Le Tourisme
à Bourges se développe, la qualité de son
patrimoine justifie amplement la venue de 700 000 touristes par
an qui découvrent la beauté de la cathédrale
Saint Etienne classée par l'UNESCO, le palais Jacques
Cur et sa façade remise à neuf, et ils parcourent
les rues du Bourges ancien, riche de 430 maisons en pans de bois,
comme jadis Georges Sand à la recherche de l'inspiration
.
Et de Michel de Bourges.
Mais le Tourisme, c'est aussi une action continue, et depuis
100 ans, beaucoup se sont dévoués à cette
noble cause. C'est un hommage à tous ces personnages qui
ont participé à cette grande aventure : développer
le tourisme à Bourges et dans le Cher .
1902 :
UNE NAISSANCE
L'Office de Tourisme de Bourges est une
des plus anciennes structures de ce type dans notre pays. Il
date exactement du 26 novembre 1902, jour qui vit se réunir
dans la salle des adjudications de la mairie de Bourges un certain
nombre de personnalités, avec à leur tête
monsieur Groussot, directeur du journal "Les Annonces du
Centre" qui était le promoteur de l'idée.
Ce soir-là, sont réunis M. Hazard, avocat à
la cour, Albert Hervet, célèbre banquier, un négociant,
M. Aubrun, un ingénieur Magdelénat ... etc
La naissance est issue des résultats
obtenus par des syndicats d'initiatives de l'Auvergne ou de la
Savoie, et à Bourges il faut faire de même, "nous
avons la conviction qu'un syndicat d'initiative dans le Centre
dans le but d'attirer les visiteurs étrangers obtiendrait
un succès légitime".
Suivent alors quelques ligne qui sont encore restées d'actualité,
car il est écrit : "Les habitants de notre région
semblent ignorer qu'ils possèdent de nombreux édifices,
des sites pittoresques dignes d'attirer le voyageur." Et
l'article de création en date de 1902 se termine ainsi
"Aujourd'hui, on voyage beaucoup : une partie de la foule
qui, tous les ans visite les châteaux de la Loire ou va
à Vichy
. S'arrêteraient dans notre région
si nos monuments étaient mieux connus".
Depuis un siècle, l'Office de Tourisme
de Bourges qui changera parfois de dénomination s'est
appelé au début Syndicat d'Initiative du Centre.
Il va poursuivre une vie chaotique et intéressante.
Lorsque l'on examine la vie de l'Office,
rassemblée par Marie France Gimonet, et en prenant un
peu de recul, plusieurs aspects sont intéressants :
- La forte personnalité de plusieurs
Présidents qui ont laissé leur nom dans l'Histoire
de Bourges et du Cher. C'est le cas d'Albert Hervet, le banquier,
fondateur de la banque du même nom, le Prince Pierre d'Arenberg,
qui est à la base du développement de l'automobile
dans le Cher, mais aussi Albert Pillivuyt, qui dirigeait la célèbre
fabrique de porcelaine.
A côté de ces personnages, apparaissent aussi des
hommes qui vont avoir la durée avec eux comme Pierre Rouzé
président pendant 20 ans ou Maître Dupond qui sera
aux commandes du Syndicat d'Initiative, de la fin de la guerre
à 1947.
En 2003, c'est Jean Claude Leray, depuis 1996,.directeur de plusieurs
hôtels dans le Cher qui est président de l'Office
de Tourisme lequel est régi par la loi associative de
1901.
- La
recherche continue d'une ligne d'action cohérente. En
fait, l'Office de Tourisme fut avant tout un Syndicat d'Initiatives
qui porte des projets qui n'ont parfois rien à voir avec
le Tourisme. C'est le cas par exemple lorsqu'il s'occupe de mettre
en place la représentation d'une pièce de théâtre
nommée "Claudie" ou qu'il organise une compétition
de vol à voile qui porte le nom de "Coupe challenge
Jacques Cur".
En fait, les notions de tourisme moderne comme nous l'entendons
aujourd'hui sont parfois noyées dans des programmes d'actions
assez hétéroclites. Les théories actuelles
sur le marketing, l'accueil, les produits touristiques, les animations
ne peuvent guère se développer par un manque évident
de moyens. Par contre à certaines époques, comme
en 1946, le Syndicat d'Initiative comprend parmi ses adhérents,
500 commerçants et d'un nombre encore plus grand de particuliers.
Sur ce plan, nos anciens étaient plus engagés qu'aujourd'hui.
- Le tourisme dans ce siècle est
généralement l'uvre de bénévoles.
Ce sont des personnages très attachants comme l'abbé
Moreux qui fait paraître dès 1904 un guide touristique
de Bourges, ou encore Suzanne Portier ou Jean Jenny qui vont
réaliser 9 fascicules sur l'Histoire de Bourges édités
par l'Office de Tourisme.
Trop d'idées, et pas assez de réalisations concrètes
ajoutés à un manque de ligne directrice et de moyens
décourage beaucoup de bonnes volontés comme l'avocat
Alexis Dumonteil qui reste quatre ans président avant
de quitter ce poste en 1927 "découragé par
la marche décroissante du Syndicat d'Initiative, ... regrettant
de ne pouvoir faire davantage ". C'est pourtant lui qui
interviendra en 1924 pour que le Palais Jacques Cur, après
le transfert du palais de justice au grand séminaire,
soit ouvert aux touristes. Il en sera de même pour le docteur
Bérard qui part, ne supportant pas les critiques de beaucoup.
- Il y eut aussi les confrontations politiques,
essentiellement dans les périodes de la seconde partie
du XX e siècles. Après la longue période
de M. Rouzé, sous la mandature de droite de Raymond Boisdé,
trois président se succédèrent, la municipalité
de gauche ne considérait pas le Tourisme comme une priorité,
s'intéressant davantage au jeu de la répartition
des pouvoirs qu'à la venue des touristes à Bourges.
100 ANS
D'INITIATIVES
Il faut donc retenir des 100 ans de l'Office
de Tourisme de Bourges, une série d'initiatives comme
l'Affiche de Bourges commandée à l'artiste peintre
Constant Duval représentant "la cathédrale
vue de la rue du Guichet", elle sera disent les documents
"apposée dans les gares, les syndicats d'initiative,
les grandes villes, les ports et les stations balnéaires",
elle date de 1935, et en poursuivant le vocabulaire de l'époque,
il s'agit d'une "affiche de propagande".
En matière touristique, l'Office participe à la
création de 7 panneaux offerts par Renault, signalant
Bourges et ses monuments à l'embranchement des grandes
routes. la signalétique à l'intérieur de
la ville ne sera pas oubliée, ainsi, en 1950 sont réalisées
37 plaques émaillées sur un fond vert d'eau et
mises dans le centre ville afin de jalonner un itinéraire
de circuit.
En 1946, des visites commentées des principaux monuments
de Bourges sont proposées aux touristes. Elles sont réalisées
par des membres de "l'Union des Sociétés Savantes".
Le système se poursuivra au fils du temps avec les guides
conférenciers.
En 1952, c'est la création d'un Prix littéraire,
mais surtout, la mise en uvre d'un Concours de la Maison
Fleurie, dotée de 40 000 francs de prix, et qui rassemblera
l'année suivante 64 concurrents. Cette initiative se poursuit
un demi-siècle plus tard.
Et il y a des initiatives sans doute intéressantes mais
qui ont capoté. Ainsi la réalisation d'une statue
équestre de Jeanne d'Arc en bronze devait être érigées
en 1923 place de la cathédrale, en hommage aux femmes
de France, faute de financement, Jeanne d'Arc attendra
.
Et attend encore.
Le syndicat d'initiative peut avoir aussi des idées très
visionnaires, comme en 1953, année qui voit aboutir la
campagne pour l'illumination de la cathédrale, dont la
réalisation est fiancée par les "piles Mazda".
LES SUJETS
DE TOUJOURS
En compulsant les archives de l'Office
de Tourisme des sujets "éternels" sont présents
dès le début du siècle.
Ainsi en octobre 1920, le Syndicat d'initiative évoque
l'aménagement du Musée Jacques Cur, "considérant
que la ville de Bourges est une des plus riches de France au
point de vue des monuments anciens, et qu'il est du devoir du
S.I.B. de les faire connaître et mettre en relief, considérant
d'autre part que le projet consiste à créer dans
ce joyau qu'est le Palais Jacques Cur un Musée régional
complet de cette époque du XV e siècle : ameublement,
costumes du temps
. C'est le plus sûr moyen d'attirer
les touristes à Bourges".
Le sujet de l'animation du Palais Jacques Cur est toujours
d'actualité en 2003 !
Plus tard, en 1958, M. Guillaume fait part
de "la difficulté qu'éprouvent les touristes
bien souvent pour suivre un itinéraire les conduisant,
après leur entrée dans la ville, vers les centres
attractifs : cathédrale, Palais jacques Cur
etc" et le responsable propose un système de fléchage
avec des couleurs différentes. Une commission de signalisation
et de circulation va se mettre au travail.
100 ANS APRES : L'OFFICE
DE TOURISME EN 2002
La situation en 2002 sans être idyllique
est assez différente des décennies précédentes,
et cela pour plusieurs raisons. En premier lieu, une véritable
prise de conscience de l'importance potentielle du tourisme à
Bourges. Une ville qui possède autant de monuments historique,
cathédrale, Palais Jacques Cur, maisons en pan de
bois, et un secteur sauvegardé de première importance,
tant de ville envieraient une telle richesse.
Autre caractéristique récente, l'allocation par
la municipalité de subventions conséquentes à
l'Office de Tourisme, et la mise en place d'une structure très
professionnelle avec une équipe dirigée par Alain
Ferrandon. L'Office depuis 1982 est logé par la ville
à l'Ilot Victor Hugo, face à la cathédrale.
Il a en son sein une exposition intitulée "Mémoire
d'une Ville" et a reçu son classement 4 étoiles
en 1997.
D'un autre côté, les initiatives de la ville en
matière d'animation ont fait les reste, ce sont les musées
gratuits toute l'année, le festival Un été
à Bourges, c'est un spectacle chaque soir gratuit du 21
juin au 21 septembre et enfin la création des Nuits Lumières
de Bourges, un événement unique au monde et encore
trop peu connu.
Mais les Touristes, il faut aussi aller
les chercher, les informer, les bien accueillir, leur proposer
des thèmes de visites, les aider, et là, l'Office
de Tourisme joue un rôle considérable.
Une équipe très professionnelle, très soudée
améliore de manière continue :
- ses documents, (à qui on a redonné des couleurs)
- ses propositions de visites guidées avec le service
du patrimoine
- la qualité de l'accueil, avec l'application des normes
AFNOR
allez voir le site de l'Office de Tourisme
de Bourges http://www.bourgestourisme.com/