Les caves de Bourges - Roland Narboux - encyclopédie

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LES CAVES SOUTERRAINES DE BOURGES
Par Roland NARBOUX

Un sous sol remarquable de Bourges avec des caves sous chaque demeure du Centre ville.

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Version 2009

 

la cave "Colladon" à BourgesLes caves, quelles qu'elles soient, sont des lieux relativement bien connus des populations. Pour la génération de l'avant-guerre, la cave représente la sécurité et la sûreté. Pour la génération de l'après guerre, la cave devient un fantasme et un objet de peur. Combien d'enfants n'ont-ils pas entendu cet avertissement du père criant : "si tu n'es pas sage, je t'enferme dans la cave", et la cave existait bien puisqu'elle avait été utilisée dans les moments difficiles d'alertes aériennes lors du dernier conflit. A la campagne, toute ferme possédait une cave, lieu de stockage de certaines denrées. En ville, et en particulier à Bourges, il en est de même, la cave existe et c'est une réserve.

Après les monuments gallo-romains situés dans le sol de Bourges par le hasard et le temps, les caves de la ville représentent le thème le plus connu du monde souterrain par l'ensemble des Berruyers.
Les caves du Moyen Age

Ces caves sont situées dans plusieurs secteurs de la ville ancienne. Chacun connaît un voisin, un ami ou un parent à Bourges qui lui a fait visiter un, deux ou trois niveaux de caves. Les études ne sont pas simples. Ces caves sont situées pour la plupart du temps dans le domaine privé, et un propriétaire n'a pas toujours envie ou intérêt à dire que sa cave comporte des sculptures magnifiques et parfois uniques.

 

Dans son étude, Jacques Lamy, à l'époque où il était chef de l'Agence de Bourges des Bâtiments de France a écrit sur la construction des caves avec beaucoup de bon sens et de logique :

"Celui qui n'a pas eu la chance de consacrer un peu de temps à ces visites souterraines, ne peut soupçonner la quantité de caves occupant le sous-sol de la ville et la beauté propre à chacune".

Jacques Lamy poursuit en signalant la splendeur de certaines salles, et ces caves, superposées sur 2 ou 3 étages sont à la fois bien conservées et parfaitement saines.

Le marquis des Méloizes, dans une plaquette intitulée "Bourges à travers les âges", signale que "la ville gauloise d'Avaric est enfouie sous dix huit siècles de ruines répétées". A partir de là, il est possible de dresser un premier constat : la cave est construite dans la différence de niveaux entre le pied du rempart gallo-romain et la surface actuelle de la ville ou celle du Moyen Age.

Lorsque les événements se précipitent au IIIe siècle et qu'il faut édifier très rapidement une muraille face à l'arrivée des hordes barbares, les autorités d'alors ne font pas "dans la dentelle". Ils prennent les blocs de pierre là où ils se trouvent c'est à dire sur les ruines des monuments importants. Les colonnes et blocs gigantesques qui étaient à terre et s'étaient écroulés avec le temps sont utilisés. De plus, certains temples païens n'étant plus dans l'air du temps sont démolis sans état d'âme. On a donc évité le creusement de fondations profondes et mis à même le sol les blocs les plus importants, certains très sculptés et magnifiques.

Les recherches depuis un siècle ont montré qu'il y avait parfois une dizaine de mètres entre le bas de la muraille et le sol du Moyen Age. La ville s'est progressivement haussée pendant près d'un millénaire, avec des blocs de pierre, de la terre et du remblai. Il y a donc au Moyen Age une ville posée sur du sol peu solide, formé de détritus et de gravas…...
La construction de maisons en bois, puis en pierre comme cela commence à se faire rue Bourbonnoux exige une édification sur un sol dure et stable. Pas question de mettre des murs directement sur le sol d'alors. Les bâtisseurs vont donc creuser pour se retrouver sur la roche dure, et c'est ainsi que des mètres cubes de terre ou de remblai sont enlevés :

"Pour occuper le volume ainsi mis à jour, d'autant que l'on cherchait de la place, alors on construit des caves sur plusieurs niveaux".
On creuse ainsi sur 7 à 8 mètres de profondeur pour placer la première pierre des fondations de la maison.
Dans les villes, et cela n'est pas propre à Bourges, on n'enlève pas les déblais suite aux travaux, on se contente de niveler.... et la ville sur une longue période s'est ainsi élevée de 3 à 9 mètres selon les quartiers.
La cave devient presque l'élément essentiel de la construction d'une maison, et chaque bâtisse possède sa ou ses caves sur un, deux ou trois étages. Comme les maisons sont toutes côte à côte, les caves le sont aussi, et c'est un véritable réseau souterrain qui est ainsi édifié.

Enfin, Parmi les hypothèses crédibles expliquant la situation, lorsque l'on creusait dans le remblai, on arrivait vers le sol meuble, et là, parfois, le terrassier se trouvait à proximité de galeries datant des gaulois et les constructeurs d'alors utilisaient ces galeries pour faire un étage supplémentaire. "Ils les transformaient ainsi en nouvelles salles convenablement voûtées et situées toujours plus profondément".

A suivre.....

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