Tout finit par arriver en notre bon Berry : La cathédrale de Bourges est enfin
reconnue comme une des "merveilles du monde". Au mois
de juin 1993, en présence de M. Frédérico
Mayor Directeur Général de l'UNESCO, et du ministre
de la Culture, M. Jacques Toubon, la cathédrale Saint-Etienne
a été inscrite au patrimoine mondial. Et ce n'est
que justice.
Parmi les motifs de cette distinction,
se trouve l'ensemble architectural : un immense vaisseau, sans
transept, et unique à la fin du XI e siècle, date
de début des travaux. C'est aussi la qualité des
5 portails de la façade, avec celui du jugement dernier,
qui montre l'extrême liberté des sculpteurs de l'époque.
C'est enfin la qualité et l'unité de l'ensemble
des vitraux, ce sera l'objet de cet article, les Internautes
de l'Encyclopédie de Bourges sont invités à
les visiter durant ce début d'automne.
LA TECHNIQUE
DU VITRAIL
La cathédrale de Bourges possède
des vitraux parmi les plus beaux du monde, et sur le plan du
programme iconographique, les oeuvres vont du XII e au XVII e
siècle avec des sommets artistiques comme l'ensemble des
vitraux du choeur ou ceux de Jean Lécuyer.
Le vitrail, c'est d'abord du verre, puis un jeu de couleur, et
enfin un dessin. Très vite il est apparu que le verre
sans le dessin était nettement insuffisant, et c'est ainsi
qu'à partir des grands vitraux des cathédrales,
le dessin va prendre une place prépondérante.
Le verre est connu depuis 2000 ans av JC,
il était mis en oeuvre par les Egyptiens, et on a retrouvé
à Pompéi des verres de couleur qui étaient
utilisés dans des appartements comme éléments
de séparation.
C'est un moine, au XI e siècle, Théophile qui a
mis par écrit l'ensemble de la théorie relative
à l'art du vitrail. Les premiers vitraux dans l'art religieux
datent des Mérovingiens... et les restes connus proviennent
de la vallée du Rhin, avec un Christ, ou d'Allemagne avec
une datation approximative du IXe siècle.
Le verre du vitrail est obtenu par la cuisson
à 2000 °C d'un mélange de sable et de cendre
de hêtre. Lorsque le verre est liquide, il est mis en plaque
par soufflage d'une boule creuse transformée en un cylindre
lequel était fendu selon la méthode de Théophile.
Une autre méthode utilisant la force centrifuge permettait
d'obtenir un disque de 4 à 5 millimètres d'épaisseur.
La couleur est obtenue en incorporant différents
oxydes métalliques. Le bleu provient de l'addition de
manganèse, ce sera la méthode utilisée à
Bourges, alors qu'à Chartres, cette teinte, était
obtenue avec de l'oxyde de cobalt.
Le vert est fabriqué avec des oxydes de cuivre, tout comme
le rouge, alors que le jaune est produit avec des oxydes d'antimoine,
ces derniers étaient très coûteux.
Les vitraux servaient essentiellement à
l'enseignement des jeunes clercs, car Bourges possédait
au début du XII e siècle une école épiscopale,
c'était nous dit Jean Yves Ribault, "un milieu de
maîtres et d'intellectuels".
LES VITRAUX
ONT DES SPONSORS
Les vitraux de Bourges comme ceux de l'ensemble
des grandes cathédrales nécessitaient des financements
importants. Pour trouver les fonds, au XIII e siècle comme
au XVI e, (et c'est aussi le cas aujourd'hui.....), il faut que
les bourses s'ouvrent et que des personnes ou organismes fortunés
donnent de l'argent. Pour les premières séries
des vitraux du XIII e siècle, ce sont les corporations
qui vont apporter les financements nécessaires. En échange,
leur signature, sous forme de scènes représentant
leur travail seront inscrites dans le bas du vitrail. Ainsi,
le vitrail de la Passion est "sponsorisé" par
les Pelletiers, reconnaissables au manteau d'hermine, alors que
d'autres oeuvres sont offertes par la corporation des bouchers,
des charrons ou des charpentiers.
Plus tard, au XV e siècle, lorsque
vont se développer les chapelles latérales, ce
sont les "grands" de Bourges qui vont financer à
la fois la construction de la chapelle, la réalisation
du vitrail et leur entretien. Le premier à faire édifier
une chapelle fut Jean de Berry, le mécène bien
connu..... avec la Chapelle dite "du Sacré Coeur".
Autre figure emblématique du Berry, le grand Jacques Coeur
qui fait construire sa chapelle en 1450, quelques mois avant
son arrestation enfin celles des familles moins connues comme
les De Breuil ou les Tuillier sont édifiées vers
1467.
Les généreux donateurs faisaient cela pour l'Eglise,
pour le salut de leur âme, mais aussi pour la postérité.
En effet, ils se faisaient parfois représenter sur les
vitraux, seuls ou avec leur petite famille, ou encore lorsqu'ils
étaient moins "mégalos", sous la forme
de leur Saint-Patron.
DES PREMIERS
VITRAUX DU XII e AUX CHEFS D'OEUVRES DU XIII e
Dans la cathédrale, en cherchant
quelque peu, il est possible de trouver quelques fragments de
vitraux qui pourraient provenir de la cathédrale romane,
c'est à dire du XII e siècle, environ 10 mètres
carrés, représentant des scènes de la bible.
Dans deux autres fenêtres, de part et d'autre de l'entrée
du portail sud, on découvre de petits vitraux de cette
même époque, l'un nous montre les rois mages, et
l'autre une Annonciation.
Ce seraient les plus anciens vitraux de Bourges. Ils sont difficiles
à lire, enchâssés dans des verres modernes,
ils "sentent" la récupération, les figures
sont sombres et les personnages très serrés. On
a utilisé la technique de peinture dite "de grisaille",
en prenant du verre en poudre, lié avec du vinaigre ou
des urines et appliqué sur un verre monté cuit
à 600 degrés. Seule ombre au tableau : tous les
chercheurs ne sont pas d'accord sur l'authenticité et
la datation de ces premières oeuvres.
En poursuivant la visite intérieure
de la cathédrale, et en se dirigeant vers le chevet, c'est
le début de l'émerveillement. Les vitraux du XIII
e siècle sont sans aucune contestation parmi les plus
beaux chefs d'oeuvres de l'art religieux.
Dans les fenêtres hautes, les maîtres-verriers ont
conçu un programme composé des grands prophètes.
En cherchant bien, et avec les souvenirs lointains de votre catéchisme,
vous identifieraient Zacharie, Malachie, Jonas (sans sa baleine),
Abdias (et pas Adidas), mais aussi des personnages plus célèbres
comme Moïse, David ou Isaïe. Tous ces prophètes
apparaissent très statiques.
Il existait une seconde rangée de vitraux, avec cette
fois, une représentation des évêques. Ils
ont été ôtés au XVIII e siècle
par le clergé local, afin de faire davantage entrer la
lumière dans la cathédrale !
Dans ces verrières du Choeur, du côté nord
se trouvent les personnages de l'ancien Testament, alors que
la partie sud, plus au chaud, est composée des figures
de héros du nouveau testament comme les apôtres
ou les évangélistes.
La seconde nef comprend les archevêques
de Bourges, une Vierge à l'Enfant, un Christ en majesté
et enfin Saint Guillaume, l'enfant du pays. Il est conseiller
de prendre des jumelles pour bien reconnaître l'ensemble
des personnages situés dans les fenêtres hautes.
Les
vitraux les plus importants du XIII e siècle sont sans
contexte, ceux du choeur et des chapelles rayonnantes.
Trois ateliers ont réalisé ce programme de vitraux.
Le premier semble être très local, avec des verriers
influencés par l'ouest. Les personnages sont petits, trapus,
certains diraient berrichons... C'est le cas du vitrail du Bon
Samaritain.
Le second atelier, qui s'appellera "atelier 1200",
est celui dit "du Jugement Dernier". C'est le style
du début du siècle, c'est le retour du blanc, une
certaine influence byzantine apparaît, et les personnages
ont pris de l'ampleur et du volume.
Les verriers du troisième atelier ont réalisé
"Le Mauvais Riche" et "Les reliques de Saint-Etienne".
C'est le domaine des figures calmes, biens dessinées,
avec une recherche de l'équilibre.
Deux types de fenêtres dans le choeur,
celles qui sont plates, ce sont les grands messages, parfois
très moralisateurs, comme la Nouvelle Alliance ou le Bon
Samaritain. Dans les petites chapelles rayonnantes, les artistes
ont réalisé tout un programme sur les vies édifiantes
des saints et des martyrs, avec des scènes très
dures et souvent très cruelles.
Ainsi, la vie des diacres comme Saint-Etienne, qui finit lapidé
à coups de cailloux, Saint Vincent, cuit sur le gril,
ou Saint Laurent bastonné et brûlé vif sont
d'un réalisme que ne désavoueraient pas les cinéastes
modernes d'Hollywood.
Outre l'histoire très documentée
de la vie des Saints, la qualité de ces vitraux est incomparable,
restaurés de belle manière dans les années
1980, ils sont aujourd'hui qualifiés de chefs d'oeuvres.
LECTURE
RAPIDE D'UN VITRAIL
Comment lire un vitrail de la cathédrale
de Bourges ? Ce n'est jamais une question simple, et nous prendrons
pour les lecteurs de la Bouinotte, un vitrail qui se lit sans
trop de difficultés, ce qui n'est pas le cas de tous les
vitraux, en tout cas pour l'auteur de ces lignes.....
Ce vitrail est celui du Mauvais Riche.
Tout d'abord, un vitrail se lit de bas
en haut et de gauche à droite, c'est la règle et
la tradition. Il arrive toutefois que lors des démontages
réalisés en catastrophe, avant une guerre, comme
à Bourges en 1939, certaines parties aient été
remontées avec quelque inversion.....
Au bas du vitrail du Mauvais Riche, figurent
les ouvriers maçons qui en sont les généreux
donateurs, on les voit préparer le mortier et transporter
leurs matériaux .
La seconde ligne montre un homme riche, cela se voit à
l'ampleur de ses vêtements, et il est en train de se demander
où il va bien pouvoir stocker sa prochaine récolte,
il songe à abattre ses greniers afin d'en construire de
plus grands.
Mais Dieu veille et lui rappelle cette
parole contenue dans Saint-Luc : " Cette nuit, on va te
redemander ton âme". Et l'homme va mourir.
A côté de cet homme qui avait
bien réussi dans sa vie, un pauvre apparut près
du portail du riche, c'est Lazare, il est malade, on aperçoit
les pustules. Il est léché par les chiens. C'est
aussi un symbole des vitraux, les animaux savent reconnaître
les bons des mauvais.
A la cinquième ligne, le pauvre
meurt, il est emporté par des Anges, alors que le riche
s'en va lui aussi dans l'autre monde.
La mort est toujours représentée par un petit personnage
nu qui quitte la bouche du défunt.
A la sixième ligne, nous entrons
dans le royaume des morts. Un diable précipite l'homme
riche dans les flammes.
Enfin la morale de cette parabole se situe
à la septième et dernière ligne, Abraham
rappelle au riche qu'il a reçu beaucoup de biens au cours
de son existence, alors que le pauvre n'a reçu que des
maux. Maintenant, "le pauvre trouve ici la consolation,
et le riche est à la torture", pour reprendre Saint
Luc.
Tous les vitraux du XIII e siècle
se lisent ainsi, il est prudent d'amener sa dernière bible
pour tout comprendre !
Mais Bourges a la chance de posséder
dans les chapelles latérales, toute une série de
vitraux du XV e et XVI e siècle parmi ce qui se fait de
mieux à l'époque.
Ces oeuvres sont très différentes de celles du
XIII e siècle,
LES VITRAUX
DU XV e SIECLE
A la fin du XIV e siècle, les chapelles
latérales sont construites, et c'est la course des Berruyers
aisés pour avoir "leur chapelle privée".
Pour ce faire, ils financent la réalisation de la maçonnerie,
ce qui n'était pas très compliqué, puisqu'il
fallait simplement repousser le mur du fond, les murs latéraux
étant constitués par les piliers d'origine de la
cathédrale.
Mais le plus coûteux, c'était la réalisation
du vitrail. Il était placé dans plusieurs lancettes,
souvent quatre, avec parfois des personnages très statiques
sur toute la hauteur de la fenêtre.
Ainsi, les Beaucaire financent la chapelle de Saint Loup, laquelle
est constituée par les quatre grands docteurs de l'église,
c'est à dire, Grégoire, Augustin, Jérôme
et Ambroise, ce dernier étant évêque de Milan.....
comme chacun sait. La technique employée est celle d'une
"grisaille" très évoluée, le traitement
du tissu est remarquable, et le jaune d'argent est une couleur
nouvelle (et coûteuse) qui donne une allure différente
à cette fresque.
D'autres vitraux de cette période,
comme Sainte Thérèse ou Saint Jean-Baptiste ont
aussi été réalisés, et la réfection
de ces oeuvres est en cours, aussi, au fil des mois, vous aurez
la surprise de voir des planches de bois à la place du
verre. Ce n'est qu'un mauvais moment à passer.
Enfin, la grande rosace située au dessus des grands orgues
a été construite sous l'impulsion de Jean de Berry,
elle représente le Saint Esprit sous la forme d'une colombe,
et certains l'appellent aussi, "la roue de la fortune"....
JEAN LECUYER
LE BERRUYER
L'art du vitrail va subir une longue éclipse
de plusieurs centaines d'années. Après le XVI e
siècle, c'est en effet le déclin du vitrail.
La conséquence, c'est la valeur qu'ont pris certaines
oeuvres du XVI e siècle qui apparaissent comme les plus
belles de cet art. Et à cette époque, le Berry
a la chance de posséder un des plus grands artistes du
vitrail : Jean Lécuyer.
Il va naître à Bourges et
comme ses compères, c'est en Italie qu'il s'en va étudier.
Il réalise des vitraux qui sont dans une Eglise berruyère
(Saint-Bonnet) et aussi un chef d'oeuvre pour la cathédrale
: le vitrail des Tuillier. On trouve une grande habilité
dans la composition du sujet et la précision des personnages.
Il exécute cette oeuvre en 1532, il est alors au sommet
de son art. Il apparaît qu'après ce vitrail, cet
art va progressivement s'étioler.
Emile Mâle écrira à
propos de ce vitrail :
"Aucun vitrail
en France n'est supérieur à celui-là ; là
tout est admirable : la noblesse des saints, l'élégance
aristocratique de la Vierge, la bonhomie toute française
des donateurs, la beauté des dais d'architecture traités
dans le style de la première Renaissance ; et enfin, ce
profond ciel bleu où volent d'adorables anges".
Ce vitrail comprend une vierge dans la
lancette de gauche, elle tient l'enfant Jésus dans ses
bras, à ses côtés, se trouve Jean-Baptiste
enfant, dans la seconde lancette, Saint-Pierre avec ses clés,
présente la famille Tuillier à la Vierge. les deux
autres personnages sont Saint Jean et Saint Jean-Baptiste.
L'ensemble de la famille est à genoux. Le père
et la mère sont en tête de cette curieuse procession,
lui en bleu, sa femme porte une robe violette, suivent leurs
enfants, Jehan, François et Pierre, enfin, les quatre
chanoines ferment la marche.
Dans le tympan, des dizaines de petits anges musiciens, agglutinés
sur un azur bleu donnent un dynamisme rarement vu dans un vitrail.
Attention, comme dans toutes les cathédrales,
il y a des pièges ! Ainsi, parmi les vitraux "dits"
du XIII e siècles, situés dans le Choeur, se trouve
ceux de la chapelle de la Vierge. Elle est flanquée de
part et d'autre des statues de Jean de Berry et de sa femme.
Ces vitraux d'un style très différent ne sont pas
du XIII e siècle, il s'agit d'oeuvres du XVI e siècle
sans grande valeur.
Il en est de même de la chapelle du Sacré Coeur,
dont les vitraux datent du XIX e siècle, ils ont été
placé là, suite à la destruction par une
tempête des oeuvres originales.
CHARTRES
ET BOURGES
On a coutume d'opposer Chartres et Bourges,
et nombres d'ouvrages vantent les vitraux des grandes cathédrales
d'Europe : York, Tolède et ...... Chartres. Il est rare
que les vitraux de Bourges soient mis en valeur.
Cela provient d'abord des berrichons eux-mêmes
qui préfèrent vivre "heureux et cachés",
et ne sont guère portés, ni sur les études,
ni sur la publicité et le marketing de ce qu'ils possèdent.
Le service des relations extérieures et de la pub de l'archevêché
de Chartres sont beaucoup plus efficaces que leurs homologues
de Bourges.
Pourtant, les vitraux de Bourges, aujourd'hui
totalement rénovés et nettoyés sont d'une
beauté incomparables, et même Notre Dame de la Belle
Verrière à Chartres, grande figure du XII e, avec
des bleus si subtiles n'ont pas la beauté sublime des
vitraux de Bourges, comme Joseph, le fils Prodigue ou l'Apocalypse,
dont les rouges éclatants sont divins !
Ces dernières lignes sont écrites sans aucun esprit
partisan.......
LES DERNIERES
RECHERCHES
A Bourges, la plupart des études
sur la cathédrale sont réalisées par des
chercheurs étrangers. On se souvient de l'américain
Branner et de son livre sur l'édifice berruyer, et il
en est de même pour les études des vitraux. Ainsi
les dernières recherches faites par des canadiens montrent
que certains vitraux, comme la Nouvelle Alliance comportent des
éléments du nouveau et de l'ancien testament, mais
aussi des scènes issues de la religion juive. C'est un
des disciples de Saint-Guillaume archevêque de Bourges,
(et qui s'appelait aussi Guillaume, ce qui ne simplifie pas le
propos), qui était un juif converti au christianisme qui
mettra en place ce programme. Son objectif était, semble-t-il
de montrer à ses coreligionnaires juifs qu'ils avaient
tort de refuser le nouveau testament.
Contrairement à la légende,
ces vitraux n'étaient pas simples à comprendre,
il fallait, nous rappelle Jean-Yves Ribault, de très fortes
connaissances de l'histoire ancienne. Ce n'était pas le
livre des "gens qui ne savaient pas lire".
Aujourd'hui encore, il n'est pas aisé pour un visiteur
qui n'a pas une bonne connaissance de l'histoire de Jésus,
des saints, et des prophètes de comprendre la signification
de l'ensemble des vitraux. Que de fois, ne voit-on pas tel touriste
perplexe devant le vitrail de Joseph, et cherchant éperdument
quelques souvenirs sur la vie du mari de Marie.... ne s'apercevant
pas toujours que le Joseph du vitrail est le fils de Jacob, et
que l'histoire racontée n'est pas celle du menuisier de
Nazareth........