Femmes de Bourges - Roland Narboux - Bourges Encyclopédie

L'ENCYCLOPEDIE DE BOURGES
ECONOMIE
URBANISME
PATRIMOINE
CULTURE
POLITIQUE
ENVIRONNEMENT
HISTOIRE

FEMMES DE BOURGES
Par Roland NARBOUX

Bourges au féminin, tel est l'article qui montre l'importance des femmes dans la ville de Bourges sous les formes les plus diverses.

 RETOUR AU SOMMAIRE
 
 
RETOUR A LA PAGE D'ACCUEIL
Version 2010

 

Dans les cités d'aujourd'hui, il faut bien se rendre à l'évidence, la femme n'est pas très souvent au premier rang, que ce soit pour diriger une ville, un département, ou pour gérer une entreprise ou prendre la direction d'un grand service administratif.
Aussi, avons-nous cherché pour les lecteurs d'Internet quelle est réellement la place de la femme dans une ville comme Bourges dans les domaines les plus variés.

Les femmes qui ont marqué Bourges

Elles ne sont pas très nombreuses les femmes qui ont marqué la ville de Bourges. Lorsque l'on recherche les femmes célèbres nées dans la capitale du Berry, on ne trouve que Berthe Morisot, cette grande peintre impressionniste née en I841, alors que son père, Tiburce était préfet du Cher. Elle ne restera d'ailleurs que très peu de temps en Berry.
Autre femme célèbre, qui a beaucoup apporté à la ville, Jeanne de France fonda à Bourges l'Ordre des Annonciades. Bien que née à Nogent-le-Roi en 1464 et c'est à Bourges que décède cette fille de Louis XI, mariée puis répudiée par Louis XII et grande figure de cette époque.
Autre personnalité forte de notre Histoire, George Sand (I803-1876) fut une romancière essentiellement berrichonne, elle vint souvent à Bourges et son plus bel amant, ne fut-il pas Michel de Bourges ?
Autre romancière, encore plus locale, Marguerite Audoux et son livre : " Marie-Claire " a particulièrement mis en valeur Bourges, ayant passé près d'une dizaine d'années dans un orphelinat de l'Hôpital général.
Enfin, signalons Marguerite de Navarre (1492-1549) princesse des lettres de la Renaissance et dont l'influence sur l'Université de Bourges fut importante a laissé son nom à un des grands lycées de la ville.
Et plus récemment le souvenir de Simone Weil (1909-1943) jeune et brillante philosophe qui enseigna au Lycée de Bourges rue Littré revint à la mémoire des Berruyers.
Bourges, ville royale et archiépiscopale souffrirait-elle de machisme ?

Les rues de Bourges

Pendant des lustres, les noms des rues de Bourges, comprenant des noms de personnages étaient essentiellement masculins : pas ou très peu de femme.
Il y a eu Jeanne d'Arc, qui a une petite rue, proche de celle de Louis XI, et aussi une impasse privée perpendiculaire à la rue Moyenne ? Ensuite, Marguerite Audoux et George Sand ont leur rue pour l'une et une place pour la seconde.
Plus récemment, la commission chargée de donner des noms aux rues nouvelles de Bourges ont chaque fois que possible " cherché la femme "…

Il y eu ainsi Adélaïde Hautval, une femme médecin résistante lors de la dernière guerre, et plus récemment encore, les noms d'Agnès Sorel, d'Aliénor d'Aquitaine et de Christine de Pisan ont été données à des rues d'un petit lotissement intitulé, le clos Jacques Cœur. Si les deux premières ont fréquenté la capitale du Berry la troisième n'y est sans doute jamais venue à l'inverse de son fils.
Ces derniers mois, Jeanne Jugan (1792-1879), qui est à l'origine des Petites Sœurs des pauvres a permis de baptiser une ruelle dans le quartier du couvent des sœurs de La Charité.
Enfin, deux dames donneront en 2010, leur nom à des rues, Pauline Kergomard (1838-I925), fondatrice des écoles maternelles, et Maria Vérone (I884- I938), la première avocate française plaidant en cour d'Assises.
Mais dans l'ensemble, cela fait peu.

Quant à Marie Curie, femme de science, a enfin son nom dans une rue. Et c'est très récent puisqu'il existait depuis l'avant guerre, une rue Pierre Curie, et Marie encore vivante à cette époque la municipalité n'avait pas juxtaposé son nom à celui de son mari. Le mal sera réparé, et aujourd'hui, il y a enfin une rue " Pierre et Marie Curie ".

Les 40 femmes de Marguerite de Navarre

Les femmes sont mises en valeur de manière particulièrement visible à travers des médaillons qui ornent la façade de l'internat du lycée Marguerite de Navarre. Ces 41 médaillons datent de 1950 / 1952, ce fut une commande de l'architecte du bâtiment Jacques Barge.
C'est Jacqueline et Jean Lerat, de grands céramistes, qui vont réaliser ces personnages en grès, représentant des artistes, des sportives, des scientifiques et des patriotes. Ils font 0,90 mètres de diamètre et ils ont été cuits dans un four, non pas à La Borne comme on le pense souvent, mais à Vierzon.

Une oeuvre remarquable, et si certaines femmes sont largement connues, comme la comtesse de Noailles, (1876-1933) poète, Madame de La Fayette (I634-I693) romancière et mémorialiste ou encore Madame De Sévigné (1626-1696) et son œuvre épistolière, d'autres dont on connaît le nom sans trop savoir de qui il s'agit, comme Maryse Bastié (1898 - 1952), pourtant une grande aviatrice, ou Suzanne Lenglen (1899 - 1938), championne de tennis.

Aujourd'hui, parmi ces femmes, certaines sont totalement absentes de la mémoire collective, c'est la mathématicienne Sophie Germain, (1776-I831), ou Clémence Royer (1830-1862), une économiste, féministe, et une des fondatrice du Droit Humain, ou encore Julie Favre (I834-I896), pédagogue, pionnière de l'enseignement et enfin Flora Tristant (1803 - 1844), une militante abolitionniste, apôtre de l'union libre

On trouve aussi des personnages comme Louise Michel (1830 - 1905), qui fut institutrice, anarchiste, et elle prit part à la Commune de I871. Notons des artistes comme la pianiste Lili Boulanger, Sarah Bernhard ou encore Jeanne Lanvin, une des grandes dames de la couture. Seule parmi ces médaillons, Marie Talbot (1806 - 1860), est berrichonne, potier (ou potières) à La Borne figure en bonne place.

Les femmes en politique

Les femmes peuvent voter depuis peu à l'échelle de notre histoire puisque cela ne date que d'avril 1944 pour le décret fondateur et d'avril 1945 pour des élections municipales.
S'il est un domaine où la place de la femme tarde à s'affirmer, c'est bien en politique. Aujourd'hui, sur les 5 parlementaires du Cher, aucune femme ! Dans le passé, sauf erreur, une seule femme a rejoint un jour le parlement, il s'agissait de Berthe Fievet, élue député en 1981.

Au niveau du Conseil général, c'est la même chose, aucune présidente pour le Cher et dans les municipalités de Bourges, Vierzon ou Saint Amand, jamais aucune femme n'a porté l'écharpe de premier magistrat de la cité.

Il est pourtant un domaine, celui du représentant de l'Etat où les femmes dans le Cher se montrent puisque Mme Catherine Delmas Comolli est préfet (et non préfète),depuis juillet 2008. et c'est la troisième depuis 15 ans, après Marie-Françoise Haye-Guillot en 1996 et Anne Merloz en 2002.

L'arrivée de la parité en politique à la fin du XX ième siècle fait bouger les lignes. Dans le passé récent, au niveau municipal, des personnages comme Zoé Dumonteil, Germaine Lebrun ou Marguerite Renaudat ont imprimé leur marque à Bourges à une époque où les femmes ne représentaient pas plus de 5% des élus.
Il faudra la loi pour que l'évolution se fasse de manière plus sensible.
Depuis 1995, le Conseil municipal de Bourges comprend sur ses listes autant de femmes que d'homme, même si le maire Serge Lepeltier et le premier adjoint sont .. ;des hommes !
C'est ainsi que des personnalités vont progressivement se détacher, comme Frédérique Deniau dès 1995, puis Josette Csorgei, Andrée Depond, Colette Bonneau et avec les lois sur la parité, aux élections municipales de 2001, une liste comprenant " un homme, une femme, avec la méthode dite chabadabada ". Ainsi se détacheront dans l'équipe municipale Monique Charles, Danielle Monnet ou Véronique Fenoll.
L'opposition municipale ne sera pas en reste avec, en particulier à partir de 2008, le chef de file de la liste de gauche qui sera une femme : la socialiste Irène Félix, à ses côtés, Anne Marie Guilloneau et Jacqueline Jacquet. Et à l'extrême gauche à Bourges, la femme est reine, avec Colette Cordat et Charlotte Blot.

Les femmes dans la cité

Trouver des femmes à la tête des grandes entreprises de Bourges ou du Cher n'est pas simple, et par exemple dans la firme Hanriot devenue Aérospatiale et aujourd'hui MBDA, aucun directeur n'a jamais porté des jupes. Il en est de même à Michelin et à Nexter ( ex. GIAT). La CCI est essentiellement masculine. Une exception tout de même, et d'importance avec la direction de l'Hôpital de Bourges par Christiane Coudrier qui assura le suivi de la construction du nouvel Hôpital Jacques Cœur dans les années 1990, avant de réaliser le transfert de cet équipement … des malades et du personnel et d'en être la première directrice en 1995.

En sport, le basket à Bourges a une renommée internationale et c'est une équipe féminine qui a gagné en France et en Europe depuis une dizaine d'années toutes les compétitions ou peu s'en faut. Les noms sont devenus célèbres, comme Amy Cissé, Yannick Souvré, Céline Dumerc et Cathy Melain. Elles portent haut les couleurs du Berry.

Dans d'autres secteurs de la cité Berruyère, les femmes sont présentes et même très présentes, ainsi, ces dix dernières années, le conservateur des musées de Bourges fut une conservatrice, Béatrice de Chancel-Bardelot, tout comme la responsable des bibliothèques de Bourges, Elisabeth Doucet. Mais la palme revient dans ces secteurs culturels souvent attribués à des hommes à Michèle Lemaire. Elle sort tout juste de l'université lorsque Bourges lui confie la rénovation du Muséum d'Histoire naturelle et depuis plus de 20 ans, elle porte à bout de bras, le Muséum de Bourges, avec une compétence et une autorité qui en font un exemple tout à fait remarquable. Des idées, un suivi du public, des expositions temporaires et un outil culturel en perpétuel mouvement le Muséum s'affirme comme un point fort de la cité berrichonne.

Au fil de cet article, d'autres noms apparaissent, comme Tina Poulizac, infatigable adjoint de directeur du Printemps de Bourges, ou encore Christine de Vicher à qui Bourges doit les Nuits Lumière, qu'elle réalisa avec son mari.

à suivre

 

Retrouvez quelques articles de l'Encyclopédie :
Ils sont nés à Bourges,
François Mitterrand à Bourges
Chiffres essentiels
Les Templiers
Les élections à Bourges au XXe siècle
Les Très Riches Heures du duc de Berry
les villes jumelles
Radios locales
Les francs-maçons
Kiosque et musique
Agnès Sorel
L'horloge astronomique
Les tramways de Bourges
L'Yèvre à Bourges
L'alchimie
La Bouinotte, magazine du Berry
L'usine Michelin
La maison de la Reine Blanche
Serge Lepeltier
L'industrie à Bourges au XXIe s
Monuments Historiques Classés
 

Et puis une nouveauté : L'information et l'actualité à savoir sur Bourges, en quelque clip et quelques lignes :

http://www.bourges-info.com/

 

Vous souhaitez enrichir le site de l'Encyclopedie de Bourges ?

 

Retour en page d'accueil