Les hôpitaux de Bourges au
Moyen Age :
Il existe donc, dans les temps anciens
d'autres lieux de soins, comme des hôpitaux, et ils sont
situés au-delà du rempart gallo-romain et même
au-delà de celui de Philippe-Auguste. Il faut éloigner
les malades de la ville et les confiner dans des lieux qui ont
pour nom la maladrerie ou la sanitat.
- La maladrerie ou Hôpital
Saint Lazare :
Il est à l'emplacement actuel du cimetière Saint
Lazare, au-delà de la voix ferrée actuelle. C'était
alors la route de Saint Michel, il est connu dès 1172
et se trouve en dehors de l'enceinte de Philippe Auguste. Il
s'agit à cette époque d'isoler les lépreux
du reste de la population, et donc loin de l'Hôtel Dieu.
Il possède essentiellement une chapelle et un bâtiment
pour les lépreux.
Il y avait en 1221, nous dit le livre de R. Durant et d'O. Michel
le logement des lépreux et le logement des frères
appelés " les fratres leprosorum ". Dans le
romand de JP Ferrère, " Félide ", l'auteur
nous emmène voir assez souvent cet établissement.
Cette maladrerie a disparue avec la fin de la peste, et a laissé
la place au cimetière et à des maisons d'habitation,
à proximité du couvent des surs de La Charité..
- La sanitat ou Hôpital Général
:
C'est encore pour la peste et d'autres épidémies
du même genre qu'est édifié dans le faubourg
Taillerain un lazaret, que l'on va appeler "Sanitat",
"santé".
C'est avant tout un refuge pour pestiférés qui
existe dès le début des années 1500. Il
était à proximité de la fontaine Saint Ambroix,
soit pour y jeter les défunts, soit pour utiliser cette
eau pour soigner les malades, nous ne le savons pas.
L'ensemble est géré par des "moutonniers"
qui ne sont pas des ecclésiastiques, contrairement à
la plupart de bâtiments de ce type. Ce sont dirions-nous
aujourd'hui des employés municipaux. On les voit d'ailleurs
en 1582.
Ils seront en première ligne lors
de la grande peste de 1628 qui va commencer au mois d'avril et
les échevins de l'époque ainsi que le maire Pierre
Tullier vont à nouveau ouvrir la Sanitat.
- L'Hôpital Saint-Julien :
C'est un établissement qui existe avant 1216 puisqu'il
figure sur le plan de Nicolaï, sans doute en 1203.
Il est situé au bord de la Voiselle à côté
de la rue appelée aujourd'hui rue Edouard Vaillant.
C'était un petit établissement très modeste
pouvant accueillir environ 30 malades, ce qui est fort peu.
C'est à partir du XVII e siècle qu'il est intégré
aux autres structures médicales et il est alors géré
par l'Hôtel Dieu de Bourges.
Il avait une autre fonction, étant aux limites de la ville,
c'est de loger une nuit les pauvres étrangers qui étaient
interdits de séjour dans la ville au delà de 24
heures.
Mais il faudra attendre le XV° siècle,
qui restera le grand siècle de Bourges pour que la ville
et le début du XVI ° siècle pour que la cité
se dote d'un vrai hôpital dont le nom est encore très
présent : l'Hôtel Dieu.
Les fonctions d'un Hôtel-Dieu
Un Hôtel Dieu peut avoir plusieurs
fonctions, assez larges, comme l'asile pour les pèlerins,
l'accueil des pauvres et le soin des malades.
Progressivement au fil du temps l'accueil
des pèlerins est confié à des confréries
alors que les pauvres et les malades restent dans les Hôtels-Dieu.
A cette époque, les Etablissement
Hospitaliers sont divisés en cinq catégories, qui
sont :
- les hospices pour les pèlerins
et les voyageurs.
- les hôpitaux pour les malades, ce sont les Hôtels-Dieu.
- les infirmeries pour les monastères
- les maladreries pour les lépreux
- les lazarets, généralement temporaires et mis
en dehors de la ville pour les épidémies, nombreuses
à ces époques.
Les Hôtels Dieu de cette époque
ne sont pas très nombreux, on signale bien entendu celui
de Beaune, le plus célèbre, construit vers 1440,
et celui d'Issoudun, proche de Bourges et construit sensiblement
à la même époque que l'Hôtel Dieu de
Bourges.