussoir,
d'autant plus que le Berry Républicain avait été
fondé par des Résistants et qu'Hersant était
dans le camp opposé ! Les discussions à Bourges
seront difficile, en particulier entre le groupe Hersant, Pierre
Jacquet et ses amis Résistants. On trouve des luttes jusque
dans la loge maçonnique de Bourges particulièrement
impliquée dans cette affaire locale.
Mais après quelques années,
chacun s'aperçoit qu'en rachetant ou en conservant des
titres "à bout de souffle, Hersant se donne la réputation
d'un sauveur des journaux en perdition".
A cette époque, Pierre Jacquet reste
en place et deux personnalités fortes écrivent
dans le journal, Jean Goldman jusqu'en 1968 et Pierre Rouanet
qui part du Berry en 1977.
Progressivement, Hersant unifie plusieurs
journaux du Centre de la France sous le nom de Centre-Presse,
et il en fait un journal à plusieurs éditions.
Il expérimente de nombreuses recettes qui feront le succès
du groupe, comme par exemple une priorité à la
gestion, une recherche de gains en faisant des économies
dans la fabrication, mais aussi et surtout dans la rédaction,
avec une politique publicitaire attrayante. c'est ce qu'écrit
Marc Martin dans "la Presse Régionale" publié
chez Fayard.
La période moderne, Centre
France
Plus tard, face au non-respect de l'ordonnance
sur la presse du 26 août 1944 sur la concentration des
titres, Hersant lâche du lest et vend plusieurs de ses
titres, comme Le Berry Républicain à La Montagne,
organe de Clermont Ferrand.
Et le 1 er janvier 1981, c'est l'achat du Berry Républicain par
le groupe Centre-France / La Montagne dont le siège est
à Clermont Ferrand. Les évolution deviennent alors
essentiellement techniques. La première page devient colorée,
à partir de mai 1985, et un Berry Dimanche est diffusé.
Récemment, la technique continue,
le Berry Républicain modifie sa formule mais surtout il
est imprimé non plus à Saint-Germain-du-Puy, mais
à Clermont Ferrand, cela s'est passé au premier
semestre 2004. Autrefois, dans le cadre du " Tourisme Industriel
", il était possible de les visiter, mais pour voir
tourner les rotatives, la visite ne commence qu'à 23 H
55 et dure deux heures. A l'issue, le visiteur repartait avec
son journal......
- Le directeur Guy Dugne, arrivé
à Bourges en 1984, et met en oeuvre les nouvelles techniques
de l'imprimerie remplace l'année suivante Pierre Janrot.
- M Dugne prendra sa retraite en octobre
2007, remplacé par un ingénieur M Hubert Proton,
- Sur le plan technique, c'est le passage
au format tabloïde, au cours de l'année 2008, (le
22 janvier 2008).
- Le temps des turbulences
-
- Sans doute à
partir des années 2000, et peut être l'arrivée
d'Internet, mais aussi de la TNT sur la télévision,
le journal perd des lecteurs. Au milieu de l'année 2008,
les ventes sur le département du Cher sont vers 30 000
exemplaires par jour, sans doute un peu moins.
- Les grandes manoeuvres
commencent alors avec des discussions avec la Nouvelle République
qui ne va pas bien à son tour.
- La suite avant la fin
de 2008, mais il apparaît difficile de penser que le Cher
continuera avec deux journaux locaux.
C'est le quotidien qui consacre le plus
de pages à Bourges et aux communes du département
du Cher. Par contre avec la nouvelle
mise en page et le nouveau format de type tabloïde, les
gens ne se retrouvent pas tous. En outre il est le seul à
posséder une édition du dimanche très prisée
des " gens de la politique " pour la rubrique fort
courue des " croissants chauds ".
L'emprise du Berry s'est étendue en utilisant les locaux
d'une ancienne quincaillerie transformée pendant quelques
années en " Espace Printemps ", un lieu qui
devait devenir toute l'année la vitrine du Printemps de
Bourges. Le journal a été est lié un temps
à la radio locale en réseau Europe 2 dont les studios
occupaient alors le même emplacement.
Puis c'est un déménagement
nouveau, vers la Gare, rue du général Férrié,
à l'emplacement des magasins Aubrun d'autrefois.
Dans les années 2010, à partir
de 2006, il se double d'un site internet, très vu par
la population des jeunes, mais qui n'apporte pas l'équivalent
sur le plan économique.
En octobre 2008 alors que de nombreuses
rumeurs courent la ville sur les difficultés des deux
journaux, il semble que :
- - le Berry Républicain continuera
d'exister avec ce titre, mais sera géré par
la Nouvelle République. Cette dernière après
un délais d'attente devrait sans doute disparaître
dans le département du Cher avant un an.
- - sur le plan financier, Centre-France
qui possède aujourd'hui le Berry Républicain entrerait
à un certain niveau (minoritaire) dans le capital de la
Nouvelle République (NRCO) et en échange une
prise de contrôle majoritaire du Berry Républicain
par la Nouvelle République.
- -Globalement dans le Cher, le Berry Républicain
tire à moins de 30 000 exemplaires et la Nouvelle République
à 10 000, soit trois fois moins, d'où le maintient
du titre Berry Républicain.
- Dans Challenge, on trouve encore les propos
de Olivier Saint Cricq (NRCO) qui parle d'un projet qui devrait
aboutir " le plus tôt serait le mieux", et le
journal ajoute "compte tenu des pertes du Berry Républicain
et de la NCRO du Cher".
- Et à
l'été 2009, c'est l'édition de la Nouvelle
République qui disparaît. Le Berry Républicain
restant le seul quotidien de Bourges et du Cher. (au 31 octobre
2009).
Le Berry Républicain
appartient au groupe CENTRE-FRANCE qui comprend les journaux
suivants, avec la diffusion journalière moyenne en 2004
de :
- La Montagne = 206 000 exemplaires
- Le Berry Républicain
= 32 000
- Le Journal du Centre = 31
000
- Le Populaire du Centre 46
000
- Centre-France Dimanche =
227 000
- La Voix du Sancerrois = 6000
- La Gazette de Thiers = 5700
Le total de diffusion est donc de 315 000
exemplaires ( le journal du dimanche étant à part),
ce qui correspond à un recul de 1,8%, sur l'année
2004. Par contre l'audience selon les sources du journal augmente.
LE BERRY en 2015 :
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de la publication : Mme Edith Caillard
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: M. Philippe Noireaux
Date de création du site : avril
2006