Bourges, ville de culture, se lance dans
l'érection d'une uvre d'art sur la voie publique,
et les élus décident la réalisation "
d'une sculpture électronique et lumineuse, gérée
par ordinateur, dénommée Luchrone Monumental".
Le coût du projet est évalué à 400
000 francs, mais des recherches de mécénat devraient
diminuer de moitié le coût pour la ville.
Il s'agit d'un vaste cube parcellé de mille et une lampes,
qui s'allument, scintillent, et font une féerie de lumière.
L'auteur est Alain Le Boucher, et Charles Parnet, maire-adjoint
à la culture va, contre vents et marées, défendre
l'étude du projet et sa réalisation.
L'aide de l'ESAM, de l'Aérospatiale, des Ets Lionnet mais
aussi de l'IUT et du lycée Jean de Berry, vont permettre
de présenter cette uvre qui va défrayer la
chronique locale, comme toute nouvelle sculpture implantée
à Bourges.
Le Luchrone géant, de 7 mètres de diagonale et
4 mètres d'arrêt est mis en place devant la Maison
de la Culture il est inauguré le 19 décembre
1986, par les personnalités locales, c'est une soirée
modeste organisée dans le cadre du Salon de la technologie,
le SIRITT.
Les Berruyers mettent très longtemps avant d'utiliser
le mot Luchrone, qui vient de lux, lumière et chronos,
le temps. Chacun l'appelle le " truc ", le " cube
" et plus tard, la presse locale parlera de " Charly
" du nom du Maire adjoint Charles Parnet, à l'origine
de cette uvre.
15 ans s'écoulent et dans le cadre de la réhabilitation
du haut de la rampe Saint Paul, le Luchrone est démonté
puis remisé dans les réserves de la Ville. Il faut
beaucoup de pugnacité pour que le Bureau Municipal, en
1999, accepte de le rénover et de le placer devant la
gare. Le maire de Bourges, Serge Lepeltier étant un défenseur
de cette uvre d'art.

Finalement, le Luchrone est à nouveau
implanté à la fin de l'année 2000 sur la
place de la gare qui a fait l'objet d'une réhabilitation
lourde. Il est placé dans un petit bassin et lorsque la
place est inaugurée, par Serge Lepeltier, le luchrone
est à peine en "état de fonctionner".
Madame Parnet provoque un esclandre, reprochant au maire de ne
pas avoir invité le créateur Alain Le Boucher.
Et compte tenu de cet aspect polémique .... le nouvel
emplacement du Luchrone ne sera jamais inauguré.
Les années passent et chacun reconnaît
que cette oeuvre d'art est parfaitement à sa place devant
la gare, et que ce fut une riche idée.... décidément,
on ne comprend rien aux berruyers.