La Maison des trois flûtes
Célèbre maison á l'angle
de la rue Joyeuse et de la rue Bourbonnoux, á deux pas
de l'hôtel Lallemant, elle comprend sur le poteau cormier
trois flûtes monumentales sculptées sur du bois.
Pourquoi ces trois flûtes parfaitement
reconnaissables ?
Il n'y a pas consensus chez les historiens
pour affirmer qu'il s'agit de la maison d'un marchand de musique.
Pour Roger Richet, dans ce bel immeuble se trouvait un commerce
de pâtisserie, alors que pour de plus anciens, dans les
années 1920, il s'agissait d'un commerce d'épicerie
très achalandé, et " qu'à l'origine,
il abritait un luthier de renom, d'où son nom des Trois
Flûtes".
Chez Buhot de Kersers, qui a tant écrit,
il note simplement qu'au N° 13 est conservé un poteau-cormier
dans lequel sont sculptées trois énormes flûtes
verticales juxtaposées, enseigne des trois flûtes".
Et c'est tout !
Pour les historiens contemporains, on prendra
Annie Chazelle qui écrit sur ce sujet en 1997 :
" Édifiée immédiatement après
l'incendie de 1487, comme le constate l'analyse des bois de charpente,
et la spécialiste locale des maisons en pan de bois ajoute,
ce logis a toujours appartenu à des commerçants
: Maitre pâtissier au XVI ieme siècle comme aujourd'hui."
Mais les trois flûtes, qui composent le poteau Cornier
et qui lui ont donné son appellation, sont bien des instruments
de musique...
Dessinée par Charles Meryon vers
1850,
Dans cette maison, nous dit Philippe Goldman,
l'historien actuel le plus compétent en la matière,
habitait un marchand nomme Louis Olivier, atteste de la fin des
années 1470 á 1504, ce marchand devant être
le constructeur de la maison actuelle peu après le grand
incendie de 1487.
En 1512, la mention " coin des Flûtes"
indique son existence.
Et M Goldman ajoute " le poteau cornier est orné
de trois flûtes à bec, une décoration assez
rare á Bourges, et dont on ignore la raison...."
La demeure est spectaculaire aussi par sa grande hauteur , et
ses beaux colombages en croix de saint-André.
Ainsi aucun document historique ne permet
d'affirmer aujourd'hui, que ces flûtes viennent de la boutique
d'un musicien.
La légende et la rumeur publique,
tout comme les affirmations de certains guides, passant devant
cette magnifique bâtisse, et donnant aux visiteurs ou touristes
une raison rationnelle de la présence de ces trois flûtes,
vont dans le sens d'un bâtisseur amateur, ou vendeur d'instruments
de musique.
Aucune preuve d'une telle affirmation.
Il s'agit donc d'une énigme comme
il y en a souvent à Bourges.