le vélo a Bourges - Roland Narboux - Bourges Encyclopédie

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LE VELO A BOURGES
Par Roland NARBOUX

Bourges n'est pas une grande cité du vélo, et les efforts de ces dernières années pour réaliser des liaisons douce (vèlo) pourront-ils inverser cette tendance ?

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Version 2011

 

Le vélo et Bourges se développe avec une politique basée sur la réalisation de liaisons douces et sécurisées, comprenant le tour du lac d'Auron, la trouée verte et aussi la voie ferrée Aérospatiale. l'objectif étant une "rocade verte".

 

La ville de Bourges en quelques chiffres :

Bourges : 71 000 habitants
La superficie de la ville est de : 6875 hectares.
Territoire : 1050 habitants au kilomètre carré.
La ville est à 155 mètres d'altitude. ( Les parties basses à 127 à 130 mètres, une dénivellation de 25 mètres...
Elle est traversée 7 rivières : l'Yèvre - l'Auron - le Moulon - le Langis, - l'Yèvrette - la Voiselle - la Rampenne.

La voiture : 35 000 voitures automobiles.
25% des ménages ont 2 voitures ou plus
25 000 habitants, 35% de la population ne possèdent pas de voiture automobile.
21 000 travaillent à Bourges donc 7000 vont travailler en dehors de la commune.
Liaisons ferroviaires : Vierzon - Bourges : 28 allers et 30 retours ; Paris - Bourges : 13 allers et 11 retours
10,4 millions de voyages par la CTB en 2004 c'est à dire 97 voyages par habitant et par an. (stabilité depuis 10 ans)
6000 places de parking en centre ville dont 2300 payante.
2% des déplacements de font à vélo.
20 kilomètres d'aménagement cyclable.
400 000 déplacements par jour. ( 300 000 pour les seuls berruyers).
70% en voiture, 16% en marchant, 10% en transport en commun et 2% à vélo.


L'origine du vélo


La draisiènne


Le 12 juillet 1817, un allemand de 32 ans, le baron Drais assis à califourchon sur une poutre en bois reliant deux roues parcourt avec sa machine 14,4 km en une heure par action de ses pieds sur le sol.
Cette machine appelée communément en France draisienne est brevetée en 1818 sous le nom de "vélocipède" puisque son but est "de faire marcher une personne avec une grande vitesse" (véloce = rapide, pède = pied).
Son succès fut éphémère. Le vélocipède ne retrouva les faveurs du public que le jour où les inventeurs comme Michaux le dotèrent de pédales.

Le premier vélocipède à pédales : Michaux

Paris, mars 1861 : un chapelier apporte à Pierre Michaux, serrurier, une draisienne à la roue avant défaillante pour réparation. L'un de ses fils Ernest l'essaye et se plaint du désagrément qu'il éprouve une fois lancé pour garder les jambes levées. Pierre suggère alors de poser des repose-pieds, ou plutôt "un axe coudé dans le moyeu de la roue" qui le fera "tourner comme une meule". Ainsi une invention simple mais primordiale vit le jour : la pédale.
Le grand bi en 1870

On cherche alors à rendre le vélocipède plus rapide. Comme les pédales étaient fixées de part et d'autre du moyeu de la roue avant, il fallait augmenter le diamètre de cette roue motrice pour accroître la distance parcourue à chaque coup de pédale. Alors le diamètre de la roue avant ne cessera d'augmenter tandis que celui de la roue arrière diminuait son rôle se limitant à permettre l'équilibre de l'ensemble. Ainsi naquit le grand bi dans les années 1870.

Grand bi (bois)

Puis le grand bi en bois fut remplacé par le grand bi en acier.
Vers 1875, le français Jules Truffault allégea jantes et fourches en les fabricant creuses et construisit une machine en remplaçant les lourds rayons en bois par des rayons métalliques.
En 1881, le grand bi atteint presque la perfection et pèse pour les modèles de course 10 à 11 kilogrammes !
Cependant, l'hypertrophie de la roue avant (on arrivera à des roues de 3 mètres de diamètre !) pose des problèmes de sécurité. ( équilibriste)

La bicyclette

L'invention de la chaîne
La bicyclette telle que nous la connaissons, avec ses roues de diamètres égales et sa traction par chaîne apparut aux début des années 1880. Cependant, elle se différenciait de nos vélo actuels de par son cadre en croix.

Bicyclette de 1888 à cadre en croix et transmission par chaîne

Le premier cadre "actuel"
A partir des années 1890, la figure géométrique en triangulation des cadres s'imposa : le vélo d'antan ressemblait alors énormément au nôtre mais ressemblait seulement. Un grand nombre d'évolutions discrètes mais majeures devaient encore voir le jour : la roue libre, le pneumatique démontable, le changement de vitesse...

Bicyclette de 1890 à cadre classique et transmission par chaîne

 

L'avènement du pneumatique


En 1891, Charles Terront est vainqueur de la première grande course classique Paris Brest Paris sans étape. Il s'impose sur une bicyclette montée avec des prototypes Michelin : les premiers pneumatiques démontables. ( 1888, quand le vétérinaire écossais Dunlop avait réinventé le "tube creux de caoutchouc gonflé d'air" à la place d'un bandage plein ) Le pneumatique avait en fait déjà été préconisé en vain par Thomson, en 1845, pour les roues des voitures à chevaux.)

Bicyclette de 1891 utilisée pour la classique Paris Brest Paris

La chaîne en question...

Un système de transmission sans chaîne mais par cardan (dit acatène) se substitua à la chaîne à la fin du 20ème siècle. Ce système eut son heure de gloire dans les courses de longue distance de 1896 à 1898. Très complexe, relativement lourd et ne permettant pas aisément un changement de vitesse, ce système disparut pour laisser place de nouveau à la transmission par chaîne.

Les premiers changements de vitesse


Dès l'exposition internationale de vélocipèdes de 1869, certains vélocipèdes comportaient déjà des systèmes imaginés pour des changements de vitesse.
A partir des années 1900 les premières bicyclettes avec changements de vitesse furent commercialisées.
Paul de Vivie s'intéressera à toutes des expériences faites en ce domaine et se battra pour la "polymultication" ou changements de vitesse.

Le dérailleur


1911 : pour la première fois, le Tour de France franchit les cols des Alpes et à cette occasion, le Stéphanois Panel expérimente un changement de vitesse par dérailleur. Celui-ci, inventé quelques années auparavant, fut ensuite interdit par Henri Desgrange sur le Tour jusqu'à 1937.



Bourges et le vélo

Bourges est-elle une grande cité du vélo sur le plan de la culture locale ?
Sans doute non.

Je vais tenter de l'expliquer sur le plan de l'histoire de notre ville au XX ème siècle.

Pourtant Bourges est dans une région particulièrement plane, et dans la ville elle-même, il n'y a pas beaucoup de cotes, même si la cité ancienne fut construite sur l'Oppidum qui va de la place Cujas à la place Séraucourt actuelle.
Alors il y a quelques cotes comme la rampe Saint Paul, la montée du pont d'Auron à l'Aéroport ou encore la butte d'Archelet. D'ailleurs à pied, le passage vers les Jacobins à Pied n'est pas évident, alors à vélo, ça l'est encore moins.
Mais enfin ce n'est ni le Tourmalet, ni le Mont Ventoux.

Pourtant, certains adeptes du vélo estiment que la ville est valonnée et que certaines rues sont particulièrement difficile, comme la montée de l'Hôpital vers le centre-ville.

Alors pourquoi peu de vélo à Bourges dans notre Histoire locale ?

Premier obstacle, la forme des rues, souvent étroites, et surtout le sol avec ses pavés. Depuis la nuit des temps, il y a eu dans cette ville royale, ville de patrimoine des rues qui furent pavées. Et le pavé, c'est la hantise des dames avec leur chaussure fine et surtout des cyclistes.
par temps de pluie, même aujourd'hui, il faut être très habile et jeune, pour bien évoluer sur les pavés.

Il y a donc dans notre culture locale une crainte du pavé et donc du vélo en ville.

D'ailleurs, lorsque le vélo se développe depuis 40 ans, c'est dans la campagne berrichonne, sur les routes, ce sont les cyclotouristes et leurs nombreuses associations très dynamiques, songez que le célèbre parcours de nuit la randonnée pédestre Bourges - Sancerre fut créée dans les années 1950 par les cyclotouristes berruyers.
Il y a donc du vélo mais sur route et peu en ville.

Le vélo pour les travailleurs

Le sujet peut être controversé, mais les implantations industrielles de la fin du XIX ème siècle et du XX ème siècle ont sans doute contribué à diminuer la place du vélo.

Lorsqu'une usine s'implante, le " patron " comme on le disait à l'époque, cherche à avoir ses contremaîtres et ouvriers pas trop loin, et il construit des logements à proximité, ce sera le cas de Mazières avec tout autour une cité ouvrière de grande qualité, dans les rues Sainte Ursule, Sainte Louise ou sainte Angélique. On se rend à l'usine à pied.
De même autour des établissements militaires il y aura les " Big " avec ce quartier des Bigarelles qui se développera pendant la Grande Guerre.
A partir de 1928, en face de l'usine Hanriot, qui fabrique des avions, la cité jardin de l'aéroport est construite, là encore on vient à pied, et d'un peu plus loin, lorsque l'on va habiter les Castor plus tard, le vélo se développera davantage.


le vélo à BourgesLouis Devallerie, un Gadzart fut un des premiers ingénieurs des Ets Hanriot, où il resta plusieurs années, et par son témoignage, on apprend beaucoup de choses sur la période d'avant-guerre.
" J'allais à l'usine le matin, avec mon vélo et je déjeunais au café du pont d'Auron, où je rencontrais des anciens, comme Soubret, ".

Ainsi pendant tout le XX ième siècle, l'ouvrier peut aller travailler à pied et il ne prend pas le vélo sauf pour aller à vélo dans son marais.

Le vélo à Bourges reste et restera aujourd'hui encore un vélo loisir.

La grande période du vélo sera la période de l'Occupation.

Après les réquisitions de logements, puis de voitures automobiles, c'est la confiscation des vélos. En 1940, le nombre de bicyclettes prises par les Allemands est de l'ordre de 400.
J'ai retrouvé cette citation du Franciscain de Bourges qui parle de Paoli et qui dit qu'il vient d'arrêter un groupe de Résistants. Il a torturé de façon horrible M. Bicyclette ".
Oui la bicyclette est le moyen (pratiquement le seul) utilisé pour se déplacer.

Lorsque les industries prospérèrent, elles allèrent chercher leurs ouvriers en dehors de Bourges dans les villages et bourgs situés parfois loin de l'usine en question et comme le fera Michelin un service de car est institué. le vélo ne pouvant alors pas ou peu utile.

Il ne faut oublier le tramway et le train économique qui existaient pendant une grande partie du XX ème siècle.

Mais l'ouvrier dans ces industries locales, va très vite passer du vélo au bus de l'usine puis à la voiture personnelle. les horaires variables, les grands magasins de périphérie vont favoriser ce phénomène et remiser le vélo dans la cabane.
La voiture est alors un signe de réussite et le vélo, un signe de non-réussite.
Ce pauvre ère sur son vélo roulait le long du canal de Berry pourrait être une phrase d'un article du petit Berrichon.

le vélo actuellement

Le vélo reviendra en plusieurs occasions avec mai 1968, simplement parce qu'il n'y a plus d'essence, puis avec une certaine prise de conscience du phénomène écologique, qui pousse certains à préférer le vélo qui devient alors très tendance.
Enfin, le désire de faire de l'exercice, après avoir passé 8 heures assis à son bureau à manier une souris, celui qui veut sauvegarder sa santé, fait du jogging ou du vélo.

Mais le vélo se développe aussi, tout en restant très modeste, par les modifications des infrastructures de la ville avec les pistes cyclables et autres liaisons douces dont on va vous parler maintenant.

Le cyclisme un sport à Bourges et en Berry

Les frères Narcy

C'est une entreprise qui est largement connue de la population de Bourges, il s'agit du "magasin" des frères Narcy. Tout commence semble-t-il avec Marceau Narcy qui était avant la guerre de 1914 un coureur cycliste. Marceau Narcy (photo) fut un As de la pédale, il courait sur bicyclette bleu-ciel Alcyon (1910) et il installe rue de la Halle un magasin de vélos
La dynastie Narcy évoluait aussi sur les motos.
Dès cette époque lointaine ils pratiquent la vente et la réparation des vélos mais très vite se mettent sur le créneau tout nouveau du vélomoteur et de la moto.
En 1949, le père d'André Narcy meurt et le fils avec ses 18 ans reprend le commerce, il le tiendra jusqu'en 1991, date de son départ en retraite.
2007 : c'est le déménagement des 2 sociétés Narcy motos dans la zone de Saint Doulchard au détour du pavé. Les vélos restent avenue Marx Dormoy
Dans ses souvenirs, André Narcy racontera que le premier tricycle utilisé par Bascoulard en 1937 avait été fabriqué chez Narcy

Albert Bourlon

A titre d'exemple, Albert Bourlon, le cycliste et son épopée
C'est dans cette année 1947 qu'un Berruyer, Albert Bourlon, va devenir célèbre. Albert Bourlon était en 1939, l'un des grands espoirs du cyclisme français. Sa captivité en Allemagne pendant la guerre va lui briser une partie de cette carrière qu'il voyait brillante.
Pourtant, en 1947, Albert Bourlon réalisa une échappée monumentale dans le Tour de France. Entre Carcassonne et Luchon, pendant 235 kilomètres, Bourlon sera seul en tête, il deviendra ainsi "le super-spécialiste des échappées solitaires à long cours". A Luchon, il franchit seul la ligne d'arrivée avec plus de 16 minutes d'avance sur le Belge Callens et 22 minutes avant le peloton. Cet exploit ne sera jamais égalé, il reste inscrit "au livre des Records"....Et les Berruyers amateurs de cyclisme vénèrent Bourlon plus de 50 ans après l'exploit.

Le Tivoli, la piste de vitesse à vélo.

Les Berruyers vont souvent, le dimanche, acclamer "au Tivoli" les coureurs cyclistes. Sur la célèbre piste de ciment, un des "as" de l'époque, Choury, va être opposé aux frères Narcy, les gloires locales dans le domaine du vélo. C'est en effet dans ces années que les 6 jours de Paris deviennent la grande manifestation sportive du pays. Le Tivoli, est un vélodrome situé rue du Moulon, construit en 1912

Mais le cyclisme en Berry, restera avec deux noms, l'un de l'Indre, Dusseaux, l'autre du Cher Gracsyck.

La course Paris - Bourges

Une course reste encore vivante, même si elle a beaucoup perdu de son attrait, c'est la course Paris Bourges avec l'Union Cycliste du Berry, Albert Maillet reprend l'idée d'une grande course cycliste : Paris-Bourges.
Cette manifestation aura une première édition en 1913 et dans l'entre-deux-guerres, une dizaine de ce type de course se déroulera avec une dernière course en 1933, remportée par le français Petit. C'est en 1947 qu'Albert Maillet, va redonner un second souffle à cette course.
Albert Maillet ajoutait : "On est arrivé à un véritable spectacle. Je me souviens avoir eu des ennuis avec l'usine de Mazières car beaucoup d'ouvriers prenaient un billet de sortie pour s'en aller voir Paris-Bourges".
Dusseault, de Châteauroux en 1948 et 49 accrochera son nom au palmarès, alors que plus tard, en 1955, le Berruyer Cieleska franchira la ligne d'arrivée en tête.
Cette course Paris-Bourges se poursuivra de manière régulière jusqu'en 1957, puis ne reprendra qu'en 1971, et, depuis, les coureurs s'élancent de ….. Gien pour rejoindre Bourges, et cela s'appelle toujours Paris Bourges.

Le critérium de Bourges


C'était en 1976, on attend Raymond Poulidor, Godefroot, ainsi que les régionaux Yves Hézard et Jean Pierre Danguillaume. Mais parmi les 35 professionnels engagés pour le premier critérium de Bourges, se trouve le grand Eddy Merckx.
Les berruyers se souviennent de cette année 1958 où Louison Bobet fut victime d'une chute à Bourges dans une course de ce style.... un chat berruyer étant passé devant ses roues. Il y avait là Anquetil et Darrigade. L'épreuve n'avait pas eu de suite à cause des nombreux resquilleurs qui avaient empêché l'équilibre financier des comptes.
Dans les rangs professionnels des frères Meunier, Jean-Claude et Alain, "
Ce soir-là, c'est la fête, la course se déroule en semi-nocturne, et "pour une belle course, ce fut une belle course", sans aucun temps mort, il y eut des sprints, des échappées, des démarrages, tout ce qui donne le frisson à chacun des passages des coureurs. Pour une prime ou pour le panache, chacun se battait, avec une ambiance "qui passait au délire" lorsque le maillot à damiers de Jean-Claude Meunier se détachait du peloton.
Devant plus de 10 000 spectateurs enthousiastes, titre un journal local, Merckx l'emporte

à suivre

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Les Templiers
Les élections à Bourges au XXe siècle
Les Très Riches Heures du duc de Berry
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Radios locales
Les francs-maçons
Kiosque et musique
Agnès Sorel
L'horloge astronomique
Les tramways de Bourges
L'Yèvre à Bourges
L'alchimie
La Bouinotte, magazine du Berry
L'usine Michelin
La maison de la Reine Blanche
Serge Lepeltier
L'industrie à Bourges au XXIe s
Monuments Historiques Classés
 

Et puis une nouveauté : L'information et l'actualité à savoir sur Bourges, en quelque clip et quelques lignes :

http://www.bourges-info.com/

 

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