explosions pyrotechniques - Roland Narboux - Bourges Encyclopédie

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EXPLOSIONS PYROTECHNIQUES A BOURGES
Par Roland NARBOUX

Bourges et ses industries d'armement, avec des drames comme les explosions de produits pyrotechniques, qui feront de nombreuses victimes.
Voici un article qui peut être amélioré.
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Version 2017

 

Accidents et explosions pyrotechiques à Bourges

 

Les grandes explosions en France dans le domaine de la pyrotechnie ne sont pas très nombreuses, mais sont significatives, on notera :

- A la poudrerie de Grenelle à Paris avec 1000 victimes le 31 août 1794.

- Toujours à Paris, rue de Tolbiac, dans une fabrication de grenades, 50 morts le 20 octobre 1915.
On remarquera que le propriétaire, Louis Billant viendra ensuite à Bourges au Prado afin de poursuivre ses activités puis à La Chapelle Saint 6ursin en 1930.

- Près du Havre, une usine est détruite faisant 100 morts et 1500 blessés le 11 décembre 1915.

- A La Pallice, l'usine Vandier-Despret est détruite, faisant 177 morts le 1 er mai 1916.

- Près de Tours, la poudrerie du Ripault explose avec 77 morts el 18 octobre 1943.

Enfin, il faudrait signaler l'usine AZF de Toulouse avec 31 morts et 2500 blessés, le 21 septembre 2001, l'enquête n'est sans doute pas terminée.

La pyrotechnie à Bourges

Tout commence avec l'installation le 30 décembre 1871 à Bourges de la Commission d'Expérimentation de Bourges qui deviendra l'ETBS, après bien des difficultés au niveau du ministère de la Guerre.

En 1886, au mois de décembre , le ministre de la Guerre qui est le célèbre général Boulanger vient à Bourges afin d'assister à des expérimentations au Polygone de tir d'obus à la mélinite, qui avaient été inventés par les capitaines Locard et Hirondart.
A cette occasion, des buttes de tir en béton avaient été édifiées pour la circonstance.

 

Le Monument du souvenir

C'est au cimetière des Capucins, à droite en entrant, le long de l'allée, après le bureau du gardien, se trouve une haute pyramide avec sur chaque côté, le nom des morts à la suite accidentelle de diverses explosions à Bourges, en particulier aux Etablissements militaires dont l'ECP, dite Ecole Centrale de Pyrotechnie.

Ce monument avait été érigé par la Ville de Bourges en 1890 en hommage aux ouvriers ou militaires tués à la suite de ces différentes explosions.
Avec, pour 1907, un seul nom sur la tombe.

 

 

 

Les explosions à Bourges

On trouve ainsi dans cette ville qui manie depuis le XIX ° siècle la poudre et autres explosifs, un certain nombre d'explorions aux conséquences mortelles :

- L'explosion du 10 octobre 1890

Elle fera 4 victimes.
C'était à l'Ecole centrale de pyrotechnie, dans l'enceinte des élèves à l'emplacement de la salle des fourneaux pendant l'amorçage de 29 obus, de 270 de trois calibres, chargés en crésylite.
Mort de :
Thirion, Garde Principal d'Artillerie.
Mauguillon, maître artificier
Didier V. maître atificier
Aubèges M.A., 2° artificier de la 1 ° compagnie d'artificiers.

Dans un premier temps, Havas affirme qu'il y a eu au moins 10 morts et une trentaine de blessés. Les informations sont parcellaires et mêmes erronées, la seule chose que l'on sait c'est la présence de 45 sous-officiers qui devaient être dans une salle pour une démonstration de vissage par M Thirion, Mais comme il y avait un cours de topographie qui fut avancé à la même heure, car l'officier faisant ce cours devait s'absenter le soir, il y aura peu de monde dans cet atelier..

L'atelier a été entièrement rasé mais les consignes après l'accident sont draconiennes, l'entrée de l'usine est refusée à M. Brunet, le premier adjoint de la ville de Bourges.

Le maire de Bourges M. Lamy protestera auprès du directeur de l'Ecole de Pyrotechnie car aucun représentant de la municipalité n'a été autorisé à entrer et que la liste des blessés n'a pas été communiquée.

Autre point, les restes de 4 malheureux militaires impossibles à reconna^tre seront mis dans 4 cercueils.

M Thirion était un militaire averti, avec 35 ans d'ancienneté.

Les obsèques se dérouleront devant 10 000 personnes et les autorités civiles et militaires.

explosion pyrotechnique

 

- Explosion du 7 mars 1898

A lire sur la pyramide du cimetière des Capucins de Bourges :
Marty Jean François sous-chef d'artillerie au 19 ° Régiment d'Artillerie
Roger Léon sous-chef d'artillerie au 6 ° Bataillon d'artillerie à pied de Nancy, tué dans le service le 7 mars 1898, il a succombé à ses blessures le lendemain à l'hôpital Baudens.
Il n'y a pas de date sur le monument, mais on la retrouve sur la plaque " A la Mémoire de… "

Cette explosion s'est déroulée dans l'enceinte des élèves , à l'emplacement de la salle des fourneaux en triturant des matières pour la préparation d'une poudre spéciale à combustion lente pour la fabrication des mèches lentes à étoupilles, qui devait servir à faire éclater les obus.

On ne s'explique pas les raisons de l'explosion, " comment la poudre en préparation a pu produire des dégâts aussi considérables, car elle ne devait comporter qu'une dose minime de salpêtre.
Les obsèques selon le Journal du Cher se sont déroulé devant une foule considérable à l'hôpital Militaire Baudens.,avec un cortège qui s'en ira vers la gare, traversant toute la ville de Bourges.
il est dit aussi " que les manifestations comme celle dont notre ville a été témoin, prouvent combien notre armée est sympathique, combien elle est aimée ".

M. Roger tournait la manivelle et M. Marty à l'aide d'un petit marteau, frappait légèrement le barillet à l'extérieur pour empêcher l'adhérence de la matière contre les parois.

Il y aura quelques blessés, comme Hunel du 8° régiment d'artillerie.

- L'explosion du 18 mars 1899,

Il y aura 2 morts et deux autres après blessures.

Cela se passe à l'Ecole centrale de Pyrotechnie avec la mort de Joseph Decroix et Alphonse Moreau, alors que Claude Lacarin et Louis-Adolphe Miniot vont succomber à leurs blessures quelque temps plus tard à l'hôpital militaire.

Il y a eu, semble-t-il une déflagration des obus qui va durer une minute et demi, ce qui est considérable. Cela s'est passé au polygone.
Ce sont 5 obus qui sont partis simultanément, puis 12 à 20 obus ont alors sauté, et enfin selon la presse locale, 40 à 60 auraient pris feu, un obus renfermant 150 balles.
Il faut ajouter la combustion de la poudre.

L'atelier est détruit, criblé par la mitraille, puis par l'incendie.

L'inhumation se fera au cimetière des Capucins, les trois tués étant de la paroisse de Saint-Pierre-le-Guillard.

- L'explosion du 2 novembre 1907.

C'est un des accidents parmi les plus mortels à Bourges, avec 9 morts.
Ce 2 novembre 1907, un chargement de 20 obus à la mélinite (19 sans doute à la crysélite) est transporté sur la route de Crosses, lorsqu'à 12 h 10, à la hauteur du " point 6000 " du polygone une explosion retentit, le convoi a explosé et 7 personnes seront tuées et 3 grièvement blessées.
Selon d'autres chiffres macabres, ce sont 8 victimes dont l'artificier Edmond Abel Brousse il était 2 ième artificier de la 1 ère Compagnie.et deux autres seront grièvement blessés.
Le corps du maréchal des logis sera retrouvé à 20 mètres, accroché en lambeaux aux branches d'un arbre.
L'enquête démontrera que les obus avaient été transportés pour le point 6000, pour des essais à la commission d'expérience.
Les obus, étaient restés amorcés, et les soldats sont montés pour le trajet sur le véhicule, ce qui est interdit.
Il s'agit d'une désobéissance avis à vis du règlement : les soldats étaient juchés sur le véhicule, contrairement au règlement.
La liste des morts est la suivante :
Gouin Louis, ouvrier civil.
Puis des militaires :
Monniotte Amédée, maréchal des Logis, 22 ans
Brousse Edmond Abel, 19 ans
Richaud Henri, 22 ans
Blavot Louis 21 ans
Plantié Albert 22 ans
Martin Félix 22 ans
Gobain Eugène 22 ans

Les blessés furent Chaussé, 19 ans et Foltier, 21 ans.
Les obsèques seront grandioses, il y aura 20 000 Berruyers qui seront présents le long du parcourt funèbre, avec la présence du ministre de la Guerre, le général Picquart.

 

- L'orage du 2 juillet 1914

C'est le jeudi 2 juillet qu'un violent orage s'abat sur le polygone de tir où 12 militaires avaient dressé leur tente. Ils étaient du 85 ° RI de Cosne, l'un d'eux fut foudroyé et les onze autres sont blessés par brûlures.

 

- L'explosion du 18 septembre 1915

Nous sommes en plein conflit mondial, et c'est accident dont on ne sait pas grand chose. Cela se passe à l'Ecole de Pyrotechnie, et Pierre Thomas est atteint par une explosion, il meurt des suites de ses blessures.

 

L'explosion du 20 août 1946

Les carrières du Château, avenue de Dun furent une champignonnière avant de devenir un dépôt de munitions lors de la dernière guerre de 39 / 45.
Les Allemands avaient entreposé pendant la guerre de 1939 / 40 , de nombreuses munitions qui étaient utilisées par leurs escadrilles de bombardement. Une des tâches des autorités locales après la Libération fut de procéder à leur neutralisation. Ce n'était pas simple d'autant plus que les Allemands, au moment de leur départ procédèrent à plusieurs destructions.
Au cours de l'opération de désamorçage des bombes, dans une des nombreuses carrières situées avenue de Dun, va se produire un accident terrible.
Ils étaient 10 employés des Etablissements Gaschet, lesquels avaient obtenu le marché de désamorçage de 3000 bombes incendiaires et explosives, de la dernière guerre, stockées par les Allemands et les Français.
Le mardi 20 août 1946, route de Dun, dans une ancienne champignonnière, au lieu-dit "Les Justices", ces employés devaient désamorcer les bombes et récupérer le métal. Depuis le début de ce travail, 2000 bombes avaient déjà été désamorcées. Les artificiers, dont un seul était un professionnel, devaient couper les fils des fusées électriques, prélever la poudre noire, puis la noyer dans un trou d'eau. Ce n'était pas un travail compliqué, et les risques ne semblaient pas énormes, même si, le matin même, un sergent aviateur leur avait dit d'être prudents.
C'était l'après-midi, vers 16 h 50, une formidable explosion se fit entendre, un nuage de fumée de 500 mètres de hauteur était visible à des kilomètres à la ronde. A l'arrivée des pompiers, rapidement sur les lieux, un cratère de 100 mètres de long, 35 mètres de large et profond de 16 mètres dégageait une poussière noirâtre. A un demi-kilomètre de là, des graviers gris et noirs jonchaient le sol.
Avec les pompiers, c'est l'arrivée du Préfet, Maxime Roux, puis du Maire de Bourges, Charles Cochet. On a placé un cordon de policiers pour empêcher les curieux de s'approcher, et on a cherché à retrouver les 10 malheureux. A proximité, des femmes pleurent, les dix hommes étaient de Bourges, ils avaient été embauchés pour ce travail, et dans ces années de fort chômage, la qualification par rapport au travail n'était pas le point le plus important.
Pendant toute la journée du lendemain, les pompiers, conduits par le Commandant Hemery, vont explorer les galeries. Ils parcourent 400 mètres, mais les éboulis sont nombreux et surtout, des explosions se font entendre. Il est décidé de suspendre les recherches tant qu'il y aura des explosions et des incendies, il reste encore au moins 50 tonnes de bombes dans les galeries. Par contre, les sauveteurs ne signalent aucun cri : pour tous, il n'y aura pas de survivant.
Les jours passent, toutes les tentatives de retrouver les corps ont échoué. Les curieux viennent toujours sur les lieux, et l'on recherche les causes de l'accident. Prévalent deux théories, la première, c'est la panne d'électricité, qui se serait produite en fin d'après midi, et l'un des "artificiers" aurait allumé son briquet pour voir clair, faisant exploser la poudre présente. La seconde hypothèse, c'est l'erreur humaine de manipulation.
Devant les risques encourus par les sauveteurs, les autorités vont utiliser des prisonniers allemands qui vont petit à petit dégager les galeries. On les voit en photo, faire la chaîne avec des seaux remplis de terre et de gravats.
Le premier cadavre ne sera dégagé que le mardi 28 août, soit 8 jours après l'explosion meurtrière. Progressivement, au fil des jours, des cadavres sont découverts. Le 2 septembre, on entend toujours des explosions et à la date du 11 septembre, on n'a retrouvé les corps que de 4 artificiers sur les 10 ensevelis.
Le bilan de cette explosion de Bourges sera de 10 morts parmi les ouvriers français.
Aujourd'hui le lieu est bien entouré et grillagé, et des pancartes en interdisent l'accès. Le trou est encore bien visible, montrant l'importance de l'explosion. Il est question aujourd'hui de combler l'ensemble, avec de la terre et du béton, car il y a encore sous les gravas, 50 ans après, des obus ou autres instruments explosifs.
Les carrières ne sont pas un lieu de villégiature.

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