Un bref retour sur l'entreprise
située rue Le Brix depuis 1928 et dont plusieurs articles
signés de Roland Narboux dans cette encyclopédie
sont à lire ( Aéroport -
Histoire des avions, - Aérospatiale).
mais cet article concerne, non pas Aérospatiale, mais
l'usine de la rue Le Brix devenue MBDA.
Mais c'est de MBDA qu'il s'agit.
Tout remonte à 1998, à cette époque, les
milieux "autorisés" s'accordaient à penser
que les alliances entre les français et les allemands
allaient se concrétiser pour former une belle industrie
de missiles. Et Bourges usine de production avec l'usine de conception
de Châtillon avait une belle carte à jouer dans
cette alliance. Certains pensaient aussi qu'une autre forme d'alliance
avec Thomson, qui était "systémié"
était possible. Mais ce qui va arriver va jeter la consternation
dans les milieux aéronautiques locaux.
JUILLET 1998 = MATRA PREND LE POUVOIR
C'était au mois de
juillet, un soir sur France Info, ce jeune cadre de production
allait se coucher lorsqu'il entendit le mot Aérospatiale.
Il tendit l'oreille et n'en revint pas : le journaliste parlait
de l'accord conclu entre Aérospatiale et Matra. C'était
bref mais significatif, et pourtant incroyable. Il avait mal
entendu. Il avait confondu Matra avec Dasa ou Thomson, .... non
ce n'était pas possible le journaliste s'était
mélangé dans les firmes aéronautiques.
Le jeune ingénieur, il n'avait que 5 ans "de maison"
chercha sur d'autres stations la confirmation, mais nul n'en
parlait.
Il avait dû rêver avant l'heure !
Le lendemain l'information se confirmait
et se précisait.
Le groupe de Jean Luc
Lagardère entrait dans Aérospatiale. Ce sera un
changement fondamental. Comme le rappellera à plusieurs
reprise Henri Berger, futur directeur du COCE, les cartes et
la culture ont changé. Les décisions d'une entreprise
étatique qui est à la fois client et fournisseur,
c'est à dire qui commande des missiles pour ses forces
armées et qui les fabrique dans son usine est propre à
une culture " étatique" et protégée.
Les grands axes stratégiques sont plus fonction des échéances
électorales à venir que des lois du marché.
C'est d'ailleurs ce que reprochaient les firmes privées
comme DASA ou Baé à Aérospatiale dont les
décisions étaient souvent plus politiques qu'industrielles.
Ce sont ces grandes lois qui étaient en place depuis 1937
qui vont voler en éclat. Avec Matra et le groupe Lagardère, c'est
le marché qui prime, celui qui
détient le pouvoir, ce n'est plus le politique, c'est
l'actionnaire. Il a mis sont argent dans une affaire
et désire que cela lui rapporte, et lui rapporte le maximum.
La belle technologie, ce n'est pas son problème, il veut
faire des profits.

Quelques mois plus tard, en
Janvier 99 arrivée de Henri Berger qui devient un des
directeurs de l'usine. alors que le PDG d'Aérospatiale
M. Yves Michot quitte le groupe le
15 décembre 1999. Le pouvoir passe entre les mains de
Philippe Camus une des "têtes" de Matra... Matra
qui était alors "l'ennemi juré " d'Aérospatiale.
Daniel DUBREUIL QUITTE LE BERRY
Le départ de Daniel
Dubreuil qui était le directeur d'Aérospatiale
Missiles Bourges sans être attendu ne fut pas une surprise
pour l'ensemble du personnel de Bourges. Il est de tradition,
dans une entreprise que les directeurs laissent leur place après
quelques années. A Bourges, Raymond Puisségur et
Georges Barroy étaient restés plusieurs lustres
en place, mais c'était " autrefois ". Dans ces
temps actuels, un directeur doit changer au moins tous les 5
ans et dans le groupe Aérospatiale, c'était même
parfois un mouvement brownien.
Daniel Dubreuil s'en va dans
son sud ouest natal rejoindre Toulouse dont il devient directeur,
ce qui rend fier plus d'un compagnon. " Nous avons formé
le directeur de la capitale européenne de l'aéronautique
! " ne sachant plus très bien les fonctions qui
sont celles d'un directeur de site, fonctions très éloignées
de celles d'un Georges Barroy.
Beaucoup regretteront ce départ,
car Daniel Dubreuil s'était beaucoup impliqué dans
l'usine de la rue Le Brix, ce qui était tout de même
sa fonction, mais aussi en ville, avec une participation très
active dans la création et le suivi de la nouvelle Ecole
d'Ingénieurs de Bourges. Par son parler et ses discours,
il avait " une tchatche " très convaincante
et avec des mots simples, et souvent importés du milieu
du rugby, il " passait bien ".
CHANGEMENT DE PATRONS (AVEC UN S)
Le départ en cette
fin d'année 1998 n'est pas vécue par les personnels
comme un traumatisme, ils attendent le nouveau patron sans état
d'âme ..... et il en arrive deux.
Le premier qui se présente
comme chef d'établissement est Jean Destruys,
c'est un responsable de Ressources Humaines, il vient de Renault
Automation, et fut recruté par Jean Louis Fâche.
On dit de lui que les plans sociaux ne lui posent pas de problème,
mais qu'il connaît bien son métier et les rouages
du code du travail. Il est sensible à toute esquisse de
mouvement social. Il est très ouvert même si il
n'a pas toutes les manettes de diriger.
Il est venu assez souvent
à Bourges comme responsable de Châtillon des Ressources
Humaines, lors des voyages pour "entraîner" les
châtillonais à Bourges.
Directeur d'un établissement
à la veille de l'an 2000, ce n'est plus être directeur
de Bourges comme ses prédécesseurs, et en fait
Jean Destruys a peu de prérogatives par rapport à
ses prédécesseurs. Il s'occupe d'une partie de
la logistique, des moyens généraux et assure la
cohésion de l'établissement et les relations avec
les syndicats. Pour tout ce qui concerne la production, les achats,
la qualité, l'après vente, le bureau d'études,
ces responsabilités lui échappent. Ce sont "d'autres
directeurs" qui oeuvrent.
Comme il y a deux Centre Opérationnels, cela fera deux
directeurs de plus, et pas question de cumuler comme autrefois.
C'est ainsi que Bourges avec le Centre Opérationnel Composants
et Equipements attend " son " directeur..... lequel
se fait attendre.
Jean Destruys deviendra ensuite
vers 2005, Directeur chargé de la Région Centre,
avec un travail difficile face aux "nouveaux patrons parisiens"
de Matra. Plus tard, il aura une forte activité dans le
monde du basket.
Comme toujours, les spéculations
vont bon train, et les favoris se mettent en ligne. Il y a Serge
Catoire, un polytechnicien doublé des Mines qui est un
des cadres parmi les plus diplômés de la société,
Henri Berger, le patron des bureaux d'études, il est depuis
quelques années à l'Aérospatiale, après
être passé par Matra. Et puis d'autres noms comme
Jean Polono ... ou quelques autres sans que jamais le nom d'un
cadre berrichon n'ai été prononcé. Certains
trouvent les décisions parisiennes profondément
injustes.
Après un long suspens
.... qui n'intéressait à vrai dire que certains
cadres supérieurs de Bourges, car pour les techniciens
ou compagnons, dans les bureaux ou ateliers, un directeur ou
un autre.... c'est pareil. De toute façon depuis M. Barroy,
il y a bien longtemps que les directeurs n'allaient pratiquement
plus dans les ateliers.
Et le nom de l'heureux élu tomba : le directeur du COCE
sera Henri Berger.
Les mauvaise langues affirment qu'il a été choisi
car il accepter de venir travailler à Bourges alors que
les autres prétendants dirigeraient à distance,
de la région parisienne. Ce n'est sans doute qu'une légende.
Il arrive au début
de l'année 1999 et commence à voir les cadres principaux
du centre opérationnel. Il veut changer en profondeur
l'organisation en place et mettre aux postes clé de jeunes
ingénieurs. Les anciens commencent à sentir le
souffle du boulet passer au dessus de leur tête. Le mot
" ancien " ou " vieux " est d'une implacable
subjectivité, en ce début 1999, on est vieux au
delà de 50 ans, et lorsque sonne l'anniversaire des 55
ans, c'est le glas ou l'hallali. Il n'y a plus de place pour
eux. Cela n'a guère changé en 2006.
LES FILIERES DU COCE
Henri Berger veut très
vite imprimer sa marque dans la mise en place d'une nouvelle
organisation. Il considère que le système existant
avec une production puissante, trop éloignée du
bureau d'études "déresponsabilise" le
personnel.
En plus, il veut mettre en place des hommes jeunes, considérant
sans doute que ceux qui sont en place ont fait leur temps. Il
a dans sa tête de manière sans doute inconsciente,
le fait que Bourges et la division perdent de l'argent, et que
le staff en place en est responsable. Il n'a aucun état
d'âme pour placer " ses favoris " et écarter
les anciens, même s'il en a parfois besoin pour éviter
quelques " grosses bêtises ".
Trois filières sont
constituées chacune d'elle comprenant le bureau d'études,
la préparation, le lancement et la fabrication. La logistique,
les achats et la qualité et le contrôle de gestion
restant un peu en dehors.
Robert Mordant qui avait la responsabilité de l'ensemble
de la production se retrouve avec un petit périmètre
appelé " le pilotage ", alors que la qualité
reste en place, avec Roland Narboux, perdant au passage l'inspection,
c'est à dire le contrôle réelle des pièces
et équipements.
Ces trois filières sont logiques et correspondant à
un découpage technologique classique, c'est :
- la mécanique, laquelle inclue les composites, avec Gérard
Naveau.
- l'électronique avec l'autre Gérard, Goninet est
son nom.
- la fabrication des sous-ensembles aéronautiques avec
Alain Lamboley.
Il s'agit pour Henri Berger
de retrouver la compétitivité et de redresser l'image
du COCE vis à vis de ses clients, et enfin, et surtout
gagner de l'argent.
Loin de ces péripéties l'autre Centre Opérationnel,
celui qui assemble les missiles reste avec Viala comme patron,
mais comme ce dernier reste à Paris, il a sur place un
adjoint, Yves Vinzent.
Après les unités,
les services, les départements, les branches et autres
centres opérationnels, voici apparaître les filières,
un mot nouveau dans le vocabulaire des berruyers.
Pour le personnel et les syndicats,
ces filières ne changent pas grand chose. C'est un règlement
de compte pour les uns, c'est la fin d'une génération
pour les autres, et pour les troisièmes, il fallait vraiment
bousculer la routine et l'arrivée de Berger et de ses
filières peut être positif.
Il est vrai que le compagnon sur son centre d'usinage Mandeli
est plus préoccupé par les pannes de sa machine
que par les changements des chefs dans les bureaux, d'autant
plus que les chefs, plus c'est haut, moins ils se voient. Depuis
qu'il n'y a plus beaucoup de gadzarts dans les responsables,
chacun reconnaît que les ingénieurs " de salon
" pour reprendre leur expression ne fréquente pas
beaucoup les ateliers. L'huile et le cambouis, " ça
tâche " !
La méthode Matra
C'est à cette époque
que les médias, sur le plan national, écrivent
à longueur de colonne des propos sur la " méthode
Jospin " pour qualifier la manière dont gouverne
le Premier Ministre de la France. A Bourges, c'est la même
chose à Aérospatiale-Matra.
Cette méthode est celle
du bulldozer lancé et que rien ou presque n'arrête.
Les machines à désinvestir, les restrictions dans
les frais de fonctionnement, le départ des personnels,
c'est un peu la même chose, " combien ça coûte
et combien ça rapporte ". Il n'y a plus de sentiment,
on ne fait plus dans la dentelle.
Le principe c'est d'aller
" de l'avant ", parfois sans beaucoup de réflexion,
et de voir tous les domaines où il y a de l'argent à
gagner. Une machine en moins, c'est un peu de taxe professionnelle
à payer, un lanceur en moins, c'est une paie économisée
en fin de mois, et ainsi de suite. Il arrive que ce soit efficace,
parfois, c'est l'inverse. Pour augmenter la charge et diminuer
le taux horaire il est décidé un jour de juin 1999
de reprendre toutes les pièces mécaniques sous-traitées
pour les faire en interne. Quelques mois plus tard, dans une
invraisemblable pagaie, car les ateliers ne sont pas conçus
pour faire n'importe quelle pièce, on redonne des ordres
de repasser ces pièces à l'extérieur.......
On confond souvent vitesse et précipitation, et l'usine,
en particulier les ateliers mécaniques deviennent ingérables,
les délais sont coulés, la qualité est mauvaises
et les coût ne diminuent pas beaucoup.
Pourtant les chiffres économiques
de l'année 1999 sont plutôt bons, ce qui faire dire
à chacun que la méthode appliquée par M.
Berger est positive en termes économique. L'avenir dira
qui a eu raison dans ce qui restera une querelle des anciens
et des modernes.
C'est en cette fin 1999, le
15 décembre, qu'est annoncée officiellement le
départ de Yves Michot le Président. Ce ne fut pas
une surprise, depuis des semaines, voir des mois, il était
sur la sellette. Ceux
qui l'ont vu à Paris lors de la première présentation
de la nouvelle société franco-allemande EADS s'en
étaient rendu compte. Face à un Camus, triomphant,
Y. Michot se tenait dans son coin, attendant quelques questions....
mais déclarant qu'il parlerait le temps venu.
Le temps n'est jamais venu,
et les Lagardère Boy's ont pris le pouvoir.
Des voeux surréalistes
L'année commence avec
les voeux du directeur du site Jean Destruys, personne ne comprend
les lignes écrites qui parlent des " collègues
de Matra ", d'un établissement de Bourges conforté
" ou d'un " climat social serein " alors que c'est
l'horreur. Pas simple le poste de directeur à ce moment.
Information et désinformation mais aussi manipulations
deviennent des outils de management. En fait, personne ne comprend
ces voeux qui sont comme une anticipation sur ce qui allait arriver.
Un langage incompris et qui est passé chez beaucoup pour
de la provocation.
Henri Berger au créneau
Le directeur du COCE a toujours
un langage clair et net, il ne s'embarrasse pas de diplomatie
inutile, il va à l'essentiel, que ce soit pour déplacer
une machine ou un homme. Son langage est toujours le même
" combien ça coûte et combien ça rapporte
".
Lors de la première réunion de rentrée,
en petit comité, c'est très difficile.
Il dira après des voeux courts et classiques sur la famille,
l'entreprise, il ajoute de manière solennelle " ,
il faudra avoir la force de ne pas subir, ne pas accepter tout
ce que l'on nous demandera.... on ne doit pas répercuter
au personnel tout ce que l'on va vivre et ne pas faire ce qu'on
nous fait subir. Il faut de la solidarité entre nous.
"
Après un retour sur
1999 qui a été une bonne année, avec tous
les indicateurs généraux positifs, avec les objectifs
atteints, il fait preuve d'un pessimisme certain vis à
vis de l'an 2000 :
" On n'est pas sûr que tout le monde sera là
en décembre, on et je ne suis pas sûr de finir l'année
", l'année sera en effet difficile et nous n'y sommes
pas habitués. Mais chacun attend pour le début
de l'année 2000, la visite de Philippe Camus le PDG du
nouvea groupe EADS à Bourges.
Sur la visite à venir
de P. Camus, le ton est curieux, " Il veut voir les élus,
le reste il s'en fou ".
Il affirme que nous avons
6 mois pour redresser la situation si nous voulons sauver le
site, c'est à dire le COCE. Nous n'avons que quelques
semaines pour réagir et montrer que l'on peut améliorer
la performance du centre opérationnel.
Le discours de rentrée tient de la douche froide.
Entre le pessimisme visible
sur le visage de Jean Destruys et le discours offensif mais désordonné
d'Henri Berger, les cadres qui veulent prendre un peu de recul
ne sont pas très à l'aise. Les réunions
d'information se font rares. P. Camus annoncé ne vient
pas et Pierre Dubois reste à Châtillon, il devait
venir le 15 décembre et sa visite a été
décommandée.
Le temps des rumeurs
Comment vient une rumeur,
pourquoi, a qui profite-t-elle ? nul ne le sait. C'est ainsi
que s'amplifie ce qui devient une hypothèse forte : " le site de Bourges est condamné
", au profit de Compiègne, Salbris, des sites Anglais....
d'ailleurs, ce sont les anglais qui décident.
Ce qui se dit de plus en plus ouvertement trouble les esprits,
l'électronique retourne en région parisienne et
la mécanique disparaît, Salbris doit bien suffire.
Le site de Bourges engins va à Selles Saint Denis chez
Matra, particulièrement bien équipé et pour
le Subdray, on verra, c'est un point qui reste flou.
Quant aux avions, on en termine avec ces charges d'un autre âge,
d'ailleurs, Bourges ne gagne pas d'argent avec, donc il faut
les rendre.... C'est d'autant plus facile que le personnel est
âgé... il a plus de 55 ans pour nombre de compagnons.
Enfin, des tractations secrètes se font avec Serge Catoire
pour redonner ce qui s'appelle " les composites chauds "
à la filiale Célerg qui les réclame et qui
peut les faire sans problème ... en Aquitaine.
Pour les personnes qui faisaient ces pièces deux ans auparavant
aux Gâtines (région parisienne) et qui ont été
mutés à Bourges, ce ne sera qu'un passage, vers
l'Aquitaine.
Ces rumeurs de fermeture du
site de Bourges arrivent inévitablement aux oreilles des
syndicats qui demandent à alerter les parlementaires.
De leurs côtés, Henri Berger demande, à monsieur
le préfet, lors de la remise des médailles au personnel
" de se secouer un peu ", c'est en tout cas ce qu'il
rapporte et de son côté, Jean Destruys rencontre
lors des cérémonies des voeux différents
parlementaires pour leur demander de " monter au créneau
".
Roland Narboux qui se trouvait
être à cette époque un élu, proche
de Serge Lepeltier est approché par Henri Berger lui donnant
une foultitude d'informations sur ce qui allait se passer , allant
même jusqu'à m'affirmer que l'électronique
de Bourges allait retourner à Châtillon au bâtiment
X qui a été rénové pour cela....
et qu'il serait bien d'utiliser ces informations le mieux possible.
Il y avait une part manifeste d'intoxication sans trop savoir
pourquoi.
La presse local du 1 er février
2000 titre largement sur "
Aérospatiale : baisse des effectifs ". Des chiffres sont publiés, le
nombre de personnels qui est de 2800 personnes entre Bourges
et Châtillon, mais aussi d'autres chiffres plus inquiétants
comme 750 / 1200 suppressions d'emploi selon les sources. Et
Bernard Stéphan d'ajouter, sur 3 ans, ce sont 300 à
400 départs pour le site de bourges.
Mais le journaliste évoque aussi " la catastrophe
de l'ANF ".
On indique aussi que le nouvel homme fort du Groupe M. P. Camus
est annoncé à Bourges (et Salbris) pour les 10
et 11 février.
En fait ces articles ont été
un contre-feu à une conférence de presse des syndicats
de Bourges qui voulaient monter au créneau et alerter
l'opinion publique locale. Jean Destruys sera obligé de
parler en donnant quelques informations sans dramatiser la situation.
Le 7 février, il est
annoncé que l'on discute sur les sites, selon Pierre Dubois,
il n'y a pas de décisions de prises, on va attendre la
visite de P. Camus. Il ne veut pas prendre de décision
tout de suite.
Il semble bien que P. Camus ait sur son bureaux deux dossiers,
l'un de Brégier et l'autre de Dubois, et qu'ils sont assez
divergents, en particulier sur les sites.
" Il faut reprendre un peu de sérénité
", telle est la conclusion du jour, car il y a eu beaucoup
de bruits, et " on risquait un article sur la fermeture
de Bourges " par les syndicats semble-t-il, ces derniers
ayant convoqué la presse avec les " politiques locaux
".
Le pouvoir politique local
s'émeut, à l'exception de Jean Claude Sandrier,
qui pense que les choses sont amplifiées. Serge Lepeltier après avoir vu les syndicats
est inquiet, il veut rencontrer P. Camus pour savoir de quoi
il s'agit. La perte de 600 emploi à Bourges, en 3 ans
est inacceptable pour une ville qui souffre déjà
avec Giat et bientôt Manoir Industrie.
Le maire de Bourges qui est un pragmatique ne cessera de vouloir
avoir un entretien avec P. Camus.
Une visite " Présidentielle
"
C'est le mardi 29 février
2000 que le Président du directoire d'Aérospatiale
Matra vient visiter l'usine de la rue Le Brix. Comme toujours,
l'usine est impeccable et le circuit de visite a été
vu et revu. Les compagnons n'ont jamais vu autant de directeurs
et autres cadres supérieurs dans les ateliers....
discours assez classique sur
la stratégie.
Ne comprend pas ces rumeurs sur la fermeture du site. (c'est
stupide).
Dans le compte rendu réalisé
par le CE, il est dit " qu'il reste des efforts à
faire de l'ordre de 400 personnes sur Bourges et 200 sur Châtillon....
Mais comme l'environnement n'est pas très favorable (ANF,
étalement de certains programmes), le nouveau sureffectif
s'accroît de 200 personnes, ce qui donne sur les 2 sociétés
plus de 1000 personnes.
Au debreafing de Jean Destruys
du 6 mars, les acteurs de Bourges sont félicités,
il redit " que
le site de Bourges n'est absolument pas mis en cause, les bruits
ont dépassé l'entendement ".
Le 3 mars, au cours d'une
conversation, Jean Destruys dira à un syndicaliste que
les rumeurs proviennent d'un seul homme, qui est revenu un jour
d'une réunion en affirmant " Lagardère veut
fermer Bourges " et qu'ensuite, plus rien n'a été
maîtrisé.
Il faut ajouter que les propos à maints reprises d'Henri
Berger ont conforté largement cet aspect de fermeture
du site. Le 7 mars, au cours d'une réunion, il reparlera
de quelques difficultés avec le directeur du site, à
propos du pointage des personnels, " si on attend d'avoir
fermé, il n'y aura plus de problème de pointage
".
Le premier mars Philippe Camus
se rend au Sénat pour rencontrer des parlementaires dont
Serge Lepeltier.
Il en ressort :
- que le site l'a impressionné et en particulier l'électronique.
Il ne pensait pas voir tant de moyens et de compétences
dans ce domaine.
- que les rumeurs sont une fermeture
du site de Bourges sont totalement infondées, et il ne comprend pas l'origine de
ces rumeurs.
Sur les chiffres de baisse d'emploi à Bourges ils seront
de 300 maximum affirme de PDG, pour 1300 pour l'ensemble du groupe
de 6000 personnes. Mais le site ne fermera pas, P. Camus ne comprend
d'ailleurs pas d'où viennent ces rumeurs de fermeture.
Enfin, selon Serge Lepeltier, le " patron " d'Aérospatiale
Matra a très peur de mouvements sociaux qui terniraient
l'image de Lagardère qui est un homme de communication
et ne veut pas passer pour un homme qui licencie la où
il passe.
Mais les pertes d'effectifs restent tout de même dans l'actualité,
alors que l'on apprend que le plan social proposé par
Aérospatiale-Matra
Le 13 mars un tract est distribué
par les organisations syndicales FO - CGC - CFTC et CFDT, et
un autre par la CGT. Ils concernent l'externalisation des pièces
avions et de certaines pièces missiles. Pour les syndicats,
cete démarche est incohérente.
Les réunions avec Henri
Berger sont de plus en plus tendues, l'information sur les pièces
avions qui vont être sous-traitées, ainsi que le
désinvestissement des grandes fraiseuses met le feu aux
poudres. Henri Berger ne se contient plus, il demande " à identifier les gens qui donnent
de fausses informations, car je veux savoir qui je fous dehors.
Il y en a marre. Les pièces avions elles sortiront, car
si on ne lâche pas les pièces avions, c'est la fermeture
de l'établissement ".
Et les propos se poursuivent sur les syndicalistes qui font....
et le fait que ce n'est plus l'Aérosociale (sic) qui est
actionnaire.
LA FIN DES AVIONS A BOURGES EST PROGRAMMEE
De manière assez régulières,
les charges des avions et hélicoptères faisaient
l'objet de palabres, il s'agissait pour de nombreux dirigeants
missiles, d'une activité de type alimentaire et qui ne
subsistait que parce que les licenciement " secs "
n'étaient pas dans notre culture. Une entreprise normale
aurait depuis longtemps " liquidé " cette activité
qui n'était pas rentable.
La perte d'argent sur ces
productions qui occupaient une centaine de personnes au centre
Opérationnel Composants et Equipements devenait de plus
en plus insupportable aux dirigeants de cette fin de siècle.
Les avions ils ne les avaient jamais connus, et comme ils ne
gagnaient pas d'argent, il fallait éliminer tout cela.
La culture, la qualité, la compétence reconnue
des personnels, rien n'y faisait.
Le contrats des fabrications de sous ensembles allait jusqu'en
2003, ce serait à cette date le désengagement de
l'usine de Bourges.
Il y eu un coup de bluff de
la part des deux directeurs locaux en janvier 2000. Ils se répandirent
sur de possibles récupérations de charges venant
du " futur nouvel Airbus " le A3XX, ( qui deviendra
bientôt le célèbre A 380) qui est un nouveau
géant .... encore sur le papier. C'est assez nouveau et les premiers surpris sont
les syndicats qui voient pour la première fois depuis
des lustres, un directeur local s'intéresser aux avions
et même pencher pour des solutions de charges avions.
Cela ne durera que le temps
d'une rose, surtout en hiver, et quelques jours plus tard, le
sempiternel discours sur " les avions seront terminés en 2002
ou 2003 reprend ".
C'est à la mi-mars
que sont diffusés les premiers tracts syndicaux qui s'indignent
du départ des pièces mécaniques avions.
Les syndicats sont tous sur la même longueur d'onde et
la CGT est très en pointe, elle veut écrire à
P. Camus afin de lui signaler que les directions locales n'ont
pas suivi ce qu'il avait dit quelques jours plus tôt.
J. Destruys sur ce dossier est au plus mal, et semble-t-il ,
la visite de Serge Catoire ne s'est pas très bien passée,
il y a du tiraillement entre hauts responsables. Ces désaccords
ne portent pas sur le fond, mais sur la forme. Chacun redoute
que les " révélations " sur les sous
traitances de charges avions ne lui porte préjudice.
P. Camus, à lire la
presse nationale s'intéresse pour l'heure à l'Airbus
A3XX qui est un sujet d'une grande importance, et à l'entrée
des italiens d'Alénia dans EADS.
On peut comprendre que les conflits
berrichons ne le passionnent guère.
Vers la fin du mois de mars,
un peu d'accalmie et l'information donnée par H. Berger
est différente des semaines précédents,
on ne soustraite plus des pièces avions, mais on étudie
le moyen d'être rentables dans la fabrication des pièces
avions.
Le discours a réellement basculé de 180 degrés,
et nul ne sait trop quelle information donner au personnel.
Il en veut aux syndicalistes
et " s'ils défilent, c'est
la mort du site de Bourges ". Il
n'y a aucune cohérence dans les propos tenus.
22 MARS 2000 : UNE DRÔLE DE
COMMISSION ECONOMIQUE
La commission économique
se réuni sous la présidence de Jean Destruys qui
a demandé la participation de Henri Berger. Après
avoir rappelé que " la
volonté de la direction n'était pas d'affaiblir
le site de Bourges ni de le vendre par appartement, mais au contraire
de le renforcer ", ce
sont les charges avions qui sont à l'ordre du jour.
Le discours du directeur du
COCE semble changer par rapport aux propos des semaines précédentes.
Il affirme qu'il ne faut pas perdre d'argent, et récupérer
des activités d'assemblage. Le but est d'augmenter de
15% les charges d'assemblage avions, par contre les activités
de pièces primaires, qui ne sont pas économiquement
rentables seront abandonnées. Mais " pour l'instant,
aucune décision d'externalisation des charges avions mécaniques
et de désinvestissement des moyens associés n'est
prise ".
Pour le " reformatage " de la mécanique, les
études sont en cours avec la volonté de se recentrer
sur des îlots spécialisés.
En fait, les objectifs sont
précis, c'est la suppression
des deux ateliers automatisés flexibles qui ont fait la fierté du Bourges rentable
de Georges Barroy et la vente de toutes les grandes fraiseuses
à commande numérique qui ont fabriqué des
panneaux pour Concorde, Ariane V, et Airbus. Mais compte tenu
de l'impact de ces décisions sur le personnel et les syndicats,
il faut pratiquer un " recul stratégique " ce
sont les termes de cette surprenante commission économique.
Ces ateliers seront effectivement détruits quelques années
plus tard.
La presse nationale s'empare
des problèmes d'effectifs et le journal La Tribune titre
sur " Aérospatiale Matra s'apprête à
supprimer près de 200 emplois ", signalant que les
comptes pour 1999 seraient légèrement bénéficiaires
et que les emplois supprimés seraient principalement dans
les missiles.
Allo, Monsieur CAMUS ?
Tel sera le titre d'un tract
de la CFTC, rédigé avec beaucoup de talent . Il
s'agit de demander au Président du Directoire d'Aérospatiale
Matra ce qu'il en est du site de Bourges et de son évolution.
La réponse était prévue pour la fin du mois
de mars, rien.... puis au 15 avril, toujours rien.... c'est l'attente.
Le départ " un
peu brusque " fin mai 2000 de Robert Mordant et Roland Narboux,
puis de Michel Renault quelques semaines plus tard, trois anciens,
des piliers du site de Bourges sera diversement ressentie. Pour
les uns, c'est la fin d'une époque, c'est un peu "
le glas des années Barroy ", et certains cadres un
peu jeunes ne sont pas mécontents de prendre les places,
un air de revanche résonne dans des bureaux..... Pour
d'autres, c'est une forme de management qui s'en va, avec ses
qualités et ses défauts, mais c'était représentatif
de cadres parfaitement intégrés dans le site t
la région, de gens connus qui symbolisaient un attachement
particulier à l'entreprise.
Dans une réunion tenue
le 18 avril 2000, Henri Berger reviendra à propos des
bons de douche et des temps passés aux vestiaires par
les compagnons sur " le laxisme d'autrefois ", et appuiera
sa thèse en évoquant les " directeurs qui
ont amené l'usine là ou elle est, c'est à
dire à la fermeture possible ". De tels propos sont
particulièrement injustes et font toujours très
mal, c'est l'éternel problème de l'héritage.
Lorsque dans une situation on ne maîtrise plus rien, c'est
la faute des prédecesseurs.
Ces pages montrent ce que
fut la "prise du pouvoir" de la division missiles de
Bourges par les gens de Matra, en se séparant des cadres
les plus anciens et en faisant venir de Paris des hommes "sûr"
ou en plaçant sur le site et à plusieurs niveaux
des "hommes de paille ". Mais c'est toujours comme
cela que ça se passe.
La question est de savoir
si ces changements ont profité à l'industrie locale,
aux salariés de l'usine de Bourges :
en attendant l'écriture
de la suite de cet article, que dire :
- Aérospatiale Missile
a disparu, et Matra a pris le pouvoir, avec une alliance avec
des anglais et des allemands, devenant MBDA.
- le site de Bourges n'a pas
été totalement fermé, en 2003, le Centre
dit de Bourges engins a été fermé, il fabriquait
des missiles Milan, Hot et ERYX, par contre les 2 autres centres
de Bourtges aéroport et Subdray ont été
préservé. De plus le Centre de Bourges Aéroport
s'est modernisé avec des machines outils parmi les plus
modernes, et les investissements dans ce domaine ont été
massifs.
- la perte des effectifs n'a
pas été plus forte depuis l'arrivée de Matra
qu'au cours des années précédentes, c'est
en moyenne 100 salariés qui quittent l'usine chaque année.
Mais avec l'arrivée des personnels de Salbris (Matra)
dont le site lui, a été fermé et de quelques
personnes de Matra Romorantin, la baisse des effectifs rééls
a été compensée.
- les charges avions ont été
préservées, mais sans espoir de développement
et même avec une fin programmée.
- l'annonce en mai 2005 de
la suppression de 400 emplois n'a pas contribué à
détendre une atmosphère lourde. le manque de charges
missiles et la fin des charges avions semblen,t montrer qu'à
terme, il restera une activité mais à un niveau
particulièrement bas.
Devant 2000 salariés, le 20 janvier
2006, le PDG Marwan Lahoud a fait face dans la grande salle du
palais des Congrès de Bourges à une contestation
jamais vue depuis 30 ans dans la vénérable usine
de la rue Le Brix. Les sifflets et la protestation devant l'incohérence
entre le discours et la réalité ont montré,
sans doute pour la première fois, qu'il y avait une véritable
rupture entre les salariés et leurs dirigeants.
La contestation vis à vis du
PDG laissera des traces, puisse Bourges "s'en sortir".
2006 / 2007 = EADS (et
donc MBDA) dans la tourmente médiatique
Les lignes ci-dessus ont fait
l'objet de plusieurs remarques de cadres de MBDA et EADS, très
fâchés de ce qui a été écrit.
Pourtant nul ne peut dire qu'il y a des inexactitudes, sans doute
quelques approximations, mais l'esprit de ce qui s'est effectivement
passé est tout à fait exact.
C'est alors que va tomber
de manière brusque un grosse affaire : celle des stock options et des actions vendues par les
plus importants dirigeants de EADS.
Le résultat sera le
retour du seul homme intégre de ces dernières années,
Louis Galois, qui fut PDG d'Aérospatiale. Il
prendra la tête de EADS, mais une partie importante, peut-être
la seule très intéressante sera récupérée
au niveau de Airbus, par les Allemands.
Et puis, cette chute des actions
EADS, suite aux retards de l'avion Airbus A 380, n'est sans doute
qu'un prétexte. Les actions ont sombré car EADS
n'était plus dirigée par personne.
D'une baisse des actions va
se greffer une tourmente médiatique montrant que les "patrons"
de EADS ont vendus leurs actions "au bon moment", avec
le délit d'initié, mais surtout les hommes touchées
par ces dirigeants sont considérables. Une honte pour
tous les salariés qui ne comprennent pas.
Ce qui s'est passé
à Bourges est typique, il n'y avait plus d'industriels
à la tête de l'établissement. Tout comme pour EADS ou MBDA, car ces hommes de
la finance étaient plus intéressés par leur
fortune personnelle que par la bonne marche des établissements.
Déchéance et
honte pour ces dirigeants ; Il ne reste que Louis Galois, mais
l'ampleur des dégâts est telle qu'il ne lui sera
pas possible de remonter la pente. EADS sera prise en main par
les Allemands et Américains alliés.. dans la logique
financière. Alors adieu les usines de Méaulte,
Saint Nazaire... Bourges.
Les Matra-boys avec l'aide
de Jospin et Chirac et de quelques autres ont changé la
donne.
Jean de Tremblet nous a quitté,
et c'est Roland Narboux qui reprend cet article
2008 / 2009 De l'espoir
?
Avec Louis Gallois, finalement
des usines de Méaultes et Saint Nazaire ne sont pas externalisées,
et la confiance reprend. On parle moins de M Camus ou de M Lahoud
et de M Forgeard. L'équipe est renouvellée avec
des gens qui connaissent bien les avions comme M Frégier
ou Bouvier.
Au plan local de Bourges,
il n'y a pas eu de changements importants. L'établissement
s'est ouvert avec une "porte ouverte" en 2008, ce qui
a permis de voir une belle usine de mécanique, avec des
machines outil de très grande qualité et particulièrement
performante.
En fait, l'usine de la rue
Le Brix est plus compacte, et ses fabrications de pièces
de missiles ou encore des restes de sous-ensembles d'avions (ATR
42 et 72) semblent faibles. Et pourtant, MBDA gagne de l'argent.
Il y aura des embauches et
si la chaîne d'Exocet part en Sologne, les productions
de lances missiles, qui sont des ensemble d'une technologie aéronautique
se développent.
Le directeur M Butet, part
en retraite il est remplacé par un ingénieur des
Arts et Métiers, reprenant la tradition d'autrefois, et
c'est Yves Vinzent.
Fin 2008 et début 2009,
MBDA poursuit la rénovation des bâtiments dont une
installation très écologiste pour traiter les déchets
des installations de traitement de surface.
Sur le plan du personnel,
les embauches reprennent et ce sont 70 personnes qui sont embauchées
en CDI. Et puis la société, dans un marché
difficile gagne de l'argent.
10 ans après
Le directeur en 2019 est M.
Jean Ribeyron-Gayon, il vient de Matra et il est arrivé
en 2013 (?), il n'est pas de formation ingénieur comme
la plupart de ses prédécesseurs.
Et en 2018, lors d'une Assemblée
générale de , l'ARCAB ( l'association des Retraités
qui date de 1971) le directeur va apporter des informations importantes
:
- MBDA va bien, très
bien même, en 2018 il y a eu 180 nouveaux CDI et pour 2019,
ce sera sensibmenet des chiffres de l'ordre de 120 nouveaux CDI.
En 5 ans, ce sont + 600 embauches,
c'est considérable. MBDA ce sont 1500 salariés,
alors que 80 à 90 départs se font par la retraite.
Il y a :
30% de compagnons
30% de techniciens
30% d'ingénieurs.
On note aussi une formation
des apprentis et une école d'usinage, alors que les investissements
sont de 7 millions d'euros pour le parc machines.
Sur les infrastructures, ce
sont 70 millions d'euros qui seront injectés en 5 ans
avec un parking collecif de 6500 M2, pour la livraison / réception
et un bâtiment le long de la roue d'Issoudun.
A BS des bâtiments des
années 1970 sont reconstruits.
Un site moderne se met en
place et les charges de travail suivent.
Enfin, il reste encore quelques
éléments d'avions.
à suivre.