LES GRANDES PLACES DE
BOURGES, vaste sujet car la ville de Bourges, contrairement au
plus petit village du Berry, ne possède pas de grande
place centrale. Les hommes, au cours de l'histoire ont cherché
de l'espace à l'intérieur des murailles successives,
et les lieux de rencontre ou de marché comme les Places
ont rétréci et disparu.
Il reste encore quelques places, souvent occupées par
l'automobile, elles peuvent être très fonctionnelles
mais un peu laide comme Séraucourt, ou magnifiques comme
Gordaine ou George Sand. Certaines se sont embellies, le parking
à voiture devenant une zone piétonne et touristique.
C'est ce parcourt à travers les places de Bourges que
nous proposons dans cette page de l'Encyclopédie, en commençant
par la Place de la Cathédrale dite Etienne Dolet.
La Place Cujas
fait l'objet d'un article spécifique : >>>cliquer
LA PLACE ETIENNE DOLET
Cette place enserre en quelque sorte la
cathédrale, elle est connue aussi comme place de l'Hôtel
de Ville ou place de la Cathédrale, puisque cette esplanade
sépare la cathédrale de l'ancien palais de l'archevêque
devenu en 1910 l'Hôtel de Ville.
C'est une vaste esplanade située
au plus haut de la ville sur l'oppidum gaulois, ce fut l'emplacement
du cloître Saint Etienne.
Etienne Dolet, natif d'Orléans était un de ces
grands humanistes du XVI ième siècle.... avant
gardiste au plan des idées, il sera condamné comme
libre penseur et brûlé.... c'est un symbole particulièrement
sulfureux en un tel lieu.
Cette place est devenue au fil du XX ième siècle,
et à partir des années 1950, un grand parking.
Il faudra attendre une prise de conscience des habitants et des
élus pour la débarrasser progressivement de ses
voitures automobiles, ce sera terminé en cette année
2005, l'emprise est enfin rendue au piéton et au touriste.
Elle a fait l'objet d'une réhabilitation par l'architecte
Bernard Huet. Sous la place, les souterrains de Saint Guillaume,
encore bien mystérieux, vont du palais de l'archevêque
à la cathédrale..... et sans doute ailleurs.
Sur cette place se déroulent certaines grandes manifestations
locales. C'est le départ des rallyes automobiles, ou encore
celui de la randonnée pédestre Bourges-Sancerre
pour laquelle s'élancent à minuit plus de 3000
marcheurs. En ce lieu, les Berruyers ont assisté à
des tournois médiévaux, des spectacles costumés
ou la crèche vivante....un certain 25 décembre.
PLACE SERAUCOURT
A deux pas de la Cathédrale, la
plus grande place de la ville, celle de Séraucourt, située
en bordure sur des remparts de Philippe Auguste.
C'est à la fin du XVII ième siècle que l'intendant
du Berry, Louis-François Dey de Séraucourt, parent
et collaborateur de Colbert, fait construire cette esplanade.
Cet homme résidait le quartier et dans une époque
de grands travaux, il trouva que cette partie sud de la ville
serait belle si l'on y construisait une vaste esplanade. Il embauchera
dit-on des chômeurs, nombreux dans la ville, pour faire
effectuer ces travaux, qui étaient avant tout un remblaiement.
L'inauguration du lieu est effectué le 24 juin 1693 et
le nom de " cours Séraucourt " fut immédiatement
donné.
Par la suite, la place sera agrandie à plusieurs reprises,
pour se situer aujourd'hui à une longueur de 425 mètres
pour près de 80 mètres de largeur.
C'est la seconde place des grands événements de
la ville, p)lus laïque que celle de la Ctahédrale
.
Elle reçoit les défilés, les commémorations
ou les instants historiques comme la fête de la Fédération
le 14 juillet 1790 ou encore la proclamation de la Libération
en 1944. Elle est aussi la place des festivités, avec
les foires foraines dites Jacques Cur, ou le Printemps
de Bourges qui pose son premier chapiteau en ce lieu dès
1977. Parking de surface important, bordé d'arbres, de
nombreux projets ont été étudiés
pour la rendre encore plus belle...... La décennie à
venir devrait en faire un immense mail réservé
aux piétons et autres promeneurs, avec des arbres nouveaux
et des bassins, les voitures étant stationnées
en sous-sol sur une partie de ce vaste espace, dans un parking
souterrain.
LA PLACE DE LA NATION
Troisième
place de la Ville, située au pied du rempart dans sa partie
ouest, et à moins de 50 mètres du palais Jacques
Cur, c'est aujourd'hui un beau parking réhabilité
..
qui remonte aux temps les plus anciens. ( pas le parking mais
la place !).
Dans les premiers siècles de notre ère, cette place
était le lieu d'un théâtre gallo-romain.
Le musée du Berry possède une stèle sur
laquelle figure une inscription évoquant un gladiateur
locale qui combattit dans ces arènes.
Elle sera encore utilisée de manière régulière
jusque vers 1536, époque où se déroule un
" festival " à caractère religieux. Durant
2 mois, chaque soir est donnée une pièce, "
le Mystère des Actes des Apôtres " comportant
plus de 60 000 vers avec la présence de 500 acteurs. Ce
fut le succès du siècle.
Plus tard, on l'appellera la " fosse
des Arènes ", elle sera dégradée année
après année par manque d'entretien et servira de
décharge publique pour les berruyers. Cet espace ne sera
comblé qu'au début du XVII ième siècle,
en 1619, une place est alors crée, elle s'appelle "
place Bourbon " du nom d'Henri de Bourbon, prince de Condé.
C'est à la révolution qu'elle prend son nom de
place de la Nation.
La place de la Nation sera utilisée pour le marché
du samedi matin, à la belle époque, puis comme
parking lors du développement de l'automobile.
En 1998, après une requalification totale d'un authentique
caractère esthétique, la place est aménagée
pour recevoir les bus de la ville, et devenir le carrefour stratégique,
auparavant dévolu à la place Planchat. Certains
nostalgique du temps passé auraient voulu que l'on creuse
l'espace pour y redécouvrir les arènes dans l'espoir
qu'elles auraient la conservation de Fréjus ou de Lutèce......
Rue de la Nation, est construit sous le second Empire, une magnifique
bâtisse, comportant de nombreuses sculptures, c'est le
" salon de la Victoire ". Dans ces lieux se déroulèrent
de prestigieux bals et de grands banquets. Par la suite, ce salon
se transforme en cinéma, l'Alhambra. C'est aujourd'hui
un hôtel particulier.
PLACE GORDAINE
Quatrième place et non des moindres,
la plus belle et la plus photographiée, car elle est caractéristique
du Bourges médiéval, elles est à l'opposée
de la place de la Nation, c'est la place Gordaine.
C'est la place la plus authentique de la ville, avec ses maisons
en pan de bois, ses bars et restaurants et des souvenirs des
siècles passés. Autrefois, sur ce lieu se trouvait
une des quatre grandes portes de la ville, et une des tours de
cette porte servait de prison.
C'est sur cette place que se trouve la
" Pierre de Calvin ",
et la légende veut que debout sur cette pierre, Calvin
prononça ses premières communications pour la religion
nouvelle. La réalité est sans doute plus commune.
Nous sommes dans un des lieux de Bourges où se vendait
le poisson, la rue de la poissonnerie jouxte la place, et cette
pierre était plus simplement la pierre à la criée......
Plus tard, au XVII e siècle, c'est ici qu'un marchand
de grains, Tourangin, avait installé ses magasins, les
Berruyers le soupçonnaient de s'enrichir sur le dos des
pauvres. Lorsque la nouvelle de la prise de la Bastille parvint
à Bourges, la foule se rua sur le magasin de Tourangin
et le mis à sac... C'était la contribution locale
au début de la Révolution, le 17 juillet 1789 !
Place symbolique de Bourges, son attrait le soir à la
belle saison attire les nombreux touristes, avec ses terrasses
enfin libérées des voitures et à partir
de la nuit tombées, la magie des Nuits Lumière.
ET ENCORE DES PETITES PLACES
Il existe encore d'autres places, plus
petites, moins connues, souvent crées après la
Révolution lorsque les responsables locaux détruisirent
un certain nombre des 17 églises de la villes et des cimetières
attenants. C'est le cas de la Place George Sand, de la place
Louis Lacombe ou encore de la place Berry au pied du palais Jacques
Cur, côté " champs ". Mais pour
terminer cette ballade dans Bourges, deux places supplémentaires.
PLACE MONTAIGNE et COURS
ANATOLE FRANCE
La place Montaigne est située à
deux pas du chevet de la cathédrale, elle n'a que 400
mètres carrés de surface, mais c'est un bijou par
son caractère champêtre. Elle est la liaison entre
la rue du Puits-Noir et celle de l'Alchimie. Dans les caves de
ce quartier, la légende affirme que les alchimistes au
XIV et XV ième siècle oeuvraient à la recherche
de la pierre philosophale.
Cette place Montaigne s'était appelée aussi "
Place Saint-Ursin en raison de la présence de la collégiale
du même nom aujourd'hui disparue.
On rejoint par cette place et la rue Mausecret que certain ont
traduit par " rue du mauvais secret ", la place dénommée
cours Anatole France.
Il s'agit d'une des rares grandes place de Bourges. Elle s'appelait
autrefois cours Saint-Louis, commençant au rempart de
Chanzy, avec la tour du Diable et se poursuivant jusque vers
le boulevard de Strasbourg. Le remplacement de ses arbres qu'il
fallut abattre dans les années 1980 fut, comme aujourd'hui
un de ces grands moments de conflits qui opposent certains berruyers
à leurs élus. Aujourd'hui, plus personne n'en parle
.
Les arbres ont poussé !
LA PLACE DES MARRONNIERS
En bordure du rempart gallo-romain, cette
place fut construite à l'emplacement du " cimetière
des pauvres " rasé à la Révolution.
Depuis cette époque, de superbes marronniers ont poussé
et donné le nom de la place.
C'est un des quartiers les plus prisés de Bourges, avec
son calme, la proximité de la cathédrale et du
centre-ville, le dynamisme de l'association " Mimile "
, avec le dynamique et sympathique Jacques Fleury, maire-adjoint
de Bourges et ancien Conseiller général. et ...
il faut pas oublier le marché du jeudi matin.
Ce marché semble dater de l'été 1871, et
depuis cette date, il est un rendez-vous incontournable des ménagères
du centre-ville. De nouveaux immeubles cossus ont été
récemment érigés donnant à ce lieu
un caractère résidentiel. C'est devenu le quartier
" chic " mais cher de la ville.
a suivre