La Maison de la Culture de Bourges - Roland Narboux - Encyclopédie

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LA MAISON DE LA CULTURE DE BOURGES
Par Roland NARBOUX

Une des premières Maisons de la Culture de France voulue par Malraux a été créée à Bourges et depuis plus de 40 ans elle fonctionne.

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Version 2010

 
Maison de la Culture de BourgesAu début des années 1960, André Malraux développe la culture populaire et désire implanter des " Maisons de la Culture " dans les villes de province. Une certaine amitié politique avec le maire Raymond Boisdé sera déterminante pour que la ville de Bourges soit dotée de cette nouvelle structure culturelle.

Et c'est ainsi que le 12 octobre 1963 est inaugurée une des premières Maison de la Culture de France en présence d'Emile Biasani alors directeur du Théâtre.

Par la suite il y eut encore deux " inaugurations " : le 18 avril 1964 avec André Malraux puis l'année suivante avec le général de Gaulle en personne. Ce dernier prononcera un discours très fort sur " la culture, dans notre monde moderne, ce n'est pas seulement un refuge et une consolation au milieu d'un temps qui est essentiellement mécanique, matérialiste et précipité. C'est aussi la condition de notre civilisation, parce que si moderne qu'elle puisse être, c'est toujours l'esprit qui la commandera ".
Cette Maison de la Culture s'installe dans ses murs qui attendaient une affectation depuis plusieurs décennies. C'est en effet sous Henri Laudier que ce bâtiment de béton enrobé de briques rouges de Saint-Palais est édifié, pour en faire la Salle des Fêtes de Bourges. Le style architectural n'a jamais fait l'unanimité, une allure de blockhaus. Un monument qualifié de très " stalinien ", malgré la fresque de Popineau sur le fronton qui ressemble à une " lambada ", un sculpteur en avance sur son temps...... Pourtant le projet est ambitieux pour l'époque, l'architecte de la ville Marcel Pinon prévoit des salles de spectacles nombreuses et tout un environnement pour le public. Au-delà, le projet s'étend à toute la vallée Saint-Paul avec proche de l'Auron, .... un plan d'eau.
La guerre viendra empêcher la finalisation du projet de Laudier, et le bâtiment est tout juste hors d'eau lorsque les Allemands viennent occuper Bourges en 1940.

Par la suite, faute de financement, ce sera pendant des années un lieu hybride, avec des bals, des réunions politiques ou des matchs de boxe, mais la bâtisse n'était toujours pas terminée.
C'est
Raymond Boisdé qui fera réaliser les travaux importants d'intérieur pour faire une grande salle de théâtre et de concerts avec près de 1000 places, et une autre plus petite de 300 places, à cela s'ajoutaient des salles d'expositions, une discothèque et d'autre possibilités d'activités.
La base de la Maison de la Culture de Bourges fut la constitution d'un centre d'Art Dramatique, placé sous la direction de Gabriel Monnet.

Depuis plus de 30 ans, la Maison de la Culture financée conjointement par la Ville et l'Etat, propose une programmation diversifiée, avec beaucoup de théâtre, un peu de danse, de la musique classique et des chansons. Des expositions temporaires et un restaurant complètent la structure qui est un rendez-vous important de la culture à Bourges.
Le Calder qui trône dans l'entrée de l'édifice a été baptisé Caliban, il fut installé le 14 avril 1964. Alexandre Calder fut un des plus grands sculpteurs du XX ième siècle, ami de Gabriel Monnet et de Bourges.
Dans les locaux de la Maison de la Culture, deux structures importantes cohabitent. D'une part L'Institut de Musique Expérimentale, connu par tous sous le vocable de G.M.E.B. C'est un lieu de recherche dans le domaine de la musique contemporaine. Françoise Barrière et Christian Clozier depuis vingt cinq ans font de la recherche sur les sons et la musique de demain avec des instruments et des ordinateurs. Le festival " Synthèse " se déroule chaque année au mois de juin, et réunit un public averti venu de tous les coins du monde.

Autre structure dans ce bâtiment, l'Ecole nationale de musique accueille tout au long de l'année plusieurs milliers de futurs mélomanes. De grands noms ont dirigé cet établissement. En 1948 Charles Brown, compositeur, violoniste et chef d'orchestre imprime sa marque à l'école. Ses créations de cantates,comme celle d'Avaric ou de Sainte Jeanne de France sont appréciées par le public. Plus récemment, René Martignioni, autre directeur, a produit de nombreux concerts, que les Berruyers appelaient " les concerts du dimanche à 17 heures ". Depuis 1995, l'établissement est sous la responsabilité de Xavier Lallart. Le développement de cette activité ces dernières années est spectaculaire. Les classes d'enseignement portent aussi bien sur des instruments très classiques que des musiques plus locales comme la classe de vielle à roue.
Henri Massadau comédien sous l'ère de Gabriel Monnet devient directeur de cette illustre Maison, et il la quitte, atteint par l'âge en 1998. Un procès va l'opposer au Conseil d'Administration.
Il est remplacé par Gilbert Fillinger qui va faire un gros travail de création, en particulier dans le domaine de la danse, mais aussi pour le théâtre avec un énorme succès "André amoureux" appelé encore "André le Magnifique " qui obtiendra 5 Molières.
Le public revient à la célèbre Maison, et il la quitte en 2005, séduit par Amiens. La dernière année, comme une année de transition est assez médiocre.
Son remplaçant est nommé à la fin de l'année 2005, il s'agit de Pierre François Roussillon.
Il va rétablir des finances saines et partira pour la région parisienne au mois de novembre 2010.


La capacité de la Grande salle est de 916 places (en étant un peu serré....) mais elle comporte deux autres configurations, le 450 places et le 650 places. Le Petit théâtre comprend environ 350 places. Quant à la salle de cinéma elle comporte dans d'excellentes conditions de confort, une bonne centaine de sièges.

Le principe de la Maison de la Culture quant à son financement est assez remarquable. Lorsque la Ville donne 1 franc ou 1 euro, l'Etat donne une somme quasi identique, ce qui fait que le financement est essentiellement public. Ce type d'approche date des années 60, il n'a jamais été remis en cause, et souligne une volonté de création en province. Bourges est la dernière structure de ce type.


Quelques chiffres :

La saison 2007 a marqué une sensible augmentation de la fréquentation de la Maison de la Culture. Ce sont 68 000 spectateurs qui sont venus voir un spectacle. Pour le spectacle vivant, la moyenne de fréquentation a été de 81%.

Le cinéma a vu 29 231 entrées en 2007 ( 25 793 en 2006).


Les comptes 2006 étaient en déficit de 260 000 Euros alors que 2007 voir ce chiffre s'inverser et la trésorerie est restaurtée, avec un chiffre de résultats de + 218 000 Euros.

La subvention de fonctionnement (ville + état) est d'environ 2 400 000 Euros.

Maison de la Culture de Bourges en construction.

 

 

 

La Maison de la Culture en construction en 1938

Photo de Fernand Lechêne qui était le père de Robert Lechêne.

 

à suivre

 

 

 


 

Vers une nouvelle Maison de la Culture ?

 

TENTATIVE D'HISTORIQUE DU DOSSIER

Parce que l'État a souhaité, afin de répondre aux critiques (voir notre post sur les éléments de définition) comme aux évolutions des techniques et des normes, refondre la Maison de la Culture de Bourges, les acteurs du dossier ont listé les modifications nécessaires.

On a donc réuni les politiques, les artistes, et bien sûr les techniciens afin de définir un cahier des charges qui réponde aux nécessités établies.

Parmi les définitions du cahier des charges, on peut citer :

• un plateau plus vaste (lorsqu'une troupe tourne sur les scènes nationales, une taille constante de la scène permet de ne pas reprendre le spectacle - en particulier pour les danseurs)
• Une salle aux normes de taille moyenne (lorsqu'on doit remplir 1200 places, on ne peut faire qu'une seule représentation, quand une salle moyenne autorise plusieurs dates et donc au final, permet de toucher plus de monde)
• Une seconde salle, plus petite, destinée à la création et l'expérimentation
• Un espace destiné à l'accueil du public lors d'échanges et de débats
• Une seconde salle de cinéma (Pour obtenir certains films très demandés, il faut présenter deux salles aux distributeurs)

Un premier appel à candidature est lancé en direction des architectes. Ils ne seront que quatre à postuler. Les architectes de renom n'aiment pas beaucoup les travaux de réhabilitation.
Il faut réussir à faire entrer tout ça dans les anciens murs. Comment faire ?

Monter ? Impossible, on touche à la perspective sur la cathédrale, en plein périmètre UNESCO

S'étaler ? Les murs sont classés, les déplacer coûterait un royaume.

Creuser ? C'est ce qui sera décidé.
Ici il faut le dire, le dossier a été mal géré : il était assez évident que le risques de tomber sur des ruines demandant une campagne de fouilles de longue haleine seraient très importants.

Hélas, on aura perdu ici tant d'argent, et trop de temps.

Les partenaires se réunissent à nouveau et s'entendent sur deux points majeurs.

• Il ne faut plus tarder, la MCB hors les murs n'exerce pas dans les conditions nécessaires à la réalisation de sa mission
• On décide d'une nouvelle construction en site propre.

La mairie propose les pentes de Séraucourt - et non la place elle-même, comme on l'entend parfois.

D'abord parce qu'il est important de garder la MCB en coeur de ville : elle est un pôle d'attractivité qui renforce les commerces et la rend plus accessible au plus grand nombre.
Ensuite parce que cette parcelle disponible est déjà passée par les coûteuses études techniques, à l'époque où l'on songeait à y construire le Conservatoire de Musique et de Danse.

La cause est entendue par décision du conseil municipal. On peut regretter qu'à ce moment, la mairie n'ait pas pris la peine de rencontrer les administrés pour expliquer la situation.
Les municipales approchaient, on imagine que le maire ne souhaitait pas se faire remonter les bretelles publiquement. Cela n'en reste pas moins une faute.

Le dossier, de toute façon sera géré par ceux qui le suivront. On peut noter cependant que le débat des municipales aura aussi porté sur le sujet - et que les listes qui s'opposaient au projet n'ont guère brillé dans les urnes.

Ce vote va donc déclencher la mise en place d'un calendrier encadré par le code des marchés publics.

Il faut comprendre que la loi ici est très stricte, tant sur les méthodes que sur les conditions et les délais. On peut regretter qu'elle n'autorise pas plus de consultations des citoyens, mais c'est un fait que, une fois la machine lancée, les choix se restreignent drastiquement.

La loi demande un appel à candidature pour les fouilles depuis que l'archéologie préventive (AP) met en concurrence les équipes de l'État avec des équipes privées.
Le début des travaux des fouilles est donc décidé très en amont et ne peut être modifié : c'est pourquoi on va démarrer ces travaux avant la fin de la négociation sur la répartition du budget.
C'est idiot, mais c'est le prix de la privatisation idiote de l'AP, et pour une fois, le maire n'y est pour rien.

De même, l'appel à candidature du maître d'oeuvre (l'architecte) répond à un calendrier fixé plus ou moins par la loi. Avec les municipales et l'installation de la nouvelle équipe, les choses ont duré, mais les étapes ont été respectées.

120 architectes ont cette fois répondu présent. Un jury, qui se doit d'être anonyme (c'est la loi, afin d'éviter les pressions et la corruption), a choisi 4 projets, eux aussi anonymes et secrets, toujours pour les mêmes raisons. Un second jury, dans les mêmes conditions, a proposé un projet au conseil municipal. Ce projet sera validé (ou non) lors du CM du 28 novembre, vous pouvez y assister. Ce n'est qu'à ce moment que sera rendu public le nom de l'architecte et son projet et que démarrera le délai légal pour l'appel d'offres du chantier.

Sur le plan financier, il est de tradition, lorsqu'on a plusieurs partenaires institutionnels, que les négociations se déroulent en plusieurs rounds. Dans tous les cas, et quels que soient les arbitrages au final, la ville ne paiera qu'une partie de la somme globale dévolue au projet (35m dont 21m pour le bâtiment, le reste en aménagements périphériques) : si on soutient les négociations, on peut espérer n'en payer qu'un peu plus du tiers, selon la participation de l'État.

EN REVANCHE, SI ON CONTINUE À TORPILLER CE PROJET POUR DE MAUVAISES RAISONS, L'ÉTAT SE RETIRERA ET NOS PARTENAIRES TERRITORIAUX REFUSERONT UNE PARTICIPATION EGALITAIRE.

Autant dire qu'on condamnera définitivement notre MCB.

Et ça nous le refusons. Absolument.

 

 

 

 

 

 

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