Henri Hervet a Bourges - Roland Narboux - Bourges Encyclopédie

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HENRI HERVET A BOURGES Une vie totalement inconnue, alors que le nom "HERVET" est un de splus connus de Bourges et du Cher. Et ce fut un grand homme de Bourges. L'Histoire Tout commence avec ces trois lignes de wikipédia 'Ludovic Grenouillet s'associa plus tard avec d'autres membres de la famille Grenouillet, maîtres de forges la plupart du temps, comme les Domont et Alphonse Bureau (1814-1893). Ce dernier transmit l'établissement bancaire à un neveu de sa femme, Albert Hervet (1851-1927), qui lui donna son nom." C'est là que commence le fils Henri Hervet (1891-1971) puis Georges Hervet, avant que la banque soit nationalisée en 1982 puis rachetée en 2001 par le Crédit commercial de France, alors filiale du groupe britannique HSBC pour un montant de 3,471 milliards de francs .En 2005, elle devient HSBC Hervet, avant d'être absorbée par sa maison-mère HSBC France en 2008 3. HENRI HERVET Pour les plus jeunes, ce nom, Hervet, n'évoque rien, et pour les plus anciens, ils ont le réflexe de penser à la banque la plus célèbre du Berry qui a porté ce nom et qui est devenue assez récemment HSBC. Pierre Henri Hervet est né le 8 avril 1891 à Bourges, il est décédé à l'âge de 81 ans le vendredi 11 juin 1971. A l'origine, sa famille fait partie dans Bourges de la petite bourgeoisie. Le père d'Henri, c'est Albert Hervet qui "hérite" par sa famille d'une petite banque de province en Berry, et Albert, est appelé " le philanthrope" un qualificatif rare pour un banquier et largement inutilisé aujourd'hui. Il a plusieurs enfants et le fils ainé, Georges prendra comme le veut la coutume, la suite de la banque a la mort du patriarche. Henri fit de sérieuses études, et il eut très tôt une brillante carrière, il est bachelier à 16 ans, puis licencié en droit à 19 ans. Il s'engage dans l'armée et commença à servir dans l'artillerie, et sur sa demande, comme Haegelen, il est muté dans l'aviation. C'est pour de nombreux jeunes gens une attirance à Bourges comme ailleurs. En 1911, il effectue un stage d'un mois dans un camp à Mailly, et devient ainsi observateur en avion. Un grand Aviateur en 14 - 18 En 1914, Henri Hervet est mobilisé et bien entendu, c'est dans l'aviation et plus particulièrement dans l'observation qu'il trouve sa place. Il est dans l'escadrille MF 20 laquelle reçoit une dizaine d'officiers dont certains obtinrent des magnifiques résultats, notamment le capitaine Pierlot et les lieutenants Pouchon. Dans cette escadrille, Henri Hervet obtient 2 citations en janvier et juillet 1915, Abel Verdurand une citation en avril 1915 et René Fayet une citation en août 1915. En juillet 1915, Henri Hervet est blessé par balle au cours d'un combat aérien. Il se retrouve à l'hôpital mais il est alors promu chevalier dans l'ordre de la Légion d'honneur. Henri Hervet pendant la Grande Guerre C'est par la suite, en 1916, il est versé comme pilote dans la célèbre escadrille SPA n°103, qui a pour nom l'escadrille des Cigognes, celle de Fonck, et il y rencontrera Marcel Haegelen . Il a la croix de guerre et 4 citations à l'ordre de l'armée. Il sera crédité de 2 victoires aériennes A la fin de l'année 1917, quitte les champs de bataille et il est envoyé à Cazeau pour diriger une école de combats aériens. Il devient ensuite pilote d'essai pour SPAD à Marçay. Avec Haegelen, Hervet devient un pilote de première valeur, et Fonck raconte : " Les nuages formaient de véritables de véritables obstacles, derrière lesquels nous pouvions facilement nous dissimuler ". Et le pilote, l'As des As, de poursuivre son récit d'un combat opposant 9 avions, 5 allemands et 4 français. " La lutte fut extrêmement chaude " et c'est le lieutenant français Schmitter qui fut touché le premier, son appareil fut criblé en plusieurs endroit avec même une balle dans le moteur. Et dans ce combat, il y a deux Berrichons, le premier est le lieutenant Henri Hervet, et le second c'est un futur Berrichon, Marcel Haegelen, qui est alors sergent. René Fonck en 1914 - 1918 " …ils réussirent à se dégager, mais à leur tour, ils avaient le dessous quand mon apparition vint modifier la face des choses. J'attaquais par deux fois les Allemands qui mitraillaient mes amis ". Il faut rappeler que Haegelen et Hervet sont âgés de 25 ans. René Fonck poursuit son combat : " … Ceux-ci, à demi désemparés, avaient fort à faire au milieu des cinq ennemis qui évoluaient autour d'eux… ". Et Fonck raconte que le fait de voir des camarades pilote en difficulté remonte le moral et il va réussir à tirer un des ennemis à bout portant. " … Il était sorti devant moi d'un nuage, à vrai dire l'occasion tombait du ciel : aussi une salve bien dirigée, je mis fin à sa carrière ". Et tout de suite, Haegelen et Hervet, les " deux cigognes françaises " poursuivirent les Fockers dont la fuite s'accélérait. On peut penser que ce type de combat, va rapprocher Marcel Haegelen et Henri Hervet et 10 ans plus tard dans le cadre de l'implantation d'une Ecole de pilotage à Bourges alors que Hervet est président très actif de l'aéro-club, Haegelen recevra à Bourges une attention toute particulière et cette amitié a joué.               Et Henri Hervet devient banquier C'est en 1919 qu'il quitte l'armée. Fini les avions, il devient banquier ! Succédant contre son gré à son père Albert Hervet. Henri Hervet aurait voulu être artiste ou comédien ou encore journaliste …loin de la banque de son père. Albert, Hervet le "patron" meurt à la fin de la Grande Guerre, et c'est son fils aîné Georges qui doit lui succéder, comme prévu dans ces grandes familles bourgeoises. Mais le destin est terrible : Georges est emporté en 1918 par la grippe espagnole. Et c'est donc au second fils, Henri qu'échoit la banque Hervet. Après-guerre, Henri quitte donc l'armée, en donnant sa démission, et il va se consacrer à la banque familiale. La banque entre les mains d'un aviateur, ça ne peut pas marcher ! Et pourtant Henri Hervet tout en développant la banque va rester en relation continue avec l'aviation, et on le verra à plusieurs reprises dans des combats plus pacifiques pour faire de Bourges une grande cité de l'aviation. En effet, dans l'entre-deux guerres, Hervet fut président de l'Aéro- club du Berry, qui contribua d'une façon déterminante à la création de l'Aéroport de Bourges et de l'Aérogare. Il sera président d'honneur de l'Union Aéronautique du Centre (UAC). En 1922, Hervet alors président de la CCI est impliqué pour cette organisation, Et en 1928 lorsqu'une école Hanriot s'implante à Bourges pour devenir une grande usine de production d'avions, ce qui a été rarement mis en avant dans cette opération d'implantation, due à Marcel Haegelen et Henri Laudier, c'est le rôle de Henri Hervet et le lien qui l'unissait à Haegelen, car, ils avaient le souvenir d'avoir été dans la même escadrille, la SPA 103 dite des cigognes, où ils avaient frôlé la mort à plusieurs reprises. Cela doit effectivement créer des liens forts et nul doute que Hervet et Haegelen ont permis cette réalisation de l'école de pilotage, avec l'aéroport puis l'aérogare. Hervet est au four et au moulin, il organise des conférences comme celle de décembre 1928 avec au Grand Palais un orateur de valeur : Joseph Le Brix qui raconte son " tour du monde " en avion. Puis le meeting de 1929 avec la présence du ministre de l'Air. Hervet est alors l'organisateur comme président de l'aéroclub du Berry. En juin 1931, le dynamisme inculqué par Henri Hervet et Albert Duchereux conduit l'aéroclub à amplifier son rayonnement sur le plan local tant en matière de communication que de participation à toutes les activités aéronautiques locales et d'évolution nécessaires à ses structures. L'effectif est considérable, de 1 262 membres en début d'année passera à 1 500 au 1er juin. Début des années 1930, il faut une aérogare à cette ville de Bourges ou l'aviation commence à s'implanter depuis l'arrivée d'Haegelen et de l'usine Hanriot. Et Henri Hervet est dans l'équipe qui permet cette implantation   Ainsi, lors de l'inauguration de l'aérogare de Bourges le 15 juillet 1934 on apprend le plus d'éléments sur la création de cet aéroport. En effet, les premiers pas de l'aviation à Bourges remontent au grand meeting de 1910, qui était resté dans toutes les mémoires locales, puis l'arrivée des avions à Avord en 1912 et la Grande Guerre furent des éléments permettant à chacun de connaître encore davantage l'aviation. Ensuite, des meetings, comme celui de 1922 initié par Henri Hervet après la disparition du prince d'Arenberg. Puis la cérémonie s'achève, et c'est le retour pour aller au Central-Hôtel pour un déjeuner qualifié d'intime, avec le préfet, la municipalité, et les représentants de la maison Hanriot. Tout en étant intime, ce déjeuner fut aussi l'occasion de plusieurs discours dont celui du président de l'aéro-club du Berry, Henri Hervet. Il remercia le maire de Bourges Henri Laudier, qui dit-il, a réussi : " Au milieu d'obstacles que d'aucuns pouvaient juger insurmontables, et a su voir grand et faire vite, montrant qu'au pays de Jacques Cœur il n'est vraiment " rien impossible ". Hervet sera, plus qu'Haegelen à l'origine des nombreux meetings aériens qui se dérouleront à Bourges. En 1939-1940, Henri Hervet commande comme lieutenant-colonel de réserve d'une des deux escadres françaises d'instruction de chasse à Préjorgues à côté de Montpellier. Tardivement, il reçoit la médaille de l'Aéronautique Les années 1950 : banquier et grand de l'industrie a Bourges A partir de 1950 et jusqu'à sa mort, Henri Hervet devient un grand banquier " à plein temps ", il fera passer la banque du 75 ieme rang au 20 ieme dans le classement des banques. Un taux d'expansion exceptionnel, avec la place de la préfecture à Bourges, puis dans l'Indre mais aussi une implantation à Paris avenue de la Grande Armée, avec en plus le centre informatif de Fussy, c'était la réussite berrichonne. En mai 1955, le 25 une grande visite d'Edgar Faure alors Président du Conseil et grand personnage de la IV ieme République, il met la première pierre de la cité nouvelle d'Avaricum. Et il est reçu par le maire de Bourges M Mallet, mais l'homme qui marque alors Bourges est Henri Hervet, alors Président de la CCI, Chambre de Commerce et d'Industrie et il fera un discours incisif qui fera date en faisant part de sa déception sur le refus d'avoir à Bourges une Faculté des Sciences, il regrette le déclassement du canal de Berry et il signale d'avoir le sentiment de se sentir sacrifiés sur le plan industriel au profits de grandes régions très concentrés sur le plan industriel. Il dira " Il faut corriger les imprudences d'une centralisation à outrance". Après-guerre la banque continue à se développer dans la Nièvre et à Paris il y aura 11 succursales. Hervet devient la première banque régionale à structure commerciale. Et après 50 ans de direction il prend sa retraite en 1968. Grand homme de Bourges, il avait été président de l'Aéro-club du Berry, Président de la CCI et aussi Président ou administrateur de plusieurs sociétés comme la société Labbé de St Florent ou la SMC, La SA Brasserie du Cher. Henri Hervet est décédé le 11 juin 1971, il est enterré au cimetière des Capucins de Bourges.