bourges sancerre par Roland Narboux - Bourges encyclopédie

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LA RANDONNEE BOURGES - SANCERRE
Par Roland NARBOUX

Bourges, et parmi les grandes manifestations sportives figure une marche originale, il s'agit à minuit de s'en aller par les petits chemins de Bourges à Sancerre.

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Version 2009

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Le 26 novembre 1951, plus de 1500 personnes sont venues assister au départ d'une course à pied, alors que, face à la poste de Bourges, ils ne sont que 33 "aventuriers" qui s'en vont, en pleine nuit à Sancerre. C'est en effet le 1er Bourges-Sancerre qui deviendra un des grands moments de la vie sportive berruyère.
Sur les 33 marcheurs, car il s'agissait en fait d'une marche, ils arriveront 30 sur le piton sancerrois après avoir parcouru 57,5 kilomètres, dans le froid, la pluie et le vent. Un "vrai calvaire" notent les chroniqueurs, qui remarquent la prouesse de René Gauvreau, le doyen de l'épreuve.
Le grand initiateur de cette épreuve fut Roger Baraton, alors que l'organisation était placée sous la responsabilité des Cyclo-Touristes Berruyers, dont le secrétaire général était Jean Rousseau.


Quelques propos de marcheurs ....

Cela donne une petite idée de cette épreuve

 

Salut Bourges !

En ce magnifique samedi 15 février 2003, il faisait beau... mais froid... mais beau... mais franchement froid !!!
Première épreuve : se changer dans la rue par –2°C. Gla gla.. Ensuite, il fallait récupérer son badge et se positionner sur la ligne de départ parmi les 1000 autres candidats dans une ambiance sympathique et follement décadente...
Top départ !

Départ de folie dans les rues de Bourges : " Mais arrêtez les mecs, on est presque en train de courir, faut qu’on tienne 10 heures comme ça, zètes dingues !!! "
En fait, on ne faisait que suivre le rythme du groupe...
Au bout d’une demie-heure de marche, j’en avais déjà un peu mare et je me disais « c’est quand le premier ravitaillement ? C’est vers 10 km, on y est là ? ». A ce moment-là, on avait fait seulement 4 bornes... sur 58 !
On venait de sortir de Bourges, il faisait nuit noire et on était dans la cambrousse avec des champs tous pourris, pas un bruit, et le froid qui commençait déjà à mordre un peu les oreilles, pourtant protégées pas un épais bonnet en polaire.
Premier arrêt en vue !

Le premier ravitaillement était en vue, il était 1h40 du matin. On arrive dans une salle des fêtes, vite, on fait tamponner nos feuilles de routes, on s’enfile un bout de pain beurré, un café, on pisse une goûte et hop, c’est direct reparti ! Chaud, mais pas fatigué ! Ouaouh, j’avais la pêche, super optimiste le gars !!!
On ressort du village et on replonge dans la nuit noire et froide. Merde, on commence à marcher dans des champs et le sol est complètement gelé ! Je peux vous dire que marcher dans les traces de tracteurs gelées, c’est proprement nul à chier ! Là, j’ai commencé à me dire : « mais qu’est-ce que je fous là ? ». Le pire, c’était de penser que Nadina était bien tranquille dans un lit bien chaud en train de roupiller pendant que moi, je m’étais mis volontairement dans une galère masochiste !
Mais c’est quand le prochain ravito ???

Deuxième arrêt, ouf !
22 km, 3h30 du matin : ravito numéro deux. J’ai mangé comme un goret : pain beurre, menthe à l’eau, citron, pain beurre, café, citron. Et hop, on repart. Bien, un peu fatigué, mais OK.
Et hop, on se retape du champs en pleine cambrousse... FT12 allume sa lampe frontale, mais on y voit pas grand chose. Le spectacle minable des champs tout partout n’offre aucun réconfort : c’est trop laid, tu n’as que ta souffrance qui commence à arriver. Car j’ai commencé à avoir mal aux jambes. Ba oui, je suis taillé dans une biscotte, ça aide pas ! Et puis le froid s’est accentué. Le lendemain, on a appris qu’il faisait –8°C... Mais le pire, c’était le vent. Parfois, je ne sentais plus mon visage et la vision des congères de neige n’aidait pas vraiment !
Début de fringale : vite, je m’empare d’une barre aux céréales : « Putain, elle est gelée !!! ». J’ai commencé à avoir froid, car la sueur qui sortait de ma veste en Gore-tex gelait en surface.
A ce moment là, la moindre montée, je la sentais dans les cuisses. Et là, FT me sort : « tu vas voir, après le prochain arrêt, ça commence à devenir dur ! » Ouille, je crois que ça va se terminer là pour moi...
Et oui, j’ai serré les dents jusqu’à l’arrêt 3 et j’ai décidé d’arrêter avant de me laisser distancer par mes petits camarades. Il était 5h20 et ça faisait 32 km de marche. Je pense que si j’avais continué, je me serais flinguer les pieds. De toutes façons, j’avais pas la condition physique pour faire ça. D’autant plus que les premiers arrivés bouclent les 58 km de marche en moins de 7 heures ! Il y des participants hommes et femmes) qui finissent sans avoir l’air fatigué, et là, tu te dis : « On vit pas dans le même monde, chsui trop nul... ».

Bref, si vous aimez vous faire mal, uniquement pour vous prouvez que vous pouvez aller au delà de vous-même, cette "marche-course" est faite pour vous !
Pour les autres, restez couchés..
 

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