Dans le cadre
des articles relatifs aux Etablissements militaires de Bourges,
figure l'ETBS, qui est un centre d'essai situé au delà
de la rocade Est de la ville, avec un immense polygone qui sert
pour le tir des canons et autres missiles.
Une origine lointaine :
Les élus de Bourges en 1836, dans
une période difficile pour la ville, qui s'endormait quelque
peu, demandent au gouvernement la possibilité d'implanter
un régiment d'artillerie. Sans doute très persuasifs,
le ministre accepta sous réserve de créer un champ
de manoeuvre proche de la ville. C'est ce qui sera réalisé
avec un "polygone", le nom est resté, de 2 kilomètres
de longueur.
Et c'est ainsi que trois années
après, donc en 1839, une Ecole d'artillerie est implantée
à Bourges.
L'ETBS est l'Etablissement
d'Expérimentation Technique de Bourges, dont la création remonte au 30 décembre
1871. En ce temps lointain, une Commission
d'Expérience est crée
à Paris, elle est composée d'une dizaine de personnes
qui sont chargées d'expérimenter des canons, mitrailleuses,
ou de la poudre noire pour l'armée de terre. Cette Commission
s'implante à Bourges à deux pas de la Cathédrale,
place Malus, dans un bâtiment qui existe toujours et qui
est occupé dans Lahitole par les services des impôts.
Les essais se faisaient plus souvent en province et à
Bourges qu'à Paris, aussi, la commission devint permanente
et s'installa dans la capitale du Berry, prenant en 1933 son
nom actuel : ETBS.
Outre des bâtiments et des installations parfois uniques
en Europe, le centre d'expérimentation possède
un " terrain pour effectuer des essais, c'est le polygone,
le polygone :
Le polygone qui avait donc deux kilomètres
à ses débuts, est situé entre les communes
de Bourges et de Soye en Septaine. Il fait 12 kilomètres
en 1914, puis à la fin de la guerre de 14, c'est à
dire en 1918, il atteint une trentaine de kilomètres de
long. Aujourd'hui, ses dimensions ont peu changé. Il est
long de 35 kilomètres et large de 4 à 6 kilomètres.
C'est sur ce polygone que sont testés les obus, les canons,
et les missiles antichars, il possède une trentaine de
postes de tirs simultanés. Il permet des tirs de canons
avec des obus d'une portée de 23 kilomètres en
toute sécurité pour les riverains. Inconvénient,
c'est la faible largeur d'une zone comprise entre Savigny et
Crosses, il n'y a .... que quatre kilomètres de largeur.
Le 6 juin 1933, c'est la création
de la DEFA, c'est à dire Direction des Etudes et Fabrications
d'Armement et la commission des années 1871 est rattachée
à cette direction et prend le nom d'ETBS, Etablissement
d'Expériences Techniques de Bourges.
L'ETBS verra passer de nombreuses personnalités
politiques et militaires, Ramadier, de Lattre de Tassigny ou
Juin assisteront à des tirs d'obus.
La période moderne:
La guerre de 39/45 va détruire l'essentiel
des installations d'essais, et du matériel sera emporté
en Allemagne (avec celui de l'ABS). La reconstruction se déroule
dans les années 1948, et à partir de 1959, cela
va durer 5 ans, c'est l'établissement d'expérimentation
de Versailles qui va venir à Bourges, c'est le domaine
des "stands de tir" avec ce que les spécialistes
appellent les petits calibres. Comme c'est aussi l'époque
des premières bombes atomiques françaises, un Centre
de décontamination et de protection nucléaire est
créé.
Centre Technique et Centre d'Essai, l'ETBS dispose de moyens
considérables dans les domaines les plus divers, du pistolet
au missile et roquette antichars. Certains moyens d'environnements
climatiques permettent de tester à des températures
de - 40 °C des matériels importants allant jusqu'à
des chars comme le Leclerc. Le centre dispose de moyens d'enregistrements
de qualité, avec des caméras permettant de filmer
à grande vitesse la sortie de l'obus du canon ou l'impact
d'un missile sur une cible. Plusieurs milliers d'essais sont
réalisés chaque année, c'est le créneau
de la balistique, de la physique des chocs, des matériaux
et des blindages, sans omettre la pyrotechnie et les tests sur
les missiles antichars.
En 1972, la direction de l'ETBS quitte
la Place Malus pour s'installer dans un grand bâtiment
moderne sur plusieurs étages à "Zéro-Nord",
un lieu situé aujourd'hui au delà de la rocade
Est de Bourges.
En 1974, une nouvelle organisation va permettre
la création du CETAM, au sein de l'ETBS, c'est le Centre
Technique Armes et Munitions.
le dernier produit présenté
est un char Leclerc, avec un canon de 155 pouvant tirer des obus
appelés "155 Bonus". Cet obus encore au stade
de l'expérimentation peut être tiré à
une hauteur de près de 12 kilomètres.
La superficie est de 200 hectares, le polygone
ayant une superficie considérable de 10 000 hectares.
L'ETBS dispose d'une antenne située à Captieux
dans les Landes pour des opérations plus importantes.
L'actualité
de l'ETBS :
L'ETBS dépend toujours de la DGA,
c'est à dire de la Délégation Générale
de l'Armement, qui comprend sur le plan national 18 700 employés.
Le site de Bourges comprend au 31 décembre
2005, 800 personnes dont seulement une quarantaine
de militaires, le reste du personnel étant civil.
(article écrit avec l'aide
de la plaquette des Amis du Patrimoine de l'Armement de Bourges.)
L'ETBS en 2009 :
L'ETBS Etablissement Technique
de BourgeS a une emprise de plus de 200 hectares
(très exactement 210) mais l'Etablissement possède
un terrain qui est appelé le polygone de tir (ou d'essai)
de 10 000 hectares.
Cette structure, mal connue des Berruyers,
a été visitée par Hervé Morin le
ministre de la Défense à l'automne de 2007.
Elle a pour mission d'être (et cela
depuis 1872), un Centre d'Essais et d'Expertises dans le domaine
de l'armement, avec les armes conventionnelles, comme les obus,
canons, ... etc mais aussi depuis les années 1960, les
engins spéciaux et les missiles.
En février 2009, l'ETBS compte un
personnel de 800 salariés. et il y a plusieurs centaines
d'essais en tout genre par an. (une estimation d'environ 800
essais).
Les travaux portent sur le VBCI (Véhicule
Blindé de combat d'Infanterie), le canon de 155 appelé
CAESAR, mais aussi les missiles comme le Milan, Hot, Eryx, qui
sont des missiles antichars.
Dans le cadre du regroupement des structures
industrielles et militaires, l'ETBS devrait recevoir entre 2009
et 2011, la STAT (Section Technique de l'Armée de Terre),
très célèbre dans la profession, elle était
à Satory, proche de Versailles avec un transfert possible
de 450 personnes.
D'autre part, l'ETBS va accueillir une
partie des personnels de l'ETAS (Etablissement Technique d'Angers)
spécialisés dans l'expertise, et cela pourrait
être de 350 personnes.
L'ETBS en 2010
En 2010, l'ETBS va changer de nom, il
prendra désormais, au 1/1/2010 le nom de DGA Techniques
Terrestre, DGA signifiant Délégation Technique
à l'Armement.
Le noiuveau directeru M Yves Caléca
a évoqué l'avenir de cet Etablissement de Bourges,
avec une antenne qui est Angers.
Ainsi Angers ne conservera que l'expertise
sur les chambres climatiques, le reste de ses activités
étant transférées à Bourges, avec
environ 150 personnes.
De la même manière, le célèbre
Etablissement de la Région parisienne, STAT ( Section
Technique de l'Armée de Terre qui est à Satory
devrait aussi être transférée à Bourges,
avec cette fois, près de 400 personnes.
En fait, il ne restera en France que moins
de 10 Centres Techniques, avec une spécialisation pour
chacun d'eux.
Un Etablissement qui est donc orienté
vers l'expertise et la recherche de contrats, comme celux de
2009 qui se sont élevés à 15 millions d'Euros.
Les prochaines étapes de ces expertises,
concerneront la Marine (?) avec la tourelle de 76 mm qui est
sur les frégates de la Marine française, et pour
ce faire, une tourelle sera installée, non pas sur le
lac d'Auron mais sur le polygone de tir de Bourges.
Il a été aussi question de
l'armement appelé "Félin" qui équipera
les véhicules d el'armée de terre, comme l'Aravis.
à suivre