On
parle de Saint Ursin comme du premier évêque de
Bourges, il aurait été un disciple de Jésus
sous le nom de Nathanaël.
Sans doute Saint Ursin a-t-il existé,
sans doute fut il le premier évêque de Bourges,
en tout cas, nul ne sait quand il a vécu ni comment il
est venu à Bourges.
On trouve des traces dans Grégoire
de Tours qui en fait un disciple des apôtres, et un autre
passage un contemporain de l'empereur Dèce, c'est à
dire au milieu du III e siècle (vers 250).
Le souvenir de Saint Ursin va rapidement
s'effacer et pendant 3 siècles, on n'en entendra plus
parler, c'est seulement au beau milieu du VI e siècle
que l'on prétendit avoir retrouvé les restes du
corps du saint à La Chapelle Saint Ursin.
Plus certaine, le second évêque
de Bourges aurait été Sénécien qui
aurait siégé au milieu du IV e siècle (350).
LA FIN
DES LEGENDES ?
D'après Grégoire de Tours,
Bourges était dirigée par Léocade, un sénateur
romain (ou gouverneur) et il aurait offert sa maison à
Saint Ursin afin de recevoir les restes de Saint Etienne et en
faire la première église de la région.
Progressivement, de petites communautés
se formes en pays Biturige, il y en a à Bourges et aussi
Déols, mais le futur Berry est essentiellement rural.
L'aspect des conversions n'est pas simple,
la population est païenne et les croyances diverses, entre
celles de gallo-romains et un animisme bien ancré en Berry.
A la
fin du IV e siècle, Saint Martin traversa plusieurs fois
notre région, il est dit que parfois, il reçoit
un magnifique accueil, parfois, c'est l'inverse, il est refoulé
par certaines communautés, en particulier lorsqu'il veut
détruire leur temple.
C'est lors d'un passage (par un miracle) qu'avec l'aide de Dieu,
il abattit le temple et converti la population.
Portail de Saint Ursin de la cathédrale
Il apparaît que la religion nouvelle
et celle animiste cohabitèrent assez longtemps. Et l'évêque, dans un territoire vaste
et mal contrôlé n'avait pas les pouvoirs que l'on
imagine, il y avait une autonomie certaine des petites communautés
locales.
L'évêque et les prêtres, au IV et V e siècle
étaient choisi parmi les fidèles, ils pouvaient
mariés ou célibataires, ce n'était pas le
critère.
Le premier évêque de Bourges
qui ait laissé une trace dans l'histoire fut Léon,
on le trouve en effet au concile d'Angers en 453 puis à
celui de Tours en 461. Mais on n'en sait pas plus.
C'est avec les invasions barbares que le
siège épiscopal prend de l'importance. Vers 470,
des querelles éclatent pour trouver un candidat. Certains
multiplient les cadeaux ou achètent des consciences. Finalement,
une aide fut demandée à Sidoine Appolinaire l'évêque
de Clermont qui rechercha l'oiseau rare, et il se fit aider des
évêques de Tours et de Sens.
Après une enquête approfondie, il se décida
à nommer évêque de Bourges Simplice, un homme
marié et père de famille. Il est plein de qualité,
il a une bonne expérience des affaires et c'est un aristocrate
qui saura négocier avec les rois barbares.
L'histoire nous apprend que la période fut fort troublée
puisque Simplice fut chassé de son siège par les
Wisigoths d'Euric.
La suite dans l'Histoire du diocèse
de Bourges