Maison Colladon - Roland Narboux - Bourges Encyclopédie

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LA MAISON COLLADON DE BOURGES
Par Roland NARBOUX

Bourges possède de nombreuses maisons qui datent de l'époque de la Renaissance, c'est à dire du XVI ième siècle, c'est le cas de la Maison Colladon.

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Version 2015

La Maison Colladon est en face de la place Cujas, dans la rue dite des Beaux-arts, qui avait pour nom au Moyen Age, la rue Dorée ou peut-être Trompette.

La maison appartenait au 16e siècle à la famille Colladon, de religion protestante.

Germain Colladon, un Berrichon de La Châtre fut professeur de droit romain à Bourges, entre 1531 et 1542.
Puis ambassadeur de Genève (1564-1569)

Comme on peut le dire dans le site des Archives départmentales :

"Elle se compose de deux corps de logis. Celui qui se trouve sur la rue comprend, en sous-sol, une grande salle voûtée à deux travées séparées par des colonnes centrales. Cette salle date du 13e siècle. Au premier, une salle ouvrait à cette même époque sur la rue par trois ouvertures en ogives avec tympan plein et colonnette centrale. Ces ogives venaient retomber sur des jambages formés par un faisceau de colonnettes.

Au dessus, des fenêtres du 15e siècle sont ouvertes dans le pignon aigu. Au deuxième étage reste une cheminée du 13e siècle. Le bâtiment sur cour a subi au 16e des transformations. Il s'ouvre par une porte Renaissance à pilastres et frise sculptée.

Deux ouvertures à meneaux possèdent des moulures qui accusent le milieu du 16e siècle. L'intérieur conserve un décor du 18e siècle. Alors que les façades du 17e ont été masquées par des constructions sans autre intérêt que leur nécessité commerciale.

Le portail Renaissance sculpté est remarquable (reculé à l'alignement), tout comme le pignon sur rue.

C'est une maison privée, qui est en 2019, une cave à vin.


C'est un lieu chargé d'histoire et la Maison Colladon est inscrite aux monuments historiques.

On note que Raynal au XIX ième siècle a écrit que cette maison est reste du "prieuré Saint-Georges", ce que réfute aujourd'hui Philippe Goldman qui pense qu'il s'agit d'une confusion avec le "preuré Daint-Grégoire" de la rue Gambon actuelle.

Il semble aujourd'hui que cette maison dès le début du XV ième siècle fut la propriété de familles connues à Bourges comme les Roy, Pelourde, de Montespedon, jusqu'aux Colladon du XVI ième siècle.

 

C'est une "maison typique de la seconde moitié du XIII ième siècle avec un large pignon sur rue en pierre.

Elle est composée d'un cellier semi-enterré à six croisées d'ogives retomban sur deux colonnes cylindriques au centre et des corbeaux moulurés ancrés dans les murs latéraux"

La hauteur de ce cellier est considérables, plus de 6 mètres, et au-dessus une grande salle qui comporte 3 grandes fenêtres en arc brisés, aujourd'hui murées, donnant sur la rue.

On pense parfois qu'il s'agit d'une chapelle, et qu'elle fut utilisée par la communauté protestante des années 1550, comme ce même type de construction à l'angle de la rue Bourbonnoux et de la rue des Juifs. Sachant qu'à l'origine, c'est une construction civile et très utilitaires de ces grandes demeures des riches familles de Bourges, afin de stocker les denrées comme le grain et le vin.


La maison a appartenu à Germain Colladon. Sa famille fut l'une des premières en France à se convertir au calvinisme. Germain fut un intime de Calvin lui-même, dont il avait fait la connaissance lors de ses études de droit, à Paris. Il contribua à la révision du Code civil et politique de Genève en 1568.

Germain Colladon instruisit le procès de Michel Servet, théologien et médecin espagnol, qui récusa le dogme de la Trinité et fut condamné à mort à la fois par les catholiques et les protestants.

En 1756, dans son Essai sur les Mœurs et l’Esprit des Nations, Voltaire verra dans l’affaire Servet un exemple emblématique de l’intolérance.

Jean Henri Dunant, le fondateur de la Croix-Rouge, est un descendant direct de Germain Colladon.

Les protestants berruyers se réunissaient dans un endroit discret pour célébrer leurs offices : la cave de l’hôtel particulier de la famille Colladon.

Cette cave date de l’époque gothique avec sa voûte en croisée d’ogives. Germain Colladon quitta Bourges à cause des guerres de religion et alla se réfugier en Suisse où il participa à fonder la République de Genève.

 

 

 


Germain Colladon, est de la génération de Calvin, il est Bérrichon, né à La Châtre et 1510. Issu d'une famille qui était dans les secteurs de la Justice au XV ième siècle.

Dans cette famille, ils étaient juges et s'appelaient souvent Germain, comme les Lallemant s'appelaient Jean.

Il fut un des principaux législateurs de la Suisse influencé par Calvin.

Comme juriste il va avoir à traiter des aspects comme spécialiste : criminaliste et jurisconsulte.

Rigoureux et intransigeant, et dogmatique, il est un soutien indéfectible de Jean Calvin contre Michel Servet et reste connu pour son élaboration de la législation genevoise.

 

 

 

Son frère aîné s'appelait Léon, qui était, comme le reste de la famille un juriste formé à l'université de Bourges

Germain entreprend des études de lettres et de droit à Bourges (1525-1527, 1530-1531) et à Orléans (1527-1530) à l'école des maîtres de l'humanisme juridique, comme André Alciat.

Puis, ce Germain se marie avec Claude Bigot, la fille du notable très connu à Bourges : Nicolas Bigot, échevin de la ville de Bourges au début du XVI ième siècle.

Germain Colladon professe le droit romain de 1531 à 1542, tout en fréquentant les audiences du parlement de Bourges dès 1533 et assiste à la rédaction des coutumes du Berry en 1539.

Il quitte Bourges avec son frère Léon pour Genève en 1550, où il devient l'ami de Jean Calvin et de Théodore de Bèze.

Il est élu en 1559 au Conseil des Soixante et au Conseil des Deux-Cents, il est consulté pour les relations de Genève avec Berne et avec la Savoie; il devient ambassadeur aux négociations de Lausanne en 1564, de Saint-Julien en 1565, de Nyon en 1568 et de Berne en 1569.

Germain Colladon soutient Jean Calvin contre Michel Servet dans le procès de 1553. Pénaliste et criminaliste intransigeant, il considère la peine de mort dans une perspective expiatoire.

Germain Colladon émet 18 des 23 avis de droit au Petit Conseil, dans le cas de condamnation à mort par noyade à Genève en 1558-16194. Dans le cas du jeune Bartholomé Tecia condamné en 1566 pour homosexualité, il préconise la torture pour obtenir des aveux et la peine n'aurait pas lieu d'être adoucie car Bartholomé a « constamment nié » sa culpabilité. La peine accoutumée à cette époque pour les cas de sodomie est la noyade5.

Rôle et influence
Germain Colladon devient le législateur de Genève. Ses édits politiques mettent à jour les ordonnances sur les offices de 1543, régissant l'organisation politique genevoise.

Son œuvre la plus originale est formée par les édits civils, qui fixent pour plus de deux siècles les règles de procédure et de droit privé de Genève, dans une synthèse du droit genevois, du droit romain et des coutumes du Berry.

Il meurt à Genève le 23 janvier 1594,

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