
Michel de Bourges repose aujourd'hui
au cimetière des Capucin, le plus vieux des cimetières
de Bourges. Il n'est pas aux côtés de son "amie"
Georges Sand. Pourtant cet homme est peu connu, cet article veut
lui redonner un peu de vie !
Louis Michel est né loin du Berry,
à Pourrières dans le département du Var
le 30 octobre 1797. Il fait des études de droit et embrasse
la carrière d'avocat. IL commence à plaider à
Bourges étant arrivé dans la capitale du Berry
par son mariage. Dans les prétoires, ses plaidoiries étaient
redoutables, il "était incisif et retentissant",
c'était un vrai républicain, et lutta sans cesse
contre la Restauration royaliste. mais il était contre
tout pouvoir personne.
Il était assez désintéressé,
puisqu'il refusa un poste important dans le gouvernement de Louis-Philippe,
et au cours de la monarchie dite de Juillet, il était
le chef du parti républicain.
Opposant né, c'est à Bourges
qu'il rencontre un de ses anciens camarades d'école, Brisson,
le père d'Henri Brisson, et, avec Daniel Mater, Duvergier
de Hauranne et de Montalivet, et est chef de l'opposition au
gouvernement et fonde en Berry un journal d'opposition, "La
Revue du Cher".
Il plaide pour toutes les causes qui vont
contre le gouvernement, ainsi en 1833, il est l'avocat des 40
Vendéens, jugés à Bourges qui voulaient
renverser Louis-Philippe et le remplacer par le duc de Bordeaux,
fils posthume du duc de Berry, c'était l'affaire du Port
la Claie.
Avec cette opposition, il prit vite le
nom de Michel de Bourges et lors de la monarchie de Juillet,
il fut inquiété et mis en prison quelque temps.
La revanche arrive sous la forme de la
révolution de 1848, il fut, avec Paul Duplan désigné
comme Commissaire du Gouvernement Provisoire, il ne resta que
24 heures et fut remplacé par Félix Pyat.
En 1851, il est dans le Comité de
Résistance contre le coup d'Etat de Louis Napoléon
Bonaparte. Après cette période difficile pour lui,
il fut exilé et mourut en 1853.
Michel de Bourges
et George Sand (née le 1 er juillet 1804)
C'est comme avocat que Michel de Bourges
rencontra la dame de Nohant en 1835. En effet, c'est lui qui
plaida sa séparation avec son mari Casimir Dudevant, qui
fut effective le 16 février 1836 après 14 ans de
vie commune. Séparée de son mari, qu'elle avait
épousé à l'âge de 18 ans, le 17 septembre
1822, elle adopta assez vite les idées de son avocat qui
devint son amant.
C'est
le 9 avril 1835 qu'ils se rencontrèrent à Bourges.
Michel de Bourges habitait rue Saint-Antoine (aujourd'hui rue
Littré) à deux pas du Palais de Justice. Plus tard
Michel de Bourges logera à l'Hôtel Bastard, rue
Porte Jaune en 1849.
George Sand lorsqu'elle venait à
Bourges séjournait dans un h^tel situé rue d'Auron
et qui n'existe plus. Et on raconte qu'ils se raccompagnaient
mutuellement à leur hôtels respectifs jusqu'à
9 fois écrit George Sand, ne pouvant se quitter, et chaque
fois dans ce quartier d'Auron, ils passaient devant l'Eglise
Saint Pierre le Guillard. Parfois ils stationnaient devant le
palais Jacques Coeur qui abritait depuis 1820 la cour d'Assises.
Michel de Bourges et George
Sand vus par Bernad Capo
une anecdote intéressante rapportée
par Jean François Deniau : Il n'y a plus de canapé
dans les bureaux des avocats en France depuis ces années
1830, la raison est simple, c'est sur un tel canapé que
George Sand tomba amoureuse de Michel de Bourges et comme il
ne faut pas mélanger les genres, le canapé sera
désormais interdit par ce qui est "le conseil de
l'Ordre des Avocats". |
Michel de Bourges et la Révolution
de 1830 ( apports de Christophe Gratias):
Lors de cette révolution
de 1830, Michel de Bourges, avocat républicain prit la
tête de l'opposition libérale. C'est lui qui empêcha
le général Canuel d'envoyer un régiment
de cuirassiers de Nevers contre les émeutiers.
Michel de Bourges fit arborer le drapeau tricolore à Bourges
et c'est lui qui fit publier une revue quotidienne d'opposition
intitulée "La Revue du Cher". Il fit nommé
aussi nous dit Christophe Gratias, Daniel Mater premier président
de la Cour d'Appel.
Un an plus tard, le 27 juillet
1831, lors du premier anniversaire de la Révolution, Michel
de Bourges, avec quelques uns de ses amis, planta un Arbre de la Liberté, alors que le maire de Bourges, Maillet
Génétry n'en voulait pas. C'est à ce moment,
que le général Petit, le général
des Adieux de Fontainebleau fut appelé et avec la troupe
il dispersa les manifestants et arracha l'arbre de La Liberté.
Il avait été planté à proximité
de la place Séraucourt. Plusieurs personnes sont arrêtées,
une petite dizaine dont Michel de Bourges et il fut incarcéré
après jugement à un mois de prison, qui se déroula
au Palais Ducal qui était alors la prison de Bourges.
Lire : "Bourges et la Révolution
de Juillet" par Edmond Jongleux.
A suivre