Bourges, hier et aujourd'hui- par Roland Narboux

L'ENCYCLOPEDIE DE BOURGES
ECONOMIE
URBANISME
PATRIMOINE
CULTURE
POLITIQUE
ENVIRONNEMENT
HISTOIRE

BOURGES HIER ET AUJOURD'HUI (synthèse)
Par Roland NARBOUX

L'histoire, l'économie, la culture, toute une synthèse sur la ville de Bourges.

>>>IMAGES ET PHOTOS

 RETOUR AU SOMMAIRE
 
 
RETOUR A LA PAGE D'ACCUEIL
Version 2009

Plan de l'article sur Bourges d'hier et d'aujourd'hui

Bourges, une histoire lointaine et prestigieuse
L'âge d'or
Le lent déclin
Le renouveau par l'industrie
Une économie moderne
Image culturelle et environnement de qualité
Les forces nécessaires pour demain
 
LES COMMUNES ENVIRONNANTES

 

Une histoire lointaine et prestigieuse

Les dernières recherches des archéologues montrent que la cité berruyère dont le nom "Avaric" signifiait "la Ville des eaux", était déjà importante vers l'an 800 avant Jésus-Christ avec la civilisation des Hallstatt. Ils avaient construits une cité sur un promontoire entouré de marais. Les Gaulois étaient d'habiles forgerons, sans doute à l'origine de l'invention de l'étamage, ce qui leur permettait, déjà, d'être des fournisseurs d'armes.
Cité florissante, Jules César " écrira " qu'il s'agit d'une des plus belles ville de la Gaule. En 52 av J.C. il en fera le siège, et les légions romaines viendront à bout des Gaulois au cours d'un véritable massacre. La Ville comprenait dit-on 40 000 habitants, moins de 800 en réchappèrent.
Les Romains reconstruiront la cité qu'ils avaient détruite, et la " Paix gallo-romaine " durera plusieurs siècles. Ce sera l'époque des grandes constructions, un Théâtre, situé sous la place de la Nation, un Capitole, des rues, une Fontaine monumentale, des sculptures somptueuses et un rempart encore visible aujourd'hui.
Au IIIe siècle une religion nouvelle se développe avec saint Ursin qui évangélise les Bituriges, nouveau nom des habitants de la région. Les premières Eglises à la gloire du Dieu nouveau commencent à s'édifier.
Pourtant, Avaricum ne va pas résister au Ve siècle à l'arrivée des Wisigoths. Devenue Bourges, la cité subit des infortunes diverses. C'est la lutte contre la peste, contre les barbares comme les Normands, le tout accompagné de famines meurtrières.

L'âge d'or

Les siècles passent, avec ce Moyen Age si mal connu. Vers 1180, sous Philippe Auguste, Bourges construit une nouvelle enceinte, avec une grosse Tour, haute de 38 mètres et d'un diamètre de 24 mètres. Il s'agissait de se défendre contre les Anglais qui occupaient l'Aquitaine, et venaient piller les faubourgs de la Ville.
Les Grandes Heures de Bourges peuvent se situer à partir de 1195. A cette époque, le clergé local avait commencé à édifier une église, les travaux stagnaient et le style de l'édifice n'était pas très original.... c'était du " roman vieillissant ". A Paris, à Chartres, ou dans la vallée de la Somme, de grandes Cathédrales se construisaient. L'évêque de Bourges, Eudes de Sully, décida alors de remplacer l'église romane existante par une cathédrale résolument gothique, avec des ogives, des arc-boutants extérieurs, des fenêtres encore plus ajourée. C'est le début de la construction de la Cathédrale de Bourges, sous l'impulsion du Premier Maître Maçon de Bourges. Le résultat est un Chef d'Oeuvre, une des plus belles réussite du monde occidental.
Au XIVe siècle, le fils de Jean le Bon devient duc de Berry. Ce personnage fascinant se révèle un mécène de qualité. Il fait construire un Palais, puis une Sainte Chapelle et favorise toutes les formes d'arts. On lui doit le livre des "Très Riches Heures du Duc de Berry", une oeuvre unique d'une beauté rare.
C'est le début de la grande Epoque de Bourges. La France est réduite à une peau de chagrin et le roi Charles VII se réfugie en Berry. Il devient le "Petit Roi de Bourges". C'est tout de même lui qui boutera hors de France les Anglais. Son fils, Louis XI naîtra en 1423 dans le centre ville.
Deux personnages fabuleux apparaissent à cette époque. C'est d'abord un Berruyer : Jacques Coeur, c'est ensuite Jeanne d'Arc venue de Lorraine. Le premier devient un grand commerçant. Il est l'inventeur des multinationales. Son Palais qui porte son nom nous rappelle à son souvenir, c'est le héros berruyer par excellence.
Jacques Coeur devenant le Grand Argentier du Roi Charles VII, prêtera beaucoup d'argent et.... suscitera la jalousie de toute une partie de la Cour. Accusé d'avoir, entre autres méfaits empoisonné la belle Agnès Sorel, il est arrêté, emprisonné et torturé. Le Roi, ingrat, ne vient pas à son secours, mais lui prend sa fortune !
Autre figure monumentale de cette époque : Jeanne d'Arc. Sa vie "publique" ne dure que 2 ans, et elle passe environ une année en Berry chez " dame Touroulde ", à Bourges. Puis elle s'en va délivrer Orléans, est capturée quelques mois plus tard. Le roi, toujours le même, ne fait rien non plus pour la sauver des flammes.
Autre monarque de cette époque, Louis XI n'a pas beaucoup d'égards pour sa ville natale. Il installera pourtant en 1463, à Bourges, une Université comprenant cinq sections. C'était moins par amour de la cité que pour lutter contre la puissance de l'Université de Paris. Bourges accueille les plus grands esprits de l'Europe. Des Maîtres comme Alciat, Wolmar, Cujas ou Amyot viennent enseigner dans cette Université. Le réformateur Calvin est un temps berruyer, il suit des cours à l'Université et c'est sans doute à Bourges qu'il élabore sa pensée pour la Réforme. De nombreux lieux évoquent aujourd'hui encore son passage.

Le lent déclin

La puissance de Bourges s'achève dans les flammes le 22 juillet de l'année 1487. Le jour de la Sainte Madeleine, un incendie gigantesque se déclare, les habitations en bois ne résistent pas. Attisées par un vent violent, plus de 2000 maisons auraient été détruites. Il faudra des siècles pour que les Berruyers s'en remettent.
Le XVIe siècle est celui de belles constructions. L'Hôtel des Echevins pour la municipalité qui avait vu partir en fumée tous ses documents. l'Hôtel Cujas, datant de 1515, et édifié par un riche marchand transalpin, mais aussi les chapelles de la Cathédrale, tout cet apport est placé sous le signe d'une architecture de style gothique avant de faire place à un style "Renaissance" lors de la seconde campagne des travaux de l'Hôtel Lallemant, ce paradis des alchimistes.

Les guerres de religion n'épargnent Bourges. Une partie des statues de la cathédrale est détruite lors d'une incursion des protestants du Comte de Montgoméry, et certains de ses soudards voulurent même dynamiter les tours du prestigieux édifice.
Sous le "Grand Siècle" de Louis XIV, Bourges est de plus en plus pauvre. Les manufactures ne s'implantent pas et les seuls travaux à retenir concernent l'édification d'une grande place par un parent de Colbert, M. Dey de Séraucourt. Il fait réaliser ce travail en employant des chômeurs et donne son nom à l'esplanade.
A cette époque le Palais du duc Jean tombe en ruine, et le roi fait démolir la Grosse Tour de Bourges, il avait quelque ressentiment après la Fronde de Condé. Quelques constructions vont survenir, comme le Palais Archiépiscopal, situé juste en face de la Cathédrale, le Grand Séminaire et le Couvent des Ursulines.
La Révolution de 1789 arrive. Les Berruyers voient passer la tourmente. Ils restent calmes et toujours très "légalistes". Quelques manifestations très symboliques mais jamais de débordement. La Cathédrale n'est pratiquement pas abîmée, et la Terreur ne fait à Bourges que trois malheureuses victimes.

Le renouveau par l'industrie

Le temps passe, Napoléon ne vient pas à Bourges, lui qui est passé partout ! et c'est son neveu qui redonne à la Ville une chance nouvelle, il amène ce qui manquait : l'industrie. Napoléon III est en effet à l'origine de l'installation des Etablissements Militaires. Le Bourges nouveau date du milieu du XIXe siècle
C'est donc avec des atouts mitigés que Bourges aborde le XXe siècle. Une industrie militaire s'affirme dans un environnement berrichon resté très agricole. Plus tard, en 1928, une entreprise de production d'avions s'implante, elle deviendra Aérospatiale, une des toutes premières firmes de fabrication de missiles avec les célèbres Exocet ou les missiles nucléaires.
La guerre de 14/18 devient pour la cité, un point stratégique important par la présence des fabrications d'armements, la ville comprend alors 100 000 habitants, et la présence toute proche de la base aérienne d'Avord, camp d'entraînement de tous les pilotes du moment.
L'entre-deux guerres sera l'époque des grandes constructions, Bourges s'éveille. La ville change et embellit.
La triste période de 1940 place la cité en zone occupée, à deux pas de la ligne de démarcation. C'est le temps du " Franciscain de Bourges ", ou des maquis du colonel Colomb, alors que se déroulent des drames comme celui des puits de Guerry et du sinistre Paoli.
Depuis un demi-siècle, les responsables locaux modifieront constamment la ville, tout en respectant son patrimoine. Des monuments seront restaurés, d'autres construits avec une fonctionnalité nouvelle.

Une économie moderne

Pendant un siècle, Bourges et son agglomération ont bénéficié d'une certaine protection grâce aux fabrications basées sur l'armement. Après 1990, la chute du mur de Berlin et la guerre du golfe, une diminution considérable des besoins en armement dans le monde. Bourges a été touché de plein fouet par cette chute des marchés.
Les plans sociaux se sont multipliés, et des entreprises de 4000 employés se sont retrouvées avec un petit millier de personnes dix ans plus tard. La reconversion des industries d'armement vers des activités civiles ne sont pas simples. Les tentatives effectuées à la fin des deux guerres mondiales, en 1919 et 1945 se sont soldées par des échecs. Giat-Industrie ou Aérospatiale recherchent des créneaux porteurs dans des industries voisines de leurs fabrications traditionnelles, c'est à dire en utilisant la haute technologie et la compétence des équipes en place.
L'ensemble des acteurs économiques de l'agglomération mise sur la pérennité d'un pôle d'armement qui regroupera des sites aujourd'hui dispersés, et sur une certaine forme de diversification. La modernisation des moyens d'études, de production et d'essais de ces dernières années, pour les entreprises locales, est une source d'optimisme.

Image culturelle et environnement de qualité

Bourges, par la grâce de Malraux dans les années 1960 s'est forgée une image de belle cité culturelle. La Maison de la Culture fonctionne encore trente ans après sa création, avec toutes les formes d'art. Elle a participé à des essaimages, avec le Printemps de Bourges, prestigieux festival de chansons, mais aussi l'Institut de musique expérimentale, un centre de recherche musical connu par les spécialistes du monde entier.
La présence d'une école supérieure des Beaux-Arts, et les manifestations qui en découlent, comme le festival bandimage ou les expositions de La Box montrent la présence de l'art contemporain dans une cité médiévale.
La culture est multiple et la donation du peintre Maurice Estève ou les travaux archéologiques de Jacques Troadec donnent une idée de la variété des approches du milieu de la culture ou de la recherche.
Le visiteur ou le nouvel arrivant est généralement surpris par l'environnement de cette agglomération industrielle. Les zones vertes sont multiples et d'un accès simple.... après quelques renseignements auprès des propriétaires. La présence d'un vaste plan d'eau de nombreux marais qui enserrent la ville de Bourges, permettent une oxygénation maximum du citadin. Des espaces naturels comme la " réserve d'orchidées " à La Chapelle Saint-Ursin sont assez remarquables. Le canal de Berry qui traverse Plaimpied, Bourges ou Marmagne est un atout considérable. La proximité de bois et chemins sur les communes environnantes comme Le Subdray, Pigny, Vasselay, Trouy, Soye-en-Septaine ou Osmoy est un gage de promenades agréables à vélo ou à pied.

Les forces nécessaires pour demain

L'image de Bourges et de son agglomération est contrastée. C'est une ville tranquille, avec un incontestable art de vivre. La qualité de vie est un atout pour demain même si il est difficilement mesurable.
Ces trente dernières années apparaissent un muséum, une Maison de la Culture, des stades, une école militaire, et des lieux multiples de culture et de loisirs, la manifestation annuelle du Printemps de Bourges en étant le symbole. Des communes de l'agglomération participent à ce mouvement, c'est le cas de Fussy, avec le salon du livre ou le musée de la Résistance.
La présence de zones commerciales importantes vers Saint-Doulchard et Saint-Germain-du-Puy même en concurrence avec le commerce du centre-ville sont des éléments d'équilibre important pour les consommateurs.
Ville d'art et d'histoire, Bourges est connue par l'importance de son domaine patrimonial. Le développement du tourisme, avec une consonance culturelle apparaît comme un atout très fort pour l'avenir. Ce n'est que récemment que les responsables locaux ont pris conscience que le tourisme devenait une véritable industrie, mais qu'il fallait la valoriser et investir dans ce domaine.
Mais une cité moyenne ne peut se développer sans le soutien de sa jeunesse et de l'université. C'est sans aucun doute la clé de la réussite de demain. Les étudiants donnent le " la " dans une ville. Leur dynamisme, leur sérieux et leur turbulence sont une nécessité vitale.
La prise de conscience de la notion d'agglomération n'est pas innée chez les habitants de Bourges et de " la périphérie ". Les progrès en ce domaine sont faibles, et si les transports urbains ont fait l'objet d'un accord de type intercommunal, il est de nombreux cas ou les querelles de chapelle ou la crainte d'une hégémonie de la " grande ville " n'ont pas permis d'avancées substantielles et indispensables. L'exemple de zones industrielles concurrentes pour des implantations d'entreprises est un exemple négatif et désolant. Développer une " conscience d'agglomération ", ce sera le pari des dix ans à venir.
Bourges et son agglomération retrouve patiemment une Université, développe ses atouts culturels et touristiques, participe à des épopées sportives au niveau européen et s'ancre dans la catégorie des villes moyennes, de haute technologie, dans lesquelles il fait bon vivre.


LES COMMUNES ENVIRONNANTES

De manière naturelle se sont crées des communes dans la " campagne berruyère ", le développement est assez récent, ce furent d'abord des villages essentiellement agricoles, avec quelques fermes importantes permettant d'assurer les éléments de subsistance de la Ville. Puis l'apport de l'industrie depuis un siècle a totalement modifié la structure des communes.
L'accroissement des populations à Trouy, Saint-Germain-du-Puy ou encore La Chapelle-Saint-Ursin et Fussy s'est effectué pour répondre au besoins des industries d'armement. Il fallait loger ces milliers de travailleurs. Ce seront des cité à base de lotissements, chaque maison comportant un pavillon et un petit espace de jardinet. Peu à peu ces communes se sont développées de manière autonome, avec une industrialisation importante, et un accueil du commerce nouveau de grandes surfaces.
L'amélioration des moyens de communication pour " aller travailler à la ville " va permettre dans les années 1970 à de nombreuses familles aux moyens parfois modestes de devenir propriétaire d'une petite maison dans un village de l'agglomération. C'est ainsi que les employés d'Aérospatiale, Michelin ou des " établissements militaires " se feront construire des maisons d'habitation à Morthommier, Pigny, Vasselay ou Moulins-sur-Yèvre et Marmagne.
Chaque commune, avec son caractère propre développe une activité et une animation pour ses administrés. Les salles des fêtes sont crées, à Pigny, Saint-Michel-de Volangis ou Morthomier, ainsi que des stades de football à Saint-Germain-du-Puy ou Plaimpied. Des zones pour l'industrie et l'artisant voient le jour avec parfois beaucoup de bonheur comme à Saint-Germain-du-Puy, le Subdray ou La Chapelle-Saint-Ursin.
Chacun veut permettre à ses concitoyens d'avoir un " art de vivre " agréable, dans un village de la campagne, tout en étant très proche de la " grande ville " et de ses avantages en terme de culture de commerce et d'animation.

Article de Roland Narboux issu de l'ouvrage "Le Grand Bourges vu du ciel"

 

Retrouvez quelques articles de l'Encyclopédie :
François Mitterrand à Bourges
Chiffres essentiels
Les Templiers
Les élections à Bourges au XXe siècle
Les Très Riches Heures du duc de Berry
les villes jumelles
Radios locales
Les francs-maçons
Kiosque et musique
Agnès Sorel
L'horloge astronomique
Les tramways de Bourges
L'Yèvre à Bourges
L'alchimie
La Bouinotte, magazine du Berry
L'usine Michelin
La maison de la Reine Blanche
Serge Lepeltier
L'industrie à Bourges au XXIe s
Monuments Historiques Classés
 

Et puis une nouveauté : L'information et l'actualité à savoir sur Bourges, en quelque clip et quelques lignes :

http://www.bourges-info.com/

 

Vous souhaitez enrichir le site de l'Encyclopedie de Bourges ?

 

Cliquer ici