TENTATIVE D'HISTORIQUE DU DOSSIER
Parce que l'État a souhaité,
afin de répondre aux critiques (voir notre post sur les
éléments de définition) comme aux évolutions
des techniques et des normes, refondre la Maison de la Culture
de Bourges, les acteurs du dossier ont listé les modifications
nécessaires.
On a donc réuni les politiques,
les artistes, et bien sûr les techniciens afin de définir
un cahier des charges qui réponde aux nécessités
établies.
Parmi les définitions du cahier
des charges, on peut citer :
un plateau plus vaste (lorsqu'une
troupe tourne sur les scènes nationales, une taille constante
de la scène permet de ne pas reprendre le spectacle -
en particulier pour les danseurs)
Une salle aux normes de taille moyenne (lorsqu'on doit
remplir 1200 places, on ne peut faire qu'une seule représentation,
quand une salle moyenne autorise plusieurs dates et donc au final,
permet de toucher plus de monde)
Une seconde salle, plus petite, destinée à
la création et l'expérimentation
Un espace destiné à l'accueil du public
lors d'échanges et de débats
Une seconde salle de cinéma (Pour obtenir certains
films très demandés, il faut présenter deux
salles aux distributeurs)
Un premier appel à candidature
est lancé en direction des architectes. Ils ne seront
que quatre à postuler. Les architectes de renom n'aiment
pas beaucoup les travaux de réhabilitation.
Il faut réussir à faire entrer tout ça dans
les anciens murs. Comment faire ?
Monter ? Impossible, on touche à
la perspective sur la cathédrale, en plein périmètre
UNESCO
S'étaler ? Les murs sont classés,
les déplacer coûterait un royaume.
Creuser ? C'est ce qui sera décidé.
Ici il faut le dire, le dossier a été mal géré
: il était assez évident que le risques de tomber
sur des ruines demandant une campagne de fouilles de longue haleine
seraient très importants.
Hélas, on aura perdu ici tant
d'argent, et trop de temps.
Les partenaires se réunissent
à nouveau et s'entendent sur deux points majeurs.
Il ne faut plus tarder, la MCB
hors les murs n'exerce pas dans les conditions nécessaires
à la réalisation de sa mission
On décide d'une nouvelle construction en site propre.
La mairie propose les pentes de Séraucourt
- et non la place elle-même, comme on l'entend parfois.
D'abord parce qu'il est important de
garder la MCB en coeur de ville : elle est un pôle d'attractivité
qui renforce les commerces et la rend plus accessible au plus
grand nombre.
Ensuite parce que cette parcelle disponible est déjà
passée par les coûteuses études techniques,
à l'époque où l'on songeait à y construire
le Conservatoire de Musique et de Danse.
La cause est entendue par décision
du conseil municipal. On peut regretter qu'à ce moment,
la mairie n'ait pas pris la peine de rencontrer les administrés
pour expliquer la situation.
Les municipales approchaient, on imagine que le maire ne souhaitait
pas se faire remonter les bretelles publiquement. Cela n'en reste
pas moins une faute.
Le dossier, de toute façon sera
géré par ceux qui le suivront. On peut noter cependant
que le débat des municipales aura aussi porté sur
le sujet - et que les listes qui s'opposaient au projet n'ont
guère brillé dans les urnes.
Ce vote va donc déclencher la
mise en place d'un calendrier encadré par le code des
marchés publics.
Il faut comprendre que la loi ici est
très stricte, tant sur les méthodes que sur les
conditions et les délais. On peut regretter qu'elle n'autorise
pas plus de consultations des citoyens, mais c'est un fait que,
une fois la machine lancée, les choix se restreignent
drastiquement.
La loi demande un appel à candidature
pour les fouilles depuis que l'archéologie préventive
(AP) met en concurrence les équipes de l'État avec
des équipes privées.
Le début des travaux des fouilles est donc décidé
très en amont et ne peut être modifié : c'est
pourquoi on va démarrer ces travaux avant la fin de la
négociation sur la répartition du budget.
C'est idiot, mais c'est le prix de la privatisation idiote de
l'AP, et pour une fois, le maire n'y est pour rien.
De même, l'appel à candidature
du maître d'oeuvre (l'architecte) répond à
un calendrier fixé plus ou moins par la loi. Avec les
municipales et l'installation de la nouvelle équipe, les
choses ont duré, mais les étapes ont été
respectées.
120 architectes ont cette fois répondu
présent. Un jury, qui se doit d'être anonyme (c'est
la loi, afin d'éviter les pressions et la corruption),
a choisi 4 projets, eux aussi anonymes et secrets, toujours pour
les mêmes raisons. Un second jury, dans les mêmes
conditions, a proposé un projet au conseil municipal.
Ce projet sera validé (ou non) lors du CM du 28 novembre,
vous pouvez y assister. Ce n'est qu'à ce moment que sera
rendu public le nom de l'architecte et son projet et que démarrera
le délai légal pour l'appel d'offres du chantier.
Sur le plan financier, il est de tradition,
lorsqu'on a plusieurs partenaires institutionnels, que les négociations
se déroulent en plusieurs rounds. Dans tous les cas, et
quels que soient les arbitrages au final, la ville ne paiera
qu'une partie de la somme globale dévolue au projet (35m
dont 21m pour le bâtiment, le reste en aménagements
périphériques) : si on soutient les négociations,
on peut espérer n'en payer qu'un peu plus du tiers, selon
la participation de l'État.
EN REVANCHE, SI ON CONTINUE À
TORPILLER CE PROJET POUR DE MAUVAISES RAISONS, L'ÉTAT
SE RETIRERA ET NOS PARTENAIRES TERRITORIAUX REFUSERONT UNE PARTICIPATION
EGALITAIRE.
Autant dire qu'on condamnera définitivement
notre MCB.
Et ça nous le refusons. Absolument.