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L'IMMIGRATION A BOURGES
Par Roland NARBOUX
 
Bourges est-elle une cité a fort courant migratoire ? Sans doute pas mais il est intéressant de voir les différentes vagues d'immigration ou de transferts de population.
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Version 2012

L'immigration a Bourges

Un article a améliorer et à compléter, il s'agit de faire de l'Histoire et pas de la politique.

si vous avez des données et des commentaires .


Bourges n'est pas une ville importante d'immigration massive.

Lors de la première guerre mondiale, une population importante vient à Bourges pour entrer dans les usines de fabrication d'obus et d'armement en général, comme le canon de 75. Ils viennent d'Indochine mais aussi du Maghreb.

Entre les deux guerres, il y a comme dans d'autres villes de France des populations de Pologne qui viennent travailler dans les usines Mazières, à Mazières au bord du Cher et Saint Florent sur Cher.

Il y a aussi des populations transalpines qui viennent après l'arrivée du fascisme en Italie.

Et puis à la seconde guerre mondiale, par exemple, les pilotes qui vont défendre la ville de Bourges sous les ordres de Marcel Haegelen sont des aviateurs polonais, ils se battront avec beaucoup de courage.

Après la seconde guerre mondiale, il y a un peu d'immigration algérienne et marocaine, mais assez faible.

Par contre, les entreprises d'armement se développent, avec les Etablissements militaires et l'usine de fabrication d'avions. mais ces entreprises sont de haute technologie et nécessitent des personnels très bien formés.
De plus, ces établissement étaient sous couvert du ministère des Armées puis de la Défense avec des normes d'embauches assez strictes lorsqu'il faut travailler sur les matériels militaires.
Il faut savoir que c'était la " guerre froide " et les productions militaires étaient aussi souvent exportées, et qu'il avait (à juste titre ?) la notion de secret, et parfois certains voyaient des espions partout.

Cela explique la faiblesse de l'immigration à Bourges dans ces périodes.

On peut penser que la première vague d'immigration ou de déplacement de population vers Bourges se fait au tout début des années 1960, avec la fin de la guerre d'Algérie.

Ainsi arrivent les Harkis à partir de 1962 et années suivantes, car ces personnes furent dans un premier temps placés dans des camps forestiers dans le sud de la France, puis, par la SONACOTRA, des logements furent construits pour ces personnes dans plusieurs villes dont Amiens, Dreux et Bourges.
Ce seront les premiers immigrés, si on peur dire, même si ils sont alors plus français que beaucoup.

Les harkis arrivent de manière assez forte pendant 3 ans, en 1965 /66 / 67 et même 68 selon les souvenirs de Hassen Chebili.

Ils 'installent à Port Sec, puis au foyer construit dans le secteur de la Prairie à la limite de Saint Doulchard. La SONACOTRA est devenue l'ADOMA.

Ces personnes vont travailler essentiellement dans le bâtiment, mais aussi dans l'usine de Michelin qui tourne à plein régime. Quelques uns iront travailler aussi à l'EFAB, (le GIAT devenu aujourd'hui NEXTER).

Certains enfin seront embauchés par la Ville de Bourges.

A cette époque, les années 1960 se construit dans le nord de la ville, deux quartiers qui vont s'appeler La Chancellerie et les Gibjoncs, avec des grands immeubles, des tours et des barres, mais de bonne qualité, certains sont en pierre de taille. Et ils sont pour les personnels des usines de la ville qui embauchent à tour de bras, c'est l'EFAB, Nord-Aviation / Aérospatiale et surtout Michelin qui s'implante à Saint Doulchard.
Ce sont des entreprises à 3000 personnes, ce qui est considérables et ces personnels viennent de la campagne environnante, parfois de 60 kilomètres. Et ils sont logés dans les nouveaux bâtiments.

C'est alors qu'arrivent les rapatriés qui fuient l'Algérie après les accords d'Evian, et ils ne savent pas où aller, et une vague s'arrête à Bourges, car il y a du travail, bien payé et un travail réalisé dans des entreprises de qualité.

Il y a donc des harkis, des rapatriés, et aussi, un peu plus tard, des maghrébins, de manière régulière et continue, sans difficulté pour se loger, d'autant que les personnes qui habitaient La Chancellerie vont s'en aller pour acheter un petit pavillon dans un lotissement de Bourges à Vauvert ou aux Pijolins, pour avoir le petit jardin, comme leurs ancêtres qui étaient des paysans berrichons.

Et ces départs de personnels techniciens ou ouvriers professionnels permettent aux gens venus du Maghreb de se loger sans difficultés.

Il faut noter aussi la présence, très importante de personnes venues du Portugal et qui forment une communauté qui va travailler dans le bâtiment et les chantiers de routes. certains resteront, d'autres retourneront dans leur pays.

Les chiffres (pour le Cher) montrent qu'il s'agit de la communauté la plus importante, avec un chiffre qui varie assez peu, de 30 à 35% de Portugais.


Dans les années 1970, une forte proportion d'immigrés venant du Maroc arrivent pour travailler dans les usines de Rosières, Cette entreprise avait de tout temps utilisé la main d'oeuvre venant de l'étranger, comme la forte colonie de Polonais qui vivaient dans les maisons ouvrières de plusieurs villages situés le long du Cher.

Et puis une vague d'immigrés arrivent à partir des années 1980, plus surprenante, ce sont des personnes qui viennent des pays lointains comme le Laos, le Cambodge puis le Vietnam, à partir de 1976.
Et c'est le député du Cher, ancien ministre Jean François Deniau qui fut Président du Conseil général du Cher qui va favoriser cette implantation relativement massive, mais totalement transparente. Ainsi, on trouvera et aujourd'hui encore des Hmongs, et des laotiens qui se rapprocheront par exemple des marais de Bourges, pour y cultiver des choux comme là bas dans l'ex Indochine.

Les premiers immigrés laotiens ou cambodgiens arrivèrent assez tôt, ils avaient de l'argent et souvent une bonne formation, et ils s'implantèrent sans aucune difficulté à La Chancellerie et aux Gibjoncs. Par la suite ces communautés arrivèrent mais ils étaient plus populaires, plus pauvres, ils avaient fuient leur pays dans les pires conditions.

Plus tard, sans doute dans les années 1987, ce sont les Hmongs, chassés de leur pays qui arrivèrent à Bourges, et ce fut JF Deniau qui va organiser ces arrivées, avec logements et travail.

Par contre, il n'y a pas eu de forte arrivée de personnes d'Afrique noire.

Actuellement, l'immigration est essentiellement faite par deux voies :

- c'est le regroupement familial qui est relativement faible mais qui existe.

- ce sont les demandeurs d'asile qui forment une partie non négligeable des immigrés.

Il y aura aussi des personnes, françaises, qui arriveront de Guyane ou des Comores.

 

En conclusion, Bourges a une composition Ethnique assez homogène, avec des personnes qui arrivent, avec difficulté à s'adapter au berrichon pour la première génération transplantée, mais avec une intégration assez bonne au fil des années. La communauté la plus présente étant portugaise.


Quelques chiffres:

En 1851, il y a 566 étrangers, Polonais et Belges sur 306 000 personnes.

Plus tard

En 1926, il y a 4290 étrangers dont 32% de polonais et 11% d'Italiens.

En 1936, forte présence de Polonais dans le Cher.

1962 : il y a 7161 étrangers en France, 24% d'Espagnols, et 20% environ d'Italiens et Polonais et 12% de personnes du Magrheb.

A partir de cette date le nombre d'étrangers dans le Cher est multiplié par 3 (environ 15000) sur 320 000 personnes dans le Cher, soit 4,6%.

En 1968, il y a dans le Cher, 2800 portugais et 2300 espagnols et 1000 algériens.

En 1990, il y a une égalité dans le Cher entre l'immigration portugaise et celle du Maghreb, avec 32% chacun et les pays du Laos, Cambodge et Vietnam sont à 11%.

Un total de 15000 étrangers.

En 1999, il y a 11 000 étrangers dans le Cher pour un total de 314000 habitants soit 3,5%.

Il y a au recensement de cette année : 31% de portugais, 28 % de personnes du Maghreb, dont 15% de marocains, 11% d'algériens et 2% de tunisiens.

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