Les Grandes Places de Bourges par Roland Narboux

L'ENCYCLOPEDIE DE BOURGES
ECONOMIE
URBANISME
PATRIMOINE
CULTURE
POLITIQUE
ENVIRONNEMENT
HISTOIRE

LES PLACES DE BOURGES DE BOURGES
Par Roland NARBOUX

Les grandes places de Bourges, avec leur histoire, alors que la ville, enserrée dans ses remparts n'a jamais eu véritablement une grande place centrale.

 RETOUR AU SOMMAIRE
 
 
RETOUR A LA PAGE D'ACCUEIL
Version 2009

 

LES GRANDES PLACES DE BOURGES, vaste sujet car la ville de Bourges, contrairement au plus petit village du Berry, ne possède pas de grande place centrale. Les hommes, au cours de l'histoire ont cherché de l'espace à l'intérieur des murailles successives, et les lieux de rencontre ou de marché comme les Places ont rétréci et disparu.
Il reste encore quelques places, souvent occupées par l'automobile, elles peuvent être très fonctionnelles mais un peu laide comme Séraucourt, ou magnifiques comme Gordaine ou George Sand. Certaines se sont embellies, le parking à voiture devenant une zone piétonne et touristique.
C'est ce parcourt à travers les places de Bourges que nous proposons dans cette page de l'Encyclopédie, en commençant par la Place de la Cathédrale dite Etienne Dolet.

La Place Cujas fait l'objet d'un article spécifique : >>>cliquer

 

LA PLACE ETIENNE DOLET

Cette place enserre en quelque sorte la cathédrale, elle est connue aussi comme place de l'Hôtel de Ville ou place de la Cathédrale, puisque cette esplanade sépare la cathédrale de l'ancien palais de l'archevêque devenu en 1910 l'Hôtel de Ville.

C'est une vaste esplanade située au plus haut de la ville sur l'oppidum gaulois, ce fut l'emplacement du cloître Saint Etienne.
Etienne Dolet, natif d'Orléans était un de ces grands humanistes du XVI ième siècle.... avant gardiste au plan des idées, il sera condamné comme libre penseur et brûlé.... c'est un symbole particulièrement sulfureux en un tel lieu.
Cette place est devenue au fil du XX ième siècle, et à partir des années 1950, un grand parking. Il faudra attendre une prise de conscience des habitants et des élus pour la débarrasser progressivement de ses voitures automobiles, ce sera terminé en cette année 2005, l'emprise est enfin rendue au piéton et au touriste. Elle a fait l'objet d'une réhabilitation par l'architecte Bernard Huet. Sous la place, les souterrains de Saint Guillaume, encore bien mystérieux, vont du palais de l'archevêque à la cathédrale..... et sans doute ailleurs.
Sur cette place se déroulent certaines grandes manifestations locales. C'est le départ des rallyes automobiles, ou encore celui de la randonnée pédestre Bourges-Sancerre pour laquelle s'élancent à minuit plus de 3000 marcheurs. En ce lieu, les Berruyers ont assisté à des tournois médiévaux, des spectacles costumés ou la crèche vivante....un certain 25 décembre.

 

PLACE SERAUCOURT

A deux pas de la Cathédrale, la plus grande place de la ville, celle de Séraucourt, située en bordure sur des remparts de Philippe Auguste.
C'est à la fin du XVII ième siècle que l'intendant du Berry, Louis-François Dey de Séraucourt, parent et collaborateur de Colbert, fait construire cette esplanade.
Cet homme résidait le quartier et dans une époque de grands travaux, il trouva que cette partie sud de la ville serait belle si l'on y construisait une vaste esplanade. Il embauchera dit-on des chômeurs, nombreux dans la ville, pour faire effectuer ces travaux, qui étaient avant tout un remblaiement.
L'inauguration du lieu est effectué le 24 juin 1693 et le nom de " cours Séraucourt " fut immédiatement donné.
Par la suite, la place sera agrandie à plusieurs reprises, pour se situer aujourd'hui à une longueur de 425 mètres pour près de 80 mètres de largeur.
C'est la seconde place des grands événements de la ville, p)lus laïque que celle de la Ctahédrale…. Elle reçoit les défilés, les commémorations ou les instants historiques comme la fête de la Fédération le 14 juillet 1790 ou encore la proclamation de la Libération en 1944. Elle est aussi la place des festivités, avec les foires foraines dites Jacques Cœur, ou le Printemps de Bourges qui pose son premier chapiteau en ce lieu dès 1977. Parking de surface important, bordé d'arbres, de nombreux projets ont été étudiés pour la rendre encore plus belle...... La décennie à venir devrait en faire un immense mail réservé aux piétons et autres promeneurs, avec des arbres nouveaux et des bassins, les voitures étant stationnées en sous-sol sur une partie de ce vaste espace, dans un parking souterrain.

 

LA PLACE DE LA NATION

Place de la Nation - Bourges Troisième place de la Ville, située au pied du rempart dans sa partie ouest, et à moins de 50 mètres du palais Jacques Cœur, c'est aujourd'hui un beau parking réhabilité….. qui remonte aux temps les plus anciens. ( pas le parking mais la place !).
Dans les premiers siècles de notre ère, cette place était le lieu d'un théâtre gallo-romain. Le musée du Berry possède une stèle sur laquelle figure une inscription évoquant un gladiateur locale qui combattit dans ces arènes.
Elle sera encore utilisée de manière régulière jusque vers 1536, époque où se déroule un " festival " à caractère religieux. Durant 2 mois, chaque soir est donnée une pièce, " le Mystère des Actes des Apôtres " comportant plus de 60 000 vers avec la présence de 500 acteurs. Ce fut le succès du siècle.

Plus tard, on l'appellera la " fosse des Arènes ", elle sera dégradée année après année par manque d'entretien et servira de décharge publique pour les berruyers. Cet espace ne sera comblé qu'au début du XVII ième siècle, en 1619, une place est alors crée, elle s'appelle " place Bourbon " du nom d'Henri de Bourbon, prince de Condé. C'est à la révolution qu'elle prend son nom de place de la Nation.
La place de la Nation sera utilisée pour le marché du samedi matin, à la belle époque, puis comme parking lors du développement de l'automobile.
En 1998, après une requalification totale d'un authentique caractère esthétique, la place est aménagée pour recevoir les bus de la ville, et devenir le carrefour stratégique, auparavant dévolu à la place Planchat. Certains nostalgique du temps passé auraient voulu que l'on creuse l'espace pour y redécouvrir les arènes dans l'espoir qu'elles auraient la conservation de Fréjus ou de Lutèce......
Rue de la Nation, est construit sous le second Empire, une magnifique bâtisse, comportant de nombreuses sculptures, c'est le " salon de la Victoire ". Dans ces lieux se déroulèrent de prestigieux bals et de grands banquets. Par la suite, ce salon se transforme en cinéma, l'Alhambra. C'est aujourd'hui un hôtel particulier.

 

PLACE GORDAINE

Quatrième place et non des moindres, la plus belle et la plus photographiée, car elle est caractéristique du Bourges médiéval, elles est à l'opposée de la place de la Nation, c'est la place Gordaine.
C'est la place la plus authentique de la ville, avec ses maisons en pan de bois, ses bars et restaurants et des souvenirs des siècles passés. Autrefois, sur ce lieu se trouvait une des quatre grandes portes de la ville, et une des tours de cette porte servait de prison.

C'est sur cette place que se trouve la " Pierre de Calvin ", et la légende veut que debout sur cette pierre, Calvin prononça ses premières communications pour la religion nouvelle. La réalité est sans doute plus commune. Nous sommes dans un des lieux de Bourges où se vendait le poisson, la rue de la poissonnerie jouxte la place, et cette pierre était plus simplement la pierre à la criée......
Plus tard, au XVII e siècle, c'est ici qu'un marchand de grains, Tourangin, avait installé ses magasins, les Berruyers le soupçonnaient de s'enrichir sur le dos des pauvres. Lorsque la nouvelle de la prise de la Bastille parvint à Bourges, la foule se rua sur le magasin de Tourangin et le mis à sac... C'était la contribution locale au début de la Révolution, le 17 juillet 1789 !
Place symbolique de Bourges, son attrait le soir à la belle saison attire les nombreux touristes, avec ses terrasses enfin libérées des voitures et à partir de la nuit tombées, la magie des Nuits Lumière.

 

ET ENCORE DES PETITES PLACES

Il existe encore d'autres places, plus petites, moins connues, souvent crées après la Révolution lorsque les responsables locaux détruisirent un certain nombre des 17 églises de la villes et des cimetières attenants. C'est le cas de la Place George Sand, de la place Louis Lacombe ou encore de la place Berry au pied du palais Jacques Cœur, côté " champs ". Mais pour terminer cette ballade dans Bourges, deux places supplémentaires.

 

PLACE MONTAIGNE et COURS ANATOLE FRANCE

La place Montaigne est située à deux pas du chevet de la cathédrale, elle n'a que 400 mètres carrés de surface, mais c'est un bijou par son caractère champêtre. Elle est la liaison entre la rue du Puits-Noir et celle de l'Alchimie. Dans les caves de ce quartier, la légende affirme que les alchimistes au XIV et XV ième siècle oeuvraient à la recherche de la pierre philosophale.
Cette place Montaigne s'était appelée aussi " Place Saint-Ursin en raison de la présence de la collégiale du même nom aujourd'hui disparue.
On rejoint par cette place et la rue Mausecret que certain ont traduit par " rue du mauvais secret ", la place dénommée cours Anatole France.
Il s'agit d'une des rares grandes place de Bourges. Elle s'appelait autrefois cours Saint-Louis, commençant au rempart de Chanzy, avec la tour du Diable et se poursuivant jusque vers le boulevard de Strasbourg. Le remplacement de ses arbres qu'il fallut abattre dans les années 1980 fut, comme aujourd'hui un de ces grands moments de conflits qui opposent certains berruyers à leurs élus. Aujourd'hui, plus personne n'en parle…. Les arbres ont poussé !

 

LA PLACE DES MARRONNIERS

En bordure du rempart gallo-romain, cette place fut construite à l'emplacement du " cimetière des pauvres " rasé à la Révolution. Depuis cette époque, de superbes marronniers ont poussé et donné le nom de la place.
C'est un des quartiers les plus prisés de Bourges, avec son calme, la proximité de la cathédrale et du centre-ville, le dynamisme de l'association " Mimile " , avec le dynamique et sympathique Jacques Fleury, maire-adjoint de Bourges et ancien Conseiller général. et ... il faut pas oublier le marché du jeudi matin.
Ce marché semble dater de l'été 1871, et depuis cette date, il est un rendez-vous incontournable des ménagères du centre-ville. De nouveaux immeubles cossus ont été récemment érigés donnant à ce lieu un caractère résidentiel. C'est devenu le quartier " chic " mais cher de la ville.

a suivre

 

Place Gordaine

Retrouvez quelques articles de l'Encyclopédie :
Ils sont nés à Bourges,
François Mitterrand à Bourges
Chiffres essentiels
Les Templiers
Les élections à Bourges au XXe siècle
Les Très Riches Heures du duc de Berry
les villes jumelles
Radios locales
Les francs-maçons
Kiosque et musique
Agnès Sorel
L'horloge astronomique
Les tramways de Bourges
L'Yèvre à Bourges
L'alchimie
La Bouinotte, magazine du Berry
L'usine Michelin
La maison de la Reine Blanche
Serge Lepeltier
L'industrie à Bourges au XXIe s
Monuments Historiques Classés
 

Et puis une nouveauté : L'information et l'actualité à savoir sur Bourges, en quelque clip et quelques lignes :

http://www.bourges-info.com/

 

Vous souhaitez enrichir le site de l'Encyclopedie de Bourges ?

 

Cliquer ici