Hopital Baudens - Roland Narboux - Bourges Encyclopédie

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HOPITAL BAUDENS DE BOURGES
Par Roland NARBOUX

Bourges a connu de nombreux hôpitaux et celui de Baudens est, avec l'Hôtel Dieu parmi les plus importants.

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Version 2015

 

La première date connue de cet hôpital est 1875, c'est cette année que le maréchal Mac Mahon signe un décret qui donne vie à un hôpital militaire à Bourges.


Il faudra attendre 4 ans, entre la signature du décret et l'ouverture de l'hôpital, puisque ce n'est qu'en 1879 qu'il reçoit ses premiers malades. C'était dans la grande période hygiéniste.


Le nom de Baudens est récent, il ne date que de 1964. Il s'agit d'un chirurgien Lucien Baudens qui fut un chirurgien militaire qui s'illustra par l'utilisation du chloroforme, dont il édifia les règles d'utilisation. En particulier pendant la guerre de Crimée.

La construction de l'hôpital militaire se fit sur les 5 hectares de l'ancien Vignobles des Pelles, en un point élevé de Bourges, à distance de la ville comme le recommandaient Larrey et Tollet.
Le bâtiment principal fut construit en pierre des carrières des Pelles toutes proches.

L'hôpital comprenait un pavillon central avec à chaque extrémité, des "peignes", c'est à dire 6 autres bâtiments en long.
Un même modèle pour les pavillons, avec une largeur de 7,5 mètres et une hauteur sous la clé de l'ogive de 7,75 mètres. Il y avait des poêles monumentaux , avec 3 par pavillon comme le montre " Le Cher soldat, page 172 ", et ils étaient allumés dès le mois d'octobre, ils furent remplacés en 1910, remplacés par des systèmes comportant des chaudières et trois machines à vapeur basse pression.
En 1914, l'électricité est installée.
On notera une épidémie d'oreillons et de rougeole en 1910 - 1911
Il y avait la maison du médecin chef, du côté de l'avenue de Gionne.


Le bâtiment central comportait toute l'administration de l'hôpital, alors que les peignes avaient les chambres de malades, chaque bâtiment pouvant avoir un peu moins d'une trentaine de lits (selon les périodes)
C'est bien entendu pendant la Grande Guerre qu'il va être le plus utilisé. Quelques chiffres sont avancés comme ce nombre de 15 000 blessés qui passèrent par l'hôpital avant d'aller dans d'autres structures de la ville, et ceci d'août à décembre 1914.
Il faut savoir que durant ce conflit, il y avait 1000 soldats français qui étaient morts par jour (moyenne durant 4 ans) et donc combien de blessés ?
Au total, il y avait 12 pavillons, , six de chaque côté d'un bâtiment central de style classique, réunis par une galerie couverte.
Donc environ 208 lits et théorie, car la réalité fut toute autre, sachant qu'au printemps 1918, il y avait 500 lits et au maximum, vers la fin de la guerre, 650 lits.

L'hôpital comprenait un pavillon central avec à chaque extrémité, des "peignes", c'est à dire 6 autres bâtiments en long.

Il y avait la maison du médecin chef, du côté de l'avenue de Gionne.

Le bâtiment central comportait toute l'administration de l'hôpital, alors que les peignes avaient les chambres de malades, chaque bâtiment pouvant avoir un peu moins d'une trentaine de lits (selon les périodes)


La guerre de 1914 - 1918

C'est bien entendu pendant la Grande Guerre qu'il va être le plus utilisé. Quelques chiffres sont avancés comme ce nombre de 15 000 blessés qui passèrent par l'hôpital avant d'aller dans d'autres stuctures de la ville, et ceci d'août à décembre 1914.

Il faut savoir que durant ce conflit, il y avait 1000 soldats français qui étaient morts par jour (moyenne durant 4 ans) et donc combien de blessés ?

D'août à septembre 1914, environ 15 000 blessés passèrent par Bourges et ils furent répartis dans de nombreux hôpitaux annexes ou complémentaires.
En avril 1918, l'hôpital possédait 496 lits et 646 en juillet 1918, après la construction de baraques dans les cours.

Au début du siècle, vers 1900, les malades étaient transportés dans une voiture hippomobile règlementaire d'ambulance, chauffée par des bouillottes, c'est en 1910 qu'apparurent les premières voitures automobiles.

En 1914, Bourges est une place essentielle en matière militaire. Elle est le siège de l'Etat-Major du 8° Corps d'armée, composé des 15° et 16° Divisions d'infanterie 29°/30°/31°/ et 32° brigades) et la 8° brigade de cavalerie et d'artillerie.

La garnison comprend le
- 1° d'artillerie route de Dun, caserne Auger.
- 37°d'artillerie avenue Carnot, caserne Carnot.
- 95° d'infanterie caserne Condé, Viel Castel et quartier Auger.
- 62 ° régiment d'Infanterie territoriale.

On trouve alors un hôpital militaire et plusieurs établissements hospitaliers :

- Hôtel Dieu rue Saint Sulpice
- Hôpital général, rue Taillegrain
- Clinique privée du Dt Témoin, place du Château
et quelques établissements spécialisés, comme l'asile départemental des Epileptiques et des Incurables, au 2 rue Saint Fulgent
Et un asile d'aliénés, à Beauregard.

En 1914, et dès le mois d'août, les Hôpitaux Auxiliaires se multiplient :

N° 3 au lycée de garçon, rue de Paradis.
N° 4 groupe scolaire Auron, rue Emile Deschamps, à l'Institution Jeanne d'Arc.
N° 15 : Grand Séminaire
N° 16, Ecole Normale d'institutrices, route d'Issoudun.
N° 17 , Institution Sainte Marie, 38 rue de Dun
N° 18, Ecole Normale d'Instituteurs, 1 rue Carolus
N° 21, Ecole des frères des Ecoles Chrétiennes, Impasse des Jacobins
N° 24, Groupe scolaire du quartier Saint Bonnet, rue Nationale
N° 28, Petit séminaire Saint Célestin, 108 rue de Dun.

Cela fait 9 établissements temporaires auxquels il faut ajouter Vierzon, St Amand, Mehun … etc
Mais ils seront assez vite submergés par l'afflux des blessés, dès le 19 août !

Il y avait aussi le groupe scolaire Auron et l'Asile des Petites Sœurs des pauvres qui était une extension de l'Hôpital complémentaire.
Et puis, l'ancien couvent du Sacré-Cœur sur le boulevard de l'Industrie à l'emplacement de l'école primaire secondaire qui venait de la rue Joyeuse devient aussi un hôpital temporaire appelé " du Sacré-Cœur ".


Au total, il y avait 12 pavillons, donc environ 208 lits et théorie, car la réalité fut toute autre, sachant qu'au printemps 1918, il y avait 500 lits et au maximum, vers la fin de la guerre, 650 lits.

 

L'hôpital était doté de services de médecine bien entendu, mais aussi de chirurgie, de psychiatrie, ld'ORL et de radiologie.

 

Le 1 er janvier 1986, l'Hôpital devint le Centre Hospitalier des Armées Baudens.

Il fut fermé en juin 1997 puis cédé au Conseil général du Cher en 1999 et 2000. La SEM Territoria a aujourd'hui racheté ces terrains pour l'aménagement de ce nouvel Ecoquartier en concession pour le Conseil Général.


Lucien Jean Baptiste Baudens (1804-1857) fut chirurgien militaire et aussi professeur au Val de Grâce.

Après des études de médecine à Strasbourg, il soutient sa thèse en 1829 puis il s'illustre lors des campagnes d'Algérie et fait agréer l'hôpital militaire du Dey d'Alger comme Hôpital d'Instruction puis comme Ecole de Médecine.

Il proposait des règles d'utilisation du chloroforme à l'Académie des Sciences en 1853.(Oubliées pendant plus d'un siècle, elles vont dans le sens des recommandations actuelles). Il effectue une mission d'expertise pendant la guerre de Crimée en 1855.
On lui doit un "Traité des plaies par armes à feu".

Le baron Larrey, ancien médecin Inspecteur du Corps de Santé présenta à l'Académie des Sciences les projets de l'ingénieur Casimir Tollet, officier du génie, .
On ne connaissait pas à cette époque l'origine des épidémies mais on en soupçonnait les causes, un agent véhiculé par les poussières et l'air vicié qui peut s'échapper s'il rencontre un plafond. On donna donc une architecture curieuse, en ogive à ossature métallique, avec de grandes salles au rez de chaussée pourtant sur leur faîtage des lanternons de ventilation.


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