Le
Palmarium de Bourges est bien connu des "anciens",
car c'était une grande salle de 30 mètres de longueur
qui devait servir à des usages multiples, nous dirions
aujourd'hui, une salle des fêtes. On devait y danser, voir
des matchs de boxe ou écouter des conférences.
C'était la salle de spectacle.
On avait un autre bâtiment d'une
longeur identique et qui était entièrement vitré,
d'où le nom du lieu.
C'est en 1921 que la municipalité
Laudier achète l'ensemble qui s'appelait "le Palmarium
Séraucourt".
A l'origine, un café avait été
édifié en 1780, c'était un des lieux importants
de la ville. C'est en 1891 qu'une grande "verrière"
lui est adjointe, avec une sorte de jardin exotique qui était
orné de palmiers en pots. Dans ce palmarium, les sociétés
de la ville organisaient des bals, concerts et conférences.
Il semble que la partie "café"
ait disparu et le bâtiment a été transformé
avec la terrasse supprimée.

L'encyclopédie recherche aujourd'hui
des témoignages.
Dans le programme électoral de Laudier,
il y avait la recherche d'un Parc des Sports pour développer
l'éducation physique, "il est nécessaire de
posséder des muscles vigoureux, d'avoir une santé
florissante, d'habituer l'organisme à résister
aux intempéries..." Et la municipalité recherche
un terrain.
Mais il n'y a pas que le sport dans les objectifs de Laudier
et de ses amis. Ainsi, on peut suivre sur le plan culturel, un
long plaidoyer de M. Boyron, un des conseillers municipaux de
1924, il dit :
" Il est indispensable de réveiller aussi le sentiment
du Beau, d'apprendre à connaître et apprécier
les oeuvres d'art, qu'elles soient du domaine littéraire,
artistique ou musical".
Et Laudier de faire le point des salles
disponibles. Hormis le Théâtre jugé trop
étroit, il n'y a rien, que ce soit pour des raisons de
grandeur ou d'acoustique. Il faut donc une salle des fêtes,
vaste et bien agencée, d'autant plus que la création
d'une Ecole de Musique permettra d'organiser des concerts.
L'établissement connu sous le nom de "Palmarium"
a été mis en vente le 25 mai 1921 par l'étude
de Maître Paillart, et il n'y a pas d'acquéreur
; le prix demandé est de 100 000 francs. Et après
de solides et savants calculs, l'architecte de la ville a donné
son avis. Il est possible d'acquérir le "Palmarium"
pour une somme de 105 000 francs, "c'est une occasion unique
de doter la ville d'un immeuble parfaitement situé nous
permettant, dans un avenir proche, de réaliser une Salle
des Fêtes digne de notre ville. Nous ne pouvons pas hésiter".
telles sont les paroles du Maire.
Après une enquête ouverte
sur l'acquisition par la ville de cet immeuble "Palmarium",
et n'ayant donné lieu à aucune observation, le
"Commissaire enquêteur" est favorable à
cet achat qui est donc entériné le 24 septembre
1921.
C'est en 1936 que l'architecte Marcel Pinon
travaille sur le sujet et présente un projet d'une salle
de fêtes. c'est un superbe projet, mais il est vite jugé
coûteux et d'un style très moderne, avec des lignes
géométriques). La critique est vive, mais finalement
le projet est accepté.
Ce sera finalement la salle des fêtes
que nous connaissons sous le nom de Maison de la Culture, mais
il faudra près de 2 décennies pour mener cette
affaire à bien.
Le Palmarium. Il a pas mal marqué mon enfance car mon
oncle Fernand Degoutte y travaillait. Quel emploi ? Aucune idée,sachant
seulement que mon oncle a ensuite été décorateur
chez Aubrun. Dans mon souvenir (remontant à l'âge
de 10 ans), il s'agissait d'un long bâtiment, de 20 à
30 mètres, le long de la rue de Séraucourt à
l'emplacement de l'actuelle Maison de la Culture, tout en verre
sur un chassis métallique jusqu'à son toit semi-cylindrique
dans le sens de la longueur. Je ne sais si cette description
correspond à votre photo. Je suppose que ce Palmarium
n'était rien d'autre qu'une sorte de serre tropicale,
comme son nom le suggère. Dans l'un des mes sauts à
Bourges au cours de je ne sais laquelle des cinq dernières
décennies du siècle dernier, il m'avait semblé
le voir installé en bordure des Prés Fichaux.
Robert Lechêne.
quelques corrections concernant ma contribution sur
le Palmarium.
Le Palmarium était bien,comme je l'imaginais étant
enfant, une serre avec des plantes vertes et tropicales. Il était
aussi un lieu d'activité festive, avec danse et consommations,
et la soirée du samedi était chaque semaine consacrée
à un thème différent, par exemple nuit brésilienne
ou nouba saharienne, avec une décoration adéquate.
Précisément c'est mon oncle, Fernand Degoutte,
qui en était chargé. Décorateur aux magasins
Aubrun de la rue Moyenne, il n'avait naturellement pas à
en modifier les vitrines tous les jours, et cela lui permettait
de consacrer l'essentiel de son temps de la semaine à
travailler à la décoration des samedis soir du
Palmarium, avec rideaux, peintures sur papier, qui étaient
ses matériaux habituels.
de Robert Lechêne,