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- Le commerce à Bourges est un
sujet de polémique, voici un article écrit
en 2001 à partir d'une étude demandée par
la Ville de Bourges. L'histoire des Grands
Magasins fait partie de ces mutations qui, depuis la
fin du XIX e siècle ponctuent la vie locale.
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- L'impossible
renouveau du commerce
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- Le commerce a Bourges a toujours été
conflictuel entre les " commerçants " de Bourges
et les pouvoirs publics ou la municipalité. Pour certains,
Jacques Cur a été le dernier "entrepreneur
berruyer". Une étude confiée à un cabinet
spécialisé, TMO, est réalisée en
1998, a été rendue publique en septembre de la
même année. L'analyse est très " dure
" pour le commerce local, il est noté que :
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- " le développement
économique de la ville s'est principalement structuré
à partir d'apports extérieurs à la ville,
et très peu à partir d'une dynamique entrepreneuriale
locale", ce qui se traduit en Berrichon par " les locaux
ne sont pas de grands entrepreneurs".
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- Hervé Tranger de TMO conclut que
si la qualité de la vie à Bourges est un atout,
le corollaire, "
c'est une mentalité passive, attentiste et conservatrice" des propos difficiles à avaler. Dans la
présentation du document, il est dit que les commerçants
attendent tout des autres, ville et état et ne veulent
pas se retrousser les manches, " il y a peu d'esprit d'initiative"
note le rapport.
L'explication, c'est la présence d'une mono industrie
à Bourges depuis un siècle, avec peu d'inquiétude
sur le futur, on entrait de père en fils, à la
SNIAS ou aux Etablissements militaires, avec de bons salaires,
alors, on achetait à Bourges, et le commerce local certain
de capter ces consommateurs ne voyait pas pourquoi il ferait
preuve de davantage d'initiative.
Ainsi, les vitrines de Noël n'étaient que rarement
traitées, par contre, des commerçants se plaignaient
depuis plus de 20 ans que " la Mairie ne décorait
pas assez la rue", sans s'apercevoir que "
leur boutique n'avait aucune lumière ou animation de fête".
Aussi, lorsque le dynamisme vient d'ailleurs, c'est une levée
de boucliers et un rejet par le commerce local. L'arrivée
de la FNAC en Centre-ville dans une partie de l'immeuble des
Nouvelles Galeries fut considérée par certains
comme une agression. Les responsables de cette grande enseigne
découvrent Bourges, stupéfaits des réactions
hostiles " je n'avais jamais vu cela dans aucune ville"
dit l'un d'entre eux.
Pourtant, les études montrent que 600 millions de francs
quittent l'agglomération de Bourges chaque année,
pour des achats à Tours, Orléans ou Paris. Avec
quelques grandes enseignes, il doit être possible d'en
récupérer 200. Très vite, la présence
de la FNAC ou d'Eurodif attire des gens de Nevers, Issoudun ou
Châteauroux qui viennent acheter en Centre-ville.
L'inauguration de la FNAC
se déroule le 28 octobre 1999 en
présence du PDG de la FNAC, François Pinault, accueilli
par Jean Louis Morin, le directeur local. Beaucoup de monde cet
après midi, puisque Patrick Bruel est venu pour l'événement,
tout comme Thomas Fersen et Jacques Lanzman. C'est un énorme
succès du maire Serge Lepeltier dans ce domaine difficile,
car la FNAC est le premier symbole du renouveau du commerce de
Centre-ville.
Dans cette atmosphère de renouveau, est constituée
une structure Bourges Centre 2000, avec la participation de la
Ville, de la CCI et de l'Etat, pour 3 ans. Des permanents tentent
de faire " bouger le commerce local ", avec des animations,
des initiatives et des propositions, beaucoup d'idées,
mais un résultat mitigé et des responsables découragés.
Ni Centre 2000, ni le rapport TMO, n'ont servi à une nécessaire
prise de conscience
.
Pendant ce temps, " la route de La Charité "
continue à se peupler de moyennes surfaces, et devient
la sortie favorite des Berruyers..
. Chaque dimanche après
midi. Une situation consternante sur laquelle le commerce du
Centre-ville ne réagit que mollement !
- Quelques commerçants jouent le
jeu, la librairie La Poterne, dans son créneau, toujours
ouverte ou presque, mais aussi l'Euro café qui comprend
que les touristes sont de plus en plus nombreux à Bourges.
Quelques commerçants de la rue Mirebeau cherchent à
dynamiser leur commerce, ce qui n'est pas très simple,
de nombreuses "boutiques" sont gérées
par des "franchises". Pendant des années, pour
le 15 août, aucun magasin n'était ouvert dans l'environnement
immédiat de la cathédrale. Des milliers de touristes
en étaient très étonnés, et s'en
plaignaient à l'Office de Tourisme, seul alors à
jouer son rôle.
D'autres commerçants, comme Bernard Catineau agrandirent
leur magasin quelques semaines avant l'arrivée de la FNAC,
pour lutter et assumer la nécessaire concurrence.
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- L'espoir Avaricum :
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- Le centre commercial Avaricum avec un
parking de 900 places en souterrain apparaît dans les années
2000 comme une solution pour redynamiser le centre-ville. L'arrivée
d'enseignes comme Zarha, Nature et Découverte ou FNAC
Eveil et Jeux pourrait être un moyen de ramener les acheteurs
en centre-ville. Une moyenne surface comme Monoprix devant être
une "locomotive". D'autant que des magasins de bon
niveau se sont créés non plus seulement route de
La Charité mais sur la route de Saint Doulchard avec des
magasins au fort dynamisme comme Cultura.
- La situation devenant grave, après
un peu d'hésitations, les commerçants du Centre-ville
se sont lancés "à fond" dans l'acceptation
du projet Avaricum avec Mrs Boyer et ses collègues.
- A suivre avec le complexe commercial
Avaricum.
La zone
de chalandise de Bourges
- En 2006, les spécialistes du commerce
estiment que la zone de chalandise pour le centre-ville de Bourges
est d'environ 305 000 personnes, qui se répartissent
ainsi :
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- - zone de 6 à 8 minutes = 72 500
personnes
- - zone de 10 à 12 minutes = 20
000 personnes
- -zone de 20 à 25 minutes = 93 000
personnes
- -zone de 35 à 45 minutes = 120
000 personnes.
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- Il faut signaler que le revenu moyen est
situé dans la moyenne nationale, mais que la consommation
est plus faible que la moyenne nationale. Il y a donc pour le
centre-ville une possibilité de consommer davantage.
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- Plus important encore, l'offre commerciale
de Bourges est à 75% à la périphérie,
et seulement 25% dans le centre-ville. Les deux zones de la périphérie
étant Saint Germain du Puy d'une part et plus récemment
(années 2000) à Saint Doulchard.
- La construction de Carrefour Market
en novembre 2008 route de la Charité est un exemple
des difficultés du commerce de centre-ville.
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