L'ENCYCLOPEDIE DE BOURGES
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LES GRANDS MAGASINS DE BOURGES
Par Roland NARBOUX (avec la complicité de Paul-André Aubrun)

Bourges, le commerce du XX e siècle est basé en centre ville sur "les Grands Magasins".

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Version 2016

 

C'est au tout début du XX e siècle que les Grands Magasins de Bourges commencent à s'édifier au centre la ville, le long de la rue principale, la rue Moyenne, de la Place Planchat, jusque vers le palais des Archevêques.

Au centre de Bourges, les grandes bâtisses prennent leur forme actuelle, c'est ainsi que les banques commencent à occuper les meilleurs emplacements. Si le Crédit Lyonnais était présent depuis 1873, l'autre banque, la Société Générale s'installe en 1912.

De même les Grands Magasins montrent leur devanture. Les enseignes sont aguichantes avec des noms très "parisiens", comme "A la Samaritaine", "Au Bon Marché" ou encore "La Belle Jardinière". Vers 1890, en face de la Halle, un grand magasin s'installe avec des noms successifs, de Gonstel au Louvre. C'est cette sorte d'Etablissement qui lancera "Les Dames de France", à Bourges, puis à Vierzon, Nevers et même Roanne dans la Loire.


magasins AubrunImage des magasins Aubrun en construction
Photo exclusive de Fernand Lechêne.

Plus tard, les Nouvelles Galeries ouvriront le 2 mai 1904, on les remarquera par l'importance de la publicité qui apparaît dans les journaux locaux : souvent une demi-page, parfois une page entière. Les Dames de France deux ans plus tard, ouvrent à leur tour des rayons dans l'immeuble dressé place Planchat et qui comprend deux étages, c'est grandiose pour l'époque. C'est un magasin avec beaucoup de vente de tissu, mais aussi des meubles, des jouets et des objets pour la maison. Pour la première fois, semble-t-il, la vente se fait à prix fixe, cela évite d'avoir des prix en fonction de l'épaisseur supposée du portefeuille de l'acheteur. Ce magasin occupe près de 300 personnes, principalement des vendeuses. Sur les murs de ce magnifique immeuble, des sculptures ont été érigées donnant du caractère à ce magasin qui disparaîtra dans les années 1980.

Les Etablissements Aubun

Puis, les futurs Etablissements Aubrun prennent en 1929 leur essor, alors que cette aventure familiale qui se poursuit depuis 5 générations avait commencé en 1836 rue Coursarlon (devenue rue du docteur Témoin), avec Sylvain Aubrun et son épouse Marguerite, laquelle venait de la Creuse.

Ancien ouvrier agricole Sylvain Aubrun vendait de la toile pour faire les sacs à destination de l'agriculture. Une boutique de 80 M2 et lui vendait toile et sacs que son épouse cousait, car c'était très demandé en Berry, pour mettre les pommes de terre ou des céréales.

Plus tard, en 1929, les Etablissements Aubrun seront créés avec, comme caractéristique, un peu de vente sur catalogue, ou par correspondance et la vente au détail.

M. Sylvain Aubrun en 1836 était appelé "le vieux", car en 1847 apparaît un autre Sylvain Aubrun que l'on appellera alors "le jeune", très exactement comme la famille Lallemant et les Jean Lallemant.

Le gros de la vente se faisait au détail, et les deux Sylvain, père et fils à partir de l'arrivée à Bourges du chemin de fer en 1847, partaient en train dans le Nord, et, à Lille ou Armentière, où l'on tissait la toile sur de bons métiers à tisser. Ils allaient cherchaient des marchandises, toiles, tissus, calicots,et tout pour faire des trousseaux, qu'ils ramenaient par le train.

Après Sylvain le jeune, c'est son fils qui prend les affaires en main, il s'agit de Paul Aubrun puis André Aubrun et aujourd'hui Paul-André Aubrun bien connu dans la ville de Bourges.

Le magasin Aubrun actuel a été réalisé dans les années 1928, la famille ayant acheté maison par maison les boutiques de la rue Coursarlon et Moyenne à proximité immédiate de leur propre boutique, afin de construire un grand magasin comme cela se faisait à l'époque à Paris et à Bourges.

Lorsque en septembre 1928, les Nouvelles Galeries sont détruites par les flammes, le magasin Aubrun est en construction, les ouvriers en étaient au premier étage, et les échafaudages vont être détruits, sachant que la construction était en béton armé, ce qui était encore rare à l'époque.

Le Grand Magasin Aubrun ouvre en août 1929, sous la direction de Paul Aubrun, alors qu'en face, il y avait des ruines, car aux Nouvelles Galeries, tout s'était effondré ! Et de l'autre côté de la rue, là où se trouve actuellement "l'amie caline", c'était un terrain vague, avec des palissades car la construction ne date que des années 1950.

 

 

 


Dans le même esprit, la Maison de la Forestine a été implantée par Georges Forest à l'angle de la rue Moyenne et de la place Cujas en 1894. Cet Etablissement très créatif, le N° 1 de la confiserie berruyère, va développer cet excellent bonbon "en forme de coussin allongé en sucre satiné qui, sous son enveloppe croustillante, abritait un onctueux praliné parfumé au chocolat", et qui connut un succès qui dure toujours, un siècle après son "invention".

 

Pendant un siècle, les Grands Magasins vont servir de locomotive au commerce local. Mais depuis 1980, de manière progressive, les magasins vont disparaître, ou se scinder en plusieurs ou encore changer de vocation.

Il faut noter les informations de Robert Lechêne, "une ouverture qui avait frappé les esprits en 1938 ou 39, avait été celle du Monoprix, en prolongement des Nouvelles Galeries, avec des articles à prix uniques accessibles presque en libre service".


Ainsi les Dames de France sont fermées en octobre 1982, et dix ans plus tard, ce seront les Nouvelles Galeries alors que les Ets Aubrun résistent tout en diminuant leur surface.

Arrivent alors à partir de 1998, des magasins nouveau de Centre-ville comme la FNAC, Eurodif et H&M, des enseignes nationales qui redonnent au commerce de Centre ville un peu d'oxygène, malgré l'opposition de certains commerçants locaux.

Très vite, la présence d'Eurodif (1997) et de la FNAC (1999) attirent des gens de Nevers, Issoudun ou Châteauroux qui viennent acheter en Centre-ville.

C'est Paul André Aubrun, outre qu'il était le patron de ce grand magasin qui portait son nom, avait été élu sur la liste de Serge Lepeltier aux élections municipales de 1995 et était devenu maire-adjoint. Il était et est toujours un des grands spécialistes du commerce.

C'est Paul André Aubrun qui fera venir, d'une manière discrète Eurodif puis la FNAC.

Tout est venu d'un coup de fil d'un neveu de Paul André Aubrun, qui sortait d'une réunion au cours de laquelle il avait été question que la FNAC "pourrait venir en province avec un nouveau concept, et cherchaient deux villes pour un test. Poitiers et Amiens étaient sur les rangs".

Et c'est ainsi qu'en octobre 1997, PA Aubrun prend langue avec des responsables de la FNAC, Mrs Michel Seror et Jean Fournioux et leur propose de venir voir à Bourges pour une FNAC nouvelle formule.

Visite des Magasins Aubrun, mais aussi visite de la ville et de plusieurs emplacements... ainsi que M Eric Ducourneau, directeur de cabinet du maire Serge Lepeltier.

 

 

Il leur fallait 1300 M2 sur un seul niveau avec 500 M2 de réserves.

Comme la partie alimentaire située dans le sous-sol des Nouvelles Galeries était en difficulté, c'était Major qui voulait partir.

Les négociations commencèrent entre les Nouvelles Galeries, la FNAC et la Ville, et c'est PA Aubrun qui organisera les premières réunions... Et au bout d'un an, tout s'est matérialisé !

18 ans après Paul André Aubrun sera très fier de cette venue de la FNAC et du rôle qu'il a joué.

L'inauguration de la FNAC se déroule le 28 octobre 1999 en présence du PDG de la FNAC, François Henri Pinault, accueilli par Jean Louis Morin, le directeur local. Beaucoup de monde cet après midi, puisque Patrick Bruel est venu pour l'événement, tout comme Thomas Fersen et Jacques Lanzman. C'est un énorme succès politique du maire Serge Lepeltier dans ce domaine difficile, car la FNAC est le premier symbole du renouveau du commerce de Centre-ville.


Dans cette atmosphère de renouveau, est constituée une structure Bourges Centre 2000, avec la participation de la Ville, de la CCI et de l'Etat, pour 3 ans. Des permanents tentent de faire " bouger le commerce local ", avec des animations, des initiatives et des propositions, beaucoup d'idées, mais un résultat mitigé et des responsables découragés.

Voir aussi : Le commerce à Bourges


Des grands magasins inscrits à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques (2005-2006)

Ancien magasin des « Nouvelles Galeries » (rue Moyenne)

Reconstruit après l'incendie de 1928, à l'emplacement du magasin plus ancien, cet édifice est également représentatif des réalisations de ce type dans l'entre-deux guerres.
Les façades et les toitures de l'ancien magasin des « Nouvelles Galeries » ont été inscrites à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques en février 2005.

Ancien magasin des « Dames de France » : (place Planchat)

Dames de France à BourgesConstruit en 1905, ce bâtiment est typique de l'architecture des grands magasins de cette époque notamment pour l'emploi des matériaux (fer, fonte, verre).
Les façades et les toitures de l'ancien magasin des « Dames de France » ont été inscrites à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques en février 2005.

 

 

 

 



Magasin « Aubrun » (rue Moyenne)

L'architecte Sylvère Laville a réalisé cet édifice juste après l'incendie de la rue Moyenne en 1928. Le décor des façades et des rotondes du magasin Aubrun est représentatif de l'architecture des années trente.
Les façades et les toitures du magasin Aubrun ont été inscrites à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques en février 2005.


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