le lac d'Auron - Anniversaire - 30 ans - Roland Narboux - Bourges encyclopédie

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LES 30 ANS DU LAC D'AURON A BOURGES
Par Roland NARBOUX

Bourges, et dans le quartier du Val d'Auron sera mis en eau, un grand lac, à deux pas de la Cathédrale, c'est le LAC d'AURON. Il a été inauguré en 1977.

Quelques éléments nouveaux des années 2000

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Version 2014

 

C'est en février 1977 que le lac d'Auron est inauguré dans une certaine indifférence. Il fut l'œuvre du maire Raymond Boisdé, et sans doute une des causes de son futur échec politique. Repris par Jacques Rimbault à contrecœur, il va devenir au fil du temps le centre d'un des quartiers importants de Bourges. Aujourd'hui, féru d'écologie, le maire Serge Lepeltier veut en faire un symbole de la nature en pleine ville. Au fait, comment s'est fait ce lac de 84 hectares? Qu'est-il devenu une trentaine d'années après ? C'est ce que La Bouinotte a cherché à savoir.

 

Le Val d'Auron prend forme

Ce programme sera une opération d'envergure qui va commencer à partir du début des années 1970. Pour Raymond Boisdé, l'ensemble Chancellerie-Gibjoncs accueillera en 1976 ses derniers habitants et ce vaste programme d'urbanisation sera terminé. Il faut donc songer à une autre zone, et c'est la surface située au sud de l'agglomération qui est choisie.
Les projets d'implantation de ce plan d'eau vont varier, et pendant un certain temps, il est question de construire le lac dans la zone inondable située à la sortie de Bourges, côté Saint-Doulchard, au lieu-dit de "la prairie", alors que certains songent…. Aux marais de Bourges..

Dès 1967 se déroulent les premières délibérations du Conseil municipal, pour aboutir au 21 juin 1969, date du principe de la création de ce plan d'eau.
Dans une première phase, avec la SO.BER.EM., et le concours de M. Parlos, Architecte à Paris, un avant-projet avec création d'une Z.A.C.(Zone d'Aménagement Concertée) est proposée. Une seule opposition alors, celle de M. Cothenet, qui pense "qu'il vaudrait mieux laisser à nos successeurs le soin de se pencher sur cette question.... puisque vous allez être obligés, sur ces deux kilomètres de longueur, de faire des travaux d'enlèvement de terrain considérables qui vont entraîner une dépense qui sera proportionnelle". On reconnaît bien cet ancien maire " près de ses sous ".

Un peu plus tard, Raymond Boisdé publie en 1973, un "LIVRE BLANC" intitulé Le quartier Résidentiel du Sud, dit "Bourges - Val d'Auron".
Le Conseil municipal se prononce favorablement, le 11 mai 1974, sur un projet qui se décompose en trois volets : le schéma de secteur, la ZAC du Val d'Auron et le plan d'eau. Lors de la discussion, M. Bulle pose quelques questions sur l'emploi et souligne que miser sur une population de 29 000 personnes, sans apporter d'emplois, peut poser des problèmes.
L'ensemble du secteur a été défini par un arrêté préfectoral en date de janvier 1973, il recouvre une surface de 540 hectares. Dans le document, il est indiqué que la liaison avec la ville se fera par l'intermédiaire d'une voie express alors que celle la reliant à l'autoroute A 71 sera réalisée par une bretelle.

Dans ce plan directeur, il est mentionné que l'une des rives du lac sera aménagée en espaces verts réservés à la détente, avec divers équipements sportifs ou de loisirs.
Un premier secteur sera aménagé sur 180 hectares, pour accueillir 7000 personnes, avec l'aide de 800 logements individuels de tous types, et de près de 1400 logements en immeubles collectifs.
Au mois de mai 1974, un groupe, qui s'intitule "Sauvegarde et Renaissance de Bourges", se lance dans une campagne de presse pour s'inquiéter de ce que sera le futur lac d'Auron. Le titre de l'interrogation est sans équivoque : "VAL D'AURON, LAC OU MARIGOT ?"

Et les signataires, anonymes, rappellent à la municipalité que "bien avant sa réalisation, le plan d'eau des Prés-Fichaux nous avait été présenté comme la promesse d'un centre nautique d'ampleur régionale". Il faut le reconnaître, sur l'ensemble de ce projet, qui devait comprendre un plan d'eau, des baignades, seule la piscine a subsisté. Alors, questionnent ces opposants : "ne va-t-on pas rééditer au Val d'Auron, une opération aussi décevante ?"

Les questions techniques ne semblent pas résolues, que ce soit sur les barrages ou les activités dévolues à ce plan d'eau. Ces courriers vont avoir le don d'agacer profondément le maire de Bourges qui parle "d'une communication agressive et d'ailleurs anonyme", en répondant à "Sauvegarde et Renaissance du Berry".
Les premiers travaux d'aménagement, à partir de la route de Lazenay, sont finalement engagés au printemps 1975, juste deux ans avant les prochaines élections municipales, il faudra aller vite ! L'échéancier est ambitieux avec une mise en eau au cours de l'été 1976.

lac d'auron de BourgesLe lac proprement dit aura une superficie de 82 hectares, long de 2200 mètres et large de 400 mètres au maximum. Sur ce lac, on pourra pratiquer la voile, la pêche, l'aviron, avec des compétitions internationales, la natation et les jeux de plage, et tous les sports individuels et collectifs le long des berges et sur les espaces libres avoisinants. Il faut noter que si la longueur et la largeur du lac sont mentionnés dans ces documents de 1974, il n'est jamais question de la profondeur.... qui sera le point faible de ce complexe.
Ce plan d'eau sera obtenu en creusant le lit majeur de la rivière Auron, et en barrant le lit en aval. Pour répondre aux besoins d'une population répartie dans environ 2000 logements, des équipements de voisinage sont prévus : une école est placée au centre des îlots, des commerces d'appoint, des jeux d'enfants , une résidence pour les personnes âgées et, bien entendu, des espaces sportifs.

Les Berruyers vont, comme souvent lorsque des propositions nouvelles leur sont faites, prendre "leur lac en grippe". Pour beaucoup, ce lac est un trou à la fois réel et financier, et ces arguments rappellent ceux développés contre Laudier et "ses" Prés-Fichaux.

Dans l'article d'un journal local, les finances de l'ensemble sont détaillées, le coût total du projet avoisine 35 millions de francs avec des emprunts pour 26 millions de francs.
Il s'agit donc pour les responsables municipaux d'un financement par l'emprunt, "qui ne coûtera rien au contribuable berruyer".

L'inauguration du Lac d'Auron

Pour Raymond Boisdé le Val d'Auron tient une place particulière. C'est la "grande oeuvre" de cette période qui, correspond à un véritable besoin, c'est une "réalisation sociale permettant aux travailleurs qui n'ont pas le moyen de prendre des loisirs à leur aise, dans l'espace et dans le temps, d'y trouver le moyen de s'oxygéner, de se reposer dans un cadre qui n'aura pas à souffrir des nuisances industrielles". Pour le maire, il y a toujours cette notion de " Petit Vichy " pour sa propre ville.
Boisdé se défend par rapport aux critiques sur une réalisation qui est parfois qualifiée de "prestigieuse et aristocratique".

Régulièrement, il donne des informations sur l'avancement des travaux et la situation des finances. Dans l'été 1976, il affirme que près des 3/4 des déblais prévus ont été réalisés, ce qui représente 1 000 000 de mètres cubes, et les bulldozers sont arrivés au fond de la cuvette en enlevant moins de terre que prévu.... "Nous n'avons eu aucune surprise désagréable" affirmera M. Boisdé.
Pourtant la légende d'un plan d'eau dont le fond a été recouvert d'une bâche plastique pour éviter l'eau de s'infiltrer dans le sous-sol va prendre corps. Ce sera une rumeur persistante, 20 ans après un entrepreneur affirmera que des bâches avaient été mises, mais c'était pour que les camions ne s'enlisent pas et en aucun cas pour assurer l'étanchéité du lac. Ce qui reste vrai, c'est une couche d'argile beaucoup trop faible et très fragile en fond de lac.
Boisdé va se battre sur "son plan d'eau" alors que les critiques se font de plus en plus acerbes. Il déclare en Conseil municipal :
"Nous ne savons pas qui, ici, occupera les fonctions dirigeantes de la Ville de Bourges, c'est-à-dire le nouveau Conseil municipal, mais il n'est pas interdit, en toute honnêteté, de prendre la précaution de ne pas voir dévaluer une telle opération, lancée après mûres réflexions puisque, vous le savez, j'ai mis personnellement 10 ans pour trouver en face de moi, un architecte qui mettra à la disposition de la population un des plus grands et des plus agréables plans d'eau de toute la France".

Les espaces verts seront mis en valeur, poursuivra le maire, et il rappelle que les archéologues ont découvert les vestiges d'un port romain qui sera conservé. Le sport aura aussi la partie belle avec des matchs le long des quais et sur l'eau, de l'aviron et du ski nautique. Il termine son propos par un "nous n'avons pas à regretter d'avoir osé réaliser cette opération.... On rend service à la population sans accroître de façon excessive les charges fiscales".
Le 26 février 1977, en pleine campagne pour les municipales, se déroule le dernier acte de Raymond Boisdé à Bourges : l'inauguration du Lac d'Auron.
Ce jour-là, c'est une inauguration dans la boue, sous un temps exécrable, ce n'était pas le soleil d'Austerlitz..... Le lac tient presque ses promesses, il a bien la longueur et la largeur désirée, mais il n'est profond que de 1,7 à 5 mètres dans de rares endroits, c'est en tout cas ce qu'annoncent les documents remis à la presse. Ce sera son principal handicap, et il va engendrer mille et uns problèmes, comme la prolifération des algues.
Les cérémonies comprennent une animation, avec du canoë-kayak, et aussi, pour la première fois, de l'aviron, les bateaux s'élancent vers 16 heures. Les discours sont prémonitoires, Boisdé parle des 2500 logements qui sont prévus et il ajoute :"Si la future municipalité a du pain sur la planche, la municipalité sortante possède de bons atouts, dont le plan d'eau".

30 Ans après

Que s'est-il passé en 30 ans ? Et il n'est pas simple de répondre de manière objective. Sur le plan des réalisations, on note la construction d'un golf, de 9 trous dans un premier temps puis 9 autres dans les années 98, mais aussi d'un grand centre commercial, d'une bibliothèque, d'une école, d'une salle pour tous… et du transfert d'un centre hippique.

Pour les uns, le programme immobilier fut poursuivi avec une certaine mixité, c'est à dire des maisons de haut de gamme proche du golf, à proximité d'immeubles sociaux en bordure de lac. La mixité dans l'urbanisme et les problèmes qu'elle doit résoudre, montre au cours de ces 30 ans dans ce quartier, ses limites.

Pour le lac, peu de changement visible, il est resté en place, sans trop de débordement, avec des courses d'aviron, un peu de voile et quelques canoës, mais pas de modification d'envergure. Dans les années 1996, les sportifs de l'aviron signalèrent que les rames touchaient le fond du lac. Des études furent diligentes, et il fut décidé de vider le lac pour le curer et enlever la vase. Mais il fallait tenir compte des pêcheurs, qui ne voyaient d'un bon œil des tonnes de poissons à " transvaser " avec comme souvent des pertes énormes. Roland Chamiot, à la mairie, prit le problème en main, et une solution fut trouvée, un système d'aspiration des boues fut entreprise et le lac retrouva sa profondeur initiale.

Ce furent aussi " l'invasion " des oiseaux, comme les oies et autres canards, qui font le bonheur des enfants, mais le grand changement se déroule à partir de 2000, avec la réalisation en deux fois d'une liaison douce, pour vélos, rollers et piétons, particulièrement étudiée et qui, sur 6,5 kilomètres fait la joie des amateurs de nature. Pour la première fois depuis 30 ans, il était possible de faire à pied le tour du lac en toute saison, sans s'embourber.
Mais le lac soufre d'un manque d'activités et les animations comme le " défi inter entreprises " ou les " nuits des carpistes " sont assez rares. Demain, il faudra imaginer davantage d'animations nautiques " propres et non bruyantes ", une plage de loisir, et sur le plan urbanistique des lieux pour personnes âgées.

Pourtant le lac est devenu depuis ces dernières années un lieu très " écolo ", et très fréquenté avec la liaison douce, mais dans le cœur des berruyers il n'a pas supplanté les Marais de Bourges. Il reste au Val d'Auron à prendre sa revanche.

 

Quelques chiffres de 2007 :

Le quartier du Val d'Auron comporte environ 7000 personnes.

Il y a 3000 logements dont un peu plus de 1500 qui sont des logements sociaux (1567). Ces logements ont été placés en bordure de lac côté Est, puis des logements privés ont été réalisés en bordure du golf.

L'évolution du lac d'Auron et du quartier vers l'an 2010

A partir des années 2000, avec les élus de Bourges plusieurs évolutions vont se dérouler, à la fois sur le plan écologique et de l'animation du lac que sur le plan urbanistique.

L'écologie

Dans un premier temps, ce sont les liaisons douces qui sont construites. C'est une volonté de Serge Lepeltier, avec une demande forte des marcheurs et autres coureurs qui ne pouvaient plus faire le tour du lac à pied dès qu'il y avait un peu de pluie.

Donc, une première tranche est effectuée pour faire un chemin très naturel mais "en dur" pour les piétons, les vélos et les rolleurs.

le succès sera immédiat et le tour du lac sera réalisé en deux autres tranches.

Inversement, face à ce succès, un échec avec la plage dite du lac d'Auron qui se trouve sur la commune de Plaimpied.

Il existait une page en bout de lac dès 1978, mais quelques années plus tard, sous prétexte de qualité de l'eau, la baignade fut interdite.

Le projet refait à la surface dans les années 2000, pour faire une plage mais avec une digue et un liner, le traitement de l'eau étant réalisé par des moyens le plus possible écologique.

Ce projet nécessitait une déviation de la Rampenne, mais si l'ensemble n'était pas très coûteux, le chiffrage du parking, inévitable, était le point le plus important au niveau du financement.

Le projet existe, un bureau d'étude l'a dessiné et chiffré. Reste aujourd'hui, une certaine volonté politique.

 

Les lotissements nouveaux

 

Le quartier du Val d'Auron va continuer à se peupler avec deux zones distinctes, la première vers la route de Lazenay, avec des petites maisons et des logements dans des immeubles de peu d'étages.

Ceci se fera aussi vers le château de Lazenay, en bordure du lac.

Et puis la société Nexity va développer en face, côté route de Saint Amand un grand espace que le POS puis le PLU avait classé en constructible, sur des terrains de M. de Commines.

Ceci donnera des maison individuelles faites par Nexity ainsi que de superbes immeubles.

 

 

 

 

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