Edouard_Andre - Roland Narboux - Bourges Encyclopédie

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EDOUARD ANDRE A BOURGES
Par Roland NARBOUX
 
Bourges et Edouard André, un des grands paysagistes du XIX ème siècle. Il a son jardin, mais il est plus connu à Montévidéo que dans sa ville natale, Bourges.
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Version 2013

 

Edouard André, un paysagiste de génie

Edouard André est sans aucun doute le paysagiste français le plus célèbre du XIX ième siècle, et c'est Daniel Lejeune ingénieur horticole à Bourges qui va le faire connaître et se passionner pour ce personnage. Edouard André est à l'origine de la conception de plusieurs centaines de jardins situés sur plusieurs continents, et s'il fut un journaliste horticole de premier plan, il est aussi le " découvreur " de cette plante si belle, l'Anthurium Andreanum, connue aussi sous le nom de " Flamant rose " ou " Langue de feu "... Et Edouard André est Berrichon, puisque né à Bourges en 1840.

Natif de Bourges

Edouard François André est donc né à Bourges le 17 juillet 1840, d'un père Charles-André installé à proximité des Marais de Bourges où il exerçait la profession de pépiniériste dans la rue Jean Chaumeau actuelle. Ce père, habitat ensuite rue Voltaire, pas très loin des serres et du moulin de Voiselle. Le jeune Edouard sera pris en main par un ecclésiastique, l'abbé Chapu et suivra des études au collège de Bourges jusqu'à 17 ans avant de travailler avec son père pour la pépinière familiale puis il s'en ira en Anjou se perfectionner dans ce art, nous dit Daniel Lejeune. Il va, toute sa vie, se passionner pour le monde végétal, il devient botaniste et horticulteur.
A 20 ans il est jardinier principal de la Ville de Paris, et il travaille auprès d'Alphand , prenant la direction des travaux de plantation du parc des Buttes-Chaumont. Dès lors, la réputation d'Edouard André ne cessera de grandir en France et à l'étranger.
On ne sait pas grand chose pour le reste de son existence dans ses relations avec sa ville natale ou le Berry, mais aucun jardin ne porte sa griffe.

Jardinier du monde

Il a 35 ans lorsqu'il commence une carrière " d'aventurier-paysagiste-botaniste " et il entreprend des voyages d'exploration en Colombie, Equateur et Pérou. Il y reste un an, alors que son épouse est décédée et que ses trois enfants sont confiés à leur tante Cécile.
C'est la grande aventure en Amérique du Sud, au milieu de mille et un danger comme cette piqûre de mygale aviculaire ou la périlleuse traversée des Andes.... Il découvre et décrit de nombreuses plantes comme les fougères ou des orchidées.
Dans les Andes, il se passionne pour la famille des Broméliacées dont le genre " ananas ".

Pour récolter les graines, Edouard André ne s'embarrasse pas, il écrit dans un récit de voyage :

" .... Un tableau magnifique attira mon attention. Couvrant un arbre mort d'une grande hauteur, les milliers de fleurs rouges et de feuilles poilues de Gurania Andreana formaient un dôme brillant orné de longs festons de 20 m de long. J'abattis l'arbre pour me procurer les graines ".

Comme aventurier, il écrit encore : " Des bandes de caïmans énormes encombrent les plages. En passant près d'eux nous les saluons de quelques balles coniques, nous en manquons beaucoup et en tuons peu... ".

Il devient ensuite lauréat du concours organisé par la ville de Liverpool pour la création du jardin de 150 hectares de Sefton Parc en 1867, puis il s'engage dans une carrière libérale nationale et internationale : c'est la transformation de la citadelle de Luxembourg en parc paysager public, et enfin, c'est la transformation d'une partie de la ville de Montevideo en Uruguay, et la réalisation de parcs en Lituanie, en Bulgarie, en Hollande avec le parc du château de Weldam ... Son style est une synthèse entre la tradition classique du jardin régulier dit " à la française " et l'esprit du jardin paysagé.


En France de nombreuses réalisations comme le champ de Mars de Montpellier, le jardin public de Cognac ou la roseraie de l'Hay-les-Roses., sans oublier, le parc du Lude en Touraine ou de Baudry à Cérelles…. Signalons encore le parc du casino de Monte-Carlo.

E. André se lia vers 1866 à George Sand, et avec son fils Maurice qui écrivait dans la " Revue horticole ". La dame de Nohant raconta une visite parisienne en compagnie du paysagiste : " Nous retournons chez Ulbach, nous y retrouvons M. André. Nous allons avec lui aux serres de la ville de Paris, au diable, après avoir traversé le parc Montceau : nous voyons des merveilles et quelle quantité ! des caladium gigantesques, des lataniers, des palmiers... l'ortie dont la piqûre fait mourir, des lianes, tout un monde exotique ".

L'homme de l'anthurium

Edouard André fut bien un paysagiste aventurier, ramenant de ses voyages des centaines d'espèces. Ainsi, au mois de mai 1876, avec deux indiens, il récolte dans la province du Cauca en Colombie, à une altitude de 1300 mètres, 40 exemplaires d'Anthurium qui est emballée précieusement et envoyé en France par l'intermédiaire du consul de France à Tumaco. Il dessine et décrit l'espèce, et attend.... jusqu'à ce qu'il apprenne que les plantes n'ont pas atteint Paris en bon état. Il doit recommencer, ce qu'il fit deux ans plus tard ... Cette plante si belle eut un retentissement européen, elle fut présentée dans de nombreuses expositions, et fit l'admiration de tous les spécialistes.... et son prix augmenta et cette plante resta au hit parade de ces espèce dans les années 1880.

Vers 1870, Edouard André achète une maison en Touraine à Lacroix-de-Bléré pour y installer sa famille, avec l'intention, dans ce climat doux, propice à l'art des jardins et à l'horticulture de poursuivre ses recherches dans un parc expérimental. Dans cette sorte de refuge, il reçoit de par le monde de nombreuses plantes, comme des Philodendrons ou des Hibiscus.

Conclusion

Pendant plus de 20 ans, Edouard André fera de la communication puisqu'il assure la direction de la prestigieuse " Revue Horticole ". Et en 1892, il devient le professeur d'art des jardins à l'Ecole Nationale d'horticulture de Versailles. Enfin, il publie de nombreux ouvrages, comme " L'art et la science des jardins " ou son ouvrage de base : " l'Art des jardins, Traité de la composition de l'art des jardins " qui fait encore référence et fut réédité en 1983.
Edouard André, ce paysagiste né à Bourges eut un parcours exceptionnel et fut l'auteur de près de 250 projets de parcs et jardins. Il a introduit de nombreuses plantes dont le fameux anthurium andreanum. Il était à la fois jardinier, botaniste, et aventurier !
Il meurt à Lacroix-en-Touraine le 25 octobre 1911, et il est inhumé au cimetière de Montmartre.
Deux expositions à Bourges en 2012 retracent son parcours par la présentation de dessins, d'estampes et de documents de famille. L'art et la nature se rejoignent dans de magnifiques grands plans aquarellés qui permettent de comprendre comment le paysagiste compose son oeuvre.


Et il existe à Bourges un jardin " Edouard André " mais qui n'est pas l'oeuvre du grand homme, puisque créé en 1985 dans le quartier de Mazières, il offre aux visiteurs une collection unique de pivoines, arbres et arbustes rares. Sur 1,2 hectares, il a été conçu à proximité de la Résidence Gite et Amitié. C'est un parc très original, puisque la promenade qu'il propose est accessible aux personnes handicapées.


merci à Daniel Lejeune et à son livre " Edouard André, les clefs d'une réussite ". (Société Nationale d'Horticulture de France

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