Le Chemin de Fer à Bourges - Roland Narboux - Bourges Encyclopédie

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LE CHEMIN DE FER A BOURGES REFUS OU NON ?
Par Roland NARBOUX

Bourges, une polémique qui dure depuis plus d'un siècle : les berruyers ont-ils refusé le chemin de fer ?

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Version 2011

Le chemin de fer arrive de manière assez précoce à Bourges dès 1847 avec la ligne Paris - Orléans puis Vierzon et enfin Bourges.

La première gare est inaugurée en juillet 1847 sur la commune de ... Saint Doulchard, il s'agit en fait d'un simple embarcadère, car on ne sait pas alors où construire une vraie gare.

Finalement, c'e'st en 1851 q'une vraie gare est construite dans le quartier de Taillegrain, au bas de la butte d'Archelet. Elle comprend un bâtiment central et deux ailes.

Mais retour sur ce chemin de fer qui est une belle aventure controversée.


Depuis un siècle, il est courant que les Berruyers se lamentent de l'erreur historique de leurs ancêtres qui ont refusé la ligne de chemin de fer de Paris à Bourges. Pour la plupart des Berrichons si cette ligne passe par Vierzon et non par la capitale du Berry, c'est la faute de ses édiles d'alors et de la population. Régulièrement, les maires de Bourges exhortent leurs concitoyens "à ne pas renouveler l'erreur de 1840, qui a rejeté ces monstres fumants loin de Bourges, pour assurer leur petite tranquillité".
En réalité, sommes-nous si certains de ce rejet ?


 

 

Le fait que la ligne principale de chemin de fer venant de Paris et Orléans ne passe pas par Bourges qui se trouve dès lors sur une transversale, mais s'en va vers Châteauroux, est-ce une erreur des responsables berruyers? Et si tout cela n'était qu'une légende ?

Cet article est une première contribution à ce qui doit être une réalité historique et non une succession d'affirmations, reprises au fil des décennies, par les historiens locaux.

PETIT SURVOL DU CHEMIN DE FER VERS 1840

Le premier chemin de fer en France, long de 23 kilomètres date du 1er octobre 1828, entre Saint-Etienne et Andrézieux. Il était un bon compromis entre la diligence et le chemin de fer, puisqu'il était encore tiré par des chevaux. C'est en 1832 que la traction à vapeur supplante les chevaux pour la vapeur, entre Saint-Etienne et Lyon.
La France n'est pas très en avance dans ce domaine, en 1835, sur 1574 kilomètres de voies ferrées, 1290 se trouvent aux Etats Unis. Mais le réseau, en quelques années, de par le monde va devenir considérable, en 1840, il y a 7700 kilomètres de réalisés et à la fin du XIX e siècle, le monde comprend 790 000 kilomètres.
Du côté de Paris, le chemin de fer ne s'implante pas très vite, 19 kilomètres entre Paris et le Pecq en 1835, puis le Paris-Versailles fut ouverte au public en septembre 1840.
Une des plus longues ligne de l'époque, fut le Paris-Orléans en 1843, inauguré un 2 mai, cette ligne avait coûté 43 millions de francs.

C'est dans ces années-là que Bourges et le Berry vont s'intéresser à ce nouveau moyen de locomotion.

PROJET D'UNE LIGNE ORLEANS-VIERZON

Le grand homme des chemins de fer pour notre Berry s'appelait Casimir Leconte. Il est ingénieur et directeur de la Compagnie du Centre qui a réalisé Paris-Orléans et a l'intention de poursuivre par une ligne de chemin de fer entre Orléans et Vierzon.
Le projet date de 1837, alors que le train ne rejoint toujours pas Paris à Orléans. Leconte parle de ce projet au marquis de La Rochefoucault-Liancourt, alors député du Cher, lequel se montre très favorable à cela, tout comme son principal opposant : Michel de Bourges, avocat et ami de Georges Sand.

Leconte qui n'est pas un philanthrope, mais un grand industriel se tourne vers plusieurs cibles. D'une part, il écrit le 18 octobre 1840, au Ministre des travaux publics pour exposer son projet.
Après avoir insisté sur "son dévouement et l'énergie qui ne l'ont jamais manqué" dans la réalisation de la ligne Paris-Orléans, Leconte poursuit sa lettre sur le tronçon suivant. Il écrit : "J'ai fait choix, sous ce dernier point de vue, d'une localité qui m'a paru merveilleusement appropriée à l'expérience projetée. La ligne d'Orléans à Vierzon s'étend sur des terrains d'une valeur souvent minime, jamais élevée. Ces terrains sont possédés par un petit nombre de propriétaires ; des bois nombreux et inexploités; faute de communications, sont à ,portée".
Et L'ingénieur demande au ministre Jaubert d'une part de participer aux études de tracé "aux frais de l'état" et ensuite de commencer les enquêtes d'utilité public pour le projet.

Ainsi, en 1840, le projet Leconte était destiné à établir une ligne entre Orléans et Vierzon. Dans cette même lettre, aucun mot sur Bourges, par contre, il signalait l'accueil favorable des assemblées de Vierzon et... Châteauroux, il écrivait : "ma voix a été entendue" dans ces deux cités.

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BOURGES DANS LE PROJET DE LA LIGNE ORLEANS - VIERZON

Casimir Leconte recevra du ministre Jaubert, des encouragements et une promesse de financement de l'Etat pour effectuer les études préliminaires, avec la désignation d'un ingénieur des ponts-et-chaussées, M. Floucaud.

Après le ministère, Leconte revient sur le terrain du Berry et réunit à Bourges, Vierzon et Châteauroux, les assemblées pour exposer son projet.
A Châteauroux, sous l'impulsion du député Muret de Bort, l'ensemble des acteurs locaux se réunit le 28 octobre 1840 et montre un très grand intérêt pour le chemin de fer. . Comme l'écrit le Journal du Cher, "La ville de Châteauroux avait montré une grande intelligence des intérêts généraux du département". Et le grand quotidien de publier un extrait des délibérations du conseil municipal par 16 voix contre 1 pour le chemin de fer qui "considère les avantages immenses et incalculables pour la ville et le département de l'Indre tout entier, de trouver à leur porte une tête de chemin de fer à partir de laquelle ils ne seront plus qu'à 6 heures de la capitale". Et le journal, de conclure : "nous proposons cette délibération, comme un bon exemple à suivre, au conseil municipal de Bourges".

A Bourges, il est vrai que les édiles ne s'affolent pas. Si Leconte a déjà effectué des réunions à Vierzon et Châteauroux, il en est prévue une le 5 novembre 1840.

Ce jour-là, un jeudi, ils sont 200 personnes, réunies à Bourges dans la salle des distributions du collège royal, sous la présidence de M. le préfet. Leconte expose son projet de ligne Orléans-Vierzon aux berruyers, et il indique le mode de concours qu'il réclamait pour son exécution, en particulier vis à vis "des propriétaires, des industriels, des capitalistes, des communes", car le problème était d'ordre financier.
Comme il estimait que beaucoup de publicité avait été faite sur le projet, il ne s'appesantit pas trop, et demanda assez vite si des Berruyers avaient des observations à formuler.
Il y eut des questions auxquelles Leconte répondit.

Un membre de l'assemblée posa alors une question afin de savoir pourquoi, la ligne venant d'Orléans et passant par Vierzon ne serait pas prolongée sur Bourges immédiatement. Leconte ne sera pas mis en difficultés, il répondra "qu'il lui faut 4 millions et, si on pouvait se les procurer, il ne demanderait pas mieux que d'arriver à Bourges sans retard". La presse locale comme La Gazette du Berry parle longuement de la réunion du 5, et le 11 novembre, le journal revient sur cette question du passage par Bourges de la ligne en évoquant une autre question d'un contradicteur, qui se demandait pourquoi ne pas faire la ligne directe Orléans-Bourges, "après avoir traversé la Sologne, laissant Vierzon sur la droite venant d'Orléans, afin de gagner 12 à 16 kilomètres !"
Devant cette question, Leconte semble s'être fâché. Il répondit qu'il "ne savait pas si c'était possible, et il répéta que Vierzon "était une heureuse position". Enfin, les études sur Orléans-Vierzon étaient faites, la question posée concernait un autre projet.... et "ce n'était pas l'objet de la réunion". Le ton péremptoire de l'orateur bloquait sans aucun doute de possibles intervenants.

D'autres personnes argumenteront que par Vierzon, "on est assuré d'obtenir la ligne jusqu'à Bourges", et puis certains reconnaissent que Bourges n'a pas pris l'initiative, "serait-il raisonnable de changer un plan établi et tracé pour le plus grand intérêt général ?"

C'est sans doute à cet instant que Bourges a perdu "son chemin de fer". Mais, non pas par refus, tout au contraire, il y avait dès cet automne, une volonté de voir arriver ce chemin de fer à Bourges.

LE QUIPROQUO : ORLEANS - VIERZON - NEVERS PAR BOURGES

Il est intéressant de suivre l'idée globale de Casimir Leconte, qui avait une vue stratégique assez remarquable. Il répondit qu'il comprenait les intérêts de Bourges mais qu'il se devait d'avoir un point de vue plus général.
A cet effet, il évoqua la ligne Orléans-Vierzon qui aurait un double avantage, "parce qu'une fois arrivée à Vierzon, ce chemin formerait comme une tête de pont d'où partiraient deux lignes, l'une passant par Bourges et Nevers, se dirigerait sur Lyon et Marseille. L'autre passant par Châteauroux se dirigerait sur Bordeaux". Du point de vue d'un ingénieur, une telle position est inattaquable.
Ainsi, la ligne Orléans-Vierzon - Bourges - Nevers, c'est à dire le chemin de fer qui devra desservir Lyon puis le midi de la France. Il apparaît évident que le chemin de fer de Vierzon sera poursuivi vers Bourges sur une des lignes principales du réseau français. Cette dernière phrase cache toute l'ambiguïté de la situation. Pour l'ensemble des édiles locales, Bourges est sur la ligne de chemin de fer, et c'est une bonne chose.

Leconte écrira en ce mois de novembre 1840, un opuscule dans lequel il développera sa théorie. Il souligne "que deux projets sont à l'étude, au départ de Paris. Le premier prolonge le Paris-Corbeil, longerait la Loire, passerait à Nevers, laissant à sa droite le département du Cher. Le second partant d'Orléans devrait se diriger vers Bordeaux, par Blois, en laissant à gauche le département du Cher". Et il ajoutait "si ces deux projets s'accomplissent, le centre de la France est anéanti". Et il développe alors l'intérêt de "son" chemin de fer Orléans-Vierzon, "qui s'avance au coeur du Berri et alors, ce Berri, jusqu'ici resté en arrière de tout progrès, se trouve compris dans la banlieue de la capitale".
Le journal du Cher comme la Gazette du Berri sont favorables aux idées de Leconte, et à aucun moment, il ne semble y avoir d'opposition au projet.

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LA COMMISSION DES 9 MEMBRES DE BOURGES

Une commission de 9 membre fut alors constituée, avec les personnalités locales du département.
On trouvait ainsi, M. Mayet-Génétry, maire de Bourges, à ses côtés, Adrien Corbin, conseiller à la cour royale, le marquis de Travanet directeur des forges et fonderies de Bourges, puis l'avocat Michel de Bourges, Faiseau-Lavanne, directeur d'usines, Fabre, ancien géomètre, Félix Tourangin, ancien négociant et Thiot-Varennes, avocat.
Le maire de Bourges est président de cette commission qui se réunit le 13 novembre. Et dans ses délibérations, on trouve des mots sans équivoque pour le projet du chemin de fer dans le Cher. C'est ainsi qu'elle :


"Considère que l'existence du chemin de fer projeté serait d'un immense intérêt pour le département du Cher.
Considère qu'en ce moment, il paraît absolument impossible de réunir à la fois les fonds qui seraient nécessaires pour établir ce chemin jusqu'à Vierzon, et de le prolonger jusqu'à Bourges, que d'ailleurs la commission regarde comme certain que le chemin de fer se continuera un jour pour se diriger vers le canal de la Loire et les villes de Nevers et Lyon. Et que dans ce cas, d'après les assurances données par M. Casimir Leconte, il ne pourrait manquer de passer par la ville de Bourges.....".


Suite alors un certain nombre d'arrêtés de cette commission sur l'aide qu'elle apportera, ainsi que son action vis à vis des municipalités du Cher et de Bourges, afin d'obtenir des votes de minimum d'intérêts.

Le 17 novembre 1840, Casimir Leconte écrit une lettre au Rédacteur du Journal du Cher, pour le remercier de sa prise de position positive en faveur de la ligne Orléans-Vierzon, et il donne des explications complémentaires afin de rassurer les Berruyers : la ligne future passera bien par Bourges.
Il écrit

"que le projet est reconnu bon,..... Les personnes qui ont fait dans cette circonstance le sacrifice de leur opinion, en seront récompensées plus tard, lorsqu'elles reconnaîtront que le prolongement de Vierzon à Nevers, par Bourges, est la conséquence inévitable de notre début plus modeste".

Leconte veut obtenir à tout prix la ligne jusqu'à Vierzon, c'est celle qui lui offre par la suite, le plus de possibilités. Il envisage bien entendu, une ligne vers Châteauroux, Limoges et Toulouse, mais surtout, un Paris-Lyon par Orléans, Bourges et Nevers. Il n'existe alors que de vagues projets de joindre Paris à Lyon et Marseille par l'Est. Ainsi, Bourges, dans cette hypothèse se trouverait sur un axe majeur.

Le conseil municipal de Bourges se réunit à la fin du mois de novembre 1840 et accepte, à l'unanimité moins une voix, nous dit la Gazette du Berri, la ligne de chemin de fer d'Orléans à Vierzon. Après un exposé du maire, et ayant remarqué que les villes de Châteauroux, Issoudun, Argenton avaient voté des "garanties d'intérêt minimum", la municipalité de Bourges "considère que le Cher et principalement la ville de Bourges doivent retirer un notable avantage de l'établissement du Chemin de fer projeté, et qu'il doit en résulter un accroissement considérable et prompt des propriétés situées dans les département du centre de la France...... etc assure, comme les autre villes de Vierzon, et Châteauroux, la garantie d'emprunt de 4% sur une somme d'un million pendant 46 ans".
La Gazette du Berri qui donne l'information ajouté que "la décision du conseil municipal a été bien vite répandue dans la ville, et y a produit le sentiment de la plus vive satisfaction". Quelques jours plus tard, les Berruyers se demandent de quel côté passerait la ligne, par le quartier d'Auron ou le faubourg Saint-Privé ?

POURQUOI CETTE LEGENDE DU REFUS DES BERRUYERS DU CHEMIN DE FER ?

Jusqu'à preuve du contraire, nul document de l'époque mentionne un refus des Berruyers pour le chemin de fer. On trouve quelques affirmations sur ce thème, mais elles datent de 1952 et ne s'appuient sur aucun document d'époque.

Le 14 novembre 1840, la presse locale parle des "avantages d'un chemin de fer par Bourges", car cette ville est assurément celle qui en a le plus besoin afin "d'être régénérée". Un journal signale que "Moulins, Châteauroux, Limoges sont traversés par des routes qui sont la continuation des grandes rues de Paris.... Bourges, placée à l'écart, n'est même pas traversée par une malle-poste ! L'action du canal de Berri commence à peine à se faire sentir. Ses murs pourraient contenir 75 000 âmes au lieu de 25 000. Le meilleur moyen de la repeupler, c'est de multiplier les voies de communication. Suit alors une longue tirade en faveur du chemin de fer.
Lorsque la Gazette du Berry publie un article sur les avantages que Bourges retirerait du Chemin de fer, il signale uniquement l'hostilité de certains commerçants qui pensent "que le commerce local y perdra et que pour les objets de luxe et de mode, tout se centralisera encore davantage à Paris".

Hormis ces quelques commerçants, les journaux de l'époque, la commission Mayet-Génétry, le conseil municipal, tous semblent mécontents de ne pas voir la liaison directe Orléans-Vierzon-Bourges immédiatement. Ils se trouvent rassurés par la conviction de Leconte, le patron de la ligne, qui affirme que la ligne Paris-Lyon ne peut pas passer ailleurs qu'à Bourges. C'est cette confiance qui a perdu Bourges.

En effet, le ministre des travaux publics n'a pas voulu s'engager au-delà de Vierzon, car il ne voulait pas se laisser forcer la main vers Lyon, via Nevers. D'autant plus que les députés de l'Est commençaient à s'agiter. La ligne Paris-Lyon par l'Est faisait l'objet de trois projets, et les députés de l'Est montèrent au créneau.
Début 1841, le journal "Le Bourbonnais" déplore la passivité des députés du Cher, de l'Indre, de l'Allier et du Puy de Dôme, car "ils ne voient pas l'intérêt pour nous que Bourges et Moulins fussent le lieu de passage de Paris à Lyon".

Les événements vont alors s'accélérer. Le 25 août 1841, le conseil général du Cher se réunit et convoque Leconte. Les responsables du département craignent le prolongement de Paris-Corbeil vers la Bourgogne et Lyon. De plus, en "haut lieu", il semble y avoir une "défaveur marquée" vis à vis de la liaison Paris-Lyon par Bourges. Le projet d'extension vers Nevers n'était pas au point......L'inquiétude en Berry grandit.

De plus, la ligne Paris-Orléans se termine, elle est inaugurée le 2 mai 1843, mais si son prolongement sur Vierzon ne pose pas de problèmes techniques, les dures réalités financières entrent en scène. Déjà en 1842, une avance de 3 millions de francs avait été demandée à l'Etat, lequel devenait le maître du jeu par rapport aux projets de la compagnie.
Bientôt, la Compagnie du Centre annonçait qu'elle renonçait à la ligne Orléans-Lyon. C'en était fini d'une grande ligne passant par Bourges.

La déception sera grande à Bourges, et certains, à cet instant de dépit, "mettront en doute le chemin de fer et son avenir".

UNE CONCLUSION POUR LES RESPONSABLES D'AUJOURD'HUI

On a le sentiment, en lisant les documents de l'époque, que les responsables locaux "se sont faits blousés" pour prendre une expression triviale. En réalité, il y avait réelle volonté des berruyers de voir le chemin de fer passer par Bourges. Cette certitude acquise, ils n'ont pas vu les pièges possibles, c'est à dire que la parole donnée par un directeur de compagnie ne faisait pas force de loi. Et puis, les hauts responsables de Bourges ont joué la confiance, et n'ont pas fait le siège des ministères ou des banquiers. Le "lobbying" des Berruyer, pour reprendre une expressions d'aujourd'hui, n'a pas été effectué, les députés de l'Est se sont défoncés pour obtenir le Paris-Lyon par l'Est, leurs homologues berruyers ont attendu.......

Visiblement, il n'y a pas eu mobilisation des élus, ni de la population, et cela rappelle la perte de l'ONF et de l'Ecole d'Architecture qui devaient venir à Bourges. Dans ce second cas, malgré un bon dossier, l'Ecole ira à Tours. On n'a pas vu l'ensemble des élus de tous bords, pas plus que la population berruyère se mobiliser, placarder des affiches, écrire au ministre, manifester devant la préfecture, dans les rues de Bourges où devant le ministère. C'est ce manque ce conviction ou d'action, en 1840, comme en 1994 qui font des occasions perdues.

Finalement, le chemin de fer de Vierzon s'en ira sur Châteauroux, Limoges et Toulouse. Bourges recevra son train en 1847.

Dessin de Bernard CAPO


Compléments :

Le réseau de chemin de fer de Bourges va s'accroître avec en particulier des lignes qui vont aller de la gare vers les Etablissements militaires, ce qui va être important durant la première guerre mondiale. Plus tard, il en sera de même avec les établissements aéronautiques.

 

Bourges sera ensuite reliée à d'autres villes comme Nevers vers 1850 et Montluçon en 1861.

Outre le chemin de fer, tel que nous le connaissons aujourd'hui, il existe aussi un réseau secondaire qui est fondé en 1893 selon C. Belser dans son livre des 100 ans de Bourges en cartes postales, il comprend des lignes secondaires que les Berruyers vont appeler "le Tacot"

 

Pour traverser les voies, à la gare de Bourges, une passerelle est édifiée en 1912, financée par la compagnie Paris - Orléans, afin de rejoindre la partie sud de la ville au chemin d'Asnières. C'est une belle structure métallique de 106 mètres de long sur une largeur d'environ 1,5 mètres.

 

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