Les blasons à Bourges ont toujours
constitué un point fort, mais aussi très polémique
dans la cité de Jacques Coeur. Pour ce dernier personnage,
s'il a ses blasons visibles dans son Palais, ce sont ses devises
qui sont encore plus intéressantes.
Au XVII e siècle, La Thaumassière,
très exactement en 1689 écrivait à propos
des armes de la ville de Bourges :
Quelques-uns tiennent
que les anciennes armes de Bourges étoient un Agneau Pascal,
avec une Croix d'argent en Champ d'azur, et qu'elles se voient
encore aujourd'huy à la porte de la Chambre haute de la
Maison de Ville, proche de la Galerie.
Mais la vérité est, que de tems immémorial,
elle porte d'azur à trois moutons passans d'argent, acornez
de Sable, acollez de gueules clarinez d'or, deux un ; on a depuis
peu ajouté un chef cousu de France, et pour supports un
Berger et une Bergère avec leurs houlettes, et je ne pense
pas qu'elle ait jamais eu d'autres Armes."

Trois blasons, (issus du livre de Bernard
Capo sur l'Histoire de Bourges en BD)
XVI e siècle, XVII e siècle
et sous l'Empire
Comme le rappelle les services du Patrimoine
de la Ville de Bourges, " les armes de l'ancien duché
de Berry, qui aujourd'hui ont été adoptées
par le département du Cher en guise de blason, ont les
couleurs des rois de France (bleu et rouge) et la fleur de lys,
symbole de la royauté dans notre pays; le Berri (ou Berry)
était en effet une possession qui fut accordée
à Jean, second fils de Jean II le Bon en octobre 1360
en dédommagement de deux de ses propres provinces qui
furent remises au roi d' Angleterre, après le traité
de Brétigny du 08 mai 1360. Ce traité donnait à
ce monarque la souveraineté sur le sud-ouest de la France,
en échange de la renonciation au trône de France
(ce trône appartenait au roi Jean II le Bon qui, prisonnier
du roi d'Angleterre, dût se plier à ce marché
et payer 3 millions d'écus d'or pour sa rançon)".
Les armoiries du Berry dans le temps, ont connu deux étapes
importantes .
Jusqu'en 1381 elles étaient d'azur, à la bordure
"engrelée de gueules" (bordure festonnée
et rouge) et semée de fleurs de lys.
Ensuite, après 1381 le semis de fleurs de lys d'or a disparu
(semis qui indiquait que la province était propriété
d'un enfant de France et lui avait été donnée
en apanage par Jean II le Bon) et est remplacé par trois
fleurs de lys d'or : "deux en chef", c'est à
dire deux dans la partie supérieure de l'écu, et
"un en pointe", c'est à dire un dans le bas
de l'écu, là où se forme la pointe.
Bourges, quant à elle, était la capitale du Haut-Berry,
le Bas-Berry correspondant à l'origine en grande partie
au département voisin de l'Indre.
Il n'est pas possible de situer la date exacte de création
de ses armes, mais en tant que ville appartenant au duché
de Berry et possession d'un enfant royal, elle porte les couleurs
bleu ("azur") et rouge ("gueules"), qui sont
les couleurs de la royauté, et ce depuis, comme le dit
en 1689 la Thaumassière, célèbre historien
du Berry, "des temps immémoriaux".
Sous l'Empire on a changé les 3
béliers par des abeilles.....
La devise de Bourges: "Summa imperii penes Bituriges" (le souverain pouvoir appartient aux Bituriges)
apparaît dans plusieurs lieux et édifices, comme
le Théâtre Jacques Coeur ou la cour intérieure
de la Mairie de Bourges avec une date 1938.
Pour Jacques Coeur, on note gravé
dans la pierre de son palais, ou sur des vitraux aujourd'hui
disparus :
Dire, Faire Taire, De
ma Joie
En bouche close n'entre
mouche
A vaillant coeur, rien
impossible
Quant à Jean de Berry, parmi ses
devises, celle-ci bien énigmatique
Oursine, le temps viendra
Un logo moderne
Le choix du nouveau logo de la Ville présenté
à la population pour les vux de 1996 par Serge Lepeltier
n'est pas apprécié par tous. Après un appel
d'offre et une consultation des élus, le logo de Bourges
est dévoilé, c'est une fleur de lys avec des couleurs
" à la Estève ".
Sur le plan de l'image et du tourisme, le logo est remarquable.
Il faudra plusieurs années pour habituer les Berrichons
à cette " signature de haut niveau ". Par contre,
la fleur de lys, ne passe pas dans une partie de la population,
pas plus que le "Ville Souveraine".