Sa carrière se fait dans la préfectorale,
il est chef de cabinet du préfet de Seine-et-Marne, puis
de Haute-Loire et enfin dans le Cher. Sa carrière politique
commence surtout après la Guerre de 39/45 et devient secrétaire
général de la préfecture du premier préfet
d'après guerre, Gustave Sarrien.
En 1947, Jacques Genton devient sous-préfet
à Gourdon, dans le Lot ; puis directeur de cabinet du
préfet d'Alger.
Première phase politique :
1951
Jacques Genton débute sa carrière politique : mis
en disponibilité du corps préfectoral, il se présente
sous l'étiquette du RGR, Rassemblement des gauches républicaines
aux élections législatives du 17 juin 1951
en vue d'accéder à l'un des quatre sièges
à pourvoir ; même s'il réprouve la récente
réforme électorale instituant les apparentements,
lui préférant le scrutin d'arrondissement, Jacques
Genton conclut un accord avec les listes de la SFIO, de l'UDSR,
du MRP et l'Union des indépendants, des paysans et des
républicains nationaux.
Sa liste obtient 9,1 % des voix avec 12
552 voix sur 138 021 suffrages exprimés, ce qui lui permet
de remporter un siège, au détriment du Parti communiste
qui, avec 48 986 suffrages, perd l'un de ses deux députés
sortants.
Alors les deux sièges vont à deux "nouveaux"
: le premier, Jacques Genton, il commence une carrière
politique à haut niveau et est élu sur une liste
R.G.R.. Le second, élu sur une liste R.P.F. est un
"parachuté", il s'agit de Raymond Boisdé
qui monte en flèche et se retrouve à l'Assemblée.
Le R.P.F. qui avait en 1946, avec l'embryonnaire Union Gaulliste,
obtenu 18 877 voix, en a cette fois 34 402. Il a presque doublé
ses voix, et devient en France et dans le Cher, le second parti
de France .... après le Parti Communiste. Le M.R.P. n'a
plus de député, pour lui, c'est la déconfiture,
Comme le rappelle le site de l'Assemblée
nationale, M Genton à l'Assemblée nationale, est
inscrit au groupe républicain radical et radical-socialiste
; il siège à la Commission de l'intérieur
dont il est nommé vice-président le 19 juillet
1951 ; il est nommé en outre à la Commission des
immunités parlementaires (1951, 1953, 1954) à la
Commission du suffrage universel, du règlement et des
pétitions (1951, 1953) et à la Commission des affaires
étrangères (1953, 1954, 1955).
il est l'auteur de plusieurs rapports sur
la question algérienne, comme ce rapport du 22 juillet
1955 au nom de la Commission de l'intérieur, autorisant
le gouvernement à prolonger l'état d'urgence en
Algérie.
"Soucieux du civisme national, Jacques
Genton est aussi à l'origine, le 4 août 1955, d'une
proposition de résolution tendant à inviter le
gouvernement à déposer un projet de loi ayant pour
objet de rendre le vote obligatoire et à prendre toutes
mesures pour faciliter l'exercice du droit de suffrage."
Battu en 1956
Candidat aux élections législatives
du 2 janvier 1956, Jacques Genton conduit une liste composée
de représentants du RGR et du Parti républicain
radical et radical-socialiste ; sa liste conclut un apparentement
avec les listes du MRP et des Républicains sociaux (ex
RPF), mais la multiplication des listes en présence et
le succès du candidat poujadiste, Raymond Lainé,
l'empêchent de retrouver son siège : il n'emporte
que 8,1 % des suffrages, avec 11 815 voix sur 145 891 suffrages
exprimés.
Jacques Genton n'abandonne cependant pas
l'activité politique : il est, de 1956 à 1958,
conseiller technique puis directeur-adjoint du cabinet de Maurice
Faure, secrétaire d'Etat aux affaires étrangères.
En outre, Jacques Genton représente la France au sein
de nombreuses institutions internationales : membre de la délégation
française au Conseil économique et social de l'ONU
en 1956, il est aussi membre de la délégation française
pour le traité de Rome en 1957, puis en 1958, secrétaire
général du Comité économique et social
des Communautés européennes.
La France vote dans les tous premiers jours
de 1956. Ce fut à la fois une surprise et une déception.
Les communistes retrouvent leurs électeurs avec 26% des
suffrages, le M.R.P. continue à baisser, alors que les
gaullistes s'effondrent de manière spectaculaire, ils
ont moins de 5% des suffrages. Mais le phénomène
curieux, c'est l'arrivée de Pierre Poujade qui envoie
51 députés à la Chambre. Les radicaux et
les socialistes résistent bien ce qui leur permet de constituer
le Front Républicain, avec la neutralité du M.R.P.
Dans le Cher, pas moins de 10 listes sont
en présence, et le lundi 2 janvier, comme tous les Français,
les Berruyers s'en vont massivement voter pour élire leurs
4 députés.
Le choix se fait entre :
- les communistes : Marcel Cherrier, René Mariat, Mme
Léa Peronnet, Léo Mérigot
- les socialistes S.F.I.O. emmenés par René Henry,
avec Robert Cocu, Edmond Ratillon et Georges de Vandègre.
- l'U.D.S.R. de Georges Lelarge, avec André Boulay, André
Gaté et Edmond Gonnet.
- les radicaux-socialistes qui font une liste avec le R.G.R.
de Jacques Genton député sortant. Dans cette liste
figurent Charles Lefèvre, Gaston Portugale et Roland Degré.
- le M.R.P. comprend Claude Thoral, René Bobo et René
Minault.
- les Républicains Sociaux avec Maurice They et Maurice
Cherrier
- les Indépendants comprenant Raymond Boisdé, député
sortant, il est entouré de Georges Mauguin, René
Malleret et André Cothenet.
- enfin trois listes apparentées, comprenant l'U.D.C.A
pour le milieu agricole, commerçants et consommateurs.
Il y a en particulier M. Lainé, il représente le
mouvement poujadiste.
Les résultats vont tarder à
venir, entre les calculs arithmétiques et la nouvelle
loi des apparentements, rien n'est simple. Si les communistes
ont rapidement le nom de leur premier député, Marcel
Cherrier, les Indépendants emmenés par Raymond
Boisdé obtiennent très vite un élu.
Pour les deux autres sièges, la lutte est rude, les socialistes,
avec René Henry perdent de justesse le siège de
Lucien Coffin, par la faiblesse de l'U.D.S.R. à laquelle
la S.F.I.O. était apparentée, et pour la même
raison, Jacques Genton perd son siège. Ce dernier n'ayant
pas fait "le plein" des voix dans les campagnes.
En 1956, J. Genton "battu par le poujadisme"
selon son expression retourne à Paris devenant le Directeur
adjoint du cabinet de Maurice Faure qui était alors secrétaire
d'Etat aux Affaires Etrangères. Il restera à ce
poste 2 ans (1956 - 1958).
En 1958 il est à Bruxelles comme
secrétaire général du Comité économique
et social.
Le retour à Bourges manqué
de 1953
Les élections municipales se déroulent
le 26 avril 1953, on compte 30 620 inscrits pour la ville de
Bourges et 6 listes sont en présence, avec des appellations
locales qu'il n'est pas simple de déchiffrer. Les résultats
au soir de ce dimanche de printemps ne permettent pas de connaître
l'équipe qui dirigera la municipalité à
venir. Il n'y a pas de majorité nette et les alliances
vont être nécessaires.
C'est Louis Mallet, en tant que doyen d'âge,
qui préside la séance de mise en place du maire
et de ses adjoints. Sont en lice pour le poste de premier magistrat,
Mrs Cherrier, Delamarre, Cothenet, They et Genton. Dès
le départ, l'Union Progressiste de Jacques Mitterrand
indique qu'elle votera pour le communiste Cherrier. Effectivement,
Cherrier a 12 voix, Cothenet les 9 de sa liste tout comme Genton
They et Delamarre qui sont soutenus par leurs amis respectifs.
Le vote qui suivra sera sans surprise,
monsieur Mallet aura 17 voix, c'est-à-dire celles de sa
liste emmenée par Genton, plus les voix des 2 autres listes
de droite, à une exception près, on peut penser
que le bulletin blanc est celui de Cothenet.
Il devient plus politique en revenant sur
ces élections et cette folle nuit :
"Je regrette que les socialistes aient
décliné l'offre de M. Genton. Devant l'impossibilité
de rallier la majorité sur le maire sortant, les deux
groupes m'ont désigné. Mon premier souci sera l'urbanisme
et le logement".
Le coup de théâtre survient
alors avec cette déclaration du maire sortant :
"le résultat des élections
du 26 avril qui m'a placé en tête des 198 candidats
conseillers municipaux m'autorisait à présenter
ma candidature. L'exclusive dont j'ai été frappé
par le parti radical et d'autres personnalités m'oblige
à la retirer, bien que je n'ai aucunement conscience d'avoir
démérité dans l'accomplissement de ma tâche
de Maire de Bourges pendant les 5 années passées.
J'invite donc mes colistiers à voter pour M. Louis Mallet."
Le vote qui suivra sera sans surprise, monsieur Mallet aura 17
voix, c'est-à-dire celles de sa liste emmenée par
Genton, plus les voix des 2 autres listes de droite, à
une exception près, on peut penser que le bulletin blanc
est celui de Cothenet..... Et Louis Mallet devient Maire de Bourges.
Il fait aussitôt la déclaration suivante :
"Je suis le premier surpris de cette
élection que rien ne m'avait fait prévoir. Je vous
remercie de m'avoir accordé ce témoignage de confiance.
C'est une charge très lourde qui m'échoit; j'essaierai,
avec votre concours à tous, sans distinction, de m'en
montrer digne".
Il restera conseiller municipal jusqu'en
1959.
Sénateur du Cher 1971
Jacques Genton se présente comme
sénateur du Cher en octobre 1971 et il l'emporte le 26
septembre 1971.
Il sera ensuite réélu à
ce poste le 28 septembre 1980; puis le 24 septembre 1989; il
terminera son mandat le 30 septembre 1998 et il a alors 80 ans
et il ne se représente pas .
Il est à l'Union Centriste.
C'est Serge Lepeltier qui se présentera
au sénat et sera élu.
Au Sénat, Jacques Genton est Vice-Président
de la commission des affaires étrangères, de la
défense et des forces armées puis Secrétaire
de la commission des affaires étrangères, de la
défense et des forces armées
A nouveau à Bourges en 1973
Il prend sa retraite de sous-préfet
en 1973.
Jacques Genton est sénateur depuis
2 ans lorsque se présentent les élections cantonales
de 1973. Il décide sous l'étiquette "réformateurs"
de se présenter dans le canton de Bourges 1.
Cela se passe les 23 et 30 septembre 1973,
et ils sont plusieurs à se présenter dont l'ancien
préfet du Cher, M Rudler pour l'UDR mais aussi Charles
Parnet pour les socialistes, et les communistes envoient à
Bourges un militant de Vierzon totalement inconnu, Jacques Rimbault.
Le sénateur Genton est donc présent. Il est alors
maire de Sancerre, et veut se placer par une victoire dans la
succession de Raymond Boisdé, le maire de Bourges.
Et c'est le jeune communiste Jacques Rimbault
qui gagne à la surprise générale.... Il
deviendra Maire de Bourges battant Raymond Boisdé 4 ans
plus tard !
Maire de Sancerre
Il devient Maire de Sancerre en 1971 et
sera réélu de manière continue jusqu'en
1995, .
Il est aussi vice président du conseil
général entre 1982 et 1994.
Il était par ailleurs Secrétaire
général honoraire du comité économique
et social des communautés européennes
Jacques Genton est décédé
le 27 novembre 2008 à l'âge de 90 ans, ses obsèques
se déroulant dans la cathédrale de Bourges, sa
ville natale, le 1 er décembre 2008, il sera enterré
ensuite dans le caveau familial du cimetière Saint Lazarre.