A Bourges, la religion catholique était
égémonique, mais située au centre de la
France, Bourges va recevoir les influences de la Réforme.
LA REFORME
Au XV e siècle et au XVI e, il y
a une apparence d'une Eglise triomphante,
mais elle est en profondeur, dans une crise très grave.
Pourtant des réformes sont tentées et parfois réussies
par les archevêques successifs comme Jean Coeur, Pierre
Cadoet, Guillaume de Cambray.
En utilisant l'imprimerie, la hiérarchie
catholique a cherchée à diffuser son message. Ainsi
en 1516, les statuts synodaux furent promulgués et diffusés
à tous les prêtres. Ils constituèrent un
règlement rigoureux et précis dont l'influence
portera ses fruits au siècle suivant.
Des livres religieux imprimés furent diffusés.
On cite un missel de 1493, ou de 1547 avec Jacques Le Roy, imprimé
à Bourges.
En 1569, c'est un manuel pour l'administration des sacrements
qui est imprimé.
LE PROTESTANTISME
Dès 1524, les idées de Luther
sont connues et même professées à Bourges.
Les chanoines s'inquiètent en 1525, d'autant que certains
professent les idées nouvelles dans la grande salle du
Palais.
Le concile provincial, avec l'évêque Tournon en
1528 porte essentiellement sur la lutte contre la doctrine luthérienne,
qui est placée au même niveau que la sorcellerie
et la superstition.
Marguerite d'Angoulême est pour beaucoup
dans la diffusion des idées nouvelles.
Le milieu universitaire est lui aussi pénétré
par ces idées. C'est l'époque où Calvin, venu étudié à Bourges, rencontre
Melchior Wolmar, un luthérien notoire.
La confusion atteignit son paroxysme lorsque que le nouvel inquisiteur,
Mathieu Orry vint à Bourges et fit de nombreux sermons.
En 1536, le 19 novembre, dans la cathédrale, il ne ne
put se faire entendre, et il avait des propos si extrémistes,
qu'il fut lui-même menacé d'hérésie,
et... il regagna rapidement Paris.
En 1535, un bénédictin, Jean
Michel, docteur en théologie prêchait la réforme,
il faisait ses sermons entre Bourges, Sancerre et Issoudun. Mais
il fut bientôt arrêté, enfermé et en
il s'évada pour la Suisse. (1537)
Il revint clandestinement à Bourges, pris, il fut brûlé
le 24 décembre 1539.
De même, Jean Chaponneau qui avait mis en scène
la gigantesque pièce des Actes de Apôtres en 1536,
était un chanoine Augustin de Saint-Ambroix gagna lui
aussi la Suisse.
Pendant 20 ans, ce sera le temps des bûchers.
Après Jean Michel, une dizaine d'autres suivront. On recensait
les communiants, on surveillait les prédicateurs... etc
Dans le diocèse, 4 gros centres
réformés apparaissent : Bourges, Aubigny, Sancerre
et Issoudun. Les milieux les plus touchés sont ceux des
artisans et des professions libérales.
A partir de 1555, les premiers Temples sont édifiés.
1562, c'est le début des affrontement
armés. Le 27 mai, les troupes du comte de Montgomery entrent
à Bourges par surprise et pillent les églises,
le tombeau de Jeanne de France est profané. Les statues
de la cathédrale sont détruites.
L'affrontement le plus dramatique se déroula
à Bourges aux lendemains de la Saint Barthélémy
en 1572. Une vingtaine de protestants sont tués dans les
prisons de l'archevêché. Le 8 septembre, 200 abjurèrent
pour sauver leur vie.