Le jardin de l'Hôtel de Ville de Bourges - Roland Narboux -encyclopédie

L'ENCYCLOPEDIE DE BOURGES
ECONOMIE
URBANISME
PATRIMOINE
CULTURE
POLITIQUE
ENVIRONNEMENT
HISTOIRE

  Le jardin de l'Hôtel de Ville de Bourges
Par Roland NARBOUX

Bourges, magnifique jardin de l'Hôtel de Ville appelé le plus souvent Jardin de l'archevêché, au pied de la cathédrale.
Voici une partie de son histoire.

Images et photos >>>cliquer

 RETOUR AU SOMMAIRE
 
 
RETOUR A LA PAGE D'ACCUEIL
Version 2015

 

Le jardin de l'Hôtel de Ville, depuis sa création dans les années 1730 a généralement pris le nom de la grande bâtisse qui lui fait face. En conséquence, il fut appelé jardin de l'Archevêché, à l'époque où l'Archevêque de Bourges logeait à quelques pas de sa Cathédrale.

Une histoire lointaine :

En mai 1676, l'archevêque de Bourges, Michel Poncet, qui va mourir l'année suivante va obtenir la possibilité de clôturer les abords de son palais.

Son successeur, Phélypeaux de La Vrillère désir agrandir son palais et créer un jardin.

 

A l'origine, ce petit jardin était à l'intérieur de la ville médiévale, en limite des remparts. Il fut effectivement agrandi par Monseigneur Phélypeaux de la Vrillère, en comblant les fossés situés au Nord, et à renfermer dans des murs " le fossé et la contre-escarpe qui joignait l'extrémité sud de Notre-Dame-de-Salles à la porte Bourbonnoux"

Mais il s'agissait d'une zone avec des fortifications et cela dépendait du domaine royal, d'où la demande qui sera faite à Louis XIV le 12 août 1681 qui donne son accord avec pour condition, la construction d'un mur de 14 pieds de haut au-dessus du rez-de-chaussée et de 8 pieds d'épaisseur dans son fondement , avec en plus un espace pour un petit parapet afin de permettre le passage des rondes en temps de guerre ... On pensait à tout !

jardin de l'archevêché de Bourges

En 1686, il va clôturer dans on enclos, les ormes qui avaient été plantés par le maire M. Hémeré et 1654, le rue dite des Hémerettes provient du nom de ce maire.

Finalement, ce terrain est donné par la ville pour laisser "Monseigneur en jouir lui et ses successeurs, pleinement et perpétuellement".

Le mur est alors réalisé en pierre de La Celle, la hauteur est de 16 à 18 pieds.

C'est Mgr de La Rochefoucault en 1729 qui va après quelques temps à Bourges faire aménager cet espace en jardin.

Le jardin de Le Notre ?

La légende veut que dans son dessin actuel le jardin soit signé par le grand paysagiste Le Nôtre.
Il s'agit d'une hypothèse peu plausible puisque Le Notre, à qui l'on doit les parterres de Vaux le Vicomte et ceux de Versailles est mort en 1700, et le jardin berruyer dans sa structure actuelle ne fut terminé que 30 ans plus tard. Pourtant, le classicisme du jardin est sans aucun doute l'oeuvre d'un des élèves de Le Notre, avec ses parterres carrés et alignés.

Au début de l'année 1731, le jardin est encore planté de 200 ormes et marronniers d'Indes, et il faut les abattre ! Puis les vendre. Et il faut l'autorisation du Maître des Eaux-et-Forêts, qu'il obtient le 28 janvier 1731.

jardin de l'archevêché de Bourges

C'est ensuite le devis et la description des travaux à faire, c'est à dire la construction d'un massif de maçonnerie pour poser les marches d'une terrasse, pour faire une orangerie. Celle-ci sera construite près de la cour de l'Officialité, entre le rempart et le mur du cimetière des chapelains.

Le terrain est inégal et il faut niveler le tout puis remplacer les mauvaises terres qui seront remplacées par des bonnes "prises sur le revers des fossés de la ville, à côté de la Porte Bourbonnoux".

Les détails sont donnés comme la terrasse donnera sur le jardin par quatre marches.

 

En 1741, l'hiver est rigoureux, le cardinal de La Rochefoucault met en oeuvre un atelier de charité pour employer les pauvres et les chômeurs. Il fait niveler les terres entassées en dehors de la porte Bourbonnoux et crée une place qui sera plantée d'arbres qui sera la Place-Misère.

 

Plus tard l'évêque Torné veut vendre une partie du palais qu'il juge trop grand !

C'est en 1793 que le palais épiscopal devient la propriété du département et le jardin est alors une promenade publique. L'entretien du jardin se fait par ... la ville. Et comme il y a du vandalisme le préfet en 1800, Legendre de Luçay décide que le jardin étant propriété communale, ce qui était faux, son entretien sera bien à faire par la ville.

Il faut dire que des arbres sont abattus, des parterres endommagés, et des animaux erraient dans le jardin, comme des ... chèvres !

Le résultat, c'est la nomination d'un gardien.

 

On notera aussi la présence de deux statues Bacchus et Flore au centre de chacun des deux grands massifs. Ces sculpture dont on ne sait pas grand chose seront vendues aux enchères en 1813.

Ces deux statues étaient pour l'archevêque incompatibles avec son logement car elles manquaient de décence... Ce devaient être des nus ? Et il s'agissait de divinités païennes.

En 1821, les bâtiments de l'Officialité sont démolis ce qui permet un accès direct depuis le parvis sud de la cathédrale jusque dans le jardin.

Mais comme le jardin est de plus en plus fréquenté par des ouvriers, des soldats "et toute sorte de personnes de passage qui peuvent tout voir à l'intérieur du palais", il est décidé à cette date de mettre en place un grille de 5 pieds de hauteur, en fer rond, scellés par une longue file de pierres dures servant de socle.

En 1823, on construit un logement pour le portier et il place en ce lieu ses outils et les brouettes.

Il s'agissait de la seule entrée. Les enfants de moins de 12 ans sont exclus si ils ne sont pas accompagnés de leurs parents.

 

On notera qu'en 1828, un puits artésien est foré et cela va durer 5 ans ... sans succès semble-t-il.

Une porte supplémentaire est construite rue des Hémerettes, la grille venant de la Porte Saint-Michel, c'est la seule porte qui s'ouvre "hors de la ville".

 

 

 


Les sculptures aujourd'hui


Au pied de la Cathédrale Saint Etienne, le Jardin de l'Hôtel de Ville, d'une superficie de 3 hectares, est magnifiquement fleuri en toute saison. Il comprend une partie dite " à la française ", et l'autre, avec de grands arbres et un kiosque à musique est dite " à l'anglaise ".

Ce jardin comporte peu de statues. On remarque l'Obélisque, au fond, proche des grilles monumentales récupérées de la Porte d'Auron. Cet Obélisque, dédié à la mémoire du duc de Béthune-Charost est sans valeur artistique, à sa vue Stendhal écrira : " J'y ai trouvé un monument élevé à un grand citoyen qui a perfectionné le mouton". Stendhal, dans son ouvrage des "Mémoires d'un Touriste" racontera ses flâneries dans ce jardin lorsqu'il vint en Berry en 1837. Il écrira encore :

 

"Ce jardin a des bancs forts commodes, à dossier comme ceux de Londres, ce qui a commencé à me donner un grand respect pour le Maire de la ville. A l'aide d'un de ces bancs, j'ai lu presque tout le Roméo de Shakespeare".


Outre le souvenir de Stendhal, le jardin de l'Hôtel de Ville comporte les bustes de deux Berruyers, Bourdaloue et Sigaud de Laffond. Ce sont deux bronzes magnifiques signés de Jules Dumoutet, le premier rend hommage au prédicateur inventeur du vase de nuit qui porte son nom... Le second personnage est injustement peu connu, il est l'auteur de traités sur " l'art de l'accouchement ", les femmes lui doivent beaucoup.


 

 

 

 

 

Les fleurs et leur agencement donnent une vue féerique de la cathédrale Saint Etienne, et le passant ne peut manquer d'admirer les 4 vases de Cugnot, appelés " les quatre saisons ". Ces oeuvres datent de 1880, elles avaient été fabriquées par la Maison Christofle ils sont en bronze galvanique, alors que les magnifiques angelots, au dessus de la coupole sont eux en bronze véritable. Ils ont été rénovés ces dernières années.

Retrouvez quelques articles de l'Encyclopédie :
Ils sont nés à Bourges,
François Mitterrand à Bourges
Chiffres essentiels
Les Templiers
Les élections à Bourges au XXe siècle
Les Très Riches Heures du duc de Berry
les villes jumelles
Radios locales
Les francs-maçons
Kiosque et musique
Agnès Sorel
L'horloge astronomique
Les tramways de Bourges
L'Yèvre à Bourges
L'alchimie
La Bouinotte, magazine du Berry
L'usine Michelin
La maison de la Reine Blanche
Serge Lepeltier
L'industrie à Bourges au XXIe s
Monuments Historiques Classés
 

Et puis une nouveauté : L'information et l'actualité à savoir sur Bourges, en quelque clip et quelques lignes :

http://www.bourges-info.com/

 

Vous souhaitez enrichir le site de l'Encyclopedie de Bourges ?

 

Cliquer ici