Alors que le transistor
est à peine découvert et que l'ordinateur n'est
qu'un vague projet, deux passionnés de musique fondent
à Bourges le GMEB, Groupe de Musique Expérimentale
de Bourges, qui prend peu à peu sa place dans le paysage
berruyer.
C'est une musique électronique ou
électro-acoustique, qui va se développer pendant
plus de 30 ans avec un aspect recherche particulièrement
intéressant.
Cette structure est
créée par Françoise Barrière avec
Christian Clozier en 1970, et ce Groupe de Musique Expérimentale
de Bourges (GMEB), devient en 1994 l'Institut International de
Musique Electroacoustique de Bourges (IMEB), dont ils assurent
la direction .
Tout en composant, ils organisent les Festivals
Internationaux de Musique appelés "Synthèse"
et les Concours Internationaux de Bourges (musique et logiciels).
Le premier festival est organisé en 1971, alors que deux
ans plus tard, Christian Clozier créé le "Cybernéphone"
qui est un instrument de diffusion en concert et du "Cybersongosse".Il
est reconnu "Centre National de Création Musicale"
depuis 1997.
Le GMEB au cours de ces 30 ans aura une
relation mitigée avec la population locale. La musique
est difficile et exigeante et le festival Synthèse, qui
se déroule généralement en juin de chaque
année n'aura pas la faveur du public local.
Par contre, la notoriété
du GMEB, puis de l'IMEB devient assez vite internationale et
par les tournées en Amérique du Sud ou en Europe
de l'Est lui donne une autre dimension. Des artistes du monde
entier viennent à Bourges pour jouer leurs oeuvres.
On retrouve parfois la musique du GMEB
dans quelques manifestations de Bourges comme ce fut le cas dans
les années 1980, avec un concert devant la cathédrale
Saint Etienne.
Françoise Barrière est née le 12 juin 1944 à Paris,
elle suit une formation musicale classique, classe de piano au
Conservatoire de Versailles, classes d'écritures au Conservatoire
National Supérieur de Musique de Paris et moins classique
(Service de la Recherche ORTF et ethnomusicologie à l'Ecole
Pratique des Hautes Etudes et à l'Institut de Musicologie).
Responsable de la publication des revues "Faire" (1972-1975)
aux Editions GMEB. Gérante des Editions "Mnémosyne
Musique Media" qui éditent les disques compacts de
la collection "Cultures Electroniques" consacrée
aux lauréats des Concours de Bourges et de la collection
"Chrysopée Electronique", consacrée aux
uvres réalisées dans les studios de l'Institut
et publie les éditions livres des actes des travaux de
l'Académie Internationale de Musique Electroacoustique
. Elle est membre fondateur et secrétaire de la Confédération
Internationale de Musique Electroacoustique (CIME). Ses uvres
ont été jouées et radiodiffusées
par de nombreux organismes de concerts, festivals et radios dans
le monde.
L'Association est régie par la Loi
1901 et reçoit ses subventions du Ministère de
la Culture, de la Direction Régionale des Affaires Culturelles,
de la Ville de Bourges, du Conseil Régional du Centre,
du Conseil Général du Cher.
Avec l'ensemble de ses activités
situées à un niveau international, Création,
Recherche, Diffusion, Formation/Enseignement, Editions bibliographiques
et phonographiques, Archivage/Etude et Pérennité
des musiques électroacoustiques, lInstitut de Bourges
est aujourd'hui l'un des principaux Centres de Création
Musicale et sa notoriété est largement reconnue
internationalement.
Quelques oeuvres de Françoise
Barrière :
Ode à la Terre Marine (1970) ; Variations
Hydrophilusiennes (1971) ; Aujourd'hui 1975 ; Chant à
la Mémoire des Aurignaciens (1977) ; Musique pour le temps
de Noël, pour petit ensemble et bande (1979) ; Chants de
consonnes, l'Or (1987) ; Le tombeau de Robespierre (1989) ; Quand
Philippe de Macédoine
(1994) ; Musiques Gelées
(1995) ; Thinking of
pour le tombeau de Pierre Schaeffer
(1996) ; Dessus la Mer (1997) ; Accélération (1999)
; Sy sont baignés (1999) ; ... etc
pour en savoir plus : www.imeb.net
En 2002 la ville de Bourges avec Philippe
Gitton se désengage du financement de cette structure
tout en maintenant ses subventions pour le festival Synthèse.
En 2005, c'est le dépôt à
la BNF de la phonothèque.
Par la suite en 2008, une inspection ministérielle
se termine avec une diminution de la part de l'Etat d'une grande
partie des subventions de l'Etat.
Les relations entre le GMEB
et la municipalité ont souvent été conflictuelles
, ainsi à l'époque de Jacques Rimbault, cet exemple
:
Mais les problèmes de financement,
dans tous les domaines sont de véritables casse-tête.
La vie culturelle à Bourges avec la Maison de la Culture
et le festival du Printemps sont budgétivores. Aussi,
lorsque le GMEB demande " une rallonge " à ses
subventions, en février 1982, Jacques Rimbault est particulièrement
" agacé " par l'attitude des responsables de
la musique expérimentale, il le dit en conseil municipal
du 25 février :
"Pour le GMEB, nous sommes partis en 1977, avec rien ; en
1982, nous leur avons alloué 250 000 francs, plus l'aide
technique sans parler de l'aide financière pour la réalisation
d'un certain nombre de travaux. Nous avons obtenu de la Région
une subvention spéciale d'équipement de 150 millions
(anciens francs), sur 3 ans et la ville participe pour moitié,
ce qui fait 75 millions (anciens). Je tiens à préciser
cela parce que, lors du dernier Conseil d'Administration du GMEB,
nous avons été sollicités pour un nouvel
apport. Je crois qu'il faut là aussi, être raisonnables
: on ne peut pas tout faire. Ce n'est malheureusement pas possible".