L'immigration a Bourges
Un article a améliorer et à
compléter, il s'agit de faire de l'Histoire et pas de
la politique.
si vous avez des données et des
commentaires .
Bourges n'est pas une ville importante
d'immigration massive.
Lors de la première guerre mondiale,
une population importante vient à Bourges pour entrer
dans les usines de fabrication d'obus et d'armement en général,
comme le canon de 75. Ils viennent d'Indochine mais aussi du
Maghreb.
Entre les deux guerres, il y a comme dans
d'autres villes de France des populations de Pologne qui viennent
travailler dans les usines Mazières, à Mazières
au bord du Cher et Saint Florent sur Cher.
Il y a aussi des populations transalpines
qui viennent après l'arrivée du fascisme en Italie.
Et puis à la seconde guerre mondiale,
par exemple, les pilotes qui vont défendre la ville de
Bourges sous les ordres de Marcel Haegelen sont des aviateurs
polonais, ils se battront avec beaucoup de courage.
Après la seconde guerre mondiale,
il y a un peu d'immigration algérienne et marocaine, mais
assez faible.
Par contre, les entreprises d'armement
se développent, avec les Etablissements militaires et
l'usine de fabrication d'avions. mais ces entreprises sont de
haute technologie et nécessitent des personnels très
bien formés.
De plus, ces établissement étaient sous couvert
du ministère des Armées puis de la Défense
avec des normes d'embauches assez strictes lorsqu'il faut travailler
sur les matériels militaires.
Il faut savoir que c'était la " guerre froide "
et les productions militaires étaient aussi souvent exportées,
et qu'il avait (à juste titre ?) la notion de secret,
et parfois certains voyaient des espions partout.
Cela explique la faiblesse de l'immigration
à Bourges dans ces périodes.
On peut penser que la première vague
d'immigration ou de déplacement de population vers Bourges
se fait au tout début des années 1960, avec la
fin de la guerre d'Algérie.
Ainsi arrivent les Harkis à partir
de 1962 et années suivantes, car ces personnes furent
dans un premier temps placés dans des camps forestiers
dans le sud de la France, puis, par la SONACOTRA, des logements
furent construits pour ces personnes dans plusieurs villes dont
Amiens, Dreux et Bourges.
Ce seront les premiers immigrés, si on peur dire, même
si ils sont alors plus français que beaucoup.
Les harkis arrivent de manière assez
forte pendant 3 ans, en 1965 /66 / 67 et même 68 selon
les souvenirs de Hassen Chebili.
Ils 'installent à Port Sec, puis
au foyer construit dans le secteur de la Prairie à la
limite de Saint Doulchard. La SONACOTRA est devenue l'ADOMA.
Ces personnes vont travailler essentiellement
dans le bâtiment, mais aussi dans l'usine de Michelin qui
tourne à plein régime. Quelques uns iront travailler
aussi à l'EFAB, (le GIAT devenu aujourd'hui NEXTER).
Certains enfin seront embauchés
par la Ville de Bourges.
A cette époque, les années
1960 se construit dans le nord de la ville, deux quartiers qui
vont s'appeler La Chancellerie et les Gibjoncs, avec des grands
immeubles, des tours et des barres, mais de bonne qualité,
certains sont en pierre de taille. Et ils sont pour les personnels
des usines de la ville qui embauchent à tour de bras,
c'est l'EFAB, Nord-Aviation / Aérospatiale et surtout
Michelin qui s'implante à Saint Doulchard.
Ce sont des entreprises à 3000 personnes, ce qui est considérables
et ces personnels viennent de la campagne environnante, parfois
de 60 kilomètres. Et ils sont logés dans les nouveaux
bâtiments.
C'est alors qu'arrivent les rapatriés
qui fuient l'Algérie après les accords d'Evian,
et ils ne savent pas où aller, et une vague s'arrête
à Bourges, car il y a du travail, bien payé et
un travail réalisé dans des entreprises de qualité.
Il y a donc des harkis, des rapatriés,
et aussi, un peu plus tard, des maghrébins, de manière
régulière et continue, sans difficulté pour
se loger, d'autant que les personnes qui habitaient La Chancellerie
vont s'en aller pour acheter un petit pavillon dans un lotissement
de Bourges à Vauvert ou aux Pijolins, pour avoir le petit
jardin, comme leurs ancêtres qui étaient des paysans
berrichons.
Et ces départs de personnels techniciens
ou ouvriers professionnels permettent aux gens venus du Maghreb
de se loger sans difficultés.
Il faut noter aussi la présence,
très importante de personnes venues du Portugal et qui
forment une communauté qui va travailler dans le bâtiment
et les chantiers de routes. certains resteront, d'autres retourneront
dans leur pays.
Les chiffres (pour le Cher) montrent qu'il
s'agit de la communauté la plus importante, avec un chiffre
qui varie assez peu, de 30 à 35% de Portugais.
Dans les années 1970, une forte
proportion d'immigrés venant du Maroc arrivent pour travailler
dans les usines de Rosières, Cette entreprise avait de
tout temps utilisé la main d'oeuvre venant de l'étranger,
comme la forte colonie de Polonais qui vivaient dans les maisons
ouvrières de plusieurs villages situés le long
du Cher.
Et puis une vague d'immigrés arrivent
à partir des années 1980, plus surprenante, ce
sont des personnes qui viennent des pays lointains comme le Laos,
le Cambodge puis le Vietnam, à partir de 1976.
Et c'est le député du Cher, ancien ministre Jean
François Deniau qui fut Président du Conseil général
du Cher qui va favoriser cette implantation relativement massive,
mais totalement transparente. Ainsi, on trouvera et aujourd'hui
encore des Hmongs, et des laotiens qui se rapprocheront par exemple
des marais de Bourges, pour y cultiver des choux comme là
bas dans l'ex Indochine.
Les premiers immigrés laotiens ou
cambodgiens arrivèrent assez tôt, ils avaient de
l'argent et souvent une bonne formation, et ils s'implantèrent
sans aucune difficulté à La Chancellerie et aux
Gibjoncs. Par la suite ces communautés arrivèrent
mais ils étaient plus populaires, plus pauvres, ils avaient
fuient leur pays dans les pires conditions.
Plus tard, sans doute dans les années
1987, ce sont les Hmongs, chassés de leur pays qui arrivèrent
à Bourges, et ce fut JF Deniau qui va organiser ces arrivées,
avec logements et travail.
Par contre, il n'y a pas eu de forte arrivée
de personnes d'Afrique noire.
Actuellement, l'immigration est essentiellement
faite par deux voies :
- c'est le regroupement familial qui est
relativement faible mais qui existe.
- ce sont les demandeurs d'asile qui forment
une partie non négligeable des immigrés.
Il y aura aussi des personnes, françaises,
qui arriveront de Guyane ou des Comores.
En conclusion, Bourges a une composition
Ethnique assez homogène, avec des personnes qui arrivent,
avec difficulté à s'adapter au berrichon pour la
première génération transplantée,
mais avec une intégration assez bonne au fil des années.
La communauté la plus présente étant portugaise.
Quelques chiffres:
En 1851, il y a 566 étrangers, Polonais
et Belges sur 306 000 personnes.
Plus tard
En 1926, il y a 4290 étrangers dont
32% de polonais et 11% d'Italiens.
En 1936, forte présence de Polonais
dans le Cher.
1962 : il y a 7161 étrangers en
France, 24% d'Espagnols, et 20% environ d'Italiens et Polonais
et 12% de personnes du Magrheb.
A partir de cette date le nombre d'étrangers
dans le Cher est multiplié par 3 (environ 15000) sur 320
000 personnes dans le Cher, soit 4,6%.
En 1968, il y a dans le Cher, 2800 portugais
et 2300 espagnols et 1000 algériens.
En 1990, il y a une égalité
dans le Cher entre l'immigration portugaise et celle du Maghreb,
avec 32% chacun et les pays du Laos, Cambodge et Vietnam sont
à 11%.
Un total de 15000 étrangers.
En 1999, il y a 11 000 étrangers
dans le Cher pour un total de 314000 habitants soit 3,5%.
Il y a au recensement de cette année
: 31% de portugais, 28 % de personnes du Maghreb, dont 15% de
marocains, 11% d'algériens et 2% de tunisiens.
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