L'Hôtel de Panette
Cet hôtel particulier est construit
au début du XV ième siècle pour le trésorier
de la Sainte Chapelle qui se nommait Arnoul Belin, et cet hôtel
est à deux pas de ce bel édifice religieux qui
date de 1418.
Arnoul Belin, cet éminent personnage
avait en charge la conservation du trésor de la Sainte
Chapelle qui comprenait plus de 300 pièces, des ornements,
reliquaires et autres pièces d'orfèvrerie comme
l'écrit Françoise Trotignon.
De cette époque du XV ième
sicèle il ne subsiste que le beau portail qui donne sur
la rue, avec des portes charretière et piétonne.
Elles sont en anse de panier, avec des voussures qui portent
des crochets en forme de fleur.
On trouve une inscription avec ces mots
:
"Arnoul Belin, premier trésorier
du palais de Bourges, a fait édifier en 1418 cet hôtel
pour lui et les trésoriers ses successeurs".
La Sainte Chapelle sera détruite
en 1757, après avoir été très endommagée
par un ouragan, et elle était en conflit avec le châpitre
de la Cathédrale.
Quant à la Maison des Trésoriers,
elle est vendue aux enchères.
Le
marquis de Tristan en devient propriétaire et il en fait
un bel hôtel particulier comme il en existe d'autres dans
la cité.
On ne sait pas ce que fut l'a Maison primitive
qui fut détruite, comme la Sainte Chapelle, mais l'édifice
est reconstruit après 1757 par le Marquis de Tristan.
En 1818, c'est le Marquis de Panette qui
l'achète.
C'est alors qu'il ne reste que le portail
qui est en très mauvais état et comme il y a un
alignement, la Ville exige la démolition de cette entrée
(arrêté municipal de 1849). M. de Panette va obtenir
l'accord du ministre en personne pour pouvoir éviter la
destruction et le faire réparer.
Ce Marquis de Panette se nomme Barthélémy
Vincent de Panette, il n'est pas berruyer, vient des Dombes,
il est né en 1783 et il meurt en 1863, et c'est lui qui
réalise comme ingénieur vérificateur le
plan napoléonien de 1814.
Il est devenu monument historique en 1928.
Le
bâtiment aujourd'hui.
Monsieur Alphonse de Panette et son
violon
Parmi les ancêtres de la famille
figure au nXVI ° siècle, un Antoine de Vincent de
Panette, seigneur de Panette, libraire, consul et échevin
de la ville de Lyon en 1544.
Le temps passe et on retrouve :
Barthélémy Gabriel de Vincent
de Panette, Marquis de Panette, 1783 - 1863 marié à
Madeleine Mélanie de Marcillac, 1794 - 1869.
Le fils de Barthélémy Gabriel
est Jean-François Alphonse Vincent de Panette qui
va naître le 2 août 1816 et il meurt en 1872, le
25 juin.
Il est vicomte et à la mort de son
père en 1863 il devient à son tour Marquis !
On sait qu'il aimait la musique et jouera
du violon sur un Guarnerius, c'est dit-on un virtuose, et il
va même composer des partitions comme un Ave Verum, que
le Pape Pie VII (?) dit-on a apprécié.
Il est marié le 25 février
1846 à Paris, avec Louise Anne Maria Catherine de Scoraille
Langhac (1826 - 1883).
En 1869, il perd sa fille Marie Jeanne
Gabrielle Adeline Isabelle de Vincent de Panette (1851 - 1869)et
le nom de Panette est alors perdu puisqu'il n'a pas de fils.
Alphonse meurt en 1869, et les 4 tombes
de la famille sont au cimetière des Capucins.
Le plan de Panette
Le nom de l'Hôtel vient donc d'un
monsieur Barthélémy Gabriel de Vincent de Panette,
géomètre très connu à Bourges car
c'est lui qui fera le Premier cadastre de la ville qui existe
encore et que l'on appelle "le plan de Panette", c'était
sous le premier Empire de Napoléon premier.
C'est un des plans anciens de Bourges parmi
les plus utilisés.
les plans de Nicolaï et de Nicolas
de Fer sont très grossiers, et ne descendaient pas à
la parcelle.
Le plan de Panette a été
fait pour des raisons financières, afin de faire payer
les impôts fonciers de manière objective.
La rédaction, un travail considérable
commence au début du XIX ° siècle et s'achève
en 1850.
Il est aujourd'hui largement utilisé
par les historiens, pour savoir comment était par exemple
le domaine de Saint Ambroix ou l'environnement de la Cathédrale.
Don Carlos à Panette
A
noter que c'est dans cet Hôtel que de 1839 à 1845
logera à Bourges l'infant Don Carlos, prétendant
au trône d'Espagne.
Il s'agit de Charles de Bourbon qui est
en résidence surveillée avec son épouse
Marie-Thérèse du Portugal entourée d'une
cour de carlistes, c'est le roi Louis-Philippe, leur cousin qui
les a placé ainsi à Bourges chez M. de Panette.
Plus tard, l'hôtel recevra pour les
loger, les magistrats pour les procès des prisonniers
de Vincennes en 1849.
Le violon de Panette
Outre le cadastre, dit plan de Panette,
il y a une autre curiosité qui porte ce nom et qui se
popularise dans les médias, c'est le violon de Panette.
C'est un Guarnerius qui est utilisé
aujourd'hui par Renaud Capuçon.
Voir l'article sur ce violon >>>cliquer
Un peu de généalogie
sur la famille de Panette
Le vicomte de Panette, Alphonse, celui
du violon est né en 1816, et il meurt en 1872.
Il est le fils de Barthélémy
Vincent de Panette à qui on doit le plan et du cadastre
et de Marie-Madeleine de Marcillac.
Alphonse se marie en 1846 avec Louise de
Scoraille-Langhac, ils habitent dans un château, loin du
Berry, à Gargenville dans lequel naissent deux filles,
Jeanne en 1851 et Marie-Charlotte l'année suivante en
1852, cette dernière sera la future marquise de Bélâtre.
A partir de 2012, l'Hôtel de Panette
a fait l'objet d'une réhabilitation, après l'achat
par Bruno Lageline et Laurence Javal, et devint un beau domaine
en centre ville, faisant chambre d'hôtes, recevant des
personnalités et des milieux d'affaires ou des médias
( De Julien Clerc à Miss France).
En 2020 devrait être réhabilité
le portail du XV ° siècle.
(généalogie communiquée
par Jean Claude Schneider)
La visite théâtralisée
de l'Hôtel de Panette >>>cliquer
ici