Parmi les grandes questions de Bourges
dans la seconde partie du XX e siècle, se posa la construction
d'un hôpital moderne.
Il faudra des années pour que cet
édifice, remarquable par ailleurs soit mis en service.
L'Hôpital
: première pierre !
Le 2 novembre 1990 est posée la
première pierre du nouvel hôpital de Bourges, route
de Nevers, à côté "des Gadeaux"
afin de remplacer les bâtiments de la rue Gambon. Sont
présents, l'architecte Paul Phelouzat, Jacques Rimbault,
le préfet Roland Hodel, le député Alain
Calmat, et Christiane Coudrier directrice du Centre hospitalier
et véritable " maître d'uvre " de
l'opération. Chacun a conscience du chemin parcouru, en
particulier au niveau des financements, Calmat a "grillé
Béziers pour faire passer Bourges devant cette ville"
; mais il reste encore beaucoup à faire : 5 années
de travaux, et quels travaux !
Deux années plus tard, la construction
de l'hôpital de Bourges avance. Le préfet Roland
Hodel fait une visite de chantier le 10 juin 1992, en compagnie
de la directrice Christiane Coudrier. C'est pour le ministère
de la santé, le plus gros chantier de France, rappelle
le préfet, le gros uvre à lui seul représente
30 000 M3 de béton. Par contre, la directrice s'inquiète
des aspects financiers. M. Hodel est confiant, "Si l'Etat
a subventionné les deux phases de la première tranche
de 110 MF, il sera au rendez-vous pour la deuxième et
troisième tranche qui se termineront en 1994
."
Il balaie ainsi les craintes du maire Jacques Rimbault alors
que Mme Coudrier demande " d'avoir rapidement l'arrêté
de subventionnement afin qu'il n'y ait pas rupture de continuité
dans le chantier. La tranche suivante devant débuter en
janvier 1993".
Le coût global de l'hôpital
représente la somme astronomique de 500 MF.
L'hôpital
de Bourges est inauguré
S'il est une structure intéressant
potentiellement tous les Berrichons, et qui était attendu
depuis plusieurs décennies, c'est bien le nouvel hôpital
de Bourges. Les 5 et 6 novembre 1994 se déroule une porte
ouverte à laquelle le public est invité en avant-première.
Ils seront 15000 personnes à faire la visite de la porte
ouverte " d'un monument impressionnant ".
Les personnalités locales, avec Jean Claude Sandrier en
tête, visite l'édifice durant deux longues heures.
Le maire de Bourges déclare :
"
. Je veux rendre hommage à Jacques
Rimbault, à sa ténacité passionnée,
qui a su vaincre ce qui retenait, qui a su anticiper les décisions
à venir. Merci à Alain Calmat qui contribua à
obtenir de l'Etat les financements intermédiaires si nécessaires
pour la continuité de l'opération ; merci à
Paul Phelouzat, aux deux directeurs, au corps médical
et au personnel qui ne ménagèrent pas leur soutien".
Parmi les artisans qui ont "fait et
construit" ce magnifique édifice, la directrice Christiane
Coudrier fut en première ligne. Femme exemplaire et compétente,
rigoureuse et humaine, elle marquera de son empreinte jusqu'à
la date de son départ de Bourges pour le CHU de Reims
en juillet 2000, la ville de Bourges.
Elle parle ainsi de " son " hôpital :
" Les locaux mis en service en novembre 1994 répondent
à la volonté de regrouper sur un même site,
dans un établissement fonctionnel et esthétique,
tous les moyens susceptibles d'améliorer l'accueil des
patients et la qualité des soins ainsi que les conditions
de travail du personnel. Ils sont par ailleurs conçus
de façon suffisamment souple pour garantir l'adaptation
du cadre bâti aux évolutions technologiques. Aussi
moderne soit-il, un Hôpital vit et se transforme".
Paul Phelouzat a été l'architecte
de l'édifice, assisté du cabinet Acanthe, il est
largement applaudit, lorsque son nom est prononcé par
Jean Claude Sandrier dans son discours, et c'est vrai que le
bâtiment est tout à fait remarquable sur le plan
de l'esthétique, de la lumière et surtout de la
fonctionnalité.
L'hôpital a une capacité globale de 914 lits dont
668 dans le nouvel hôpital et 246 autres à "Taillegrain"
pour les personnes âgées dépendantes. Au
total, sur 53 000 mètres carrés, les activités
sont regroupées en 3 pôles, le hall principal et
ses 4 étages, puis l'hôpital de jour, les urgences
et les laboratoires, et enfin le département Mère
et Enfant.
Le financement a été effectué à 40%
par l'Etat et les 60 autres % par un emprunt du Centre Hospitalier.
Il aura coûté 455 Millions de francs auxquels il
faut ajouter 72 MF de matériel, tout n'étant pas
récupéré de l'ancien Hôtel Dieu.
Les malades sont transférés de l'Hôtel Dieu
au nouvel hôpital dans la seconde quinzaine de novembre
1994, l'exercice de logistique, difficile, s'est parfaitement
bien déroulé.
L'inauguration très officielle,
le vendredi 24 mars 1995, est l'occasion d'un des derniers voyages
du président François Mitterrand quelques semaines
avant de quitter le pouvoir. Une
occasion de revenir au pays d'une partie de sa famille, et de
donner sa préférence à Bourges en vue des
prochaines échéances électorales.
Le Président arrive vers 11 H 30
en avion, accueilli par le préfet Victor Convert, il rejoint
à l'hôtel de ville, le maire Jean Claude Sandrier,
les élus et les parlementaires du Cher. Après la
signature du livre d'or et la présentation du Conseil
municipal, il repart vers le nouvel hôpital de Bourges.
Selon l'avis de toutes les personnes présentes,
François Mitterrand parait très fatigué,
la maladie le ronge
.. il quitte le pouvoir dans quelques
jours.
Il est accueilli par Christiane Coudrier, directrice de l'hôpital,
et c'est le temps des discours, très courts en la circonstance.
L'hôpital de Bourges qui prendra le nom de Jacques Cur
comprend un effectif de 1600 personnes dont 160 médecins.