Quelques extraits à partir du discours
d'inauguration de l'Allée Simone Pasquet, dont le nom
fut suggéré par Lylian Lasnier, conseiller municipal.
C'était le dimanche 17 juin 2018
Nous
sommes évidemment très ému à l'occasion
de cet hommage que nous allons rendre à Simone Pasquet
ce matin en dévoilant la plaque de l'Allée Simone
Pasquet.
Quel fut le parcours de Simone Pasquet,
une dame discrète mais une femme engagée au péril
de sa vie pour des causes et des combats qui lui tenaient à
cur.
Simone Pasquet est née à
Bourges en 1913, au 127 de la rue Barbès.
Elle obtient son diplôme d'institutrice
à l'école normale en 1932.
Elle prépare le professorat et la
licence d'anglais à Nantes et obtient le CAPES en 1938.
Afin de poursuivre ses études d'anglais
dans une ville universitaire, elle prend un poste à Strasbourg.
En 1938 et 1939, elle enseigne l'anglais
au lycée de jeunes filles de Strasbourg et se lie d'amitié
avec Lucie Bernard qui deviendra Lucie Aubrac.
En 1939, à la rentrée des
classes, Strasbourg est évacué. Simone Pasquet
prend alors un poste au lycée de garçons de Villeneuve-sur-Lot,
puis à Périgueux et enfin à Perpignan dans
un collège de filles.
A Perpignan, elle rencontre Pierre Cartelet,
un résistant et décide de s'engager à
ses côtés dans la résistance.
Elle aide des juifs à s'échapper
de la France vers l'Espagne pour fuir l'occupation nazie. Elle
aide également toute personne ayant besoin : résistants
recherchés, militaires alliés
Elle établit de faux papiers sur
la base de véritables cartes d'identité non poinçonnés
par les autorités et les accompagne auprès de passeurs.
Enfin, elle héberge occasionnellement
à son domicile des personnes fuyant le régime nazi.
Tout cela elle le fait au risque d'être
arrêté, torturée, fusillée ou déportée...
Après guerre, elle réussit
le concours d'entrée de l'Ecole Nationale d'Administration
et intègre la première promotion ouverte aux femmes,
" l'Union française ".
Elle reste à l'ENA pendant un an,
fait son premier stage à la préfecture de Strasbourg
et démissionne en 1947 pour reprendre le métier
qu'elle affectionne, celui d'enseignante.
Elle retrouve alors Lucie Aubrac au lycée
de Sèvres puis enseigne au lycée Turgot et enfin
au lycée Bergson à Paris jusqu'en 1972.
Au titre de son engagement résistant
et de son grand courage, elle a reçu la Croix du Combattant
et la médaille du combattant volontaire de la résistance.
Son goût pour la pédagogie,
son écoute des plus jeunes
ont été
récompensés par les Palmes académiques.
Enfin, elle a été nommée
à 99 ans Juste parmi les Nations - distinction honorifique
la plus élevée décernée par l'Etat
d'Israël aux civils qui ont sauvé des juifs au péril
de leur vie - ainsi que chevalier de la Légion d'honneur
pour son engagement dans la résistance.
Simone Pasquet s'est éteinte en
2013, à Bourges, dans sa ville, pour laquelle elle avait
toujours un fort attachement.
Simone Pasquet incarne le refus de l'inhumanité
et de l'inacceptable, mais aussi le courage, le goût de
la liberté et un sens certain de l'humanité.
A l'aune de ce parcours exceptionnel marqué
par un profond engagement mais aussi par le souci et l'attention
constante aux autres, chacun comprendra qu'il semblait important
aux élus que nous sommes qu'un lieu dans notre ville porte
le nom de Simone Pasquet.
C'est aujourd'hui chose faite.
Je suis très fier que nous rendions
hommage aujourd'hui à Simone Pasquet.
Et le maire Pascal Blanc termine ainsi
:
"Merci à vous Simone Pasquet
pour votre engagement".