LA RUE D'AURON est
une des plus ancienne rue de Bourges, et la plus longue !
Un portique gigantesque avait été construit par
les gallo-romains dès le 1 er siècle de notre ère
en bordure de l'Auron. La rue elle-même remontait vers
le centre de la ville jusqu'à un immense podium sur lequel
devait se situer un Temple.
Beaucoup plus tard, cette rue d'Auron est passée dans
l'Histoire avec deux types d'événements qui se
rejoignent peut-être. Le premier, c'est dans un hôtel
de cette rue, hôtel aujourd'hui disparu, que logeait Georges
Sand de passage à Bourges. Elle était alors la
maîtresse de Michel de Bourges le grand avocat républicain.
Tous deux aimaient se promener dans ce quartier entre la rue
d'Auron et le Palais de Justice.
Le second est plus récent, puisqu'il date de 1975. A cette
époque, Pierre Perret expliquait en chanson ce qu'était
le zizi, et un pâtissier de la rue d'Auron, Lucien Romangeon
accédera à la célébrité en
fabriquant en pâte d'amande des zizi, " plus vrais
que nature ", ce qui lui vaudra quelques soucis avec la
justice.
C'est en juillet 1984 que la rue d'Auron prend son aspect actuel
avec un nouveau confort piétonnier, et un sens de circulation
unique.
C'est à l'angle de la rue d'Auron et des Armuriers qu'une
pâtisserie puis un " Pub " signalent sur le mur
qu'il " s'agit de la maison natale de Jacques Coeur ".
Il s'agit d'un faux grossier, mais sympathique. En réalité,
cette belle maison a été détruite lors de
l'incendie de 1487, et du temps de la jeunesse du Grand Argentier,
elle appartenait à la famille de celle qui allait devenir
son épouse Macé de Léodepart. Jacques Coeur
est né rue de la Parerie, proche de l'Eglise Notre Dame.
LES COMMERCES
DE LA RUE D'AURON
Roger Richet, dans son " Bourges pas
à pas ", évoque les différents noms
de la rue d'Auron, en particulier le haut de la rue, qui eut
pour nom " rue du Tambourin d'Argent " jusqu'en 1835,
et se transforma en " rue de la Montagne " sous la
Révolution. Il ajoute que c'est une des grandes artères
commerçantes.
" T'as vu la rue d'Auron " est le slogan qui, depuis
une dizaine d'années donne le tempo de toutes les manifestations
commerciales de la rue et du quartier. C'est la fête de
la mer avec les décors de bateaux et la vente d'huîtres
et de poissons. C'est aussi la braderie et les grands déballages
d'automne.
Dans cette rue, une petite librairie connue de tous les Berruyers.
C'est celle de madame Bernon qui tient cette librairie-papeterie
avec sa fille. Dans les rayons, c'est tout le Berry qui apparaît,
avec les livres souvenirs ou les best-sellers du XX ième
siècle.
Autre magasin fétiche, celui des vêtements Maillets,
avec là encore le père et aujourd'hui le fils.
Qui, à Bourges, n'a pas acheté dans sa vie un beau
costume chez Maillet ? C'est aussi sous l'impulsion de l'association
des commerçants que fut construit un parking souterrain,
situé sous la place Saint-Fulgent à vingt pas de
la rue d'Auron. Ce parking est géré par cette association
de commerçants dynamiques.
En haut de la rue d'Auron, la Maison de la Presse propose des
centaines de revues, journaux dans tous les domaines. Elle possède
aussi un important rayon d'ouvrages locaux. A quelques mètres,
le magasin Dédicace est le spécialiste de l'écriture,
du stylo et du petit matériel de bureau.
LE PONT
D'AURON
C'est en 1988 lors des travaux pour l'immeuble
" des terrasses d'Auron " que Jacques Troadec et Olivier
Ruffier, archéologues découvrent un site d'une
importance considérable pour l'histoire de la ville. C'était
une zone d'habitat dédiée au commerce et à
l'artisanat.
En haut de la rue d'Auron se trouvait un vaste portique et à
l'enclos des Jacobins, un temple monumental devait trôner.
La porte d'Auron est une des grandes portes de la ville, c'est
une entrée principale de Bourges, pour celui qui arrive
..... d'Aquitaine. Elle possédait autrefois un pavillon
avec plusieurs tourelles, et pour être imprenable, un pont-levis.
Un pont a toujours existé dans cette zone, et sa construction
actuelle date du milieu du XIX e siècle. Avec l'arrivée
massive de l'automobile, ce fut assez vite un " bouchon
célèbre " de la ville. A la fin des années
1960, il sera doublé. C'est à proximité
de ce pont que se situait la barrière de l'octroi et qu'avant
guerre, la foule attendait les héros de l'aviation comme
Coste et Bellonte qui entraient triomphalement dans la ville
en venant de l'aéroport. A cet endroit de l'Auron naviguaient
les péniches à fond plat appelées "
Berrichonnes ".
LE MOULIN
DE LA CHAPPE
Il ne faut pas confondre le moulin de Chappe
sur l'Yèvre, et situé vers l'hypermarché
Carrefour et le moulin de la Chappe qui est en centre ville sur
l'Auron.
Ce quartier fut le domaine des tanneurs, drapiers et minotiers.
Le moulin de la Chappe est le dernier moulin en fonctionnement
à Bourges qui possédait autrefois une vingtaine
de grands moulins en activité. A partir de 1973, il n'utilisera
plus la force hydraulique, car la hauteur de la chute d'eau devenait
insuffisante et l'électricité prendra la relève....
Il marche toujours. Il est situé sur Auron et aura tourné
pendant près de 8 siècles !
La montée des eaux et leur niveau le long du moulin et
de la place de Juranville est un indicateur de pluie pour de
nombreux Berruyers.
Face au moulin, le place de Juranville et ses platanes centenaires.
Le nom de cette place provient d'une bataille emmenée
par un régiment berrichon contre les prussiens. C'était
en décembre 1870, sur la commune de Juranville située
dans le Loiret.
De cette place fut effectuée la première ascension
en ballon en septembre 1908.